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LES ANNÉES 80
Lu sur CQFD : "C’est encore avec un divertissement suintant la nostalgie la plus rance qu’une grande chaîne du service public (France 3) a réalisé l’une de ses meilleures audiences en 2008. Le 29 décembre, « La folie des années 80 » nous a chanté, deux heures durant, ce « temps béni où tout semblait possible, temps de frime et de fric, temps de changement et de modernité, temps où la liberté de parole n’a plus de limite [grâce aux radios libres et aux chaînes privatisées, à NRJ et à TF1], temps où les chanteurs s’engagent dans la contestation ou l’humanitaire. » Une seule solution, régression générale, clament encore et en chœur nombre de sites et blogs dédiés à « tous les grands enfants qui ont été bercés par le son inimitable des années 80 ».

Et d’enchaîner avec l’indémodable compilation des séries télévisées dans lesquelles s’ébrouent pêle-mêle « des flics souriants et sympas », un chasseur de primes « à la recherche de personnes plus ou moins coupables », un justicier qui parle à sa voiture (et, audace de l’anticipation, elle lui répond !), des milliardaires « incarnant le rêve américain » du self-made-man ou qui « glorifient la loi du plus fort » à grands jets de pétrodollars. Sans oublier les soirées hebdomadaires animées par les stars décaties de la décennie, de Jeanne Mas à Gold, qui se recyclent dans tous les Paparadise ou Macumba Night de l’Hexagone sous la houlette de Gérard Spirituoso, le directeur de l’établissement, et Jimmy Baqueroume, le Dj du bout de vos nuits (« le 12 dans votre ville ! »). Ces années 80 continuent de fonctionner comme un mythique âge d’or où tout le monde avait droit au bonheur, comme le déclamait, entre deux reptations sur la moquette de certains bureaux élyséens,le « sévèrement burné » Nanard Tapie dans son show « Ambitions ». C’était le bon temps de l’argent rose-roi et de l’exultation des corps scupltés par l’« apérobic » et le « joguingue » pour relever les défis de l’entreprise. Plus besoin de réflexion critique, le discours économiste et managérial occupe un espace bleu horizon indépassable : « C’est comme ça » [1] réquisitionne les ondes, alors que la presse branchée, Globe ou Actuel, BHL ou Bizot, mères Denis du reniement soixante-huitard qui lave plus blanc, inaugure les rubriques pipole en hausse/en baisse, directement indexées sur les fluctuations du CAC 40. À trois rues de là, les « experts », Fondation Saint-Simon, Alain Minc ou Attali, s’essayent à la fin de l’histoire, dernière étape d’une dépolitisation en fanfare de trompettes accompagnant la chute du mur de Berlin. La nature ayant horreur de Lipovetsky [2], Harlem Désir vient à la rescousse pour offrir à la « bof génération » le combat de l’antiracisme, sur un beat plus moral (Le Pen, c’est mal) que saccadé (Indochine, c’est bien), et vice-versa. Alors, cette décennie, un cauchemar [3] ? Plutôt une époque kitsch et bizarre où tout ce qui nous empoisonne l’existence aujourd’hui, l’argent de la rente financière, l’entreprise comme nouvelle patrie des travailleurs, la réussite par l’aliénation totale de l’individu, la culture comme fête organisée à date fixe,était exhibé crûment ; où tous les acteurs de la bienpensance actuelle, de Joffrin à Finkielkraut, en passant par Glucksmann et Goupil, portaient les premiers feux de la servilité postmoderne et de la bêtise décomplexée. Manque de bol ou de jugeote, la société française, malgré la police, TF1 et le Lexomil, est restée majoritairement imperméable aux valeurs du capitalisme et de l’entreprise : ça nous promet une belle pagaille.

Article publié dans CQFD n°63, janvier 2009, actuellement en kiosque.
Ecrit par libertad, à 10:01 dans la rubrique "Actualité".



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