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L'En Dehors


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Tous Nos Amis Sont Dans Le Cockpit
Le récent remaniement ministériel n'a pas vraiment changé nos vies.
(Je crois que même le départ de Rachida Dati n'aurait pas bouleversé la mienne).
Mais il nous a précisé deux ou trois petites choses.

D'abord, il y a eu Besson.
Le traître (mais n'était-il pas socialiste auparavant? C'était déjà un bon début), le traître, disais-je, occupait depuis 2007 une ou deux places de sous-ministre d'on ne sait plus quoi.
Il est maintenant préposé à la traque, à la rafle et à l'élimination du travailleur émigré et de sa famille, plus ou moins clandestine.
Fier de ses nouvelles responsabilités, il a déclaré à la presse (je cite ça de mémoire) : "j'étais dans un avion, on me propose de visiter le cockpit : j'y vais).

On ne saurait mieux dire
que la politique de la France est guidée par un souci majeur :
expulser, non pas les étrangers (Nicolas n'est absolument pas xénophobe, son mariage l'atteste)
mais les misérables venus d'ailleurs, qui ne possèdent rien d'autre que leur force de travail (ainsi que de nombreux enfants et pas de patrie, c'est pourquoi on les nomme prolétaires).
Pour les renvoyer d'où ils n'auraient jamais dû sortir, en Négrolie, au Gypsiland ou en Albanistan.
Car on n'a pas besoin d'eux ici, nos usines sont là-bas.
Ou juste à côté, dans le Tchangland, en Maghrébie, au Roumanistan.
Qu'ils se débrouillent entre eux.
Nous, on ne veut plus les voir.
Sauf s'ils ont des papiers en règle : de beaux papiers verts (ou bleus, ou roses, ou jaunes, tous les goûts sont dans la nature) reliés en liasses, et portant la photo d'Abraham Lincoln ou d'un autre bienfaiteur de l'humanité, comme le roi du Maroc, la reine d'Angleterre ou le Grand Timonier.
Car le riche est toujours chez lui partout, et spécialement, ces derniers temps, dans notre beau pays.

Le souci, c'est le pauvre.
Le pauvre ne fait jamais rien comme les autres.
Quand il rentre dans un bureau, il y reste des heures.
Quand il va au supermarché, il s'assied à la caisse.
Quand il est dans un garage, il ne peut même pas te serrer la main tellement les siennes sont sales.
Le pauvre n'est qu'à moitié humain.
Il se nourrit de choses dégoûtantes achetées chez Lidl.
Et parfois, à la pleine lune, ou aux beau jours, ou à l'appel du muezzin, il emplit les rues de sa masse grégaire.
Et là, en meute, il peut s'avérer extraordinairement dangereux.
C'est pourquoi, le premier souci d'un bon gouvernement est de s'occuper des pauvres.
Le cockpit, voilà.
Nicolas ne pense qu'à eux.
Il avait pris comme premier ministre l'ancien ministre du Travail (si bien nommé, puisqu'il avait raccourci les retraites en 2003), François Fillon.
Il avait mis à la rafle du travailleur clandestin son meilleur ami, Brice Hortefeux.
Et maintenant qu'il a fait ses classes auprès des mal blanchis, il s'occupe à son tour du Travail.
Le Travail au sens large du terme, avec la Famille (le prolétaire est prolifique, nous l'avons vu, c'est l'un des traits de son animalité), et, bien entendu le Fadelamaraland (c'est là qu'ils habitent, souvent, quelques ship towns aux alentours des villes, en bordure de l'autoroute).
Un super-ministère, qui réunit enfin les principaux aspects de la politique gouvernementale.

On prétend que notre Président donne le tournis aux observateurs, tant il fait de réformes diverses et variées.
Cette impression désagréable n'est due qu'à une illusion d'optique.
En réalité il n'y a, sous divers aspects, qu'une seule réforme, menée obstinément, et pas vraiment nouvelle : faire partout suer le burnous.
Obtenir toujours plus de travail pour encore moins d'argent.
Moins de retraite, moins de vacance, moins de jours fériés.
Moins de sécu, moins d'allocs, moins de pensions.
Moins de gens, mais pour autant de taf qu'avant.
Et jamais de la vie la moindre augmentation de salaire.

La situation exigeait ces mesures de rigueur.
S'il n'y avait pas eu cette catastrophe qui s'est abattue sur les riches (et là, la solidarité nationale nous a coûté très cher, car lorsque les riches manquent d'argent, ils en manquent beaucoup plus que les pauvres)
s'il n'y avait pas eu cette catastrophe naturelle, la France était sauvée.
Malheureusement, ce n'est pas le cas, et tout est à recommencer.
L'Etat a beaucoup donné.
Pour éviter la ruine, il faudra s'imposer énormément de sacrifices.
Qu'on ne pourra pas demander aux premières victimes de la crise, les riches, car elles ont déjà assez de mal à s'en sortir elles-mêmes.
Restent les pauvres.
C'est-à-dire les réformes.
Sarkozy nous l'a dit : elles seront accélérées et amplifiées.
Faire travailler le travailleur.
Foutre les autres au chômage.
Et rentrer la thune.
Tel est le programme, qui n'est pas sans risques.
C'est là qu'intervient, à sa modeste place, Fadela Amara.

Il se trouve en France un certain nombre de bantoustans où le respect se perd.
Les chefs traditionnels n'y sont plus écoutés.
La jeunesse se met à cracher lorsqu'elle évoque (assez rarement, il est vrai) le nom des vieux caciques, François Chérèque ou Bernard Thibault.
Ceux-là, qu'on satisfait facilement avec un peu de verroterie et un chapeau haut-de-forme pour asseoir leur prestige, ne tiennent plus leur monde.
Qui échappe ainsi à la civilisation du Travail, des Relations Sociales, de la Famille, de la Solidarité, dont Brice a reçu ministère.
La sauvagerie reprend ses droits dans la jungle asphaltée.
On y voit, à la nuit tombée, des petits groupes qui dansent autour de voitures brûlées.
Ils n'ont plus rien d'humain, ils ne sont plus accessibles à la raison.

Seules quelques figures irrationnelles peuvent encore trouver le chemin de leur coeur.
Pour d'infimes résultats, certes.
Le droit de traverser une rue, par exemple, lorsqu'on est ministre.
Ce n'est pas grand chose, mais ça aide.
Filmé au 20 heures, ça produit encore de l'effet.
Fadela, qu'on a nommé Secrétaire à la Ville, est de celles-là, qui peuvent se produire.
Elle glisse, immatérielle, entre les gouttes.
Elle ne dérange rien, elle ne touche rien, elle ne fait surtout rien (car ça coûterait de l'argent).
Elle parle, et c'est comme un enchantement.
Les chômeurs redeviennent des glandouilleurs, et les pères de famille des criminels contre le genre féminin.
Ses insultes à l'égard des populations miséreuses ont la couleur soudain de remontrances amicales
(un peu à la manière du Président lorsqu'il parle des salariés).
Elle a l'art de se mettre bien avec tout le monde.
Elle reste d'ailleurs, aux yeux du public, une personnalité de gauche, contrairement à Kouchner et Besson, qui n'ont plus droit à ce titre flatteur.
Car la gauche, c'est moins une question bassement matérielle que de respect humain.
Et question humanité, Fadela, elle se pose là.
Elle a eu tous ses diplômes grâce à ça.
Et toutes ses rentrées d'argent.
C'est une pro.

Elle est modeste quant à ses résultats : elle n'attribue qu'onze sur vingt à son action parce que son plan Espoir pour les banlieues n'a suscité qu'onze mille emplois cette année (alors qu'il s'en détruisait plusieurs dizaines de milliers en raison de la crise).
Elle est modeste quant à ses ambitions : on suppose qu'elle s'accordera vingt sur vingt quand elle en sera à vingt mille.
Bref, elle est parfaite.
Tout le monde s'accorde à le dire : c'est une excellente ministre.
C'est pourquoi elle intègre elle aussi le cockpit.
Son Secrétariat aux zones pourries dépend désormais du ministère du Travail (qui ajoute la Ville à ses prérogatives).
Cela permet à Brice de récupérer la racaille qui avait tendance à lui échapper
(et de continuer à s'en occuper, comme lorsqu'il était chargé des centres de rétention).
Et c'est pour Fadela une réelle promotion.

Brice, Fadela, Eric : Nicolas s'occupe plus que jamais de nous.
Il nous a octroyé son homme de confiance, sa ministre la plus méritante, et son socialiste le plus fidèle et dévoué.
Avec toujours François Fillon, l'homme des retraites en 2003.
Tous nos amis sont dans le cockpit.
Et l'avion se dirige droit sur nous.

Okounine
Ecrit par okounine, à 15:26 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  El-Bilob
26-01-09
à 17:46

Tout ça est fort bien dit. Le portrait d'Amara est particulièrement bien vu. Je préciserai juste que François Fillon, "l'homme des retraites en 2003", a aussi été l'homme du recalcul des chômeurs, six mois de pertes d'indemnités pour certains, dont moi-même. Mais le gouvernement d'alors (Chirac, Raffarin, la préhistoire quoi) avait finalement renoncé à cette mesure. Et maintenant nous voilà tous recalculés, toujours vers le bas, et en permanence... Toujours plus pauvres, toujours moins libres... Y'a aussi tous les moins : moins de places en hôpital, moins de trains régionaux, moins de bureaux de poste (les derniers qui restent sont transformés en centres commerciaux) etc.
Répondre à ce commentaire

  El-Bilob
26-01-09
à 17:47

Re:

Recalcul des chômeur, en 2004.
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