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L'En Dehors


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Niveau de lutte face à la guerre spectaculaire
Par EMOREJ Archibald sur legrandsoir.info : « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images mais un rapport social entre des personnes médiatisées par des images. »

« L’organisation révolutionnaire ne peut être que la critique unitaire de la société, c’est-à-dire une critique qui ne pactise avec aucune forme de pouvoir séparé, en aucun point du monde, et une critique prononcée globalement contre tous les aspects de la vie sociale aliénée. Dans la lutte de l’organisation révolutionnaire contre la société de classes, les armes ne sont pas autre chose que l’essence des combattants mêmes : l’organisation révolutionnaire ne peut reproduire en elle les conditions de scission et de hiérarchie qui sont celles de la société dominante. »

GUY DEBORD.

Les êtres aliénées ne savent se révolter que sur ordre du grand spectacle, et l’instrumentalisation de la contestation ne sert qu’à apaiser les frustrations logiques de la folie du monde occidental. En rien cette contestation ne pèse sur l’ordre politique ou sociale, pas plus qu’elle n’aide les populations bombardées. Les projecteurs sont braqués sur Gaza, alors Gaza existe pour un temps, ou ré-existe, tandis que le reste du monde n’existe plus. La rage des révoltés d’ici peut alors se concentrer sur un objectif simplement spectaculaire, et comme la saignée des médecins-charcutiers du moyen-âge, le remède n’a pas d’autre objectif que le coma inoffensif, en même temps que son efficacité ne peut être démenti. Bien naturellement la sang des révoltés boue d’indignation, quoiqu’il arrive il est impossible de nier l’existence de leur cœur donc de leur compassion, voir de leur rage, rien de cela n’est factice. Mais l’expression de leur élan naturellement révolutionnaire est elle totalement maitrisée par le spectacle.

Les dernières semaines ne sont rien d’autres que la répétition absolue de l’acte consacré à la protestation internationale, tel qu’il est écrit depuis la guerre ultra-spectaculaire du Viet-Nam. Cette date marque en effet la dernière tentative de renversement du spectacle pour le rétablissement de la réalité, le renversement étant alors l’œuvre d’une masse de révoltés désorganisés et de petits groupes révolutionnaires très organisés. Le spectacle a appris de cette révolte et amélioré sa partition. Que se passe-t-il donc dans les rues aujourd’hui ? Ébullition dans les rangs des révoltés, le spectacle donne en pâture aux spectateurs endormis dans leurs fêtes marchandes de ce début de millénaire de quoi rassasier leur appétit de luttes encadrées et sécurisées. Le spectacle en grands habits de cérémonie tonne les trois coups d’un acte pourtant connu, celui de la guerre loin de chez eux. Rien de neuf, les mêmes acteurs, les mêmes broncas médiatiques, les mêmes résolutions de l’ONU, les mêmes guérilléros masqués, les mêmes enfants jetant les mêmes pierres sur les mêmes chars d’acier, le même ballet d’hélicoptères et les mêmes effets pyrotechniques. Les mêmes savants expliquent, d’autres présidents s’indignent et dans les rues du monde, entre deux blagues au bar du coin où ils parlent de la grande révolution, ils crient pour tuer le temps, pour chasser le froid et ils se collent des trucs sur la poitrine pour montrer au camera du coin, en souriant, puisque se révolter ici est un acte festif, qu’ils ne sont pas vraiment d’accord, et ils affirment, entre eux, que si vraiment il y avait quelque chose à faire de plus efficace, de plus révolutionnaire, ils seraient les premiers. Les spectateurs, grâce du spectacle à sa matière première, peuvent un temps jouer leur partition et masquer leur longue vie impersonnelle de destruction pour quelques minutes au premier rang de la scène.

Focalisé sur les images, tout ce petit monde révolté au milieu de la majorité qui s’en moque est devenu expert superficiel d’une situation compliquée. Peu importe, les images n’ont pas vocation à expliquer seulement à véhiculer une idéologie truquée par la paraître. Le spectacle est une fête, la guerre rien de moins qu’un jeu. Et tout le monde attend le résultat de ce jeu vidéo à grand échelle. Combien d’unités détruites, de chars brulés, d’hôpitaux en cendre, d’enfants carbonisés, de juifs abattus, d’arabes assassinés, d’orphelins et de veuves ? Ce sont des statistiques d’une grande valeurs pour les affiches de la prochaine manifestation. Le spectacle donne cette chance, ils peuvent à peu de frais utiliser toujours les même pancartes, à dire vrai se sont toujours les même acteurs, comme ces chansons formatées qui s’écoutent depuis des générations, les bons thèmes font toujours recettes, pourquoi le spectacle s’en priverait-il ? Le tremblement de terre et les corps déchirés aux impacts des bombes, l’odeur du sang et la main tremblante qui hurle au secours, rien de plus que des images en deux dimensions, sans aucune profondeur, sans qu’aucun sentiment ne puisse se déchainer dans les êtres aliénés.


Le suite ici.


Ecrit par j0n, à 21:24 dans la rubrique "Pour comprendre".



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