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L'En Dehors


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COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA ?
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Il est toujours risqué d’aborder la question du Moyen Orient et en particulier le conflit Israélo-palestinien ; trop d’émotion, de culpabilité submergent toute réflexion même si elle s’efforce d’être lucide. La situation catastrophique à Gaza ne fait aujourd’hui qu’en rajouter.

 

Il est pourtant urgent et important d’essayer de comprendre comment on en est arrivé à une telle situation car les belligérants ne sont pas les seuls impliqués dans ces évènements… Nous avons aussi, collectivement, notre part de responsabilité.

 

Rien, absolument rien, pas même une agression directe – les tirs du Hamas contre Israël - ne peut justifier un tel massacre de population civile. Vouloir justifier une telle action serait, non seulement aller à l’encontre de toutes les valeurs morales qui, en principe, fondent nos civilisations, mais aussi ne tirer aucune leçon des guerres du 20e siècle - en particulier les massacres de populations civiles par bombardements de la part des alliés en Allemagne et au Japon qui, non seulement étaient inadmissibles sur le plan moral, mais qui ont montré, en plus, leur totalement inefficacité sur le plan militaire.

 

 

LA GUERRE DES MOTS

 

 

Elle ne joue pas un rôle négligeable, au contraire elle exacerbe les haines et les fantasmes.

 

Deux termes dominent tous les discours, analyses et commentaires

 

« Terroriste », mot passe partout qui n’a plus aucune valeur opérationnelle… en y regardant bien, tout le monde, ou à peu près a été à un moment donné de son histoire, le terroriste de quelqu’un. Ainsi les Résistants durant la 2e Guerre Mondiale les partisans Juifs d’Israël dans leur lutte contre la domination anglaise… « Terroriste » n’est plus un qualificatif mais simplement une « insulte ». Le terme est de plus très mal venu concernant le Hamas – dont on peut penser ce que l’on veut de son idéologie et de ses pratiques – dans la mesure où il a été légalement élu par la population de Gaza. Sans parler du fait qu’il a été aidé lors de sa création par Israël pour lutter contre le Fatha de Yasser Arafat.

 

« Génocide », mot utilisé à tort et à travers dans le sens de « massacre de masse ». Le problème c’est qu’un « massacre de masse » n’est pas forcément un « génocide ». Querelle de mots ? Certainement pas… Précision sémantique pour qualifier des actes inqualifiables.

 

Un génocide est un acte d’élimination délibéré en vue de l’extermination d’individus du fait de leur origine ethnique ou culturelle. Or, il est faux de dire que le projet israélien – même si certains, probablement minoritaires, en Israël en rêvent - est d’exterminer la population palestinienne. L’amalgame entre les massacres commis par Israël et la Shoah est non seulement abusif et faux, mais encore renforce paradoxalement la bonne conscience d’Israël puisque à y regarder sérieusement de prêt, il n’y a pas similitude entre les deux.

 

 

LA CULPABILITE MOTEUR DE LA DEMISSION

 

 

L’Etat d’Israël n’est pas tout à fait, nous allons le voir, un état comme les autres, mais son peuple, n’est ni meilleur, ni pire qu’un autre. Le fondement religieux de cet Etat , s’il joue un rôle certain, ne fait qu’en rajouter à une situation qui aurait pu être identique sans lui.

 

L’Etat d’Israël – tel qu’il existe aujourd’hui dans son essence - est fondamentalement une création de la culpabilité des belligérants de la 2e Guerre Mondiale.

 

Certes le projet d’un « Etat Juif » en Palestine existait avant la 2e G.M mais on peut imaginer que s’il avait existait sans elle il aurait eu une autre logique de constitution et d’existence… Des Palestiniens de toutes cultures ont su vivre des siècles ensemble en paix. Ce qui fait la spécificité, la particularité de l’Etat d’Israël aujourd’hui, c’est qu’il est implicitement et explicitement le produit de la Shoah.

 

Cette situation singulière explique bien des choses… et en particulier l’agressivité et l’autisme de cet Etat.

 

Ceux qui ont fait les frais de la création d’Israël sont incontestablement les populations palestiniennes à qui on a confisqué les terres en 1948…. Situation aggravée par les conquêtes territoriales israéliennes, inacceptables, de 1967. Peuple « secondaire » aux yeux des grandes puissances, on l’a abandonné à son sort, de même que les états Arabes qui ont vu d’un mauvais œil un nouvel acteur arriver dans la région en créant un problème supplémentaire, les réfugiés.

 

Soumis à une tension permanente, à une agressivité des voisins, et à des tendances religieuses inassouvies (Jérusalem et le reste de la Palestine), l’Etat d’Israël a agit comme maints états dans l’Histoire, par la guerre préventive, l’expansion et l’occupation coloniale…. Ce qui n’a pas résolu, bien au contraire, les problèmes, mais les a multipliés.

 

Le peuple palestinien, abandonné, frustré, nié, n’a eu qu’un seul recours pour se faire entendre : les attentats. Il n’a pas été le premier à utiliser cette méthode et ne sera pas le dernier.

 

Toute cette action d’Israël s’est déroulée dans la plus parfaite impunité – il ne respecte aucun décision de l’ONU – et le lâche consentement de l’opinion mondiale qui n’a pas osé, et n’ose pas élever la voix contre le peuple d’un Etat qui a subit le pire des génocides dans le silence assourdissant de l’opinion publique mondiale.

 

 

LE TEMPS DES VICTIMES / LE TEMPS DES BOURREAUX

 

 

Il est effectivement choquant, au regard de ce qu’est l’Etat d’Israël, et de ce qu’a subit le peuple qu’il dit représenter, de voir comment il sait, facilement, se débarrasser de tout scrupule humanitaire pour mener une action.

 

La fin justifierait-elle les moyens ? Apparemment oui pour le gouvernement de cet Etat.

 

Le spectre de la Shoah produit un double effet :

 

La légitime indignation se heurte de fait à un obstacle moral : « des Juifs qui se défendent quoi de plus normal après ce qu’ils ont subi en toute passivité »…. Et honte à celui ou celle qui se permet de critiquer.

 

Les Israéliens, nourris du « complexe de la passivité devant la Shoah » « ne comptent plus que sur eux-mêmes, n’ont confiance en personne, et sont prêts à tout pour que… » – à tort ou à raison le croient-ils - « … ça ne recommence pas ».

 

Et les dirigeants Israéliens savent magistralement jouer de cette position ce qui leur ouvre toutes les voies diplomatiques et militaires.

 

On a là, la logique de l’enchaînement de la violence, de la suspicion et de toutes les dérives.

 

Face à une telle situation, le peuple palestinien se trouve devant une situation bloquée à partir de laquelle tous les dérapages sont possibles,… le Hamas en est le dernier des avatars. Organisation religieuse sectaire et intolérante, prêt à tout pour instaurer sa domination, il n’a d’égal que ce qu’étaient, à l’époque de la domination anglaise, les organisations juives dites terroristes  comme l’Irgoun. Le maximalisme de cette organisation – le Hamas - renforce l’intransigeance d’Israël favorisée par, à la foi les intérêts stratégiques dans la région, et la culpabilité citée plus haut.

 

Tout est en place pour qu’existe le drame qui se déroule sous nos yeux.

 

Tout est en place pour « fabriquer » une quantité incommensurable de haine qui nourrira et ensanglantera les années à venir et les futures générations.

 

 

UN CONFLIT D’EXPORTATION ?

 

 

L’ « importation » du conflit dans un autre pays, comme la France par exemple, s’explique de plusieurs manières :

 

- l’Etat d’Israël, quoique peuplé d’une minorité musulmane, a la volonté affichée et déclarée de représenter – à tort ou à raison - le « peuple juif ». ceci est un fait qui ne peut laisser indifférent une partie de la diaspora juive dans le monde et qui de ce fait est, ou se sent, en osmose avec Israël ;

- de même la majorité de Palestiniens est de religion musulmane ce qui fait écho à une partie de la population mondiale elle aussi musulmane.

 

Ce double phénomène est amplifié, pour ne pas dire amorcé, par le fait qu’il y a, en dehors du Moyen Orient, et en particulier dans les pays européens, et en particulier en France un terrain favorable du fait de la faillite de plus en plus évidente du modèle républicain d’intégration et donc émergence d’un communautarisme qui entre en résonance avec ce conflit.

 

Ainsi s’explique l’ « importation » du conflit Israélo-palestinien dans les quartiers de nos villes… l’expression communautaire, sectaire et intolérante l’emporte sur l’esprit de tolérance républicain.

 

La condamnation d’actes visant les lieux de cultes, de sépultures, voire des agressions physiques, est évidemment nécessaire, mais elle est largement insuffisante.

 

L’analyse de la genèse de tels actes est absolument indispensable et nous renvoie aux limites de notre modèle social républicain qui est en crise, chose dont se gardent bien de faire les pouvoirs publics qui ne connaissent que la condamnation verbale et judiciaire. Ceux-ci n’agissent que sur les conséquences d’une situation, pas sur les causes qui sont profondes et interrogent les fondements même de notre société.

 

 

Janvier 2009  Patrick MIGNARD

 

Ecrit par PatrickMignard, à 13:54 dans la rubrique "Pour comprendre".



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