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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Du RIRe Aux Larmes
Serge Reynaud est l'heureux papa d'un enfant de 19 mois, et (plus belle la vie?) facteur à Marseille, autour du Vieux-Port.
Du moins l'était-il (facteur) jusqu'à la semaine dernière.
Depuis, il est au chômage.
Pour deux ans.
ça vient juste de démarrer.
Deux ans de mise à pied.
Sans solde, décision du conseil de discipline, pour faute grave.
Encore s'en tire-t-il à bon compte.
La direction avait demandé sa révocation pure et simple.
Car à la Poste comme partout, on trouve de tout : des criminels, des voleurs, des détraqués sexuels et des feignants pathologiques.
Le mieux à faire est de s'en débarrasser au plus vite.
Serge, lui, c'était un gréviste.

De cette variété de gréviste qui s'appelle Pénible.
Je vous donne un exemple, qui est d'ailleurs dans son dossier (ce n'est pas pour rien qu'il a été condamné).
C'était aux dernières élections, les municipales.
Nous avons tous reçu comme d'habitude, par courrier, les plis électoraux.
Autrefois, quand la Poste était gérée n'importe comment, ce travail supplémentaire était effectué en heures supplémentaires, payées par l'Etat.
Depuis qu'elle est sainement dirigée, ça se passe pendant le service, et à la place du service (ce qui permet d'étouffer la thune versée par l'Etat pour cette prestation).
On a donc demandé à Serge de laisser tomber la distribution du courrier habituel (qui peut toujours attendre), et d'entreprendre celle des enveloppes électorales (qui venaient d'arriver).
Refus de l'anarchiste (j'ai oublié de vous dire, Serge est à la CNT), excipant des devoirs de sa charge pour échapper aux ordres.
Je vous épargne la suite : rébellion, refus d'obtempérer, outrage à supérieur hiérarchique, bref, la totale.

Encore cette fois-ci était-il dans son droit.
Ce ne fut pas le cas dans l'affaire la plus grave qui lui est reprochée.
Celle de la grève du 14 au 31 mai 2008, contre le projet "Facteur d'Avenir",
un projet où l'avenir du facteur ne s'annonce pas rose, si j'ai bien compris, mais là n'est pas la question.
Le problème, voyez-vous, est qu'il est interdit au travailleur en grève de s'adresser à ses collègues sur le lieu de travail, à moins qu'il n'en ait reçu l'autorisation expresse de la direction.
Ce petit point de droit, qu'on a trop tendance à oublier, avait retenu l'attention de la Poste.
Elle avait donc envoyé un peu partout des huissiers, afin de constater le délit, mettre fin à ces abus et, si possible, à la grève.
Or parmi les 300 prises de paroles effectuées sauvagement dans les Bouches-Du-Rhône durant cette période
qui remarque-t-on?
Parmi tous ces bavards?
Encore lui.
Serge Reynaud.
Constaté par huissier, le 21 mai 2008.

Enfin, cerise sur le gâteau, le comble de ses exactions : une demande d'entrevue avec la direction pendant le conflit.
Ils étaient là une centaine à attendre une réponse devant la porte des bureaux,
alors qu'on leur avait pourtant dit qu'on ne les recevrait pas.
Et c'est exactement ce qui se passa.
Le directeur ne céda pas à la pression.
La porte si.
C'était une porte coulissante.
Elle est sortie de ses gonds.
Et la direction aussi.
Qui entreprit de sévir.
On a proposé aux cadres présents lors du déraillement de la porte d'entrée de reconnaître les coupables d'une si forte poussée.
D'après les photos d'identité fournies par les employés pour leur dossier professionnel.
Enfin, d'après une photo, plutôt (on ne leur en a montré qu'une).
Celle de Serge.
Et ils l'ont reconnu.
Sans problème.
D'ailleurs, ils ne pouvaient pas se tromper.
Serge est black.

On a beaucoup dit que l'un des cadres, candidat du MNR aux élections (le MNR est ce parti de Bruno Maigret que le Front National accuse de racisme), avait été le plus prompt à reconnaître Serge Reynaud.
C'est possible.
D'autant plus que Serge est un black à lunettes, avec un air intellectuel qui lui va mal au teint.
On peut comprendre qu'il exaspère.
Et pas qu'au MNR.
Ni même à la Poste.
Il est aussi, à Marseille, président du RIRe (Réseau d'Information Réfractaire), l'association qui édite CQFD (Ce Qu'il Faut Détruire).
CQFD, si vous voulez, c'est un peu le Charlie-Hebdo de Marseille.
Sauf qu'au lieu d'être écrit par des gens normaux reçus par le Medef, il est fait par des chômeurs, reçus à l'ANPE.
Le contenu n'est pas le même.
La respectabilité non plus.

Si vous voulez aider Serge, deux solutions se présentent à vous.
Vous pouvez contacter la CNT-PTT, qui collecte de quoi lui verser un smic pendant deux ans.
Vous pouvez aussi acheter CQFD, qui manque de lecteurs.
ça ne lui rapportera pas un sou, à Serge.
Mais ça lui fera certainement plaisir.
Ecrit par okounine, à 14:26 dans la rubrique "Actualité".



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