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chier est un acte politique !
--> article du dazibao de l'infokiosk embullant (brest - août 2006)
Un acte aussi anodin que celui de faire pipi ou caca porte bien plus de sens politique qu'il n'y parait au premier abord. Depuis un siècle et demi, la folie urbaniste de nos sociétés industrielles a conduit à l'emploi de solutions polluantes  et centralisées de gestion de la merde. Polluantes, parce qu'avec les toilettes  qui nous sont pro(im)posées, nous chions dans l'eau potable et envoyons cet  absurde mélange dans des stations d'épuration qui ne savent pas quoi faire de leurs boues, et les épandent le plus souvent directement dans les champs sans les composter, d'où une réelle pollution des sols. Centralisées, parce que la prise en charge de ces déchets passe forcément par des installations à gestion institutionnelle (directe, ou déléguée à des intérêts privés).
Les toilettes à eau saccagent un bien commun nécessaire à la vie, à la nôtre et à celle des autres êtres vivants, et nous donnons à notre merde un statut de déchet à faire disparaître, alors que la terre en a besoin pour se régénérer.

Les toilettes séches, c'est propre et ça sent bon le bois

A l'encontre de ces systèmes, les toilettes sèches sont écologiques et autonomisantes. Elles sont faciles, rapides et peu coûteuses à construire... une poubelle de 80 litres, une planche percée, un peu de sciure, et le tour est joué ! Tous ces éléments peuvent se récupérer facilement : les scieries et les menuiseries se débarassent volontiers des copeaux et de la sciure, déchets bien encombrants pour elles, et elles les donnent. C'est en plus l'occasion de nouer des liens en expliquant le principe des toilettes sèches aux gens de la scierie. On peut, si on veut, passer un moment avec elleux, leur offrir un coup à boire ou tout ce qu'on voudra.
Le fonctionnement des toilettes sèches est simple et procure une sensation de douceur : on s'assoit sur la planche [on peut aussi utiliser une cuvette classique], on fait ce qu'on a à faire, on jette une poignée de sciure/copeaux. Quand la poubelle en a plein la gueule, on la vide sur le tas de compost [ou quelque coin de nature que ce soit qui ne dérange personne] et au bout de deux ans, on obtient un terreau fertile qui permettra de faire pousser des légumes sains dans une terre vivante.

Chier gratuit, c'est possible

Aujourd'hui, nous l'avons tellement intégré que nous ne nous en rendons plus comte, mais nous payons pour chier et pisser, c'est à dire pour satisfaire un besoin aussi primaire que ceux de manger ou de respirer. Les chiottes publiques ont presque toutes disparu et il nous faut bien souvent payer une conso pour utiliser les toilettes des bistrots [ou aller dehors...]. Quant à chier chez soi, il faut 2000 balles pour installer un chiotte à eau sans compterles canalisations de tout-à-l'égoût. Et les autorités nous font payer pour l'assainissement des taxes qui vont directement dans les poches des sociétés des eaux, boîtes mafieuses et investies dans le pillage de biens publics comme les labos pharmaceutiques et les compagnies pétrolières (ce sont souvent les mêmes).
Au contraire, les toilettes sèches sont gratuites, et même nous enrichissent. Elles ne sont pas chères à mettre en place [voire gratuites si on fait d'la récup'], et ne coûtent rien à utiliser puisqu'elles valorisent nos déchets sous forme de compost, et permettront à quelqu'un de ne pas acheter des engrais chimiques.
Chier dans des toilettes sèches autoconstruites s'inscrit donc dans une réelle démarche anticapitaliste : en prenant en charge notre pipi et notre caca, nous court-circuitons le business de multinationales de l'eau, du bâtiment et de l'agrobusiness.



Ecrit par soclliure, à 16:53 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  satya
17-06-08
à 20:54

oui c'est bien beau tout cela et sur le fond je suis d'accord, mais il faudrait peut être commencer enfin à sortir de l'idéologie et aller plus loin que l'économique et passer au concret!
pour avoir vécu en tant qu'adulte avec des toilettes sèches "basiques" et enfant avoir dû utiliser les latrines laissées par les nazis au bout des baraquements où nous étions logés après la dernière guerre; le grand luxe de l'époque étant les toilettes à la turque dans l'école et chez quelques privilégiés, je peux dire que cela soulève de très nombreux problèmes pratiques sur lesquels il serait important de se questionner si vous voulez que cette méthode puisse convaincre !

comment se fait-il que sur tout les sujets y compris les plus essentiels comme celui-ci nous sommes incapables d'être réalistes et nous restons dans l'idéologie encore et toujours !!!
croyez moi, il ne sera certainement pas simple d'encourager des personnes à "troner" ou à devoir se balader avec le pot familial nocture!! élargissez un peu vos pensées et jetez vous dans les applications concrètes et leurs diversités.
bref, ne faites pas comme la majorité et restez proches de votre humanité directe, sortez vous du modèle publicitaire d'êtres parfaits et sains tout le temps.. ;)
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  libertad
17-06-08
à 23:05

Re:


Il y a dans le dernier numéro de la maison écologique un article sur les toilettes sèches séparant l'urine qui est stockée dans un réservoir à part à l'abri de l'air et peut aussi servir d'engrais. Apparemment certains modèles de toilettes sèches sont assez sophistiquées et évacuent les odeurs en désséchant la matière organique. L'économie d'eau est tout de même énorme, reste la question de la propreté du wc qui ne m'apparait pas très évidente sans eau. Le charroi pas très fréquent de la matière sèche vers le compost semble assez facile.
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  satya
18-06-08
à 00:23

Re:

oui, l'économie d'eau est certaine mais avec ce genre d'articles il faudrait aussi aborder le problème de la très haute consommation de papier!
il ne faut pas oublier non plus l'aspect sanitaire dans le sens de maladies.

ce que je veux souligner c'est qu'il y a beaucoup d'aspects à considérer et que l'idéologie simple ne suffit vraiment pas. c'est une invitation à aller plus loin.
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  podorovski
18-06-08
à 02:59

Re:

On peut trouver tous les renseignements concrets que l'on souhaite sur le net... et il suffit d'essayer !
Pour une toilette sèche "moderne" (toilette à litière biomaitrisée pour certains : TLB), les copeaux de bois (plus efficace que la sciure semble-t-il) apportent le carbone nécessaire à la décomposition de l'azote de notre merde... ce qui donne un humus en quelques années de compostage. On est loin du système de nos anciens où les déchets se desséchaient seuls au fond du jardin... Ici, la "sécurité sanitaire" est assurée quand le compostage est bien fait : la température monte dans le tas de compost, ce qui détruit les bactéries responsables des maladies. Mais ce n'est pas forcément simple de réussir son compostage : beaucoup de gens utilisent donc l'humus final pour leurs arbres.. et non pour les légumes ! Les méchantes bactéries ne sont donc pas réintégrées directement dans notre alimentation.

Concrètement : chez moi, on vit à quatre et plus selon les jours... à la campagne...
Un seau posé sous une lunette classique, vidé fréquemment et nettoyé (à l'eau de pluie !.. chaque semaine à peu près), sert pour les besoins de tout le monde. Les mecs pissent dehors pour des raisons pratiques (la sciure ou les copeaux ne suffisent pas forcément à éponger une trop grande quantité de liquide). Il y a forcément quelques problèmes à signaler : par exemple, la flemme chronique de certains pour vider le seau ;) ou le mauvais compostage dû à un sol trop imperméable (les lombrics ont du mal à passer). Solutions trouvées : un grand coup de pied au cul pour se rappeler ce qu'est l'autogestion et déplacement du tas de compost vers un sol plus favorable... Mais même sans compostage correct, il y a peu d'odeur, tant qu'il y a assez de copeaux pour enrober la merde (idem dans le seau de la maison).
Concernant le papier, c'est sûr qu'on en consomme, mais le choisir sans colorant/adoucissant ou autre connerie, c'est déjà bien à mon sens...

Convaincre... on ne peut le faire qu'en faisant essayer aux gens... bien obligés lorsqu'ils passent à la maison !

Quant aux systèmes sophistiqués proposés par certaines boîtes... peut-être utiles pour ceux qui vivent en ville puiqu'ils n'ont pas forcément de coin éloigné de l'habitation pour y mettre le tas à composter... mais je crois que c'est totalement superflu pour ceux qui disposent d'un peu d'espace pour pisser dans l'herbe...

Pour aller plus loin, il faut essayer...
A vous.
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  soclliure
18-06-08
à 11:00

Re:

oui bien sûr que c'est idéologique, mais pour que cela
devienne concret, je suis d'accord, il ne tient qu'à essayer
après, pour répondre à satya, c'est sûr que ce n'est pas facile
de convaincre tout le monde, de changer nos façons de faire
de porter le pot avec notre merde et notre pìsse, mais
c'est tout simplement le pari de la survie de l'humanité
à moyen terme qui est en jeu
le gaspillage d'eau de ce type de chiottes est énorme à l'échelle
de la planète sans oublier une pollution des sols incroyable
donc qu'on le veuille ou non, il faudra je pense revenir à une vie
plus simple, à une décroissance de la production et de la consommation
pour appliquer ce truc de chiotte sèche, je pense que c'est donc beaucoup
une question de volonté, mais aussi de changement de mentalité
ce qu'un certain nombre de gens applique, à la ville comme à la campagne
à la campagne c'est plus simple bien sur, mais pas impossible en ville :
des gens que je connais - qui sont en asso - ont des chiottes seches chez eux
et envoient regulierement une voiture passer prendre les poubelles et l'emmener
chez un paysan du coin / sinon, il y a toujours des terrains vagues, mais ce n'est pas
idéal / autrement, pourquoi ne pas utiliser ces déchets organiques dans des jardins
collectif ?
tout est donc pour moi question de volonté, d'information et d'ouverture
en plus, on a tout à y gagner : pour le porte monnaie, pour faire des choses en commun,
pour l'écosystème, mais aussi évidemment pour l'indépendance énergétique,
pour viser l'autonomie et contrer le capitalisme





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  Rakshasa
18-06-08
à 15:10

Re:

On peut voir aussi dans le film de Pierre Carles "volem rien foutre al pais" des personnes qui nous présentent leurs toilettes sèches. Un des premiers interviewés habite une sympathique baraque, dont les toilettes sèches n'ont apparemment rien à envier aux toilettes à eau. En prime la maison est autonome en énergie... indispensable et high tech en somme ;-) !
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  libertad
18-06-08
à 21:47

Re:


Le problème des toilettes classiques est l'énorme gaspillage d'eau ( potable en plus ) que cela représente. La première solution, pour ceux qui peuvent serait de récupérer l'eau de pluie ( ça commence à se faire, avec des aides diverses ). L'autre problème est d'envoyer les matières fécales dans le réseau de collecte qu'il faut traiter ensuite, pour ceux qui peuvent toujours, les toilettes sèches sont une bonne solution. Je crois personnellement qu'il est impossible pour la majorité de la population de revenir en arrière et d'avoir des toilettes sèches avec un sceau à vider ( on voit l'enthousiasme à procéder à cette opération ! ) qui mélange unrine et matières fécales. Il existe des toilettes sèches à séparation qui par un système électrique ( oui je sais il n'y a rien de parfait ) déssèche les matières et évacue les odeurs. Cela permet de vider la toilette bien moins souvent et ça ne sent rien ( qui n'a jamais vu une crotte de chien sèche ! ) ça me semble donc beaucoup plus accessible à la majorité que des toilettes, certes plus écolos mais que la majorité n'emploiera jamais. Je rappelle que l'objectif est d'économiser l'eau et de ne plus déverser dans le système collectif de plus en plus onéreux socialement. On usera un peu d'électricité mais il y a aussi les éoliennes individuelles ou les capteurs photovoltaïques
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  ferallamb
19-06-08
à 15:59

Du bon compost

L'intérêt des toilettes sèches est de produire du bon compost, alors que dans la filière traditionnelle, les boues d'épuration potentiellement très fertiles sont généralement incinérées car elles sont trop chargées en métaux lourds et autres polluants pour être utilisées en agriculture.
Dans son livre "The humanure handbook" de Joseph Jenkins qui est un peu la bible des toilettes sèches, l'auteur relate l'anectode des chinois de Shanghai qui se battaient ou payaient pour récupérer les latrines des étrangers à cause de la richesse en nutriments de leurs selles.
Donc, en plus de salir une eau potable et de la nettoyer à grand frais, on perd un potentiel de fertilité, et en parallèle les engrais augmentent.
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