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Indymédia Grenoble : "Lundi 28 avril au matin, jour de la plateforme IVG au planning familial, des tags reprenant les slogans de 'sos tout petit' ont été fait sur le devant du planning, bd Gambetta : « l'IVG tue », « Le planning ment »...
La réunion annoncée à 20h est censée regrouper les militant-e-s alerté-e-s par la dégradation des conditions d'IVG, ainsi que par la récente visibilité des mouvements fascistes anti-avortement. A 19h45, des personnes de 'sos tout petit', reconnaissables à leur look de jeunes catholiques de bonne famille tendance FN (des drapeaux français par ci par là), déposent des tracts sur les pare-brises des voitures. Nous pouvons notamment y lire qu'ils ne sont que 5 membres dans 'sos tout petit'. L'un d'entre eux va prendre des photos du devant du planning (bien que leurs tags aient été nettoyés).
Puis, à 20h, ils déploient une banderolle en bas du planning, avec des photos de foetus version sortis d'un camp de concentration (c'est leur technique de propagande : assimiler les interruptions de grossesse à la shoa... quand on sait que le pape pie 12 soutenait les nazis, et de quelle tendance politique ils sont; bref). Ils entament des slogans; qu'ils arrêtent vite, car nous arrivons. Il y a une altercation assez forte. Ils sont une dizaine, quasiment que des jeunes hommes plutôt frêles et qui ont l'air d'avoir moins de 20 ans. Si de vieilles militantes pour l'avortement les traitent de hors la loi, il n'en reste pas moins qu'elles leur font ranger leur banderolle, par leur virulence...!
Un médecin, ancien militant du Mouvement de Libération de l'Avortement et de la Contraception, fait remarquer qu'il est grave que ces gens n'aient plus peur de venir comme ça dans les rues exprimer leurs opinions fascistes. Et il a raison, car nous découvrirons que des personnes alliées à ce groupe de catholiques intégristes ont même osé participer à la réunion pour la défense de l'IVG !
De même, le 1er mai, trois individus de 'sos tout petit' viennent, main dans les poches, devant les stands d'infokiosques. Ils se feront sortir très vite de la place Victor Hugo, se réfugiant devant l'église, protégés par des flics.
Il est temps de réagir, et de ne plus laisser ces gens dicter leurs croyances, et menacer notre droit d'avoir des rapport sexuels pour le plaisir, et non pour faire des enfants sans l'avoir décidé! Affirmons que l'avortement est un acte éminemment respectable
« sos tout petits » : qui sont-ils?Dans le monde, une femme meurt toutes les 6 minutes des suites d'avortement clandestin. Les femmes sont condamnées à avorter clandestinement dans les Etats qui interdisent l'IVG, inscrivant dans la loi les recommandations des intégristes religieux. Dans les Etats où cela est autorisé, ou considéré comme une droit fondamental, l'IVG est un acte médical bénin, sans effets secondaires.
'Sos tout petit' veut faire interdire la pratique légale de l'avortement. Ce groupe appartient au mouvement international « pro-life », de catholiques intégristes, qui sont les premiers acteurs de l'interdiction de l'avortement. Ce sont donc les premiers responsables du « fémicide » qui se déroule encore aujourd'hui, obligeant les femmes à avorter dans la clandestinité avec des aiguilles à tricoter... Après avoir fait interdire l'avortement, ils s'attaquent à la contraception : l'exemple le meilleur est le Chili, où la plupart des contraceptifs sont actuellement en train d'être interdits, sous la pression des catholiques.
En France, actuellement, les sos tout petit affirment que l'embryon est un bébé, et qu'il sont les défenseurs de la vie. Ce discours sur la vie du foetus est une stratégie de propagande, visant à discréditer l'acte de choisir d'interrompre une grossesse.
Pourquoi cette stratégie?
Ils veulent imposer la croyance que l'embryon est un être humain, pour dans un premier temps culpabiliser les femmes qui avortent, et pour qu'elles soient dans un second temps traitées comme des criminelles par la loi. Ils surfent sur le fait que l'avortement est encore aujourd'hui tabou.
Pourquoi nous disons que c'est « une stratégie »?
Tout d'abord, la croyance dans la vie de l'embryon n'est pas inscrite dans la Bible. S'ils étaient fidèles à leur foi, et donc aux propos de leur prophète, Jésus Christ, compilés dans la Bible, il ne propageraient pas cette croyance : pas une ligne sur l'avortement dans la Bible, acte qui pourtant existait comme moyen majeur de réguler les naissances, du temps du Christ. Mais cela ne les gêne pas.
De plus, ils n'affirment pas la totalité de leur programme : ils sont contre les relations sexuelles hors mariage et cadre hétérosexuel, contre la contraception, et contre le divorce. Ils ont une stratégie de campagne.
Pourquoi nous n'adhérons pas à cette croyance?
D'une part, la biologie ne reconnaît comme 'individus' que les êtres qui ont un corps autonome. Ce qui n'est ni le cas de l'embryon, ni du foetus. Scientifiquement, cette croyance est une hypothèse non validée, comme l'existence du paradis et de l'enfer, comme l'existence d'un ou plusieurs dieux, comme l'existence des fantômes...
De plus, ils se disent « défenseurs de la vie », mais sont pour la peine de mort par exemple aux USA, sont pour la propagation du SIDA en Afrique (ils interdisent à leurs croyant-e-s d'utiliser des capotes), ont encouragé génocides, guerres et croisades quand ils n'y ont pas eux-mêmes participé. Ils sont donc loin de défendre la vie d'êtres humains qui existent.
Pourquoi, même si on adhère à cette croyance, nous pouvons être pour l'IVG?
Des femmes ou des hommes qui considèrent l'embryon comme une vie potentielle, avec une âme qui rôde, peuvent être pour l'IVG. Certain-e-s croient que cette âme s'incarnera ailleurs. Ou comme en Finlande, on enterre les embryons avortés, car on pense qu'ils ont une âme, mais ça ne pose de problème à personne.
Enfin, si l'on croit (mais nous avons encore la liberté de nos croyances...) que l'embryon est une personne, interdire l'IVG serait présupposer du désir de cet embryon de naître dans une famille et par le ventre d'une femme qui ne veulent ou ne peuvent l'accueillir. Et ce serait, faire primer le pseudo désir de 4 cellules sur celui de la femme. Mais dans la théologie chrétienne, tout est plus important que le consentement de la femme : selon eux, nous sommes faites pour vivre et accoucher dans la douleur, pour nous sacrifier pour nos maris et enfants. Si l'on considère qu'il y a deux personnes, il n'empêche qu'il n'y a aucune preuve que le feotus veuille vivre, et dans ces conditions, et que pour cela il doit passer par un corps non consentant, ce qui fait qu'il y a viol. Mais cela aussi est une vieille coutume de l'Eglise.
En conclusion : être pour criminaliser l'avortement = être contre la liberté de croyance et de choix des femmes
Les campagnes anti-IVG sont des campagnes contre le droit des femmes de choisir leur vie. Ce qui n'est pas étonnant, quand on sait que les sos tout petit n'obéissent pas à la Bible, mais à une institution, l'église catholique. Celle-ci est dirigée exclusivement, uniquement, par des hommes, qui sont censés ne pas voir de rapports sexuels (quand ils ne violent pas des femmes ou des enfants), et qui ne sont pas parents.
Ces hommes, profondément misogynes, depuis deux millénaires, s'octroient le droit de dicter aux femmes ce qu'elles doivent faire de leur ventre, de leur sexualité, de leur corps, et de leur dicter ce qu'elles doivent croire sur ce qui se passe dans leur corps. Ils ont guillotiné et brûlé les femmes qui refusait de mettre leur ventre au service la nation et de l'église, ils ont prôné le devoir-viol conjugal, fait enfermer celles qui ne se taisaient pas après un viol... Les institutions catholiques ont toujours été farouchement opposées au droit des femmes à disposer d'elles-mêmes : les femmes ne sont là que pour être au service des hommes, et ils comptent bien nous faire retourner dans le rang.
Car demander la suppression du droit d'avorter (qui ne va pas sans la restriction des contraceptifs), non seulement accroît le nombre d'avortement (mais de ces foetus avortés clandestinement, ils n'en ont rien à battre), mais a aussi pour conséquence directe de rendre des femmes plus précaires, plus dépendantes de leur compagnon, plus fragilisées par des rapports hétérosexuels que les hommes (le risque zéro n'existant pas).
Rappelons ce texte du Mouvement de Libération de l'Avortement (1971) : « L'avortement est la première étape de la libération des femmes, car l'interdiction d'avortement n'est qu'une des oppressions matérielles qui contraignent les femmes à se vivre exclusivement comme des épouses et des mères. »
Peut-être en effet que l'Eglise catholique a besoin de l'oppression des femmes pour survivre. Il est possible que personne ne croirait à leur foutaise si l'on naissait de rapport sexuels consentis dans des familles qui nous veulent... Peut-être ont-ils peur que si nous avons des rapports sexuels qui se passent en dehors de tout morale, dans un objectif de plaisir et d'échange, et sans violence ni contrainte, nous devenions des êtres épanouïs, moins disposé-e-s à partir en croisade pour dicter à autrui ce qu'il doit faire !
Qu'une chose à dire : les curés ne décideront plus jamais pour nous tous et toutes de quelles sexualités et de quels enfants nous aurons ! Ne tolérons pas ces fascistes dans nos vies!
