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Alternative libertaire : Numéro spécial Mai 68
Numéro spécial Mai 68, 12 pages supplémentaires, 3 euros, avec les historiens Jacques Baynac et Stéphane Moulain, les ex-militants de l’ORA Rolf Dupuy et Guy Malouvier, trois cartes et chronologies critiques des événements, un essai de lecture révolutionnaire et libertaire de Mai 68. Pleins feux : Economie : la crise au Nord, la mort au Sud ; grèves de sans-papiers : le patronat sonné ; mouvement lycéen et lutte dans l’Education nationale ; représentativité : le paysage syndical va bouger ; STM : la grève révèle le scandale des subventions ; Bolivie : des anarchistes face à Evo Morales ; Grèce : trois grèves générales et une trahison ; Classiques : Castoriadis, Devant la guerre.

Dans cette rubrique:

Ecrit par libertad, à 23:40 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  PatrickMignard
01-05-08
à 14:57

NON !

Non , surtout pas un "NOUVEAU MAI 68" car il n'a pas été déterminant ! ! ! ! !
Répondre à ce commentaire

  libertad
01-05-08
à 17:56

Re: NON !

Déterminant peut-être pour montrer que des luttes sociales sans alternative politique et économique ne débouchent sur rien et sont complètement absorbées par le système. Et c'est justement sur ce principe erroné que fonctionne encore l'extrème-gauche, la gauche de la gauche et les anarchistes, la seule différence entre eux étant que certains veulent conquérir l'Etat pour changer de système et les autres non. Mais la plus grande grève générale a bien montré qu'un tel mouvement ne sert à rien quand il n'y a rien à proposer à la place que le système capitaliste, je veux dire rien de concrêt, pas des idées fumeuses, des beaux programmes votés en congrès au chant de l'Internationale.
Alors qu'une bonne part de l'activité économique était de fait au mains des salariés par le mouvement des occupations et que la majorité d'entre eux refusaient les accords de Grenelle. Il ne se passa rien, petit à petit tout monde retourna au boulot, sans que rien soit changé.
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
01-05-08
à 18:08

Re: NON !

On est bien d'accord ! ! ! ! 
Répondre à ce commentaire

  Alcide
07-05-08
à 00:38

Re:

Mai 68 est au moins déterminant en terme de mémoire. Cet événement marque l’inconscient collectif par une sorte d’hypermnésie et ce aussi bien du coté du pouvoir que de ce qui reste de la contestation. À chaque nouveau mouvement de grèves plus ou moins important, le fantôme de 68 plane au dessus des cortèges et des grévistes comme si l’histoire devait se jouer une nouvelle fois. À l’inverse d’autres événements de l’histoire contemporaine comme par exemple la guerre d’Algérie ou la période de Vichy, Mai 68 n’a jamais souffert d’ostracisme mémoriel. Cependant, il faut noter que si la mémoire de 68 a été forte jusqu’à aujourd’hui, la prise en compte de ces événements comme objet de recherche historique a mis énormément de temps à se mettre en place. Probable que pour certains analyser les événements de manière historique, c’était déconstruire, décomposer voire autopsier un mouvement d’une spontanéité exceptionnellement vivante. Ainsi les commémorations rituelles (tout les dix ans) et le foisonnement des interprétations (surtout dans l’immédiat après-68) se sont accompagnés d’un déficit flagrant de connaissances historiques. Ce manque est peut-être aujourd’hui peu à peu comblé notamment en ce qui concerne la compréhension de Mai 68 en province.

Si alternative il y a eut en mai-juin 1968, elle fut bâtie par les millions de travailleurs en grève dont une partie occupait les lieux de travail. En dehors de l’université, le mouvement a touché la quasi-totalité des métiers même les plus éloignés de l’action syndicale. Les revendications étaient très diverses mais elles prenaient souvent des contours très qualitatifs et moins quantitatifs - on était loin des revendications sur le pouvoir d’achat d’aujourd’hui. Les gens réclamaient de pouvoir prendre en charge ce qui les concernaient sur leurs lieux de travail ou de vie, ils s’emparaient de la véritable politique, celle qui concerne le quotidien, le concret, le réel. Cela s’est parfois traduit par la revendication autogestionnaire ou celle de contrôle ouvrier mais souvent bien plus modestement par la demande de la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise - le seul et maigre acquis syndical durable de ces grèves.

Ce qui a manqué en 68, c’est l’absence d’une structure syndicale de masse (type CNT dans l’Espagne des années 30) qui porte véritablement et sans complexe l’idée et la pratique autogestionnaires. Hormis les groupuscules gauchistes et anarchistes, il n’y avait que la CFDT et le PSU qui étaient à même de faire très éventuellement avancer une alternative d‘ampleur. Mais ces organisations ne surent jamais choisir entre un réformisme radical légaliste-électoraliste et une impulsion authentiquement révolutionnaire. Quand on voit aujourd’hui ce qu’est devenue la CFDT, on comprend bien que cette organisation était à l’époque en recherche et que l’idée autogestionnaire a été une des pistes qui a été abandonnée au profit d’un syndicalisme technocratique de négociations. Il faut aussi dire que la CFDT était à l’époque soucieuse de ne pas se couper de sa rivale la CGT. En grande partie stalinienne, cette centrale a eut au moins le mérite, en lançant ses bastions ouvriers dans la bataille, de donner aux grèves l’importance qu’elles ont eu. Sans la participation de la CGT, Mai 68 n’aurait pas aujourd’hui l’impact qu’il a dans les mémoires. Mais la CGT a tout fait pour freiner les ardeurs révolutionnaires du mouvement ou tout au moins le canaliser et essayer de le diriger.

Si le pouvoir fut un temps vacillant, il repris la main à la fin mai en faisant régner un climat de peur et de répression tout en agitant le spectre de la guerre civile en mobilisant à son tour ses troupes dans la rue. Les syndicats étant pour la plupart liés à des stratégies ou à des organisations électoralistes (la CGT avec le PCF et d’une façon un peu différente la CFDT avec le PSU), ils n’eurent pas intérêt à aller au bout de la logique de grève et d’occupation à savoir l’autogestion. Car c’est au final par les élections que le mouvement est enterré alors que Mai 68 était par nature un mouvement anti-électoraliste. Le peuple aspirait à faire de la politique dans la rue, dans les quartiers, les villes, les villages, les universités, les familles, les usines, les services etc. Dès lors le pouvoir a compris qu’il fallait changer de terrain et replacer la politique là où l’ordre établi la cantonne : dans les urnes. En définitive, ce qui a posé problème en Mai 68, c’est l’extraordinaire résistance des institutions ainsi que les divergences d’aspirations des différentes composantes de la contestation notamment en ce qui concernait les suites politiques à donner. À partir du moment où le pouvoir imposait une redistribution des cartes par des élections, le mouvement était interrogé sur sa conception même de la démocratie. Une démocratie représentative, électorale, institutionnelle ? Une démocratie sur le mode de 1936 avec un gouvernement de gauche de courte durée guidé à la base par un vaste mouvement de grève avec occupations ? Ou enfin une démocratie devenue directe et autogestionnaire par le biais d’une grève générale insurrectionnelle ?

Mais dans l’état d’esprit de l’époque, il me semble que pour une partie des gens, ce mouvement, bien qu’éteint par le raz-de-marée gaulliste aux élections, n’était qu’une étape, une prise de conscience et dans le contexte des années 60-70, beaucoup pensaient qu’une nouvelle secousse, cette fois vraiment déterminante allait survenir et qu’il s’agissait de la préparer. Dans les années qui ont suivi, le climat fut extrêmement revendicatif et de nombreuses luttes exemplaires se déroulèrent. Mais jamais elles ne s’approchèrent de ce climat quasi-insurrectionnel de Mai-Juin 1968. Prenant les leçons de l’échec aux élections du 30 juin, les politicards construisirent bon gré mal gré une alternative politique électorale à gauche compatible avec les institutions mises en place par De Gaulle, l’une des cibles favorites du mouvement de 68. C’est ce qui donna Mai 81, treize années plus tard.

L’élite étudiante de Mai 68 accéda progressivement aux postes de commandements politiques, sociaux, culturels et économiques du pays. Le messianisme marxiste de cette élite n’ayant pu s’accomplir à travers la figure symbolique de l’ouvrier gréviste en Mai 68, elle finit de dépit par dénigrer totalement le peuple devenu une masse informe de beaufs. Leurs romantisme révolutionnaire se transforma progressivement en techniques d’ingénierie sociale ou de marketing ce qui permis à ces intellectuels d’asseoir leurs velléités de contrôle sur le peuple ; les figures de l’exclu et des minorités remplaçant à bon compte celle de l’ouvrier (décidément devenu vraiment trop conservateur). Cette nouvelle classe dirigeante garda pourtant une forme de nostalgie pour sa jeunesse en cultivant sans cesse l’image de la marge, de la transgression, de la décontraction, du cynisme, de la pseudo-rébellion ; le tout étant assez bien résumé dans le cliché du créatif sous coke de l’agence de pub.

Une bonne part des aspirations de 68 furent recyclées par le capital et ceci fut facilité par le fait que bien des acteurs de la contestation intégrèrent le système à divers niveaux. Si les années 68 furent finalement déterminantes, c’est bien pour le capitalisme lui-même. La contestation internationale de ces années-là contribua grandement à modifier la façon de fonctionner de l’économie et de la société. Les structures patriarcales qui prédominaient, l’autorité répressive d’autrefois, le culte de la contrainte et de l’effort qui permettaient au moins de pouvoir s’opposer de front et de façon extérieure à l’autorité ont laissé place à des formes plus subtiles de contrôle. L’autorité aujourd’hui se cache et avance toujours avec le masque amical de la bienveillance d’une idéologie thérapeutique où tout est fait au nom de notre intérêt bien compris et pour notre bien. La domination et le pouvoir utilisent les ressources affectives des individus afin de les contrôler sur le mode de la plainte, du chantage, de la séduction si bien que l’autorité est intériorisée émotionnellement et qu’il devient de plus en plus difficile de s’y opposer de façon frontale et extérieure. Un peu comme si à la guerre de tous contre tous, qui est le propre du libéralisme, s’ajoutait une guerre de chacun contre soi-même. Certains diraient que nous sommes passés d’une forme de domination patriarcale à une forme de domination matriarcale - au sens symbolique du terme, le pouvoir restant bien sûr en grande majorité masculin. Les individus ont été dépossédés de leurs compétences, de leurs métiers, de leurs autonomie au profit d’une bureaucratie d’experts qui tue tout débat par une information soi-disant neutre. L’hédonisme libertaire s’est mué en épicurisme consumériste et spectaculaire où chacun s’efforce de se différencier et de s’identifier. L’internationalisme est aujourd’hui plus le fait des flux de capitaux, de biens, de services et de main d’œuvre que celui des forces révolutionnaires. La liberté d’expression par ce qu’elle n’aboutit à aucun changement concret place l’ensemble des propos dans une grande équivalence…

Bref par ce que les perspectives anti-capitaliste et anti-électoraliste des années 68 ont été abandonnées, le tout s’est transformé en un immense rapport de force qui a contribué à une plus grande libéralisation de la culture et du droit mais qui dans un même temps a fait progressé le marché comme jamais dans l’Histoire. Donc quand bien même un nouveau 68 serait possible, je ne pense franchement pas que ce soit souhaitable. Il serait temps de s’attaquer au capitalisme tel qu’il est aujourd’hui et non pas tel qu’il était il y a 40 ans.
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