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Prisonniers politiques Oaxaca
LE MERCREDI 5 MARS, après onze mois dans le centre pénitentiaire d'Ixcotel, dans l'état d'Oaxaca, le militant libertaire David Venegas Reyes a enfin été libéré.
Militant actif de VOCAL (Voix oaxacaines construisant l'autonomie et la liberté) et de l'APPO (l'Assemblée populaire des peuples de l'Oaxaca), David Venegas fut arrêté le 13 avril 2007, torturé, puis incarcéré. Il était alors un étudiant de 24 ans.

Une fois arrêté, il fallait bien lui trouver des chefs d'inculpation. Il fut accusé de possession de drogue. Des analyses médicales ayant prouvé son innocence quant à la drogue, on l'accuse alors de trafic de drogue (on l'oblige à se faire prendre en photo avec un sac de poudre blanche), puis, pour s'assurer de pouvoir le garder en prison, on l'inculpe pour l'incendie du palais de justice d'Oaxaca le 25 novembre 2006. En résumé les autorités l'ont accusé de délits contre la santé (vente de drogue), sédition, incendie d'édifices, et désobéissance à particuliers.
Aucune des accusations ne tenait la route. Quatre fois DavidVenegas a obtenu un amparo (protection fédérale pour quelqu'un manifestement accusé à la légère par la justice d'un état mexicain) ordonnant sa remise en liberté. Chaque fois, les chefs d'inculpation ont été changés afin de garder David en prison.
Le mardi 4 mars encore, un nouveau mandat pour « attaques dangereuses » et « résistance à particuliers » a été rédigé, mais cette fois c'est lamparo qui a été confirmé et la liberté de David ordonnée. Malgré qu'il bénéficie d'une liberté inconditionnelle pour les cinq chefs d'inculpation liés au 25 novembre 2006, David a dû payer 4000 dollars de caution pour son inculpation initiale pour «délits contre la santé »,dont son innocence a toujours été évidente.
Lors de sa libération, il a été accueilli par des dizaines de personnes venues le soutenir. David est sorti de la prison la tête haute et le point levé. Il a rapidement fait savoir qu'il ne comptait pas rebaisser les bras et que sa libération lui permettrait surtout de continuer la lutte à Oaxaca et pour ses compagnons toujours derrières les barreaux.
Il s'est dit d'un côté heureux u d'être libre et dans la rue, prêt à lutter pour un monde meilleur, pour un Oaxaca juste et libre, pour la capitulation du tyran meurtrier et répressif [le gouverneur de l'État de l'Oaxaca Uhses Ruiz.] » D'un autre côté, il a rappelé sa tristesse à laisser tant de camarades à l'intérieur de la prison.
Malgré ses longs mois d'incarcération, David Venegas a réussi à tirer un bilan positif de l'expérience. Il a rencontré d'autres prisonniers politiques, a vu qu'il n'était pas un cas unique et a appris que le phénomène d'incarcération pour crime fictif n'était pas nouveau. Bien qu'il ne lui manquait pas de motivations dans sa lutte, il sort de prison avec encore plus de raisons pour lutter et d'injustices à dénoncer.
Devant la prison il s'est adressé à la foule venue le soutenir: « je remercie énormément toutes les personnes ici présentes et toutes celles qui n'ont pas pu être là aujourd'hui, parce que c'est grâce à vous, companeros et compareras, que je sors en pouvant vous regarder droit dans les yeux, parce que je sors avec toute ma dignité, presque aussi grande que la vôtre, car le gouverneur tyran et assassin Ulises Ruiz, malgré toute la violence qu'il emploie, malgré tous ses crimes et toutes ses menaces, n'est parvenu ni à nous faire plier, ni à nous faire flancher, ni à nous faire trahir notre cause, ni vous ni moi.»
« C'est nous, vous et tous les autres qui ne sont pas là, le peuple et les gens qui forment les bases des enseignants de la section xxü [celle de l'État d'Oaxaca], nous tous qui formons l'APPO, qui constituons le mouvement social, c'est nous qui avons fait ces grandes et merveilleuses choses qui ont fait qu'une grande partie du monde puisse voir que (espoir et la liberté existent à Oaxaca, c'est nous qui avons créé ce mouvement, c'est encore nous qui avons dressé les barricades, qui avons marché jusqu'à Mexico et qui avons défendu notre ville, et c'est à nous qu'il incombe de relancer notre mouvement et d'obtenir la victoire, et non pas à ces autres qui se prétendent les leaders et qui ont vacillé, failli et trahi ce mouvement en négociant derrière le dos du peuple. Eux ne sont pas l'APPO, ce n'est pas eux qui ont effectué ces actes retentissants et ce n'est pas eux qui nous inciteront à les refaire. Ce sera nous tous et toutes, ceux et celles d'en bas, qui feront qu'Oaxaca constitue à nouveau un exemple, qu'il soit un songe réel, un souffle de liberté pour l'ensemble du Mexique et pour le monde entier. »
Avant de partir David Venegas a cité une longue liste de prisonniers politiques et de conscience se trouvant toujours derrières les barreaux. En une heureuse coïncidence, trois autres prisonniers politiques mexicains, Cesar del Valle Ramirez, Édith Rosales Gutierrez et Rufmo Gonzàlez Rojas, ont été relâchés de 1a prison Molino de Flores dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars.
Nous, libertaires, sommes contre les prisons tout comme nous luttons contre toutes les injustices. Nous savons que seule la lutte paye et que tant qu'il y aura des prisonniers politiques il y aura des personnes pour les défendre, pour crier haut et fort leur sort et dénoncer ce qu'ils subissent. La liberté de David Venegas Reyes est une victoire, mais la lutte n'est pas finie.
Gardons l'espoir. Comme l'a dit David à sa sortie de la prison d'Ixcotel: « Compareros et compareras, je vous garantis que cette liberté que nous respirons aujourd'hui est la même liberté que celle que respirent nos compareros et compareras prisonniers. Ces murs qui se dressent là et toutes ces armes, toute cette indignité et ces immondices ne parviennent pas à empêcher la liberté de gravir et de déborder ces murs. Ceux et celles qui s'y trouvent enfermés sont aussi libres que nous, parce qu'ils ont ouvert les yeux, parce qu'ils continuent de se battre et qu'ils continueront de le faire à leur sortie. Personne ne va arrêter ça, compareros. »

Le secrétariat aux relations internationales de la Fédération anarchiste

Le Monde libertaire #1509 du 20 mars 2008
Ecrit par libertad, à 00:01 dans la rubrique "International".



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