L'En Dehors

Entré dans la prise de conscience écologique pendant les grèves de Mai 68, car j' ai soudain eu du temps libre, dans mon lycée, pour étudier cette branche de la biologie , l’écologie, grâce au prof de bio des "Maths Sup" , M. Sauvagère, qui s' est pris de passion pour m' initier à cette science encore peu connue, ce qui me permettra peu après d' être présent, âgé de 15 ans, au Premier Congrès Mondial à l' Unesco en septembre 1968 sur la situation écologique alarmante de la biosphère : 2000 scientifiques étaient venus du monde entier pour tenter de donner l' alerte. Puis en 1970 la municipalité d'Orléans me chargera d' organiser l' exposition des livres sur les problèmes de l' environnement à la Bibliothèque Municipale, lors de l' Année Européenne de la Nature.

J'ai 17 ans...
Et dès 1971, dans le Bulletin "C" Intercommunautés
--(ces mai soixante-huitard écolo gauchistes ou hippies qui fuient à la campagne impatients de vivre le "Grand Soir" tous les matins, grâce à une quotidienneté révolutionnaire (on lisait les Situs) : la tactique de la "subversion par le bonheur" (André Gorz)--
je pense qu' il est trop tard, que la majorité des gens va réagir trop tard, ce qui provoquera des écolo-techno-fascismes, des dictatures pour juguler l' affolement des foules désemparées lors de l' écroulement-chateau de cartes des sociétés industrielles, et donc j' écris dans ce bulletin comment et pourquoi il faut "partir vivre chez les sauvages", se cacher dans les derniers recoins oubliés de l' affairisme capitaliste, des coins si oubliés que la colonisation n' est même pas passée par là, et que des petites tribus continuent à vivre avec des haches de pierre.
Et y vivre complètement réensauvagés, seule façon de ne pas perturber, ethnocider nos voisins classés par les ethnologues comme "peuples isolés" ou "uncontacted tribes".
Nous sommes de ceux et celles qui veulent éviter à nos enfants de vivre les tensions terribles d'un monde à l'agonie : on va les laisser s'entre-tuer là-bas, et nous, on veut s' isoler des drogués de TF1, car leur "temps de cerveau humain disponible" est déjà offert à Coca Cola, leur comportement est depuis trop longtemps formaté pour servir la cause des Puissants.
Puissance de colosse aux pieds d'argile, certes, mais en attendant, leur pouvoir de nuisance, de répression, de nano-techno-flicage et omni-surveillance par prochainement les puces RFID obligatoires, implantées dans le crâne en remplacement de la carte d’identité, puce couplée à un GPS pour être localisable par la police en permanence , leur pouvoir de nuisance est tel que face à un ennemi démesuré, nous préférons la tactique discrète du repli stratégique, prendre le maquis plutôt que faire front à découvert.

Continuer autrement le combat...

Et aussi parce que nous sommes pressés de vivre heureux, en communautés joyeuses et écolos, en totale autarcie, donc totalement libres, sans plus aucune nécessité matérielle de fréquenter ce que les jeunes appellent maintenant "Babylone".
En France, peu savent que les jeunes s'organisent depuis des années pour mettre au point les modes de vie alternatifs, l'art de vivre en boycottant TOUT, en n'achetant plus rien dans la société industrielle, plus rien de ce qui n' est productible que grâce au travail d' esclaves en usines.
Après une quinzaine d' années à fréquenter les Indiens d' Amazonie, dont 2 années d' expérience d' autarcie totale, en plein milieu de cette somptueuse forêt, par pur plaisir, je fréquente depuis 2002 les milieux écolos les plus radicaux, dans toute l' Europe, des anars qui se disent "anti-civilisation", et s' entraînent pour être prêt à un mode de vie "paléolithique", sans agriculture de plein champ, mais avec une "néolithicité" jugulée, s' en tenant à la petite horticulture discrète, sans "empreinte écologique", nomade, laissant périodiquement la forêt se reconstituer jusqu' à son stade de maturité (stade du climax), tels les horticulteurs Papous ou Yanomami.
Entraînement radical, tel ce stage de 11 mois très sélectif dans cette Survival School du Wisconsin = www.teachingdrum.org, dont j'ai rencontré tous les élèves européens. On y enseigne les techniques d’autosubsistance des Indiens Ojibway. Sur ces Indiens, lire de Eric Navet (ed. Homnisphère, 2007) : « L’Occident barbare et la philosophie sauvage ».
Suite aux rencontres européennes de l'été 2007 et au succès des conférences de l'historien John Zerzan dans une quinzaine de pays d'Europe, sauf en France, encore engoncée dans son orgueil lumiériste ringard, je suis de ceux et celles chargés des rencontres mondiales 2008 de tout ceux et celles qui veulent mettre les canots à la mer avant le naufrage du Titanic.
On va se retrouver d'avril à août 2008 dans une immense forêt de Pologne, avant de fuir plus loin, en groupes affinitaires qui se constitueront pendant ces mois de vie rustique et de "Survival School", avec comme temps fort, où on sera le plus nombreux, du 1er au 31 juillet... Déjà, en Catalogne, on venait de 20 pays du monde, même de l'Inde...où les rebelles à l' occidentalisation ont tous lus Kevin Tucker, Derrick Jensen, Freddy Perlman, la revue Species Traitor ou Green Anarchy!
On a décidé fin juillet dernier en Suède de ne pas avoir de Site Web, pour éviter les "touristes du Web", mais juste un regroupage des adresses et textes , témoignages, des personnes intéressées, grâce à Hanna, une finlandaise qui recueille les contacts sur = jungle@ssyh.fi
Décision confirmée aux réunions suivantes, sud Portugal, en marge de Ecotopia, puis dans les montagnes derrière Barcelone, avec le groupe « llavors de anarquia », des luddites, et avec les plus "warriors" des Rainbow, au centre de la Sicile, fin septembre, début octobre.
En français, j'ai diffusé des textes sur les sites de www.endehors.org, et de www.decroissance.info
Les quatre principaux sont :
« Avertissement à l'adresse des lycéennes et des lycéens » = taper cela sur google pour le lire
qui incite les jeunes à tout plaquer, à ne pas passer leur bac, comme le récent tract sur Paris Indymedia = année sabbatique, année politique = via google aussi
"les milieux libres plus que jamais d' actualité : passons à la pratique!"
http://endehors.org/news/5191.shtml
une critique amicale des milieux anars encore trop englués dans le scientisme du 19e siècle...et une incitation à multiplier les lieux alternatifs.
« Alternatives écologiques face à l'inéluctable naufrage des sociétés industrielles. Projet de Grand Départ des écolos d'Europe conscients de l' urgence de mettre les canots de sauvetage à la mer et de se sauver avant le naufrage du Titanic... »
Ce texte critique aussi vertement les tendances mystico-new-age, dans les milieux de "hippies en vacances" qui se retrouvent paresseusement dans les Rainbows ...
Voir sur le site de l' endehors, 24 / 11 / 2004, 00:21, ou mieux, via le site de Jean Marie Chantrel, retrouvable via Google, ou
www.jeanmarie.chantrel.free.fr/annu/sal.htm
ou http://endehors.org/news/ placer ici successivement ces indications =
6574.shtml 7174.shtml 7353.shtml
tout ceci réactualisé les 13 novembre, 17:13 et complément le 14 novembre 2007 sur le site de l' endehors, voir via google = rassemblement mondial anar écolo 2008
. La visite du terrain de cette rencontre 2008 en Pologne est prévue pour le 10 février 2008, avec le propriétaire, me prévenir si vous voulez y participer = tsallantin@hotmail.com
Texte = « Du concret maintenant! Choisir la résistance, prendre le maquis ! »
Voir aussi sur google le tract du 8 novembre, au lendemain des déclarations alarmantes de Lester Brown à l'Unesco =
« SOS ! Sauve qui peut ! Ça y est, c'est la fin du monde industriel »
Depuis le 6 décembre 2007, à 16 :26 sur le site de BELLACIAO, avec des premiers commentaires qui sentent le vieux marxisme, normal sur ce site ! Commentaires basés sur la stimulation du sentiment d’aigreur et de jalousie de la personne qui se définit d’ emblée comme inférieure, pauvre, dans le besoin, et qui bave devant ce qui est pour elle le riche, le modèle à imiter. Lire à ce sujet de Majjid Rahnema « Quand la misère chasse la pauvreté ». Herbert Marcuse avait bien montré dès les années 50 que toute revendication de l’ordre du ressentiment est contre productive, faisant le jeu des Puissants, récupérée car l’ouvrier qui réclame est déjà contaminé par l’idéal bourgeois. Il rêve d’un mode de vie d’embourgeoisé, veut la même bagnole que le patron, mode de vie de « parvenu », mais parvenu à quoi ? A un mode de vie imbécile qui n’amène même pas le bonheur et détruit la planète ! Il est contre révolutionnaire de caresser dans le sens du poil les rêves d’ascension sociale. On n’aura rien changé au monde si on veut juste être bourgeois à la place du bourgeois : ce désir ne mène qu’à la servitude volontaire, à perdre sa vie à la gagner, à entrer dans le cercle infernal « produire/consommer ». Vivons nos rêves, au lieu de rêver notre vie !
Et obéissons à notre naïveté de gamin, les rêves d’enfants sont bien plus subversifs dans leur tranquille et impertinente candeur, que les rêves d’adultes !
Oui, je rêvais de vivre comme les Indiens, eh bien je dois rester fidèle à ce rêve d’enfant ! Car le pseudo réalisme des adultes ne mène qu’au « metro-dodo-boulot » et à la vie d’esclave (comme salarié ou employé), ou pire de cynique exploiteur qui s’en fou plein les poches et participe à la destruction sociale et écologique de notre planète !

Thierry Sallantin
tsallantin@hotmail.com