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Le vrai choc de civilisations
Lu sur Amerikenlutte :/fotos/20070911/notas/NA32FO01.jpg"L'expression "choc de civilisations" comme format pour les guerres futures a été utilisée par le stratège raté de la guerre du Vietnam Samuel P. Huntington. Mais pour Mike Davis, un des plus créatifs chercheur nord-américains en thèmes actuels comme les "holocaustes coloniaux" et la "menace globale de la grippe aviaire", la guerre de civilisations aurait lieu entre la ville organisée et la multitude de bidonvilles du monde.

Son récent livre Planeta Favela, de 2006 (1), présente une investigation minutieuse sur la "bidonvillisation" qui a lieu dans le monde entier. L'humanité a toujours été  organisée de façon à ce que les groupes forts s'accaparent de la terre et de ses ressources, en laissant la majorité exclue. Avec l'irruption du néolibéralisme, dans les années quatre-vingts, ce processus a eu une voie libre : on a privatisé presque tout, les biens et les services se sont concentrés en peu de mains à un rythme tel que les pays périphériques ont été déstabilisés socialement, avec des millions et des millions de personnes lançées dans la plus pure informalité. Pour le système, ceux-ci sont de l'"huile brûlée", "des zéro économique", une "masse superflue" qui ne mérite même pas d'entrer dans l'armée de réserve du capital.

Cette exclusion s'exprime par la "bidonvillisation" qui embrasse chaque année 25 millions de personnes dans le monde. Selon Davis, 78,2 pour cent des populations des pays pauvres est de "habitants de bidonvilles". Selon la CIA, en 2002 rien de moins que un milliard de personnes étaient chômeuses ou sous-employées et "bidonvillisées". Et avec le bidonville vient toute une cour de perversités, comme l'armée d'enfants exploités et réduits en esclavage, comme dans les fabriques de tapis de Varanasi (Benarés), en Inde, ou dans les "fermes de reins" et autres organes commercialisables à Madrás ou Le Caire, ou dans des formes presque inimaginables de dégradation, où les personnes "vivent littéralement dans la merde ..."

L'empire nord-américain n'a pas cessé de noter les conséquences géopolitiques d'un monde "bidonvillisé". Il craint l'"urbanisation de la révolte" ou l'organisation des habitants des bidonvilles pour la lutte politique. Et il a organisé un système MOUT (Opérations militaires en Terrain Urbanisé) pour entraîner des soldats pour la guerres dans des rues labyrinthiques, dans des fossés, dans les villes de n'importe quelle partie du monde où les intérêts impériaux sont menacés.

Ce sera la lutte entre la ville organisée et effrayée et le bidonville furieux. Un des stratèges a froidement dit que "les villes ratées et féroces du tiers monde, en particulier leurs périphéries-bidonvilles, seront le champ de bataille du 21e siècle : la doctrine du Pentagone est reconfigurée dans cette ligne pour affronter une guerre mondiale de basse intensité et de durée illimitée contre des segments criminalisés des pauvres urbains. Ceci est le vrai choc de civilisations".

Les méthodes usées il y a peu à Río de Janeiro, avec la militarisation du combat aux trafiquants dans les favelas, ne suivent-elles pas déjà cette stratégie inspirée par l'empire ? Nous sommes (le Brésil) parmi les pays les plus "bidonvillisés" du monde, effet pervers créé par ceux qui ont toujours freiné la réforme agraire et l'inclusion sociale des grandes majorités parce que cela leur convient qu'elles continuent d'être appauvries, malades et analphabètes. Tant que les changements nécessaires pour obtenir l'inclusion ne sont pas faits, la peur et le risque réel d'une guerre sans fin continueront.

1- Le pire des mondes possibles - De l'explosion urbaine au bidonville global, La Découverte,

2006.

Leonardo Boff (théologien et écrivain brésilien), Carta major (Brésil), spécial pour Página/12 (Argentine), 11 septembre 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

 

Quatrième de couverture de Le pire des mondes possibles - De l'explosion urbaine au bidonville global de Mike Davis:

"Pour mortels et dangereux qu'ils soient, les bidonvilles ont devant eux un avenir resplendissant".

Des taudis de Lima aux collines d'ordures de Manille, des bidonvilles marécageux de Lagos à la Vieille Ville de Pékin, on assiste à l'extension exponentielle des mégalopoles du tiers monde, produits d'un "exode rural mal maîitrisé. Le big bang de la pauvreté des années 1970 et 1980 -dopé par les thérapìes de choc imposées par le FMI et la Banque mondiale- a ainsi transformé les bidonvilles traditionnels en "mégabidonvilles" tentaculaires, où domine le travail informel, "musée vivant de l'exploitation humaine". Un milliard de personnes survivent dans les bidonvilles du monde, lieux de reproduction de la misère, à laquelleles gouvernements n'apportent aucune réponse adaptée.

Désormais, les habitants mettent en péril leur vie dans des zones dangereuses, instables ou poluées. Parallèllement, la machine impitoyable de la rénovation urbaine condamne des millions d'habitants pauvres au désespoir des sombres espaces périurbains. Bien loin des villes de lumière imaginées par les urbanistes, le monde urbain du XXIe siècle ressemblera de plus en plus à celui du XIXe, avec ses quartiers sordides dépeints par Dickens, Zola ou Gorki.

Le pire des mondes possibles explore cette réalité urbaine méconnue et explosive, laissant entrevoir, à l'échelle planétaire, un avenir cauchemardesque.  

Ecrit par libertad, à 09:30 dans la rubrique "International".



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