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Critique de livre : "Parlons cul" de Sallie Tisdale
Bon, le livre date un peu. Mais je l'ai lu dernièrement et je voulais en faire profiter les autres.
Sallie Tisdale est américaine et féministe. Son féminisme tranche avec celui des figures d'Andrea Dworkin et Catharine MacKinnon qu'elle taxe de "féministes conservatrices". Ces deux dernières ont été actives dans le mouvement anti-pornographie dans lequel elles ont côtoyé une droite chrétienne puritaine et réactionnaire.
De ce qu'elle rapporte de Dworkin et MacKinnon les deux féministes anti-pornographie tiendraient les femmes pour tellement aliénées par le système patriarcal qu'aucun plaisir sexuel ne serait réellement possible pour elles. L'auteure ne l'entend évidemment pas de cette oreille.
Elle nous parle du sexe, du plaisir féminin et masculin, aussi bien en tant que jouissance qu'en tant que quête identitaire. Pour elle le sexe ouvre un champ de pratiques et de possibilités tellement vaste que distinguer une sexualité "normale" et poitiquement correcte d'une autre jugée perverse, contre-nature ou immorale relève du ridicule.Son ouvrage est assez décousu. Elle y mêle compte-rendus d'enquêtes, pensées et expériences personnelles dans un mélange d'humour et d'analyses passionnées.
Sa manière à la fois intellectuelle et sensible de témoigner de son propre rapport au sexe m'a beaucoup touché et fait réfléchir sur le mien et sur les décalages avec mes partenaires successives.
Elle nous livre les contradictions qui la traversent, opposant désir et sentiment de culpabilité.
Elle parle d'orgasmes, de bonnes et de mauvaises expériences, de fantasmes, de sex-shops, de pornographie et de jeux érotiques, de prostitution, d'hétéro-, homo- et bisexualité, d'androgynie, de SM, de transexualité avec une description des constructions identitaires masculine et féminine assez éloquente. Le livre finit par l'évocation d'un collectif à San Francisco, le "Jack and Jill Off" (jeu de mot construit à partir de "Jack Off" - se branler), qui a organisé pendant des années des bacchanales mêlant hommes et femmes quelles que soient leurs préférences sexuelles et qui fait étrangement penser au lieu orgiaque du film "Shortbus".
De nombreuses anecdotes et confidences qui témoignent du rapport à la norme d'une femme vivant en pleine Amérique puritaine, tiraillée entre conventions sociales et volonté de rupture.
Un livre qui démystifie des pratiques et qui fait déculpabiliser des envies. Un livre qui fait du bien.
Une ode au plaisir, au désir et à la tolérance, aussi instructive qu'elle donne envie de faire l'amour et de découvrir de nouvelles facettes de la jouissance.

L´Utopitre
utopitre.over-blog.fr

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Sallie Tisdale,
Parlons cul : Contre l´hypocrisie puritaine,
-titre original : Talk dirty to me-
Paris : Dagorno, 1997, 350 p.
 
Ecrit par , à 09:45 dans la rubrique "Le privé est politique".



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