Bulgarie - Tension entre Roms et racistes. Constitution d’une milice nationaliste
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A voix autre : "Un jeune tzigane tué lors d’une rixe aux relents racistes. D’aucuns fustigent une exploitation politique. Le sort des Roms fait à nouveau polémique dans un pays d’Europe centrale, cette fois en Bulgarie.
Près d’un millier de Tziganes ont manifesté le 22 août à Samokov, au sud-ouest de la Bulgarie, pour protester contre la mort la veille au soir d’un jeune de 17 ans de leur communauté au cours d’une bagarre avec des Bulgares.
Cette affaire fait suite l’agression violente d’un jeune Rom par des skinheads à Sofia, le 13 août. La violence et les provocations récurrentes ont engendré la violence. Le lendemain des faits, environ 300 Roms du quartier ont alors occupé les rues de Kraspono Polina, un secteur de Sofia, armés de pelles, de battes et de coûteaux. Des incidents ont eu lieu aux cris de « mort aux Bulgares ».
Ces tensions entre communautés sont attisées par des hommes politiques en vue des élections municipales en octobre, selon une responsable du Centre d’étude des minorités de Sofia.
De fait le 19 août, le petit parti de l’« Union des nationalistes bulgares » a annoncé la création d’une « garde anti-rom » pour répondre aux activités supposées délictueuses des Tziganes. Cette milice, qui a ouvertement déclaré recruter des volontaires pour former des équipes d’« autodéfense », serait encadrée par d’anciens militaires.
L’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne le 1er janvier 2007 n’a pas profité à tout le monde. Et les partis xénophobes font leur lit dans un paysage politique instable. Le parti « Ataka » d’extrême droite a ainsi remporté 21 sièges au Parlement de Sofia à la faveur des élections législatives de 2005. Avant de réunir 24% des suffrages lors de l’élection présidentielle.
La minorité tzigane, estimée à 650.000 personnes, soit 9 pc de la population, exclue de la société sous le régime communiste l’est encore et toujours : elle souffre d’un chômage massif et vit généralement dans la misère.
Le 21 août, dans le centre de la Roumanie voisine, à Apata, des échauffourées ont également opposés plusieurs centaines de villageois d’origine hongroise et des Roms. Elles ont fait plusieurs blessés.
Sources : « Le Soir » du 22 août et « La Libre » du 24 août 2007
