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INERTIE DES CONSCIENCES ET CHANGEMENT SOCIAL
--> Matière à réflexion
On ne peut qu’être stupéfait pas l’attitude de la majorité des individus qui composent notre société : aller de manière aussi évidente à l’encontre de ses propres intérêts

Que des patrons, des privilégiés, des racistes, des profiteurs votent pour un de leur représentant politique,… on le comprend parfaitement. Mais que des pauvres, des exclus, des chômeurs, des salariés, des jeunes votent pour le même personnage il y a là quelque chose d’apparemment incompréhensible.

Certes, va-t-on dire, il y a la propagande, les médias,… soit, mais ceci ne peut expliquer cela, ou du moins pas un phénomène aussi massif.

On pense, à tort, qu’il ne s’agirait que d’un déclin de la conscience et qu’une simple volonté de convaincre pour faire comprendre suffirait à renverser la tendance. Si c’était le cas, en effet, le travail inouï des militants sur le terrain porterait ses fruits… Or, tout ce travail a été fait en vain. Alors ?

UNE AMBIGUITE CONGENITALE

 

Paradoxalement la « révolution philosophique », celle du « siècle des lumières » si elle a réveillé les esprits a fini, dans le cadre du système marchand dont elle a permis l’émergence, par enfermer les consciences et les corps.

L’homme libéré de Dieu est devenu dépendant de lui-même, ou plutôt des structures économiques et sociales mises en place par des évènements historiques qu’il n’a pas toujours bien maîtrisés. Celles et ceux, en effet, qui, à l’occasion de ces évènements ont pris le pouvoir, ont habilement fait leurs les valeurs de cette nouvelle philosophie et les ont mises au services de leurs intérêts. Ainsi naquit un nouveau système économique et politique fondé sur des valeurs difficilement contestables… mais aux pratiques qui ont tôt fait de montrer que s’il en était l’héritier historique il en faisait un usage parfaitement contraire aux principes énoncés – voir toute l’histoire du mouvement ouvrier et de la colonisation. 

Est née alors, une extraordinaire confusion ou malentendu dont nous pâtissons encore aujourd’hui.

Ce système fondé sur la liberté et l’égalité est de fait, sinon de droit, devenu, de fait, totalitaire – au sens étymologique du terme - dans la mesure ou il exclu toute possibilité de son dépassement… Il constitue un tout, une finalité au point que toute idée de dépassement est considérée soit comme utopique (le rêve), soit en contradiction avec les valeurs (donc « antidémocratique ») qui en principe le fondent mais qu’il détourne sans scrupule.

La contestation sociale, jusque là interdite a été peu à peu autorisée (loi sur la presse et les associations), mais en même temps elle a été codifiée et ce, de telle manière qu’elle entrait, et entre encore, dans ce qui est acceptable pour le système. Autrement dit on peut le contester mais à condition qu’il n’y ai aucune conséquence concrète, c'est-à-dire une remise en question.

L’histoire des conflits sociaux depuis le 19e siècle en dit long sur l’ambivalence, l’ambiguïté et les doubles discours tenu par ce système.

Mais il y a plus grave.

UNE CULTURE DE LA DEPENDANCE

 

La citoyenneté qui avait été définie comme la quintessence de l’action, de la liberté et de l’indépendance de l’individu dans les affaires de la cité, a cédé la place à un mécanisme de confiscation du pouvoir qui s’exerce désormais dans un cadre strict, garant de la pérennité du système et confié à des individus qui n’ont qu’une seule mission : gérer le système… puisque de toutes manières « il ne peut y en avoir d’autre ».

On en arrive ainsi à une situation ubuesque : le citoyen peut tout à condition que ça n’ai aucune conséquence sur l’existence du système.

Toute l’Histoire du 20e siècle nous montre d’ailleurs comment le système marchand s’est efficacement défendu : répression, guerres, lois d’exception, fascisme… semant la confusion dans les esprits – par exemple en faisant croire que le fascisme n’a rien à voir avec lui ( ???) alors qu’il en est une production directe.

La manipulation de l’individu a atteint son summum quand le système marchand a fait croire que si l’on était responsable ( ?) et compréhensif ( ?), on pourrait répartir plus équitablement les richesses… et c’est ce qu’il a fait, dans une certaine mesure et pendant un certain temps : acquis sociaux, augmentation du pouvoir d’achat,… désamorçant ainsi toute contestation radicale… ce qu’il a réussi à faire car les conditions économiques le permettaient.

Ainsi, tout un système politique, sous le contrôle des gestionnaires du capital, s’est constitué, gérant les places des « représentants du peuple », les corrompant directement ou indirectement, les isolant le cas échéant, les finançant, directement ou indirectement. Le développement des médias a démultiplié le processus de manipulation au point qu’aujourd’hui la masse citoyenne est une masse d’assistés politiques, sans initiatives, sans projets, quémandant des « réformes » des « avantages », totalement dépendante des promesses, des « bons vouloir » des programmes des candidats aux suffrages…

Le choix politique est libre, comme est libre l’âne attaché au puit et qui pompe l’eau au rythme qui lui convient…. à condition que l’eau monte.

Le citoyen est aujourd’hui parfaitement dépendant du système politique… et donc du système économique qui le soutend. Sa seule action se limite à désigner celles et ceux qui gèreront le système en place.

Sa dépendance porte un joli nom : respect des principes « démocratiques » ( ???)

PROBLEMATIQUE CHANGEMENT SOCIAL 

 

On comprend que dans ces conditions, le concept même de « changement social » est particulièrement complexe à définir. En effet, changer, mais changer quoi ? Le changement est présenté comme un changement interne au système, un réaménagement qui en aucun cas ne remettra en question ses principes. Le changement ne devient qu’un « ravalement de façade ». C’est ce qui s’est produit durant tout le 20e siècle dans les pays développés.

Au cœur de tous les discours politiques, tous sans exception, le changement social perd tout contenu concret et à fortiori stratégique. Le concept de changement social, devient une valeur en soi… On ne sait pas trop ce que l’on y met concrètement derrière, mais on est pour ( ?)… au point que tout le monde ( ?)  est pour et que chacun y met ce que bon lui semble ( ?)…

En fait, et ce n’est pas un phénomène nouveau, le changement social, le vrai, celui qui transforme les rapports sociaux, ne va pas de soit, n’est pas automatique, n’est pas spontané, et ce dans tous les systèmes de l’Histoire… une inertie sociale existe, déterminée par la répression, l’idéologie dominante, mais aussi, on l’oubli trop souvent, et en particulier aujourd’hui, par le manque de perspectives, l’espoir de pouvoir améliorer sa situation sans bouleverser les rapports sociaux, la peur de l’inconnu,…

Quant aux mouvements de révoltes sporadiques, aussi justifiés soit-ils, aussi violents soient-ils, s’ils posent le problème, s’ils sont les symptômes des contradictions du système en place, ne sont absolument pas le prélude au changement. Les révoltes paysannes du Moyen Age, souvent en alternance avec une véritable dévotion « au bon maître », n’ont jamais été le moteur du renversement de l’Ancien Régime… c’est la Bourgeoisie commerçante qui l’a renversé… par sa pratique alternative.

Il y a aujourd’hui, indubitablement une inertie des consciences qui s’exprime par un conservatisme exacerbé. Lutter contre cette inertie ne peut se faire par une simple« contre propagande », aussi progressiste soit-elle… à ce jeu le système dominant est gagnant à tous les coups. Le « déblocage » des consciences ne peut se faire que lorsqu’elles deviennent actrices de leur propre destinée… lorsque leurs doutes, leurs espoirs prennent corps par une pratique concrète.

L’important aujourd’hui est de redécouvrir le véritable sens de : l’Homme acteur de son Histoire. Ceci demande de dépasser le cadre conservateur et mystificateur que nous impose le système dominant et dans lequel la majorité soit se complait, soit se « satisfait » faute d’autre chose.

 Patrick MIGNARD

 Voir aussi les articles :

« LA CONSCIENCE EN MIETTES »

« LE CONSERVATISME NOUVEAU EST ARRIVE »

« MARCHANDISATION ET CITOYENNETE » (1) et (2)

Ecrit par , à 08:21 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Rakshasa
25-05-07
à 11:42

La critique comme contre-propagande individuelle

Non, je ne suis pas d'accord. C'est sous-estimer la puissance de contrôle de la propagande et ne pas voir qu'elle ne s'adresse pas à l'intellect ni à la conscience mais aux pulsions. C'est sur ces bases là que se fait l'adhésion des individus contre leurs intérêts, à des politiques ou représentants  politiques. Il s'agit strictement des mêmes processus que dans la publicité. Oui la manipulation est de masse et je pense que ne pas prendre ce problème dans sa réelle ampleur c'est justement le début du manque de conscience.
Quant à la contre-propagande militante, justement elle n'est absolument pas en mesure aujourd'hui, de faire face à la puissance de feu médiatique de la domination. On ne combat pas des télés, radios, presse nationales avec des tracts et des discussions débats. Tout cela est aujourd'hui une forme marginale de la propagande, obsolète comme les organisations qui en usent.
Dans ton cas PM, si tu arrives à la conclusion que l'on peut devenir l'acteur de son histoire, c'est que ta pensée s'est autonomisée dans une certaine mesure de la propagande et que tu produis toi-même, par la critique, ta propre contre-propagande. Ainsi tu peux passer à l'action sur des terrains inconnus de l'enfermé propagandé.
Répondre à ce commentaire

  libertad
25-05-07
à 16:39

Re: La critique comme contre-propagande individuelle

Je suis d'accord à la fois avec Patrick et avec Rakshasa, en effet je crois qu'il faut articuler les deux analyses pour comprendre la situation où nous sommes : Patrick a raison de souligner que le système marchand a intégré sa propre contestation dans ses limites : le changement ne serait possible qu'à l'intérieur du système et de ce point de vue les grands mouvement sociaux en sont l'illustration, leur défaite ou leur victoire s'inscrivent à l'intérieur du système marchand car jusqu'à aujourd'hui les apparails de contrôle : forces syndicales ou poliques qui les animent se situent dans ce cadre et ne vont jamais plus loin, elles refusent la perspective d'une autre alternative. Depuis le mouvement du CPE et celui des balieues, un phénomène nouveau est apparu, avec l'arrivée d'une classe d'âge qui ne situe plus dans les limites imposées par les appareils de contrôle mais dont la position par rapport au système marchand est plus ambigue ( rien à perdre dans les banlieues mais soumission à la consommation - radicalité dans l'action pour les jeunes mais place non encore défnie dans le monde du travail et le salariat : refus ou non ).
Ce qui me semble cacactériser ces deux groupes c'est qu'ils se sont abstrait du contrôle médiatique, je veux dire qu'ils arrêtent de se poser la question "notre mouvement est-il populaire ou non ? " dans le cas des jeunes parce qu'ils ont compris la puissance de contrôle des médias qu'évoque Rakshasa et dans le cas des jeunes de banlieues parce qu'ils l'utilisent à leur profit ( ce sont les médias qui font leur progande sur le nombre de voitures brulées ).Sur les amternatives économiques souterraines des banlieues lire : LA MONDIALISATION UNDERGROUND
Concernant l'analyse des derniers résultats électoraux, je partage le point de vue de Rakshasa, sur la puissance de la propagande, sans doute jamais atteinte jusqu'ici et avec un président qui va en manipuler les rouages car il est au coeur du dispositif.
Certes les contre-feux à la propagande commencent à exister grâce au net, peut-être assiste-t-on d'ailleurs à la fin de la toute puissance médiatique du système marchand, à son chant du signe mais les contre-feus ne sont pas encore suffisamment développés pour toucher la masse des gens.
Des perspectives sont en germe mais bien sur rien n'est gagné.
Répondre à ce commentaire

  Patrick MIGNARD
25-05-07
à 20:20

Re: La critique comme contre-propagande individuelle



Rakshasa,

 

Mais ce que tu dis n’est absolument pas contradictoire avec ce que je dis. Je rejoins Libertad sur ce point.

 

Quand tu dis, à propos de la propagande :

 

« elle ne s'adresse pas à l'intellect ni à la conscience mais aux pulsions »,

 

mais on est bien d’accord.

 

Il y a cependant un point que je souligne et sur lequel tu passes, voire que tu négliges, c’est ce que j’appellerais « l’inertie due au système en place ». Je pense en effet que tout système, non seulement parce qu’il a la propagande, l’idéologie, mais aussi la force, s’impose parce qu’il est. Il représente d’une certaine manière la « stabilité », voire la « sécurité »… face à un avenir hypothétique et incertain. Bien sûr la propagande joue là-dessus à fond. Ce phénomène joue d’autant plus qu’il n’y a aucune perspective, aucune alternative. C’est ce qui fait dire à beaucoup : »Bon OK, vous avez raison mais vous proposez quoi ? » et que devant le manque de réponse ils » préfèrent assurer » en reproduisant finalement le système tel qu’il est , en en restant à un statut quo. D’où à mes yeux le rôle fondamental de la pratique alternative pour briser ce carcan.

 

Je suis d’autre part bien sûr d’accord avec toi sur le fait de dire que la contre propagande militante n’est pas du tout à la hauteur de la tâche…

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
25-05-07
à 21:13

Re: La critique comme contre-propagande individuelle

Je répondais à cela particulièrement: "Certes, va-t-on dire, il y a la propagande, les médias,… soit, mais ceci ne peut expliquer cela, ou du moins pas un phénomène aussi massif."
Et c'est là où nos vues divergent. Je pense que le caractère massif de la catatonie est obtenu essentiellement par la propagande et que c'est justement cette force du système qui maintient et diffuse l'idéologie.
Un système n' "est" pas en soi, il est parce qu'il se maintient par des forces de coercitions: propagande, répression, contrôle social et dépossession/fétichisme. Et le système marchand ne serait pas aussi puissant s'il n'avait pas développé la propagande la plus puissante jamais mise en oeuvre, la propagande marchande ou publicité.
La propagande marchande c'est la garantie de l'embrigadement des masses dans la pratique des rapports marchands et dans les comportements induits par le fétichisme de la marchandise.
C'est précisemment l'impossibilité pour la plupart des individus d'envisager d'autres comportements que ceux dictés par la propagande et/ou le fétichisme marchand qui est source de cette apathie. Peut-être que la force que tu n'a pas nommé est cette attractivité du fétichisme marchand ?

Répondre à ce commentaire

  Patrick MIGNARD
26-05-07
à 08:41

Re: La critique comme contre-propagande individuelle



Je pense en effet qu’il n’y a pas que la propagande et l’idéologie qui « bloquent » la prise de conscience et la détermination de changer de rapports sociaux.

Je prend pour preuve de ce que j’avance, l’attitude de la classe ouvrière dans les pays développés au 19e et 20 e siècle, mais aussi aujourd’hui. Celle-ci, si elle a été soumise à la propagande du système en place a été aussi largement influencée par les pensées anarchiste, socialiste et un peu plus tard communiste… on peut même dire que ces dernières étaient supérieures en intensité et dans la manière militante de se diffuser, à l’officielle… pourtant, malgré cela on n’a pas assisté au renversement du système. J’en conclu donc qu’il n’y a pas seulement que la propagande officielle qui » verrouille » les consciences, il y a aussi ce que j’appelle « l’inertie du système » c'est-à-dire le fait qu’il représente un état des relations sociales dans laquelle chacune et chacun se reconnaît et qui façonne la représentation sociale et notre identité sociale. Par exemple « être fier de l’appartenance à sa classe » (que l’on entendait souvent de la part des ouvriers) est une manifestation de cette identité et donc de cette inertie… De même que « l’amour de son usine » dans laquelle pourtant on perd sa vie et sa santé… Cette situation est d’autant plus stabilisante pour le système en place qu’il peut « s’acheter la paix sociale » par des concessions… qu’il reprendra plus tard.

La contre propagande est évidemment importante et nécessaire, mais elle est largement insuffisante sinon il y a longtemps que le système marchand serait mis à bas.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
26-05-07
à 15:22

Le "prêt-à-être"

Oui, mais tu avoueras qu'au 19ème et 20ème, il n'a pas été question de tant d'inertie qu'aujourd'hui. Si les révolutions ont connu presque immédiatement des contre-révolutions, ce n'est pas parce que le système en soi a retenu les individus, c'est parce qu'il y avait une réelle guerre idéologique avec de réels ennemis se faisant face. Et les capitalistes, la bourgeoisie qui elle a réussit sa révolution,  ont usé de tous les moyens en leur pouvoir pour se maintenir: assassinats, propagande, réformes, social-démocratie, attentat d'Etat, corruption et pilotage des masses par les partis de l'extrème droite à l'extrème gauche en passant par le centre, guerres, services secrets... j'en passe et des meilleurs.

Tu écris:"il y a aussi ce que j’appelle « l’inertie du système » c'est-à-dire le fait qu’il représente un état des relations sociales dans laquelle chacune et chacun se reconnaît et qui façonne la représentation sociale et notre identité sociale."
Je ne saisis toujours pas cette force d'inertie propre au système que tu décris mais cela semble se rapprocher de l'idée que les rapports sociaux se sont éloignés dans une représentation (Spectacle ?). Et là nous retrouvons le fétichisme de la marchandise. En somme c'est dans l'"avoir" que l'on "est". L'"avoir", ne veut pas dire seulement en grande quantité, mais l' "avoir" par le "prêt-à-être" qu'il contient devient la source de l' "être" et par là-même sont les "matériaux de construction" des rapports sociaux.
Avec des amis nous évoquions régulièrement le "déni" dans lequel chaque individu se trouve. Le refus de voir sa propre situation d'humainE enchainéE, réduitE en esclavage, ou sous contrôle social. Le refus de lacher le "prêt-à-être" fournit par le système marchand.
La propagande marchande est certainement la plus puissante, puisque ce qu'elle vous promet elle vous le fournit, à certaines conditions bien-sûr, celle d'avoir de l'argent. En somme, elle ment  mais elle réalise concrêtement et rapidement ce que l'individu en attend ou croit en attendre. Sans compter que, la plupart du temps, ce que l'individu en attend c'est la propagande elle-même qui le lui a soufflé à l'oreille. Et je confirme à nouveau, il n'y a pas de contre-propagande efficace aujourd'hui, ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas y en avoir une qui fasse un jour la différence.



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  Patrick MIGNARD
26-05-07
à 21:13

Re: Le



Je ne vois pas trop le rapport avec ce dont nous discutons du moins dans la première partie de ton commentaire.

Je ne nie pas le phénomène « révolte », ce serait stupide… mais il ne remet absolument pas en question le concept d’ « inertie engendrée par le système ».qui explique en grande partie le fait que le système marchand n’a jamais été renversé.

Je ne nie pas non plus le phénomène « propagande » et tous les moyens employés par les classes possédantes pour assurer leur pouvoir et assurer la pérennité de leur système.

Tu dis ne pas saisir ce qu’est cette « force d’inertie propre au système » ! Mais tu en donnes une définition qui me convient parfaitement ( ?) :

« En somme c'est dans l'"avoir" que l'on "est". L'"avoir", ne veut pas dire seulement en grande quantité, mais l' "avoir" par le "prêt-à-être" qu'il contient devient la source de l' "être" et par là-même sont les "matériaux de construction" des rapports sociaux. »

Et ce dont tu discutes avec tes amis correspond parfaitement à ce que je veux dire.

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  Rakshasa
26-05-07
à 23:15

Re: Le "prêt-à-être" généré par une force hypnotique: possession mentale et dépossession matérielle

C'est pour cela que j'en discute. Nous n'avons pas les mêmes sources ni les mêmes concepts ou grilles de lecture. Je tente simplement de comprendre ce que tu appelles force d'inertie et son côté intrinsèque au système. ChacunE peut la ressentir ou l'observer effectivement dans cette société, mais une fois cela  fait , ne s'agit-il pas d'en trouver les sources pour la comprendre dans son ensemble et éventuellement la combattre ? Mes remarques sur le sujet n'étaient juste qu'une invite à y réfléchir. Si elles ne rencontrent pas d'opposition, alors effectivement nous sommes d'accord.
La première partie de mon précédent post répond à ce que tu dis de la classe ouvrière qui malgré les idées qui la traversaient au 19ème et 20ème aurait été prise aussi par cette force d'inertie puisqu'elle n'a pas réussit à renverser l'ordre en place.  Et je disais que ce qu'il l'a faite échouer cette classe ouvrière, ce n'est pas tant une force d'inertie propre au système (les mots d'ordres de ces époques attestent qu'il y avait une réelle volonté d'en finir, le système ne séduisait pas d'autres idées étaient en compétition) , mais plutôt une force réactive (répressive, manipulatrice...)  aux mains de la classe bourgeoise.
Donc pour revenir à cette "force d'inertie", j'aurai tendance à penser qu'il ne s'agit pas d'une force mais plutôt d'un état, "l'inertie", généré par une force hypnotique. Cette force hypnotique est, à mon avis, la somme de la séduction exercée par la facilité du "prêt-à-être" et du martèlement de l'excellence de ce "prêt-à-être" par la propagande. L'inertie serait plutôt la victoire  totale du système par le contrôle mental (la possession) et la dépossession (matérielle celle-là). Le système organise la misère de tous les aspects de la vie et en même temps fait la guerre aux psychées pour ne pas laisser aux individus la possibilité d'envisager cette misère pour ce qu'elle est réellement. Et si éventuellement quelques-unEs échappaient à l'hypnose de masse, il y a toujours la force de répression...
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  satya
26-05-07
à 23:34

Re: Le

c'est ce que j'appelle du lavage de cerveau, tout simplement. et c'est vraiment efficace !!
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  Rakshasa
26-05-07
à 23:59

Re: Le

Oui, sauf que dans le lavage de cerveau, on te fait oublier un passé. Dans l'hypnose on te construit ton être présent et à venir. 
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  ibubolo
27-05-07
à 02:35

prolétaires de tous les pays, punissez-vous !

Extrait de la société de consommation de soi ; Dominique Quessada :

La société assure une partie de son homogénéité à travers l'objet. Ce dernier constitue le point de passage par quoi la société s'assure de la fidélité inconditionnelle de ses sujets. L'objet remplit littéralement une fonction d'assujetissement : ce par quoi le sujet de la raison et celui de l'inconscient deviennent le sujet de la société. L'objet fabrique des sujets. Il assure une fonction fondamentale d'intégration qui le situe au-delà de son utilité immédiate. Il entretient, par nature, un rapport étroit avec la "chose" publique ; il est même ce qui fonde la possibilité qu'il y ait une "chose" publique.
Par l'objet, tel qu'il apparaît livré par la publicité, la société devient, pour le sujet, l'entité dispensatrice du Bien.
La publicité se tient au centre du système de production des objets et de gestion de leur circulation. Elle est à la fois le discours par lequel tout objet doit être mis désormais en circulation, et l'objet qui circule en tant que tel dans le collectif. La publicité vient ainsi rivaliser mondialement avec le discours politique comme seul discours apte à rendre compte du collectif.
D'ailleurs, elle n'en rend pas seulement compte et ne se borne pas à le représenter, mais le crée, le génère, en fabrique la matière. Sous les énoncés commerciaux, il y a un enjeu politique - si tant est que l'on puisse différencier les deux.

 


Sinon, y a Publigande & Propacité de Ibubolo, mais il n'est ni prof ni publicitaire ou philosophe, alors c'est un peu cheap quoi :-D
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  Patrick MIGNARD
27-05-07
à 09:51

Re: prolétaires de tous les pays, punissez-vous !



« Etat d’inertie », « force d’inertie » soit, « état » est effectivement peut-être le terme le mieux approprié… le parallèle avec la physique n’est pas tout à fait pertinent.

L’important, comme tu le soulignes est d’en comprendre les sources et d’en combattre les effets et les conséquences. Or c’est bien là le problème. Le diagnostic, c'est-à-dire l’analyse que l’on fait du phénomène, divise celles et ceux qui veulent « changer »… d’où des propositions d’actions différentes et parfois antagonistes.

Comment dépasser cette nouvelle situation là ?

Personnellement je me refuse à entrer dans des polémiques qui figent les positions dans des organisations qui finissent par considérer leurs positions comme des fins en soi. C’est ce que l’on appelle le « sectarisme d’organisation »… pas besoin de faire un dessin pour comprendre.

Je pense que le système, aussi puissant soit-il, exprime, involontairement, ses contradictions en générant des pratiques alternatives de la part de celles et ceux qui n’y trouvent plus, ou mal, leur place (et ce depuis le 19e siècle avec le mouvement des coopératives…)… Ceci est un élément, à mes yeux, fondamental à la fois de ce qu’il est, mais aussi de ses limites donc du point de faiblesse de sa carapace. C’est un aspect des choses totalement ignoré par les « organisations politiques » qui, victimes du discours dominant (en positif ou en négatif) en reste à une analyse superficielle.

En « positif/négatif » en se satisfaisant de ce qu’il propose : les élections. En « négatif/positif » en n’exprimant qu’une simple révolte ( briser les devantures de banques par exemple). Dans les deux cas, le système récupère l’attitude pour se renforce… dans le premier cas en fondant sa « légitimité » sur un consensus, dans le second en dénonçant le « vandalisme ».

Dans le cas de structures alternatives c’est plus compliqué pour lui . Je ne dis pas que c’est plus facile pour nous, mais c’est plus sûr à long terme.

Soit il empêche et interdit, ce qui n’est pas évident car il risque de révéler ce qu’il est réellement,… et puis cela, s’il laisse faire, lui permet de lâcher un peu de pression… et d’éviter une destruction du lien social toujours dangereuse…

Soit il récupère, ce qu’il sait faire magistralement, (voir le commerce équitable par exemple…).

Dans tous ces cas il est pris à son propre piège… celui de la manifestation sociale de ses contradictions et c’est que ce situe le véritable combat contre lui, car c’est là que s’expriment ses contradictions. C’est aussi là que se situe pour celles et ceux qui y participent le dépassement de la situation de dépendance. Bref c’est par là que peut se dépasser l’état d’inertie dont on parle et que s’ouvrent concrètement des perspectives de rapports sociaux d’une autre nature.

Répondre à ce commentaire

  satya
27-05-07
à 12:33

Re: Le

rakshasa: si tu considères les lavages de cerveau de prisonniers, tu constates aussi cette programmation.
en ce qui me concerne cette construction va de pair mais nous sommes peut être seulement en train de "jouer" avec les mots et les définitions.
l'hypnose comme la répétition sont des outils qui servent le lavage de cerveau amha.
ce que nous constatons n'est pas issu seulement des dernières élections de sarko, c'est une constrution lente et voulue qui dure depuis longtemps et qui fait que des horreurs peuvent être dites aujourd'hui dans des médias publiques à une heure de grande écoute, de façon totalement anodine sans que cela "choque" car c'est déjà intégré mentalement massivement.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
28-05-07
à 16:29

Re: prolétaires de tous les pays, punissez-vous !

Un petit texte intéressant sur les forces d'inertie en physique, qui vient compléter pourquoi je m'attarde à la notion de force d'inertie utilisée précédemment et pourquoi je pense qu'il est bon de dégager d' autres forces, les réelles, pour expliquer l'état d'inertie, ici.

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  Patrick MIGNARD
28-05-07
à 17:58

Re: prolétaires de tous les pays, punissez-vous !

Exact... fort intéressant... même les autres références.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
28-05-07
à 18:10

Re: prolétaires de tous les pays, punissez-vous !

Et pour rebondir sur le fil du maquis économique, ce que cela appelle, c'est la réalisation d'une force économique et politique autonome au système capitaliste marchand. Et pour que cela devienne une force il faut évidemment du monde qui pousse ou tire dans le même sens.
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