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Syndicalisme de base en Argentine
En 2005 nous écrivions: "Les travailleurs du Métro de Buenos Aires se sont organisés indépendament de leur syndicat, la UTA (syndicat des cheminots), affilié à la CGT (...). A l'aide d'un "corps de délégués" (désignés directement par les travailleurs), ils ont mené une longue grève l'année dernière et obtenu la réduction de leur journée à 6 heures (ensuite ils ont été à l'origine de la constitution du "Mouvement pour la Réduction de la Journée Légale à 6 heures) et des augmentations de salaires. Ce sont ces délégués (parmi lesquels des membres de partis d'extrème gauche) qui sont chargés de négocier avec la direction de Metrovias, la concessionnaire privée du métro, tout en gardant un contact permanent avec leur base, chaque proposition est analysée et discutée en assemblée." (1)

J.M. Pasquini Duran, dans un article d'opinion paru dans Pagina/12 du 18 mai 2007, revient sur ce phénomène de syndicalisme de base en raison d'une grève déclenchée par les travailleurs du métro de Buenos Aires malgré la signature d'un accord de leur syndicat avec le concessionnaire de métro (2) :

BASES

Quand le phénomène a surgi aux États-Unis, il a été appelé "syndicalisme sauvage", par opposition au syndicalisme "domestiqué" caractérisé par des structures très bureaucratisées et verticales, des liens étroits avec le bipartisme (surtout avec les démocrates) à tel point que lors des élections, il se prononçait publiquement en faveur d'un des candidats en compétition. En Argentine, il faut remonter à la fin de l'année 2004 et le premier semestre de 2005 pour trouver les grèves de fort impact organisées par des corps de délégués "autoconvoqués" par les travailleurs des chemin de fer, de la santé, du métro, des pétroliers, des municipaux, des frigorifiques, des enseignants et autres. À la tête de ces mouvements de base apparaissaient des militants syndicaux de gauche, certains avec une insertion organique dans des partis traditionnels du trotskisme et de semblables variantes, aux côtés de péronistes combatifs qui venaient de l'opposition au ménémisme (politiques ultralibérales de l'ex président Carlos Menem, 1989-1999) et qui en partie ensuite se sont inclinés vers la "transversalité" du kichnérisme. Cette réalité ne peut être étiquetée facilement ou simplement, encore moins superficiellement comme le font certain en "tout blanc ou tout noir" et en attribuant à leurs luttes des secondes ou troisièmes intentions, qui presque toujours n'existent pas.

Il y a deux caractéristiques qui délimitent la conduite de ce syndicalisme de base. Bien qu'il ne reconnait pas toujours l'autorité verticale des directions syndicales, il ne s'éloigne pas non plus de l'organisation syndicale qui le contient. Les travailleurs du métro de Buenos Aires qui ont réalisé hier une grève de 24 heures malgré les ordres contraires de la coupole de leur syndicat de branche, la UTA, continuent d'être membres de celui-ci malgré leurs divergences. De cette façon, ils conservent la tradition du syndicalisme national qui se fonde sur les corps de délégués par entreprise, mais à la fois ils exercent leurs mandats avec une grande dose d'autonomie.

La deuxième caractéristique est que leurs décisions émergent toujours d'assemblées de base, celles qui doivent apporouver aussi tout accord avec l'entreprise, de telle manière que leurs pouvoirs délégués sont ratifiés durant le temps de mandat entre des élections. Ils rendent effective la démocratie participative, malgré le risque que suppose la délibération constante en assemblée, où les termes de la réflexion peuvent être altérés par des agitateurs ou des démagogues d'occasion. Cette méthode de délibération retarde la décision et, plus d'une fois, la complique en raison de la pluralité d'opinions, mais en compensation lorsque le consensus majoritaire est obtenu c'est comme imprimer les accords sur de la pierre.

Naturellement, la méthode a ses sympathisants et ses détracteurs. Ces derniers pensent que la fragmentation de la discipline syndicale termine par détériorer la capacité d'influence du mouvement ouvrier dans les politiques publiques de plus grande portée, étant donné que les directions ne sont pas en condition de garantir des accords devant leurs interlocuteurs, qu'ils soient gouvernements ou entrepreneurs. Cependant, l'expérience internationale au niveau de la liberté syndicale -au nom de laquelle la Centrale des Travailleurs Argentins (CTA) réclame sa reconnaissance légale qui lui permettrait de négocier des conventions ou des lois conformément au principe de la représentativité- semble démontrer que l'unité verticale forcée termine par éloigner la majorité des travailleurs de la vie active de leurs organisations syndicales. Les mouvements de base sont des expériences de recherche, c'est certain, mais cela n'invalide pas leur légitimité dans une époque dans laquelle toutes les formules de représentation sont sujettes à révision.

1- http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32162#commentaires

2- http://amerikenlutte.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=91&Itemid=1

http://amerikenlutte.free.fr, 20 mai 2007

Ecrit par libertad, à 22:58 dans la rubrique "International".



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