Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

LA FOIRE AUX ILLUSIONS
Est-il besoin de revenir sur le caractère dérisoire des élections pour résoudre les problèmes de la société, et à fortiori, pour « changer les choses » ? Certainement pas. Mis à part quelques illuminé-es et profiteurs, on peut faire l’hypothèse que c’est soit par habitude, soit par réflexe, soit par lassitude, soit par manque de perspective,… que la plupart se sont rendus aux urnes… pour voter aussi bien à droite qu’à gauche.

Le résultat de ces élections présente cependant un intérêt certain, ne serait qu’à propos de l’état de l’opinion publique, du degré de désarroi, de manque de perspective et finalement de conscience du plus grand nombre.


LE MIRAGE JOUE TOUJOURS


Le « jeu électoral » l’a incontestablement emporté sur l’esprit de révolte, de contestation, voire de doute et de désespoir. La participation élevée au scrutin montre, s’il en était besoin, que, dans l’esprit de la plupart des gens, même parmi une bonne partie de celles et ceux qui contestent le système, l’élection est et demeure, la seule pratique politique possible voire souhaitable. Ils ont été d’ailleurs en cela confortés, outre par toutes les institutions de la République, les médias, mais aussi par toutes les organisations politiques ayant pignon sur rue, et même par les mouvements alternatifs et alter mondialistes incapable d’offrir d’autres perspectives que… des élections, et encore dans une situation ubuesque et catastrophique.

Dans ces conditions, le « réflexe vote utile » se comprend parfaitement. En effet, le matraquage inouïe médiatico-politique,prônant une logique purement électoraliste, logique dans laquelle se sont placés tous les candidats à l’élection, dans une situation où les jeux sont « en gros » faits, comment et pourquoi prendre le risque de voter pour des candidats qui n’ont aucune chance de l’emporter ? Le défoulement du 1er tour vaut-il le risque de refaire le 21 avril 2002 ? La réponse a clairement été donnée.

Attitude d’autant plus compréhensive que cette fois, la présence d’un candidat « anti système », beaucoup moins sulfureux que le leader du Front National, pouvait donner l’illusion de dépasser les clivages et d’engager la vie politique dans une nouvelle logique.

Bref, tout avait été fait et les conditions étaient idéales pour que les élections jouent parfaitement de miroirs aux alouettes pour une opinion publique inquiète et désorientée.


LES CALCULS STUPIDES DE LA « GAUCHE DE LA GAUCHE »


La pièce ubuesque jouée par la « gauche de la gauche » ne pouvait laisser espérer, ou alors il fallait être bien naïf, une prise au sérieux des élucubrations dans le tragi-comique épisode des « collectifs unitaires ».

Malgré cela, la « gauche de la gauche » a eu  la prétention insensée de jouer sur deux tableaux parfaitement incompatibles :

 

- elle explique, toutes tendances confondues, à l’électeur que la consultation électorale est un élément fondamental, sinon essentiel, et axe toute son énergie et action sur ce processus… que fait-elle d’ailleurs très concrètement en dehors de la préparation des élections ?

- elle explique, toutes tendances confondues, que c’est par la mobilisation que l’on va changer le système…. Quelles mobilisations ? On n’en sait trop rien !

Entre les deux : RIEN …

Et toutes tendances confondues, de s’étonner que le corps électoral réagisse comme il l’a fait : vote utile et laminage électoral. de toutes ces organisations. Certes la LCR tire un peu les marrons du feux électoral – il faut dire que le candidat politico-médiatique avait tout pour attirer… il disait à peu près les mêmes choses que les autres mais le look était séduisant en diable. Quant au PC, perclus de rhumatisme politiques et de métastases réformistes, la chirurgie esthétique à laquelle il a eu recours s’est transformée en toilette mortuaire.

Si la « raclée électorale » pouvait servir à quelque chose, c'est-à-dire à une remise à plat de la réflexion stratégique, il y aurait peut-être un petit espoir… mais chaque organisation évite soigneusement cette remise en question. Le PCF prévoit un congrès où vont assurément se régler bureaucratiquement les comptes entre bureaucrates. La LCR est toute contente d’être la « première des derniers » ( ?), contente de « faire la nique » à LO et au PCF et compte ses gains de voix comme l’avare sont or. LO pense qu’elle a toujours raison et BOVE qu’il est parti trop tard.

Mais toutes s’entendent pour accuser le « vote utile ».

 

LA BONNE EXCUSE DU « VOTE UTILE »


Tous, à la gauche de la gauche se sentent victimes du « vote utile ». Ce n’est formellement pas faux. Mais la bonne question serait, quoiqu’elle ne soit jamais posée : pourquoi cette réaction du « vote utile » ?.

La réponse pourrait être, et est « officiellement » : pour éviter un nouveau 21 avril 2002 !  C’est tout de même un peu court comme explication.

Le réflexe du « vote utile » n’est en fait que l’expression d’une impasse politique pour sortir de la situation actuelle. Le piège électoral, magistralement manipulé et utilisé par les gestionnaires du système, de droite comme de gauche, ne laisse aucune issue… ou plutôt si, une seule, toujours la même…… le système « retombe toujours sur ses pieds »… et ce quelle que soit la configuration électorale… ce qui inéluctablement a pour objectif d’instaurer de fait un « bipartisme », garantie de stabilité et de pérennité pour le système marchand. L’aveuglement électoraliste des organisations dites contestataires et/ou alternatives et/ou altermondialistes, et/ou antilibérales, et/ou révolutionnaires … fait le reste.

Car, essayons de raisonner sans a priori !

Personne, dans ces organisations ne peut imaginer, dans la configuration politique et sociale actuelle, avoir la moindre chance d’être élu. Qu’est ce qui peut donc alors motiver et justifier le gaspillage d’autant d’énergie militante et de moyens pour participer aux élections ?

Deux raisons sont avancées :

- faire entendre une critique radicale du système marchand et de ses conséquences,

- se compter.

La première raison peut se comprendre quoique l’expression de ces organisations existe en dehors des campagnes électorales – avec évidemment beaucoup moins de moyens que pour les organisation « officielles ». Mais, ce n’est pas la première fois qu’elles se présentent et, jusqu’à présent leur discours n’a pas eu un écho évident… c’est le moins que l’on puisse dire.

La seconde raison peut également se comprendre à part là aussi, l’expérience prouve que ce n’est pas le cas… le « vote utile » rendant évidemment caduque cette raison. Et puis, reste une autre question : se compter, mais pour faire quoi ?

Ces organisations de la « gauche de la gauche », à moins d’être d’une naïveté infinie pouvaient se douter qu’elles seraient finalement contraintes de se ranger dans le camp, à juste titre honni, de la gauche social libérale… ce qui est le cas.

A quoi bon donc s’être présenté ? Il n’y a aucune réponse politiquement sérieuse et crédible à cette question.

Il y a pourtant une réponse qui explique bien des choses : l’intérêt de l’organisation.

Ceci explique le fait que ces organisations se sont présentées en ordre dispersé, avec des discours sensiblement identiques

Ceci explique le marketing politique (quoiqu’elles s’en défendent) utilisé à outrance… la LCR ayant gagné le concours,

Ceci explique l’attention toute particulière portée sur le classement entre les différentes organisations de la gauche de la gauche…

D’ailleurs ne nous y trompons pas… la prochaine étape pour ces organisations ce sont… les prochaines élections législatives… ce sera ensuite… les municipales…

 

Une fois encore le processus électoral a joué parfaitement son rôle : on est passé à coté des vrais questions, des vrais débats et rien ne changera dans le proche avenir.

Le débat sur la stratégie du changement n’est même pas esquissé. Tous les soit disant penseurs/leaders politiques, les pieds englués dans le marécage électoral et le regard braqué sur les prochaines échéances électorales tiennent une fois encore le même discours. Tout se joue sur l’affect, le look, et disons le sur … la peur.

Les conditions sociales, économiques et politiques du changement sont sacrifiées sur l’autel des enjeux politiciens et bureaucratiques. L’intelligence politique et la volonté stratégique de changement est une fois de plus effacée par l’enjeu électoral.

 

 Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« LES MACHINES A PERDRE »

« CONSTAT DE FAILLITE »

« LA CONSCIENCE EN MIETTE »

« SE REAPPROPIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

Ecrit par , à 21:41 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  jmj
27-04-07
à 15:10

Salut patrick,

Je me demande si la vraie illusion n'est pas, à juste titre, de s'occuper de politique même de loin en espérant que... ou d'y réfléchir. Il n'y a que depuis quelques années, depuis que je cotoie des amis anars et libertaires où je m'intéresse au sujet mais à quel prix !

je savais que j'étais pauvre mais cela ne me posait de problèmes en tant que condition sociale à l'intérieur d'un système puisque vivant aux abords pour ne pas dire en-dehors du ce système ; ce qui relativise largement la problématique. Avant, j'étais bien plus heureux parce que je ne m'en occuppais pas et je ne m'étais jamais inscrit sur une liste électorale alors que c'est en fréquentant le milieu libertaire que je me suis rendu compte de l'utilité du vote... Et je me suis dit, tiens si ça marche à petite échelle alors pourquoi pas la grande ? (C'est un paradoxe mais l'humain est nourri par les paradoxes... tout comme ce paradoxe de s'apercevoir que le fait d'être pauvre est plus la condition d'un système qu'autre chose alors que ma perception était à l'opposé de cette analyse...)

Plus le temps avance, plus je me pose la question de l'utilité de tout cela. Je suivais les préceptes de quelques artistes qui affirmaient qu'il ne fallait pas s'occuper de politique ou que nos buts ne devaient pas être à finalité politique entre autres et que la seule finalité acceptable pouvait être l'art en ce sens que l'art est la forme de la politique la plus aboutie ;-)

Pour moi, tout cela n'aura été qu'une vaste mascarade mais j'aurai connu quelques auteurs précieux et lectures agréables.  C'est bien la seule réflexion que j'en tire.


Répondre à ce commentaire

  Patrick MIGNARD
27-04-07
à 18:23

Re:



Ton commentaire est d’une grande et profonde sagesse. Il mérite que l’on y réfléchisse sérieusement.

D’une certaine manière tu as raison quand tu dis :

« Je me demande si la vraie illusion n'est pas, à juste titre, de s'occuper de politique même de loin en espérant que... ou d'y réfléchir »

Encore faut-il s’entendre quand on dit « s'occuper de politique ». Est-ce que « s’occuper » est synonyme de « faire ».

Je pense que si l’on entre dans la logique politique (politicienne) du système, si l’on croit ce qu’il défini comme un « fonctionnement démocratique »,… alors oui, on est en pleine illusions… alors oui on « fait » de la politique. Or, le politique est dans un autre champ, dans une autre dimension. Il n’est pas dans l’institutionnel défini, imposé et contrôlé par les gestionnaires du système,… mais il est la praxis, c'est-à-dire la pensée politique critique des rapports sociaux et entrain d’en imaginer d’autres.

Non, je ne pense pas que la problématique « générale » soit relativisée,… la tienne, individuellement oui,… mais ta problématique n’est pas la problématique… (Je suis un peu gonflé de dire ça sur un site anarchiste-individualiste). C’est bien la différence entre ce que tu appelles la « petite échelle » et la « grande ». Chacun peut vivre sa vie, son expérience, « son monde », à la marge du système dominant… voir toutes les expériences à la fin des années soixante… Mais je suis convaincu que cette attitude est un mythe… On n’échappe pas à l’Histoire c'est-à-dire au mouvement général de la société humaine… On est obligé un jour ou l’autre, de grès ou de force, d’y revenir, même si l’on s’est construit son « petit nid douillet, ou pas douillet ».

Cela dit c’est vrai, quand tu dis que

« …être pauvre est plus la condition d'un système qu'autre chose… »… et j’ajouterai « comme être riche ».

Dès qu’il y a « répartition sociale de la richesse », et finalement il y a toujours « répartition sociale de la richesse », la relativité de la condition sociale se pose. Encore faut-il la considérer comme une « chose relative » et non absolue comme l’imposent tous les systèmes.

Je ne pense pas qu’il s’agisse de « la question de l’utilité de tout cela »… Ce n’est pas en ces termes que le problème se pose… Je ne pense pas que l’on ai le choix, c’est notre condition d’ « être social » de se poser la question en ces termes… et même si , conjoncturellement et marginalement, une petite fraction de la collectivité veut et peut s’isoler de la problématique d’ensemble, il n’empêche qu’elle est, la société dans son ensemble avec ses contradictions, et demeure le cadre de notre existence et de notre action.

Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom