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Le Matriarcat comme modèle socioculturel*. Un vieux débat dans une perspective nouvelle
--> Par Peggy Reeves Sanday
Dans cet article, je propose une redéfinition du terme matriarcat non pas comme une construction basée sur la différence des genres issue des pouvoirs politiques mais sur une construction basée sur les différences des genres issues des ordres socioculturels et cosmiques. Consciente du dédain que le terme matriarcat suscite dans l'esprit de beaucoup d'anthropologues, Je suggère que le matriarcat n'a jamais été théorisé par lui même. Dès le début sa signification était modelée en analogie avec le « patriarcat » ou le « droit du père ». Parce que le patriarcat se développa comme un mot code pour désigner la domination tribale masculine, le matriarcat était restreint au rôle social de la femme. Au 19ème siècle l'appellation reflétait le concept obscur de la théorisation évolutionniste sur le matriarcat primaire. Au 20ème siècle l'appellation souffrit du développement des politiques sexuelles dans lesquelles le matriarcat se trouva associé avec le rôle exclusivement féminin en réponse à la définition du patriarcat avec des terminologies également exclusives. En redéfinissant la terminologie du matriarcat j'exclus toute considération d'étapes universelles de l'évolution culturelle. J'exclus également le concept de rôle féminin, du fait qu'un terme plus approprié existe déjà, terminologie trouvé dans les sources de grec ancien, nommé « gynécocratie » d'après le grec gyne : femme + kratos: rôle.


La clé de ma redéfinition provient du sens du terme – archy (du grec arche) trouve dans le dictionnaire grec-anglais de Liddell (1961:252). Sous les deux premières catégories de significations les plus répandues, arche est traduit par: « début, origine, base d'une fondation, source d'action, depuis le début, depuis le premier, depuis l'ancien, l'argument originel, le premier principe, élément, le principe pratique de conduite, principes de connaissances » (1) En combinant ces concepts avec le préfixe matri (du latin mater, mère cf OED); cela suggère une approche différente de la définition du matriarcat en comparaison avec celle utilisée traditionnellement et qui utilise la seconde catégorie de signification, qui fait référence à la « souveraineté » ou à « l'empire »

Basé sur la première signification du mot arche; couplée avec les fondamentaux théoriques et ethnographiques discutés ci-dessous, je suggère que le terme matriarcat relève de sociétés où le cosmique et le social sont liés par une ancêtre essentielle et basique, une mère déesse, ou l'archétype d'une reine. Qualifier de « matriarches » de tels personnages réels ou mythiques doit donner naissance et articuler les principes premiers qui sont reliés socialement aux principes de comportements pratiques. Par conséquent, dans ces cas les qualité d'archétype des symboles féminins n'existent pas seulement dans le domaine du symbolique mais sont exprimés dans des pratiques sociales qui influencent les vies des deux sexes, pas seulement des femmes. Ces pratiques concernent les femme (généralement dans leur rôles en tant que mères) au travers d'activités qui identifient ou qui régénèrent ou, pour utiliser un terme qui est plus proche des détails ethnographiques, qui nourrit l'ordre social. Par cette définition, le contexte ethnographique du matriarcat ne reflète pas le pouvoir féminin sur des sujets ou le pouvoir féminin pour dominer, mais le pouvoir féminin (dans leur rôles en tant que mères et ancêtres) pour conjuguer, tisser et régénérer les liens sociaux dans l'ici et maintenant et dans l'au-delà. Parce que cette approche souligne la relation entre l'archétype (ou cosmique) et le social,au lieu de la relation entre le pouvoir et les politiques, il ne peut pas être interprété comme l'équivalent masculin du patriarcat.

Mon approche est inspirée par un travail de toute une vie sur le terrain dans un village Minangkabau, une population de lignée matriarcale située à l'ouest de Sumatra en Indonésie. Je me suis rendue à Sumatra pour la première fois en 1981 interpellée par le système social naturellement centré autour des femmes des Minangkabau décrit par Tanner (1974, voir Tanner et Thoams 1985 pour une description plus récente). Bien que Tanner ne définit pas les Minangkabau comme un matriarcat , j'ai appris beaucoup plus tard (dans la moitié des années 90) que les Minangkabau ont joué un rôle prédominant dans le développement de la réflexion sur le matriarcat. Le premier article sur le sujet du matriarcat écrit par un anthropologue (Tylor 1896) repose sur des observations ethnographiques de l'ouest de Sumatra publiées par un administrateur colonial néérlandais en 1871.

La description de Tylor du « système familiale matriarcal » des Minangkabau sont conformes aux informations que j'ai collectées sur l'organisation sociale à l'ouest de Sumatra du 19ème siècle. Aujourd'hui, les intellectuels Minangkabau utilisent le terme « matriarchaat », terme néérlandais pour matriarcat, pour décrire leur système social. Ce terme apparaît également dans les thèses philosophiques sur les lois naturelles des Minangkabau rédigées par un célèbre philosophe Minangkabau (voir Nasroen 1957.)(2) Quand les Minangkabau utilisent le terme matriarcat ils font référence à des avantages économiques dont les femmes bénéficient grâce à une descendance matriarcale et une résidence locale, mais pas à une domination féminine politique. Cependant, le travail de terrain sur la signification du matriarcat dans la vie du village a produit une image beaucoup plus complexe (voir Sanday 2002). Avec respect pour la relation entre les sexes la plus grande partie des gens dissocient les sphères d'influences des hommes et des femmes en suggérant qu'ils se complètent – comme la peau et l'ongle du bout des doigts – comme quelqu'un aimait me préciser.

La base théorique de mon projet est motivé par l'absence de termes d' « expériences valides « appropriées et adaptées pour caractériser le pouvoir des femmes Minangkabau. Aucun des termes actuellement utilisés pour des système sociaux essentiellement féminins (matri centré, matri focalisé, ou tout autre version de matri-) ne correspond à mes observations à Sumatra. Ces termes assujettissent les activités féminines à la sphère sociopolitique de domination masculine. Comme la lecture de l'ancienne pièce grecque (Antigone de Sophocle est un exemple notoire) le montre et comme Annette Weiner (1976) le démontre dans son ouvrage ethnographique Trobriand d'une façon déroutante, le sociopolitique n'est jamais isolé. Observé dans le contexte de l'analyse de Weiner des femme de Tobriand; Antigone n'est pas une vaine femme obssédée par la mort d'un frère, mais une voix qui reflète le pouvoir des traditions. En donnant autant de poids au cosmique qu'à l'ordre social, Weiner démontre que les femmes de Trobriand ont une puissance qui est publiquement reconnue aux deux niveaux cosmique et sociopolitique. Interprété de cette façon, le combat à la vie et à la mort d'Antigone contre son oncle Kréon est une lutte entre les lois dictées par un ordre culturel avantguardiste qu'Antigone soutient et des lois en opposition à cet ordre formulées par un homme obsédé par le pouvoir politique. Antigone est prête à risquer la mort de la main de son oncle avide de pouvoir plutôt que d'abandonner son rôle authentique et cosmique d'enterrer le mort. Si elle suit les ordres de son oncle, Antigone sait qu'elle même; son frère et sa famille vont perdre beaucoup plus que la vie; ils perdront leur place dans l'éternité.

Cela ne signifie pas que les anciens Thébes de Sophocles ni les Trobiands de Weiners devraient être caractérisés comme des matriarcats. Nous n'avons pas suffisemment de connaissances sur les anciens de Thèbes pour oser considerer de faire une telle suggestion.
J'appelle le système social des Minangkabau un matriarcat pour plusieurs raison, qui à la fois assujettissent et vont au-delà du local en ce qui concerne le matriarcat Minangkabau.
Ces raisons peuvent être résumées ainsi: il existe un symbole maternel typique, un symbole dominant en terme anthropologique, qui condensent dans l'existence du matriarcat des principes essentiels de comportement.
Selon ces principes, le lien mère/enfant est sacré, une partie de la loi de la nature. Etant originaire de la loi naturelle, les coutumes associées avec la descendance maternelle sont considérées comme une part incontournable et irréfutable de l'identité des Minangkabau.
Cette considération n'implique aucunement une domination féminine ou une subordination masculine. Bien que les hommes Minangkabau sont majoritairement représentés en tant que chefs dans certaines parties de la vie publique et sociale, leur titres sont hérités au-travers des femmes et leurs activités politiques sont issues non seulement de leur principale lignée maternelle mais également des cérémonies féminines. Les femmes ont des rôles principaux dans le domaine public par les cérémonies du cycle de la vie sur lesquelles les traditions s'appuient et à partir desquelles les actions politiques locales dépendent. Les cérémonies du cycle de la vie des femmes lubrifie la machinerie politique en permettant de regrouper les membres des différents clans. Les femmes nourrissent et maintiennent la tradition (nommé adat) dans le monde actuel en donnant aux chefs masculins et féminins et aux dirigeants créateurs d'opinion une plateforme sur laquelle ils peuvent fonctionner et une audience pour laquelle ils vont interpréter. Parce que les femmes suivent les anciennes méthodes dans leur cérémonies, les hommes ont une raison d'être qui leur permet de les suivre également. Ensembles, les hommes et les femmes ont maintenu l'ordre social traditionel malgré les attractions puissantes du monde moderne et des états nations vers d'autres directions.

Le matriarcat utilisé en anthropologie

Bien que la plupart des anthropologistes associent le terme matriarchie avec le travail de J.J. Bachofen (1861) et L.H. Morgan (1851; 1877), E.B:Taylor (1896) était le premier à utiliser ce terme dans un article intitulé « Le Système Familial Matriarcal ». L'intérêt de Tylor (1896:82) dans cet article concernait « l'histoire et la signification du grand système maternel antique » qui dit-il « fut présenté en premier d'une façon notoire » par MCLennan (1865) dans son « Mariage Primitif ». Selon Tylor, McLennan déclancha une controverse intellectuelle importante parce qu'il proposa une théorie qui était dirigée à contrarier « les visions patriarcales imposées » avancées dans l'ouvrage précédent de Maine (1861) « L'Ancienne loi ». Tylor rejoignit McLennan en disant que McLennan « avança une série d'évidences concernant les populations anciennes et modernes accoutumés à rechercher leur descendance non pas du côté paternel mais du côté maternel ». (1896:81). Selon Tylor cette découverte contrariait le postulat de Maine d'un système patriarcal primitif qui avait alors le statut de connaissance courante en Europe de l'ouest.




Les arguments de McLennan n'étaient pas récent selon Tylor qui faisait référence aux conclusions de Bachofen. McLennan lui même reconnaissait ce qu'il devait à L.H.Morgan en citant une lettre publiée par Morgan en 1860 et qui fut envoyée au gouvernement des Etats Unis, lettre dans laquelle Morgan écrivait:
Parmi les Iroquois...les enfants sont de la tribu de la mère, dans la majorité des nations; mais la règle, même si elle était universelle depuis l'antiquité, ne l'est plus aujourd'hui. Quand la descendance de la lignée maternelle prévalait, elle était suivie par d'importants résultats, dont le plus remarquable était que la lignée paternelle était constamment déshéritée. Puisque tous les titres ainsi que les propriétés descendaient de la lignée maternelle, et étaient héréditaires, strictement, dans la tribu elle mêle, un fils ne pouvait jamais succéder au titre de son père en tant que Sachem, ni hériter de sa médaille ou de son tomahawk (citation de McLennan 1970 [1865]:51).

La contribution de Tylor à la controverse fut d'introduire le terme « matriarcal » qu'il considérait être le parallèle féminin au terme « patriarcal » employé par Maine. Par exemple, Tylor disait (p81):
Tout ce qui peut être correctement signifiant en disant qu'une tribu patriarcale utilise la parenté masculine et matriarcale une parenté féminine, c'est que leurs arrangements sociaux, tels que l'appartenance de la famille et du clan, la succèssion, l'héritage, sont construit sur une lignée plutôt que sur une autre.

Tylor mets en garde le lecteur sur le fait que le matriarcat ne signifie pas que « les femmes dirigent la famille », mais que le pouvoir actuel est plutôt dans les mains de leur frères et oncles du côté maternel. En voulant être honnête dans l'usage de ces deux termes, et voulant éviter l'assimilation de matriarcal avec le rôle féminin, Tylor suggéra qu'il 'serait préférable dans l'ensemble d'utiliser les termes de « maternel » et de « paternel » (ibid).

Bien que Bachofen est l'auteur le plus souvent cité dans la discussion sur le matriarcat, le terme n'apparait pas dans son travail. L'analyse de Bachofen (1967 [1861] est construite sur deux concepts analytiques différents:
1.le droit de la mère (loi maternelle) de l'allemand – mutterrecht – qui forme la part essentielle du titre du célèbre livre de Bachofen, Das Mutterrecht, et définit des usages attribués aux femmes en tant que mères et filles et leur confèrent certains droits (y compris la descendance de la ligne maternelle), ce que les anthropologues ont ensuite dénommé filiatrion maternelle;
2.gynecocracie (gouverné par les femmes) de l'allemand – gynaikokratie- qui vient du grec gyne, femme, + kratos, gouverné, dirigé, et qui apparaît dans le sous titre de l'édition allemande de Das Mutterrecht (1861) mais qui fut traduit par « matriarcat » dans l'édition anglaise (Bachfen 1967).

On ne peut que spéculer sur les raisons qui ont fait que le traducteur anglais de Bachofen a substitué le mot matriarcat alors que Bachofen avait écrit gynecocratie. L'explication pourrait se trouver qu'en fait lorsque la traduction fut publiée en 1967 l'usage populaire avait transformé matriarcat en synonyme de gynécocratie. Il est également vrai que Bachofen lui même souvent (mais pas toujours) avait pris l'habitude d'échanger le terme de « droit maternel » avec gynecocratie comme s'il voulait dire qu'aucune société ne pouvait développer des coutumes essentiellement féminines si elles n'étaient pas gouvernées par des femmes.(3) Georgoudi (1992:450-451) remarqua que Bachofen utilisait souvent les termes « loi maternelle » et « gynécocratie » côte à côte, sans établir aucune distinction claire entre eux. Il est clair, cependant, que dans son esprit, ces deux termes composés se référaient à une série de faits sociaux et juridiques démontrant deux caractéristiques inextricables: la supériorité des femmes sur les homme et la famille autant que dans la société, et la reconnaissance exclusive de la descendance maternelle, ou, dans le jargon anthropologique, la filiation de la lignée maternelle, qui voulait dire que seulement les filles pouvaient légalement hériter de propriétés.

Georgoudi (p.451) signala que le terme matriarcat fut créé à la fin du 19ème siècle par analogie avec le terme patriarcat. Elle suggéra que le terme accrocha (parmi les admirateurs de Bachofen ainsi que ses proches) parce qu'il avait l'avantage de suggérer à la fois les droits maternels et la gynécocratie. Si c'est bien le cas alors le terme de matriarcat tel qu'il est utilisé actuellement masque certaines des idées originales de Bachofen.

Le début du 20ème siècle vu le refus du terme matriarcat, rendu victime de la tendance de le confondre à la fois avec un gouvernement exclusivement féminin et avec la fin du paradigme évolutionniste. En 1924, Rivers (p.85) décrivit comment le terme de matriarcat avait été enfermé:
J'arrive maintenant à un sujet qui, même s'il n'est pas vraiment compliqué, a cependant été l'occasion d'une incroyable quantité de malendendus:. le sujet des droits maternels et des droits paternels. Ces institution sont souvent respectivement connus comme le matriarcat et le patriarcat. Mais ces termes inappropriés sont rapidement inutilisables, à cause de la reconnaissance générale du fait qu'il n'y a aucune question de gouvernance par les femme dans la grande majorité des états dans lesquels le nom matriarcat a été utilisé..

Réduisant le sort du matriarcat au paradigme évolutionniste; dans cet article Rivers (1924:96) constata que la doctrine de la priorité universelle au droit maternel a bien été abandonnée une dizaine d'années auparavant au Royaume Uni et encore plus tôt aux Etats Unis. Alors qu'il est d'accord avec ces données, Rivers prévient le lecteur que ce serait une erreur d'inverser la doctrine de Maine sur la priorité du droit paternel, qui soulignait-il était toujours dominant « dans les écrits sur l'histoire des institutions politiques. » . Selon Rivers, la théorie de Maine était « encore moins acceptable » que les énoncés concernant la priorité des droits maternels. (p.98).

Rivers, un antrhopologue anglais, défendit une pratique ethnographique plus pointilleuse dans laquelle les institutions n'étaient pas considérées comme le résultat d'un simple processus de l'évolution mais la conséquence du mélange et de l'interaction de cultures à structures complexes (1924:97). Aux Etats Unis, ce paradigme avait déjà été avancé par Boas, qui, avec ses étudiants s'étaient détournés des théories ambitieuses et des « conjonctures historiques » vers des descriptions ambitieuses comme on en trouve dans le travail de Ruth Benedict (Modèles de Culture) et Margaret Mead (Sexe et Personnalité) ou dans des reconstructions historiques basées localement et grandement spécifiques. L'approche particulariste cependant n'était pas adoptée universellement par les anthropologues dans le débat matriarcal.
Le thème du matriarcat a été rapidement reconsidéré par Schneider dans Matrilineal Kinship, le livre qu'il édita avec Kathleen Gough, livre publié cent ans après le livre de Bachofen Das Mutterrecht. Dans la préface, Schneider reprends les mots de Rivers:
Donc l'assertion de Bachofen selon laquelle la lignée maternelle (descendance issue des femmes) et le matriarcat (gouvernance par des femmes) sont deux aspects de la même institution ne fut accepté que très brièvement. Quant aux évidences qui furent recherchées pour confirmer ses affirmations, il devient clair que l'autorité généralisée des femmes sur les hommes, imaginée par Bachofen, n'a jamais été observée dans les sociétés connues pour leur lignées maternelles, mais étaient seulement enregistrées dans les légendes et les mythes. Par conséquent toute la notion de matriarcat tomba rapidement en désuétude dans le travail anthropologique (1961;vii).

Dans son introduction théorique, Schneider effectua un revirement vers le mode de généralisation contre lequel Rivers avait mis en garde. Pour qu'un effondrement de l'ordre social vers l'autorité masculine sociale et politique ait lieu, Schneider affirmait qu'il existe trois conditions qui sont « des éléments constants des groupes avec des descendances de la même lignée » sans tenir compte qu'elles soient basées sur des principes de descendances masculine (lignée paternelle) ou féminine (lignée maternelle). (p5)
Le rôle des femmes en tant que femmes [est] défini par la responsabilité de la prise en charge des enfants... le rôle des hommes en tant qu'hommes est défini par l'usage de l'autorité sur les femmes et les enfants (à l'exception peut être de conditions spécifiques et qualifiantes appliquées à très peu de femmes dans la société). Les positions d'autorité supérieure dans le groupe de descendance maternelle seront, en conséquence, naturellement soumises à des statuts occupés par les hommes (p. 6).

Donc, même si Schneider admet que la paire frère-soeur est plus forte dans les groupes de descendance maternelle et que les femmes jouent un rôle plus important dans la vie sociale qu'elles ne le font dans un groupe de descendance paternelle, il voit les femmes comme des subordonnées aux hommes en vertue des données de leur genre biologique. Exploiter cette conclusion en termes historiques élargis, c'est encore une fois admettre l'affirmation majeure de Maine d'un ordre « patriarcal » universel.

Au début des années 70 la notion de matriarcats premiers à l'aube de l'histoire humaine fut reconsidérée par des féministes activistes théoriciennes. Leur rhétorique recréa le matriarcat comme l'équivalent féminin du patriarcat. Si le patriarcat, contre lequel les féministes se battaient, étaient le gouvernement par les mâles, alors le matriarcat était le gouvernement par les femmes et devait être rétablit. Comme la notion de Maine d'une loi patriarcale universelle et primordiale était l'argument du siècle précédent, la notion des féministes d'une loi matriarcale devenait le slogan du jour. Une fois de plus les anthropologues étaient entraînés dans la discussion et une fois de plus ils introduirent des évidences ethnographiques pour confirmer leur généralisations, cette fois-ci en opposition à la revendication du matriarcat. Alors que des anthropologues comme Morgan et Tylor avaient argumenté pour la priorité d'un matriarcat universel, les anthropologues féministes maintenant argumentaient pour la domination masculine universelle en opposition à de telles revendications. Dans leur publication largement diffusée, Rosaldo et Lamphere (1974:2) affirmèrent que les théories évolutionnistes de Bachofen et de Morgan qui établissaient « une époque primitive du développement humain » dans laquelle 'le monde social était organisé par un principe dénommé matriarchie, dans lequel les femmes avaient le pouvoir sur les hommes » pouvait être réfuté à la fois sur les bases archéologiques et ethnographiques. En allant encore plus loin, elles adoptèrent la célèbre affirmation (mais qui fut retiré plus tard): « Il semble correct de dire alors, que toutes les sociétés contemporaines sont d'une façon ou d'une autre dominées par les hommes, et bien que le degré et l'expression de la subordination des femmes varie grandement, l'assymétrie sexuelle est actuellement un fait universel de la vie humaine et sociale » (Rosaldo et Lamphere 1974:3; mais voir aussi Rosaldo 1980 et Lamphere 1995).

Dans sa contribution au livre de Rosaldo et Lamphere, Bamberger (1974:263) reconsidéra les arguments matriarcaux plus directement pour déclarer que « l'existence et la constitution de sociétés dominées par des femmes sont niées » parce que ni les archéologues ni les anthropologues sociaux n'ont « découvert un seul cas de matriarcat inconstesté » (p. 266). Alors que Bamberger (pp.226-267) reconnaissait le doute « sur l'évidence historique de la gouvernance des femmes, » elle disait que son projet n'était pas de discuter « si les femme avaient ou pas tenu des positions politiques importantes à certaines époques de la préhistoire, ou même avaient pris les armes et combattu dans les batailles comme on prétend que les Amazones le firent , » mais d'explorer le sens de ce que représente le « mythe du matriarcat » tel qu'on le trouve dans les sociétés anciennes et modernes.

Elle définit ce mythe comme des histoires « revendiquant que les femmes firent ces choses, qu'elles ne font plus depuis longtemps ». Bamberger considère ces histoires car elles posent « un problème intéressant comme toutes les questions posées au 19ème siècle sur la crédibilité ou la viabilité du matriarcat comme système social. » Pourquoi trouvons nous dans de nombreuses sociétés des histoires sur les temps où les femmes gouvernaient? demande-t-elle. Sa réponse repose sur « le message insistant du mythe, » qui justifie la domination masculine au travers de l'évocation de la vision catastrophique et alternative d'une société dominée par les femmes. Le mythe, dans ses réitérations considère que les femmes ne savent pas comment gérer le pouvoir quand elles le possèdent, réaffirme d'une façon dogmatique l'infériorité de leur position actuelle (p. 279).

Donc, selon l'opinion de Bamberger, le mythe du matriarcat milite pour la dominance masculine.
Il existe de nombreuses histoires de dominance féminine dans le monde qui ne s'accordent pas nécessairement avec le modèle que Bamberger suggère. Dans certains cas, ces histoires reflètent un réel pouvoir féminin; dans d'autres les histoires ne sont pas au sujet de chaos et de désordre causés par les femmes mais racontent les chaos et désordre créés par les échecs des hommes qui ont déplacé les femmes de leur environnement natif. La variété des thèmes qui existent est le sujet d'une série très intéressante de commentaires sur les mythes du matriarcat par des anthropologues travaillant sur une très petite partie du monde: le sud ouest pacifique (cf Gewertz 1988). Une différence cruciale entre les notes de Bamberger et celles inclues dans ce livre est la variation du contexte ethnographique de ces histoires.

Dans sa contribution, Michael Allen décrit son travail de terrain dans une société très proche de celles que Bamberger associe avec les mythe sdu matriarcat, mais dans lequel aucun mythe de matriarcat n'existe. En opposition à Bamberger, il suggère que ces mythes se développent dans les endroits où les femmes ont un pouvoir significatif. Résumant son thème principal, il dit: (1988:80):
...de tels mythes n'invalident pas simplement ou ne donnent aucune légitimité à des formes extrêmes d'hégémonie masculine, mais au contraire..... ils fournissent une rationalité pour les systèmes sociaux patriarcaux qui sont relativement pauvrement articulés et dans lesquels les symboles principaux du pouvoir masculin non seulement incorporent des composants féminin pleinement articulés, mais dans lesquels les hommes de façon précaire essaient d'affirmer leur domination sur les femmes qui de fait sont en possession du pouvoir de subsistance.
La clé, dit-il, n'est pas vraiment dans l'existence du pouvoir féminin mais dans la « dépendance politique en s'appropriant la valeur du produit du travail de la femme. » Les mythes, conclut-il, « indiquent un élément d'exploitation dans les relations de genre » (1988: 91-92).

Egalement basé sur un travail de terrain, dans le même livre Martha Macintyre mentionne les mythes de désorganisation et chaos créés par des maris et des pères qui ont essayé de détruire le lien mère/fille dans une « lignée maternelle produite universellement. » Par exemple, le message principal dans une des histoires qu'elle rassembla sur une femme malheureuse séparée de sa mère est que « privée du pouvoir qui est transmis par la lignée maternelle de la fécondité supranaturelle », cette femme est privée des pouvoirs de reproduction qui la rendent stérile et qui affecte la fertilité de ses jardins (1988:189). Dans cette situation un désordre social est créé par les hommes qui se sont opposés à la tradition.
Travaillant en Indonésie de l'est, une contrée où un système répandu d'un dualisme complémentaire projette les couples male/female dans un symbole universel, dans le même livre, Janet Hoskins (1988:34) suggère que le terme « diarchie » se substitue à « matriarchie », qu'elle définit strictement comme un gouvernement féminin. Elle propose ce terme parce qu'il révèle une relation plus complémentaire entre les sexes, une relation « de pouvoirs partagés et d'alternances dans le contrôle, structurés par une doctrine d'interdépendance et de mutualité » (ibid). Bien que je sois d'accord avec son analyse sur la nature partagée du pouvoir et de son évidence du couple typique male/female, je ne peux pas accepter diarchie comme un terme approprié pour le cas des Minangakbau. Je préfère la racine matri- plutôt que de se retourner vers une racine plus étroitement reliée di- afin de bien faire la différence entre l'attention sur l'héroine ancestrale (ou la mère) et la représentation symbolique des dualités male/female décrite par Hoskins.

Les situations décrites par Allen, Macintyre et Hoskins (ainsi que certains autres articles du livre de Gewertz) soulève un point qui est presque toujours négligé dans les discussions traditionnelles sur le matriarcat et le patriarcat. Qu'une société soit « produite par une lignée maternelle », organisée par le « patriarcat », ou marquée par le dualisme complémentaire le sexe opposé joue toujours un rôle crucial.

Aucun ordre socio-politique n'est uni sexué. Même lorsque les hommes dominent, les femmes sont toujours mentionnées. Quelque soit la nature de la dynamique du duo du mâle ou de la femme, même si les termes de la paire sexuelle sont posés dans une tension dialectique, opposition minimale, ou synthèse harmonieuse, chaque membre de la paire donne une légitimité à l'autre. Les considérations sur le matriarcat, patriarcat, ou la diarchie ne devraient pas être fondées sur quel sexe gouverne mais comment le genre est représenté dans les scénari typiques et réflétés dans les pratiques sociales. Certaines questions se doivent d'être posées: quel sexe porte le fardeau symbolique et social pour conjuguer l'univers social? Quel sexe est imprégné (naturellement et socialement) des pouvoirs reproductifs qui recharge les sources de la fécondité supranaturelle? Quel est le genre des symboles dominants qui lient l'archetype au social? Comment les hommes et les femmes se complètent l'un l'autre dans l'arène politique et comment cet espace est-il relié à l'ordre cosmique? Comme l'étude d'Antigone et comme Trobriands le suggère; dans une société basée sur des traditions fortes, l'autorité ultime ne repose pas dans les rôles politiques mais dans l'ordre cosmique. Si cet ordre cosmique évolue autour des symboles tournés vers les femmes et si cet ordre est conservé par des actes rituels coordonnés par les femmes dont l'origine sociale est également ancrée dans cet ordre alors nous pouvons parler de matriarchie.

Par Peggy Reeves Sanday

Ce document a été présenté au 16ème congrès de l'Association de la préhistoire indo-pacifique, à Mélaka, Malaisie du 1 au 7 juillet 1998

Notes

*Le sujet de cet article est largement développé dans mon ethnographie des Minangakbau de Sumatra de l'ouest, Les femmes au Centre: Vie dans une matriarchie moderne (Sanday 2002)

1. La seconde liste des significations listées est plus fréquemment trouvé dans l'usage contemporain: « première place du pouvoir, souveraineté; empire, domaine; magistrature, fonction ».
2.Pour l'usage par un étudiant néérlandais voir Westenenk, L.C., De Minangkabause Nagari, page 161, Batavia 1915. Pour l'usage par un étudiant Minangkabau voir le Professeur Mr M. Nasroen, Dasar Falsafah Adat Minangkabau, Bulan Bintang: Dkarkarta, 1957, page 35. Durant mon séjour à l'ouest de Sumatra étalé entre les années 1980 et 1990; j'ai rencontré ce terme dans les villages, souvent employé par un expert adat.
3.Bachofen a probablement été inspiré par d'anciens textes grecs qui quelquefois parlaient du « rôle de la femme » quand ils décrivaient des coutumes traditionnelement féminines (voir Strabo Volu 2:115 traduc. Jones 1923.)


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Sanday, Peggy Reeves. 2002. Femmes au Centre: Vie dans un Matriarcat Moderne. Cornell Presses Universitaires. New York: Ithaca.
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Traduction par Satya d'un texte publié en anglais : http://www.sas.upenn.edu/~psanday/matri.html

Ecrit par libertad, à 09:57 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  satya
01-04-07
à 14:39

juste pour dire que je l'ai pas faite toute seule, libertad m'a donné un coup de main :)
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  libertad
01-04-07
à 15:51

Re:

Le seul texte en français à ma connaissance qui aborde la question du matriarcat d'une manière sérieuse en dehors du dogme "le matriarcat n'a jamais existé". Evidemment car on n'a jamais défini ce que c'était. Ce texte le définit à partir d'une étude menée pendant de nombreuses années par une anthropologue d'une société matriarcale et ce qui est interressant c'est qu'elle explique que le matriarcat n'est pas un patriarcat inversé ce que tout le monde prétendait ( où les femmes auraient eu le pouvoir politique à la place des hommes ) mais que ce pouvoir s'exprime dans d'autres sphères que notre vision patriarcale nous cachait, c'est à dire de considérer le politique comme l'essence du pouvoir. Or comme l'avait déjà bien montré Clastres ce pouvoir dit politique laissés aux hommes dans les chefferies est en réalité un pouvoir de pure représentation et n'est pas un réel pouvoir. Le croisement entre les données fournies par Clastres et ce texte est riches d'enseignements en particulier pour aujourd'hui où le pouvoir politique est déconsidéré ( on mesure mieux son peu d'importance ). On comprend aussi la réticence des femmes à s'engager dans ce domaine de pure représentation, de paroles creuses ( comme celle des chefs dans les sociétés examinées par Clastres ) que personne n'écoute vraiment.
Les femmes d'après ce texte considéraient que le vrai pouvoir était ailleurs, dans les sociétés où les hommes ne dominaient pas.
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  delphine314
07-04-07
à 20:35

Texte ardu...je salue votre érudition... Je retiens :

Aucun ordre socio-politique n'est uni sexué. Même lorsque les hommes dominent, les femmes sont toujours mentionnées. Quelque soit la nature de la dynamique du duo du mâle ou de la femme, même si les termes de la paire sexuelle sont posés dans une tension dialectique, opposition minimale, ou synthèse harmonieuse, chaque membre de la paire donne une légitimité à l'autre. Les considérations sur le matriarcat, patriarcat, ou la diarchie ne devraient pas être fondées sur quel sexe gouverne mais comment le genre est représenté dans les scénari typiques et réflétés dans les pratiques sociales. Certaines questions se doivent d'être posées: quel sexe porte le fardeau symbolique et social pour conjuguer l'univers social? Quel sexe est imprégné (naturellement et socialement) des pouvoirs reproductifs qui recharge les sources de la fécondité supranaturelle? Quel est le genre des symboles dominants qui lient l'archetype au social? Comment les hommes et les femmes se complètent l'un l'autre dans l'arène politique et comment cet espace est-il relié à l'ordre cosmique? Comme l'étude d'Antigone et comme Trobriands le suggère; dans une société basée sur des traditions fortes, l'autorité ultime ne repose pas dans les rôles politiques mais dans l'ordre cosmique. Si cet ordre cosmique évolue autour des symboles tournés vers les femmes et si cet ordre est conservé par des actes rituels coordonnés par les femmes dont l'origine sociale est également ancrée dans cet ordre alors nous pouvons parler de matriarchie.

Mais j'aurais tout de même besoin d'éclaircissements sur le sujet, notamment au niveau des implications du fonctionnemennt d'un tel sytème...

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  libertad
07-04-07
à 21:29

Re:

Si tu veux en savoir beaucoup plus un excellent livre "le langage de la déesse"aux editions des femmes sur l'archéologie des sociétés matriarcales de la vieille Europe, iconographie magnifique, tout un pan de notre préhistoire ( et de l'histoire des femmes ) complètement occultée. Plus "politique" : "Avant les dieux, la Mère universelle" de Françoise Gange, chez Alphée. Une société matriarcarle contemporaine ( les Moso ) racontée par une femme qui en fait partie : "Adieu au lac Mère" de Yang Erche Namu et Christine Mathieu chez Calman Levy.
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  delphine314
08-04-07
à 00:21

Les considérations sur le matriarcat, patriarcat, ou la diarchie ne devraient pas être fondées sur quel sexe gouverne mais comment le genre est représenté dans les scénari typiques et réflétés dans les pratiques sociales. Certaines questions se doivent d'être posées: quel sexe porte le fardeau symbolique et social pour conjuguer l'univers social? Quel sexe est imprégné (naturellement et socialement) des pouvoirs reproductifs qui recharge les sources de la fécondité supranaturelle? Quel est le genre des symboles dominants qui lient l'archetype au social?

En fait, c'est cela qui pose problème...Pourquoi faut-il poser ce genre de question? à toutes, on peut répondre : les deux...

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  satya
08-04-07
à 05:48

Re:

Quel sexe est imprégné (naturellement et socialement) des pouvoirs reproductifs

tu remarqueras qu'avec le "progrès" et le clonage entre autres, ces pouvoirs reproductifs sont détournés  par les males..... d'une façon désastreuse, catastrophique et suicidaire mais de fait on peut constater une tentative évidente qui cependant montre clairement l'incapacité et l'ignorance de la totalité des éléments impliqués.
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  Yul van Leed
08-04-07
à 13:21

Re: Re:

Très juste, Satya.

Le jour où hommes & femmes (mais aussi jeunes & vieux, etc.) n'auront définitivement plus besoin les uns et des autres, l'Humanité sera morte. Le "progrès", vecteur de "liberté" est en soi un projet de Mort.

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  delphine314
08-04-07
à 17:35

Re: Re:

Pour les deux commentaires...Je ne vois en quoi ma remarque fait intervenir le clonage et vise à rendre l'homme et la femme comme fonctionnant indépendament l'un de l'autre....Au contraire, Puisque je dis "les deux"...Le clonage-progrès, je le voit comme le symptôme de cet echec, justement...
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  delphine314
08-04-07
à 17:45

Re: Re:

Libertad, c'est curieux, le commentaire que tu m'as adressé n'apparait pas sur le fil...    : Delphine, je ne comprend pas bien le sens de ton questionnement il est tout de
même intéressant d'examiner quel sexe a quel rôle dans tel ou tel contexte,
après que l'on en déduise que ce rôle n'est qu'un rôle social bien sur c'est
évident. Mais il ne faudrait pas créer une barrière mentale qui ne permettrait
pas d'examiner certaines configurations de rapports de dominations qui ne
correspondent pas à celle prétendue unique actuellement. Il y a déjà eu une
barrière mentale de réinterprétation de ces sociétés comme matriléaires pour les
réintégrer dans l'ordre patriarcal dit universel, parce qu'elle ne correpondait
pas au paradigme. Interpréter le fonctionnement d'une société n'est pas dire que
cette société est un modèle à suivre, c'est décrire une partie du monde et
montrer ainsi qu'il n'est pas conforme à un modèle unique.

Oui, effectivement tu as raison, je le considère de la même façon....Pas de barrière mentale, donc, puisque c'est une présentation... ;-)
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  delphine314
08-04-07
à 18:18

Re: Re: Re:

C'est pénible qu'on me fasse dire des trucs que je n'aie absolument pas dit....et que je ne pense pas du tout
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  Anonyme
08-04-07
à 23:40

La clé, dit-il, n'est pas vraiment dans l'existence du pouvoir féminin mais dans la « dépendance politique en s'appropriant la valeur du produit du travail de la femme. » Les mythes, conclut-il, « indiquent un élément d'exploitation dans les relations de genre » (1988: 91-92).

C'est le passage qui m'a le plus frappée dans ce texte. Pour quelle raison les hommes auraient-ils éprouvé le besoin de s'approprier le produit d'un travail ?

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  Anonyme
08-04-07
à 23:44

Re:

de subsistance qui ne leur était pas à priori refusé ?  (1° post envoyé trop vite, pardon)
 
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  delphine314
09-04-07
à 00:41

Re: Re:

La réponse est au dessus, non? :

"ils fournissent une rationalité pour les systèmes sociaux patriarcaux qui sont relativement pauvrement articulés et dans lesquels les symboles principaux du pouvoir masculin non seulement incorporent des composants féminin pleinement articulés, mais dans lesquels les hommes de façon précaire essaient d'affirmer leur domination sur les femmes qui de fait sont en possession du pouvoir de subsistance".

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  libertad
09-04-07
à 00:58

Re: Re: Re:

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  Anonyme
09-04-07
à 16:59

Et le seul sentiment de précarité -qui ne l'est pas puisque les leffemes pourvoyeuses de subsistence n'en laissent manquer aucun membre du groupe - suffirait à expliquer la définitive affirmation de la domination masculine? Mais il s'agit alors  cas de surcompensation d'un complexe d'infériorité. On peut également le traduire en ces termes, non?
 
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  delphine314
09-04-07
à 17:44

Re:

je crois qu'il vaut mieux analyser ces sytèmes en dehors de ce genre de considérations puisqu'ils fonctionnent de manière autonomes, en dehors de toute considération de ce qu'on apelle le patriarcat... je me suis posée une question quand j'ai lu la guerre tribale qui avaient opposé les amazone et une autre tribu matriarcale : qu'elle est l'origine de ce conflit ( en pleine période napoléoniène???)....Le problème est ces tribus finalement sont en train de disparaître  à grand renfort de domination occidentale ( donc islamiste aussi pour les sarahouis, par exemple) on l'a fait pour les Indiens ( le plus grand généocide de tous les temps d'ailleurs, je pense) etc....la dispariation de ses modèles qui pourraient nous inspirer beaucoup de choses, c'est le suicide de l'humanité et la grande victoire du patriarcat-capitaliste....Existe-il des moyens pour soutenir ces sociétés ( ainsi que toutes en général) qui vivent encore en indépendance? Terre des Hommes en fait partie, non?

L'etude de ces matriarcat m'apporte beaucoup d'éléments de compréhension du fonctionnement du patriarcat capitaliste

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  libertad
09-04-07
à 18:17

Re: Re:

Effectivement on peut considérer qu'une grande partie de ces sociétés ont été détruites ou assimilées par des sociétés de type patriarcales, c'est une des raisons pour lesquelles il en reste aussi peu mais aussi par ce qu'elles sont invisiblisées par des idéologies machistes et victimistes.
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  Rakshasa
09-04-07
à 20:41

Re: Re: Re:

Un contre-exemple qui ne fait pas règle, mais qui permet de rester prudent aussi avec le matriarcat. Dans les royaumes pré-antiques grecs, où les femmes dirigeaient, la reine se marriait en fonction de cycles lunaires, à un nouveau roi. L'ancien était exécuté. Dans ses sociétés, le cannibalisme était courant. L'émergence du culte de Zeus, premier dieu masculin à régner, semble correspondre à la prise de pouvoir par les hommes et à l'abolition du cannibalisme dans la société grecques. Zeus était un dieu symbole de l'opposition au cannibalisme, duquel d'ailleurs il a sauvé ses frères et soeurs.
Je ne saurais en dire plus, c'est un ami féru de l'Antiquité qui m'en a parlé, je lui demanderai plus de précisions à l'occasion.

PS: J'ai vraiment des doutes avec la tendance bon-matriarcat/mauvais patriarcat.
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  libertad
09-04-07
à 22:59

Re: Re: Re: Re:

Ce que tu dis sur la Grèce antique rejoint les découvertes archéologiques de Gimbutas, quant au cannibalisme, c'est la première fois que j'entend parler de ça.
Ces sociétés n'étaient pas du tout parfaites, Françoise Gange, à partir des mythes de Sumer à montré comment leur organisation sociale fonctionnait ( du moins au niveau de la classe dirigeante ). La reine, représentante de la Déesse-mère épousait chaque année un nouveau prince consort qui à la suite d'une cérémonie tournant autour de la sexualité sacrée ( la hiérogamie ) était castré puis tué, sa "semence" servant à ensemencer symboliquement la terre au printemps ( ces sociétés étaient agricoles ). Impossible de dire si cette pratique ne concernait que la classe dirigeante mais il y avait aussi des ennuques au service de la reine-déesse et du temple.
Par contre il n'y a pas de trace de violence sociale ( guerres organisées dans ces sociétés ). On trouve le point de départ de cette organisation sociale à Sumer, puis celà se répend dans toute l'Europe, vers l'Asie.
C'est à partir de Sumer aussi que cette organisation sociale sera remplacée par le patriarcat, à la suite de guerre et invasions par des peuples d'éleveurs, belliqueux à l'organisation patriarcale qui a peu près partout renversèrent l'ancienne organisation matriarcale.
On peut émettre une hypothèse qui n'est pas du tout vérifiée que ces sociétés matriarcales furent vaincues par une alliance entre les hommes de ces matriarcats et les envahisseurs-éleveurs. C'est ce qui ressort parfois des mythes de Sumer (les plus anciens textes connus ).
En fait il ne s'agit pas d'approuver ou de désapprouver l'organisation de ces sociétés mais de connaître enfin notre histoire et ça ne peut que permettre d'aller vers une société qui ne soit ni patriarcale, ni matriarcale mais en comprenant comment on en est arrivé là.
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  Anonyme
09-04-07
à 23:20

Non, ce n'est pas du tout vérifié, mais c'est une hypothèse  intéressante parce que plausible.

On considère généralement que la réunion de plusieurs conditions soit nécessaire pour que le passage au patriarcat puisse advenir
-la maitrise de la métallurgie
-le passage à la sédentarisation et à l'agriculture
-la domestication du cheval
 
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  libertad
09-04-07
à 23:34

Re:

"le passage à la sédentarisation et à l'agriculture" : je ne crois pas, il semble bien au contraire que cette double condition marque le passage au matriarcat, société sédentaire et agricole. Les femmes auraient inventé l'agriculture à partir de l'examen des graines sauvages poussant naturellement autour du campement chasseur-cueilleur, les femmes ayant un intérêt objectif à la sédentarité si elles chassaient moins que les hommes ( ou ne chassaient pas, c'est contesté ) du fait qu'elles portaient les enfants étant enceintes.
Le passage au patriarcat en agriculture s'est plutôt fait après la découverte de la métallurgie et l'invention de la charrue qui permit la confiscation par les hommes d'un travail fait auparavant par les femmes.
Si on suit les mythes de Sumer, il y avait cohabitation conflictuelle entre les agriculteurs matriarcaux et les éleveurs patriarcaux, il y a doute sur l'origine des éleveurs ( anciens chasseurs ou anciens paysans reconvertis à l'élevage ayant donc abandonné l'agriculture )
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  Matignon Reclus
10-04-07
à 09:37

Pluralité des géographies et des cultures, pluralité des motifs

L'origine d'un phénomène quasi-universel comme l'élevage ou l'agriculture est-elle unique? La cause du passage à l'agriculture est-elle la même partout et en tous temps? Rien n'est moins sûr... 
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  satya
10-04-07
à 10:01

Re: Re:

"le passage à la sédentarisation et à l'agriculture"

et bien moi j'ai toujours pensé que c'est à ce moment là que le patriarcat s'est installé en minimisant les capacités de la femme, en la figeant dans son rôle unique de mère et en la transformant en une personne dépendante et soumise....
que les femmes qui ont une nature constructrice, positive et de grande adaptabilité (question de survie) aient dans certains endroits fortement influencé la façon dont ce changement ait été opéré ne serait pas surprenant. tout le monde ne réagit pas de la même façon et les conditions ne sont jamais identiques (et puis de tous temps il y a eu des males un chouya intelligents !! :D :D :D)



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  zelig
10-04-07
à 10:24

Re: Re: Re:

Il y a des points de convergence dans ce que vous dites. Le passage à l'agriculture reste polémique mais pas la metallurgie ou la charrue.

En abandonant la metallurgie et la charrue on devrait donc réduire les chances de prolifération du patriarcat.

On peut parallèlement étudier aussi les possibilités de métallurgies et charrues alternatives pour voir s'il serait possible de conserver certaines technologies tout en évitant le patriarcat.

Je crois que les deux approches doivent se combiner, non pas pour fusioner dans un plus petit dénominateur commun, mais pour que différentes réalités puissent coexister pacifiquement, afin que chacun puisse choisir l'alternative qui lui convient le mieux. Une femme, libertaire ou non, et un homme aussi, devraient pouvoir choisir entre une collectivité sans metallurgie et charrue  ou une collectivité avec metallurgie et charrue.  

L'incertitude qui pèse sur l'agriculture et la sedentarisation pourra également être levée, en partie ou en totalité, par la coexistence de sociétés libertaires nomades et sans agriculture et de sociétés libertaires sedentaires et dotées d'agriculture.

 


 
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  Anonyme
10-04-07
à 18:20

Re: Pluralité des géographies et des cultures, pluralité des motifs

La cause du  passage à l'agriculture est le changement climatique survenu à la fin du paléolithique ayant entrainé la raréfaction du gibier habituel, semble-t-il bien. La cueillette ayant cependant garanti l'essentiel de l'alimentation, la domestication des plantes et leur culture dut sembler un moyen plus rationel et moins aléatoire d'assurer la subsistance.
 
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  Anonyme
10-04-07
à 18:38

Re: Re: Re:

Satya: non; je pense que les premières sociétés agricoles étaient matriarcales. La domestication du cheval et les débuts de la métallurgie me paraissent par contre déterminants. Cependant, la sédentarisation et le passage à l'agriculture marquent par contre une augmentation de la natalité, les conditions de vie s'améliorant et devenant moins précaires. Cela dut entrainer des grossesses plus fréquentes, une mortalité infantile réduite et par conséquents plus d'astreinte in loco pour les femmes.

La maitrise de la métallurgie intervenant  à ce stade, les femmes contraintes de rester plus longtemps dans les villages, les hommes se voient devoir les quitter plus fréquemment pour  se mettre en quete de minerai et l'échanger ou en échanger les produits réalisés. La découverte de la métallurgie, contrairement à celle de la poterie ou de l'agriculture, est sans doute le fait des hommes (leur grande revanche, pourrait-on dire, parce que, comme le fait remarquer Micéa Eliade dans Alchimistes et forgerons, du point de vue symbolique ils miment la création de la vie comme les femmes donnent naissance aux enfants en transmutant le minerai en métal).
 
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  Anonyme
10-04-07
à 18:50

Re: Re: Re: Re:

A propos de ce que dit Libertad, il est effectivement plus plausible que les femmes chassaient, parce que la natalité étaient plus basse au paléolithique, elles devaient etre plus libres de leurs mouvement; en outre les anciens, hommes ou femmes de la tribu, les personnes les plus faibles et les femmes relevant de couches devaient rester au campement pour la manutention légère et l'entretien du feu, auxquels étaient certainement confiés les enfants du groupe.

Mais elles ne devaient chasser que le petit gibier (ou meme le moins petit genre sanglier) en battues, la chasse étant une activité collective. Le gros gibier (mamouths, aurochs, rennes, etc) devait par contre etre le fait des hommes (encore qu'on ne puisse pas affirmer que des femmes n'y aient pas participé). Par contre, la chasse devait revetir des aspects religieux, mythiques, à valeur initiatique qu'elle n'avait probablement pas pour les femmes.
 
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  Anonyme
10-04-07
à 18:59

Re: Re: Re: Re: Re:

Et enfin, lors du passage à l'agriculture, on peut émettre l'hypothèse que certains chasseurs se soient refusés à s'atteler à la charue (parce que l'apparition de l'animal de traie n'intervient que beaucoup plus tard), et ceux-ci on peut-etre consititué les premiers "gardiens" du village contre l'attaque d'abord de fauves et autres prédateurs, plus de groupes humains rivaux ou hostiles, devenant caste de gardiens-guerriers.

Pour le reste, la domestication du cheval a du aller de paire avec celle de bovins dans le cadre d'un élevage extensif. Quand on parle d'éleveurs, je pense qu'il faut entendre "classe équestre" s'adonnant à l'élevage; les moutons n'ayant besoin que d'un pasteur ou d'une pastourelle.
(je suis la meme anonyme qui s'y est reprise en plusieurs fois)
 
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  libertad
10-04-07
à 21:44

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Anonyme, une autre hypothèse sur la différence éleveurs, agriculteurs et leur mode d'organisation sociale différents, matriarcal pour les premiers agriculteurs et patriarcal pour les éleveurs, on peut se demander si l'explication de la conception des enfants et du rôle joué par les femmes et les hommes n'étaient pas complètement opposés.
Si l'on admet que les femmes ont découvert l'agriculture à partir de la germination des graines sauvages rapportées près du camp et qu'elles ont ensuite cultivées ( c'estd'ailleurs plus du jardinage que de l'agriculture ), on peut admettre que ce moyen de nourriture à pris une grande importance par rapport à la chasse, car il assurait une subsistance  moins aléatoire et plus facile d'accès. Grâce à la terre elles nourrisaient en grande partie la population et elles-mêmes avaient le pouvoir d'enfanter, d'où les représentation de femmes opulantes engendrant le monde. Les hommes ne jouaient plus qu'un rôle marginal.Il y a fort à parier que le rôle des hommes dans la fécondation n'était pas connu.
Par contre chez les éleveurs, l'observation de la reproduction animale, contrôlée par l'homme avait fait découvrir aux hommes leur rôle et par analogie avec le mâle reproducteur, source de richesse, les hommes devaient considérer que leur place était primordiale pour assurer la descendance, avec probablement une organisation familiale totalement différente, chez les matriarcaux une sexualité assez libre, la descendance se faisant par rapport à la mère, le père étant inconnu et à l'inverse chez les patriarcaux, un contrôle de la sexualité féminine pour que le père s'assure qu'il est bien le géniteur des enfants.
On peut penser aussi que le rôle complètement diférent de la sexualité, lien social dans un cas, fortement réglementée dans l'autre a entrainé des sociétés assez pacifiques chez les matriarcaux et belliqueuses chez les patriarcaux.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
11-04-07
à 16:57

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Oui il y a de ça je pense. C'est qqch qu'il faudrait approfondir.

Ce qui, me semble-t-il est fondamental, c'est le fait qu'effectivement les hommes ont ignoré le role qu'ils jouaient dans la reproduction durant des dizaines de millénaires.

On sait maintenant que l'eve mitochondriale a environ 90 000 ans. Adam 36 000. En fait il serait plus juste de parler de femina sapiens que d'homo sapiens. Sans doutes les femmes ont-elles eu les premières conscience du role de l'homme dans la reproduction sans que celui-ci ne s'en rende compte. Et quand il en a pris conscience à son tour, les sociétés de chasseurs cueilleurs étaient déjà organisées en gynégroupes permettant d'assurer la survie en ce que les relations d'entr'aide mutualistes féminines permettaient d'éloigner les males les plus aggressifs des enfants et nourrissons accompagnant les mères, comme cela a d'ailleurs été vérifié ches les chimpanzés.

Les femmes étaient plus à meme de faire la relation entre l'acte sexuel et la naissance d'un enfant et donc du role de l'homme dans la reproduction en calculant le temps écoulé entre l'un et l'autre, chose à laquelle l'homme à priori ne devait guère prendre en considération dans le cadres de relations sexuelles assez libres. La femme a été plus à meme de comprendre quel était le père de sa progéniture à chaque naissance.

Je ne suis pas persuadée que les hommes avaient le controle de la reproduction animale ches les éleveurs, meme si l'observation de la reproduction animale a joué un role dans cette découverte, mais je pense que les humains en avaient déjà conscience au paléolithique où il n'y avait ni agriculture ni élevage.

Ce que je pense par contre, c'est que le passage au patriarcat (sur des millénaires, à partir du mésolithique, pour etre effectué partou tà la fin du néolithique) s'est fait dans les sociétés d'éleveurs nomades, en asie-centrale, dans la population dite des kourganes. Ce qui pose davantage problème est comment. Parce que dans les kourganes, ce sont essentiellement des squelettes féminins qui ont été découverts, comme l'a mis en évidence assez récemment l'archéologue Davis-Kimball.On conçoit donc mal que ce passage ce soit effectué dans la violence si tant d'importance était conférée aux reines de ces tribus, qui étaient des cavalières comme l'attestent les squelettes aux jambes arquées. Ce n'est que bien après, quand ces populations d'éleveurs nomades ont commencé la conquète des populations sédentaires d'agriculteurs ne pratiquant l'élevage que d'animaux de basses-cour ou de porcins ou ovins, que le patriarcat s'est instauré dans la violence. Car les seconds ont été colonisés comme les animaux ont été domestiqués en quelque sorte.
Comment donc le passage au patriarcat a-t-il été possible dans les sociétés d'éleveurs sans pour autant engendrer une particulière violence?
 
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  Anonyme
11-04-07
à 19:40

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

* Asie-centrale est une erreur ( en fait j'ai pensé "steppe" et écrit Asie-centrale par association d'idée, mais ça se situe dans l'actuelle Ukraine.
 
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  libertad
11-04-07
à 22:04

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Anonyme, tu dis : "Ce que je pense par contre, c'est que le passage au patriarcat (sur des millénaires, à partir du mésolithique, pour etre effectué partou tà la fin du néolithique) s'est fait dans les sociétés d'éleveurs nomades, en asie-centrale, dans la population dite des kourganes."
La question des kourganes est assez controversée à propos des invasions indo-européennes et mon opinion n'est pas faite sur la question. La civilisation des kourganes qui a donné ensuite celle des sarmates-sauromates sont des indos-européens dont rien ne les rattache semble-t-il a une tradition matriarcale, pas leur religion en tout cas, le fait que des femmes combattaient ( les fameuses amazones dont il faudra un jour cesser de dire que c'est un mythe alors que l'on a retrouvé leur tombes avec leurs armes ) laisse plutôt penser que ces sociétés étaient égalitaires.
Je crois que la naissance du patriarcat chez les éleveurs nomades est beaucoup plus ancienne, il apparait chez les anciens sémites dans le désert de Syrie vers 6.300 avant JC, c'est de là que viennent les akkadiens qui ensuite envahirent Sumer, d'après Françoise Gange c'est en 3.000 avant JC que le patriarcat renverse le matriarcat à Sumer. Celà s'est-il fait dans la violence ? Je ne crois pas qu'il en existe de preuves archéologiques, quant à l'interprétation des mytes, Gange dit que cela s'est fait violemment mais je trouve qu'elle interprète un peu trop, de même qu'elle a tendance à dresser une image idyllique du matriarcat.
Les découvertes des tombes d'amazones tendrait à monter qu'il peut exister des sociétés égalitaires chez les nomades -éleveurs, à quoi rattacher ce fait ?
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  Anonyme
12-04-07
à 16:12

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Non, Ur, et d'autres cités présentent des traces archéologiques de destructions, mises à sac et incendies. Le renversement a bien eu lieu par la violence (et avant -3000. -3200-3500 je crois) et il en a été ainsi par la suite à peu près partout.
Oui la naissance du patriarcat est plus ancienne env. 6500 effectivement, mais il met plsieurs millénaires à se répandre.
Les sociétés d'éleveurs nomades étaient sans doutes égalitaires. Mais c'est la question que je me pose: comment la domination masculine a-t-elle pu y prendre le dessus? Parce que c'est là ça n'a pas du se faire dans la violence.
 
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  Anonyme
12-04-07
à 21:23

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Ur avait été détruite et passée au patriarcat bien avant l'arrivée des akkadiens.

Qu'est-ce qui te fait dire que le patriarcat nait dans le désert de Syrie?
 
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  libertad
12-04-07
à 23:33

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Anonyme, si tu pouvais donner plus de précisions sur les destructions d'Ur, ça m'intéresse
"Les sociétés d'éleveurs nomades étaient sans doutes égalitaires. Mais c'est la question que je me pose: comment la domination masculine a-t-elle pu y prendre le dessus?"Question difficile car d'où proviennent les nomades éleveurs ? Jacques Cauvin dans "Naissance des divinités. Naissance de l'agriculture" dit qu'il s'agit d'une scission de populations déjà agricoles et qui ont choisi le mode de vie nomade. Dans ce cas on peut imaginer qu'ils quittaient un mode de vie matriarcal qui continuait à les influencer avec de nouvelles orgnisations à tendances plus patriarcales dues à leur connaissance du rôle masculin dans la procréation à la suite de leurs observations des animaux domestiqués. Ces peuples n'avaient pour tout richesse que leur troupeau et leur famille, on peut penser qu'il y eut un instinct de propriété des hommes sur ces deux entités.
L'autre hypothèse considère qu'il s'agit d'une évolution de populations de chasseurs-cueilleurs directement vers l'élevage, ces gens auraient été toujours nomades. Comme les nomades laissent très peu de traces archéologiques c'est difficile à prouver.
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  libertad
12-04-07
à 23:38

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"Ur avait été détruite et passée au patriarcat bien avant l'arrivée des akkadiens."Ah bon par qui et quand ?
"Qu'est-ce qui te fait dire que le patriarcat nait dans le désert de Syrie?"
c'est l'apparition des pasteurs nomades de chèvres et de moutons dans le désert de Syrie vers 6.300 avant JC, pasteurs sémites à l'origine des akkadiens
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  Anonyme
13-04-07
à 09:01

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

F.Granger dit ceci :

Mais comment expliquer un renversement si brutal et définitif ?
On s’aperçoit dans les mythes de Sumer que ce renversement ne fut pas brutal. Il y a eu de nombreux retours en arrière, les gens ne se sont pas laissés faire. Il a fallu les matraquer. Les premières guerres, d’après les mythes, on été fomentées entre ces deux idéologies inverses, celle qui gravitait autour de la Mère Divine et l’idéologie du Père Guerrier, lequel est désacralisateur par essence puisqu’il vient conquérir le monde de la Mère. Il y a un très beau mythe qui s’appelle la destruction et la reconstruction de la ville d’Ur en Chaldée. On sait que cette ville fut détruite par les Elamites et on sait qu’une déesse régnait sur cette ville.

http://www.penelopes.org/archives/pages/docu/memoire/fem2.htm

Cependant, Ur ne comporte aucune trace de destuctions; ce sont des sites plus au nord comme Tepe Gawra qui ont été détruits par la pénétration akkadienne, bcp plus tard, . cf: G.Roux, "La Mésopotamie")

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  Anonyme
13-04-07
à 09:11

"L'amour des armes" apparait simultanément avec la domestication des animaux selon Cauvain, à ce qu'il semble...
 
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  libertad
14-04-07
à 10:34

Re:

Gange est assez floue au niveau des dates concernant de possibles invasions de tribus d'éleveurs nomades à Sumer car elle se base essentiellement sur l'étude des mythes et l'invasion des Elamites est postérieure à l'installation du patriarcat à Sumer.
En fait Sumer est l'assimilation de deux peuples, le sumériens agriculteurs ( dits têtes noires ) matriarcaux, une hypothèse est émise comme quoi ils proviendraient d'Inde ( à rapprocher de la civlisation de L'Indus, elle aussi matriarcale et formée de dravidiens ), l'autre composante de la population est constituée des tribus d'éleveurs nomades sémites, patriarcaux.
Comment s'est faite l'unification de ces deux composantes ? La force ? C'est ce que Gange tire des mythes mais je ne crois pas qu'il y ai de traces archéologiques prouvant ces affirmations. Les preuves d'invasions violentes existent après l'installation du patriarcat, des rois et de l'Etat mais avant ?
Effectivement cela parait plaisible que l'amour des armes apparaisse avec la domestication des animaux, pour défendre le troupeau ( et éventuellement faire des razzioas chez les autres ), cela pourrait expliquer le rapport de force entre nomades et agriculteurs, les nomades auraient d'ailleurs pu dans un premier temps servir de protection des récoltes, les agriculteurs n'étant semble-t-il pas armés.
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  scatach
15-04-07
à 09:41

et aujourd'hui ?

passionnants, tous ces textes et commentaires - oui, l'hisoire, voire la préhistoire, et les mythes, bien sûr, indispensables pour comprendre - mais on en fait quoi, aujourd'hui ? - comment on se débrouille pour stopper le patriarcat ? - quelles propositions émanent des travaux des chercheurs cités ? - quelles idées ont germé sur ce fertile terreau ? - la Grande Déesse tuant l'époux sacré, ça vous paraît prometteur ? - l'époux surmené qui en rame pas une au bercail, on le trucide ? - bon, trève de blague à 3 sous, donnez vos clés, sinon la guerre civile, c'est pour bientôt - ou le suicide collectif - ou quelle autre "happy end" ?
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  libertad
15-04-07
à 09:54

Re: et aujourd'hui ?

Evidemment toutes ces reflexions ne donnent pas de réponses immédiates pour l'aujourd'hui mais lorsque l'on aura compris en étudiant les sociétés matriarcales le fonctionnement du pouvoir et montré que celui-ci n'a pas été de tout temps sous domination masculine, on aura fait un grand pas vers l'égalité. Restera à la traduire au quotidien et c'est bien sur un tout autre débat mais qui n'est pas sans rapport avec celui-ci.
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  Scatach
15-04-07
à 10:13

quelles pistes ?

Ce vieux misogyne de Bachofen a quand même dit des choses furieusement intéressantes il y a quand même plus d'un siècle ! et Gimbutas, c'est pas d'aujourd'hui - et Gange non plus - et Kropotkine, pas mal non plus, et c'est un vieux de la vieille - d'accord, Libertad, on ne te demande pas de penser plus vite que Google, mais ça fait un bail, tout ça - et il y a d'autres penseurs, non ?  ils ont pas ouvert des pistes ?
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  libertad
15-04-07
à 15:34

Re: quelles pistes ?

Bachofen est légèrement démodé, Gimbutas est traduite en français depuis novembre 2005, c'est pas vieux. Gange, son dernier livre est de 2006. Kropotkine, ah bon il a dit quelque chose sur le sujet ?
S'il n'y quasi rien en français sur le sujet c'est que la recherche est bloquée ici par une barrière mentale, en effet tout le monde en France sait bien que le matriarcat n'a jamais existé et que les peuples matriarcaux ne le sont pas mais sont matrilinéaires, comment y aurait-il des recheches sur un sujet qui n'EXISTE PAS ;-)
Et les amazones, c'est un MYTHE. Pourtant si on veut se donner la peine de voir leurs tombes et leurs armes, on peut lire : "Les sarmates. Amazones et lanciers cuirassés entre Oural et Danube VII siècle av JC-VIe siècle après JC" éditions errance par Iaroslav Lebedynsky, enseignant de l'histoire de l'Ukraine à l'institut national des langues et civilisations orientales à Paris.
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  Rakshasa
15-04-07
à 16:31

Re: Re: quelles pistes ?

Oui enfin, Lebedynsky parle des Sarmates comme ayant alimenté le mythe des Amazones. Il ne semble pas que les sarmates soient un matriarcat. Les sarmates semblent avoir aussi alimenté le mythe du roi Arthur...
J'ai trouvé un petit texte synthétique, lu ici, pour celleux qui voudraient suivre la discussion:

Sauromates, Sarmates

Origine et expansion

Peuple nomade apparenté aux Scythes qui vivait autour de la Volga et dans la steppe au sud de l'Oural. Du VIe au IVe siècle av. J.-C., les Sauromates coexistèrent pacifiquement avec leurs cousins Scythes. Ils participèrent même à leurs côtés à la guerre contre Darius au Ve siècle av. JC. Puis, ils firent irruption au-delà du Don, au nord du Caucase et de la Mer Noire à partir du IVe siècle où ils supplantèrent les Scythes au IIIe siècle av. J.-C.

Les Sauromates jouèrent sous le nom de Sarmates, un grand rôle à partir du Ier siècle av. J.-C. Il s'agit alors d'une coalition de quatre tribus composés des Iazyges, des Urges, des Scythes Royaux et des Roxolanes. Les Iazyges, originaires des rivages de la mer d'Azov s'installèrent sur la rive nord du Danube puis en Hongrie actuelle, vers 50 apr. J.-C. Les Urges vivaient sur les bords du Dniepr au sud de Kiev. Les Scythes Royaux, établis dans le sud de l'Ukraine, constituaient la tribu la plus importante. Les Roxelanes vivaient initialement dans l'espace compris entre le Don et le Dniepr puis remplacèrent les Iazyges sur les bords du Danube. Au Ier siècle apr. J.-C., l'une de ces tribus, celles des Alains assura sa domination sur le reste du groupe. Marc-Aurèle guerroya contre les Iazyges qu'il défit en 175. Face à l'invasion des Huns au IVe siècle apr. J.-C., une partie d'entre eux s'enfuit jusqu'en Espagne, le reste fut assimilé par les conquérants et participa à l'attaque de l'empire romain.

Le peuple des Amazones ?

Selon Hérodote, les Sauromates descendaient de Scythes qui se seraient accouplés avec des Amazones. La légende des Amazones est d'ailleurs peut-être née de la place originale tenue par les femmes Sauromates dans la société. Les femmes Sauromates participaient en effet à la guerre et à la chasse à cheval au même titre que les hommes. Une fille ne pouvait se marier tant qu'elle n'avait pas tué un homme à la guerre. Les Scythes appelaient les femmes sauromates les seigneurs des hommes.

Les découvertes archéologiques confirment le rang social et leur rôle militaire tenus par les femmes sauromates dans leur société. De multiples tombes féminines ont été retrouvées : elles contenaient effectivement des armes et étaient richement remplies.

Une culture originale

Outre la place tenue par les femmes dans la société, les Sauromates se distinguaient des Scythes par des coutumes funéraires différentes. Les défunts étaient inhumés dans des niches, des catacombes où des puits à rebords où le corps était orienté au sud. A l'époque tardive, on peut observer deux pratiques culturelles caractéristiques : l'élongation du crâne, sans doute pratiquée dès le plus jeune âge, et la prédominance de l'orientation nord des défunts.

Les tombes sauromates ont livré de grandes quantités d'armes, la société sauromate était vraisemblablement très militarisée. Ce sont les Sauromates qui inventèrent l'étrier. Ils disposaient d'unités de cavalerie lourde qui supplantèrent la cavalerie légère des Scythes. Les épées, les miroirs en bronze, la décoration et le style de la poterie présentaient aussi des particularités."

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  libertad
15-04-07
à 16:49

Re: Re: Re: quelles pistes ?

Tu as raison les sarmates ne sont pas un matriarcat mais une société plutôt égalitaire, j'en avais discuté un peu plus haut avec une anonyme. Je mettais juste ne parrallèle deux prétendus mythes, alors que des preuves archéologiques ont montré que ce n'étaient pas des mythes et effectivement les partisans de la thèse mythique sur les amazones en reviennent toujours à Hérodote prétendant que le mythe part de là, or les tombes avec les armes ont bien été mises à jour.
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  scatach
15-04-07
à 17:46

un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ???

Gimbutas est connue (et très souvent citée, même si non publiée en France) depuis les années 80 - F. d'Eaubonne n'a pas ménagé sa peine : "Les femmes avant le patriarcat" c'est 1977 - le livre de Merlin Stone "Quand Dieu était femme" c'est 78 - J. de Gravelaine a  publié "la déese sauvage, les divinités féminines" en 93 - le "dernier" livre de Gange (Avant les dieux, la Mère universelle) est en fait la réédition (avec un autre titre) de son bouquin sorti en 1998 "les dieux menteurs": tout ça n'est donc pas d'hier - enfin, pour reparler des anciens : "L'entraide" de Kropotkine comporte de passionnantes analyses de sociétés non-patriarcales - l'érudition de Bachofen n'a jamais été mise en doute, seul son "évolutionisme" est "démodé" - de même pour Marx et Engels - il semble donc qu'il y ait plutôt une obstruction qu'un réel "retard" - mais que pensez-vous d'un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ? quelle forme peut-il prendre ? qui a déjà mené une réflexion là-dessus ?
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  libertad
15-04-07
à 17:59

Re: un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ???

Gimbutas était effectivement citée mais le fond de ses écrits restait inconnu et facilement discrédité par les opposants à l'étude du matriarcat, or depuis l'édition d'un de ses livres en français,bizarrement ses détracteurs ne disent plus grand chose, il est vrai que leurs critiques n'arrive pas à la cheville d'un seul chapitre de son livre et qu'il est difficile de dire que toutes les preuves archéologiques sont fausses.Mais silence radio.
A ma connaissance il n'y a rien de plus récent, j'explique cela par un blocage de la recherche du à un frein machiste en archéologie et à un frein féministe radical en anthropologie ( avec la thèse structuraliste )
Quant à un "matriarcat moderne", il semble bien difficile d'en parler tant qu'on ne sait pas exactement ce qu'est le matriarcat faute d'études en français et le texte de cette page est je crois la première tentative de le définir en français. Il montre que le matriarcat n'est pas un patriarcat inversé.
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  Anonyme
15-04-07
à 22:52

Re: Re: un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ???

C'est à dire que l'édition française du livre de M.Gimbutas a été préfacée par Jean Guilaine, un des meilleurs spécialistes de la préhistoire, archéologue, chercheur au CNRS, ile a aussi enseigné à l'EHESS, et maintenant prof au Collège de France. Ce qui doit mettre en sourdine un certain nombre de détracteurs...
 
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  Anonyme
15-04-07
à 23:00

Re: Re: Re: un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ???

Il y a aussi ce site, très intéressant, sur ces tribus trouvées et étudiées au début du siècle dernier en Terre de Feu (elles ont été assimilées depuis) et photographiées, chasseurs (ou plutot pécheurs)-cueilleurs, vivant au stade néolithique. Très intéressant quant à la description de leur sociétés, ici.
 
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  Rakshasa
15-04-07
à 23:29

Re: un moderne matriarcat, ici, en France, maintenant ???

"l'érudition de Bachofen n'a jamais été mise en doute, seul son "évolutionisme" est "démodé" - de même pour Marx et Engels"
Pourrais-tu expliquer ?
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