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La prostitution comme échappatoire au système patriarcal.
--> GRATUITE = OPPRESSION
Lu sur Les Putes : "La gratuité d'un rapport sexuel résulte soit d'un échange égalitaire entre deux ou plusieurs personnes qui tirent chacune profit de ce rapport par l'extorsion de plaisir, soit résulte d'une oppression.

Ce n'est pas parce qu'un rapport est consenti qu'il est forcément désiré. On pourrait parler du devoir conjugal qu'on oublie souvent de qualifier de viol, mais d'autres l'ont fait avant nous. Nous constaterons simplement le fait que de nombreuses personnes et surtout parmi les femmes rendent des services sexuels aux hommes gratuitement sans en tirer aucune compensation: ni plaisir, ni argent.

Comment peut on appeler cela autrement que de l'oppression?

Il convient désormais de qualifier d'oppression le fait que des femmes doivent de façon gratuite réaliser un travail domestique au profit des hommes.

Il en va de même s'agissant de service sexuel.

SEXUALITE REPRIMEE...

La répression de la sexualité pousse chacunE d'entre nous à vivre exclusivement au sein du couple dans des relations amoureuses. Quelques personnes célibataires, multipartenaires, homosexuelLEs tentent d'échapper aux normes sexuelles quoique celles-ci les rattrapent eux/elles aussi. En effet, une fois les premières années de l'âge adulte passées, ils/elles ont tendance à se résigner et à vouloir se caser, former un couple pour ne pas "vieillir seulE". La peur de devenir "vieille fille" étant très grande. Il y aurait environ 80 % de la population française qui au moins une fois dans sa vie se serait mariée, sans parler de ceux/celles qui vivent en couple sans être mariéEs.

On peut donc dire que la grande majorité de la population imagine et vit sa sexualité dans un échange gratuit de plaisir entre deux individus. Ce que tout le monde ou presque refuse de voir c'est qu'en réalité il y a parmi ces deux individus, au moins un qui bénéficie d'un service que lui rend l'autre, ou un échange de service mutuel. Afin qu'une oppression puisse perdurer, il est préférable qu'elle reste invisible. On tente donc de masquer le fait que beaucoup rendent un service sexuel gratuitement à leur mari juste pour lui faire plaisir sans en tirer aucun bénéfice. Certaines essaieront d'échapper à cette corvée, prétextant une migraine ou autre chose. Beaucoup la vivront comme un viol, ce qui est le cas d'ailleurs. D'autres accepteront que leur mari les trompe pour ne pas avoir à leur rendre ce service.

...ET AU SERVICE DES HOMMES

Comment se fait il que certainEs ne se procurent pas de plaisir dans la sexualité ?
 

C'est le fait de la répression de celle-ci. Puisque la contrainte à la vie familiale est très forte, presque touTEs s'y soumettent et se retrouvent dans une des pires structures d'oppression: la famille. Une fois mariée, les femmes se rendent très vite compte qu'elles doivent se battre quotidiennement si elles veulent imposer un rapport égalitaire avec leur mari. Sauf que ce combat est quasi perdu d'avance. Toutes les pressions sociales extérieures retomberont presque exclusivement sur nous. Les remarques sur la tenue de la maison sont adressées aux femmes, les relations avec le reste de la famille relève de leur devoir, puis dès que vient le premier enfant, tout ceci devient encore plus flagrant. Toute la pression sociale sera presque exclusivement tournée vers l'éventuelle mauvaise mère, car le fait qu'un homme soit un mauvais p ère est beaucoup moins perçu négativement en comparaison d’une mauvaise mère.

Dans les cas de couples homosexuels ou de personnes non mariées, la domination de l'un par l'autre peut se révéler moins importante. Il est plus facile d'y échapper mais elle est quand même très souvent tout de même présente car même ceux/celles qui sont marginaliséEs par un style de vie non familial ou considéré comme déviant ont la volonté de se conformer au modèle que représente la vie de famille hétérosexuelle.

Même dans ces situations, on s'aperçoit que l'unE fait plus pour le plaisir de l'autre. Très souvent, il ne s'agit même pas d'éprouver moins de plaisir que l'autre mais bel et bien de se contenter de lui faire plaisir, de ne se satisfaire que de son plaisir à lui.

On se retrouve dans des situations dans lesquelles la dominéE, le plus souvent la femme, intériorise d’elle même le fait de se dévaloriser par rapport à son mari. On pense être amoureuxSE et on ne se préoccupe même plus de son propre plaisir car c'est le sien qui importe le plus. On accepte alors très bien de ne pas éprouver de plaisir. On peut constater d'ailleurs, que l'épanouissement sexuel n'est pas ce qui est le plus valorisé dans les situations de couple. On ne nous pousse jamais à nous mettre en couple sous prétexte qu'on s'éclate plus ainsi sexuellement. Non, même si certains journaux féminins essaient d'améliorer l'affirmation du désir et du plaisir sexuel des jeunes femmes, ce désir se tait rapidement face aux exigences de la vie de couple. Peut être qu'au départ, il y avait véritablement un échange de plaisir entre les deux partenaires mais même dans ces cas là, la lassitude s'installe rapidement et on ne remet pas toujours pour autant en cause l'existence de la vie de couple.

Dans ces cas là, on préférera maintenir l'illusion d'un couple heureux, épanoui sexuellement, mais les pratiques seront toutes autres.

LA FIDELITE, UN DEVOIR SURTOUT POUR LES DOMINEES

Le concept d'amour masque les rapports de domination au sein du couple. A l'origine, la fidélité ne concernait que les dominéEs: les femmes. Les hommes voulaient s'assurer que leurs enfants soient bien les leurs, leur propriété et non pas le fruit d'une éventuelle autre intervention. La fidélité, tout comme l'interdit de l'avortement et de la contraception est un instrument de contrôle de la reproduction, du corps des femmes. Car ce sont bien les femmes qui sont les premières concernées par cette obligation.

On nous dira que de nos jours, la fidélité concerne tout le monde et qu'elle est avant tout une preuve d'amour. Certes les luttes des féministes et autres folles militantes ont permis de redéfinir le couple et le mariage. Mais il n'en reste pas moins que le devoir de fidélité est toujours plus demandé aux femmes qu'aux hommes. Heureusement, aujourd'hui l'adultère n'est plus un délit, mais sa répression concernait bien plus les femmes que leur époux. Les hommes infidèles peuvent subir eux aussi l'opprobre, mais il s'agira alors souvent de condamner le fait que cet homme vole la femme d'un autre et non pas qu'il porte préjudice à sa propre femme. Car il n'y a aucun préjudice.

Il s'agit plutôt de constater l'appropriation des femmes par le mariage, de la répression de la liberté sexuelle de chacunE. Au sein du couple, les individus pensent être complémentaires l'unE de l'autre. Ils pensent être la FEMME DE, et donc de S'APPARTENIR l'unE à l'autre. ChacunE est la propriété de l'autre. On interdit donc à son partenaire d'"aller voir ailleurs", on le force à se censurer sexuellement. Le simple désir d'un autre est refoulé car on n'est sensé n'aimer qu'une seule personne. Sauf que même si de plus en plus d'hommes se déclarent fidèles, ils le sont officiellement beaucoup moins que les femmes, car ils peuvent davantage se le permettre. Si bien que lorsque les femmes sont tout autant infidèles, l'aveu de leur faute sera beaucoup moins facilement pardonné.

Nous avons l'impression que la fidélité nouvelle des hommes à l'égard de leurs épouses reflète une plus grande égalité dans les rapports femmes-hommes. Il nous semble plutôt que le retour en force des valeurs du mariage valorisent l'idée d'appropriation du corps de l'autre. L'unE appartient au second et doit ainsi oublier son désir, ne le concentrer que sur un seul et donc au bout du compte à son seul profit.

LA LIBERTE SEXUELLE DES HOMMES EST QUELQUECHOSE DE NORMAL...

Tout le monde sait pourtant que les hommes ne censurent pas du tout leur désir. Toutes les communications sur le sexe dans les médias, la pornographie, la publicité sont presque exclusivement tournées vers les hommes hétérosexuels. C'est tout au contraire qu'ils s'enorgueillissent de leurs conquêtes, qu'ils s'en vantent.

En tant que prostituéES, nous avons pu faire le constat que la grande partie de notre clientèle n'était pas comme on peut croire des hommes pataugeant dans la "misère sexuelle" et n'écoutant que leurs pulsions. Non ces expressions n'existent que pour légitimer les viols qu'ils peuvent commettre. En réalité, ceux qui sont en demande de nos services sexuels sont des hommes normaux, pour la plupart d'entre eux des hommes mariés, Monsieur tout le monde.

Nous employons volontairement le terme de "normal" car on pourrait penser par exemple que les clients qui couchent avec un prostitué garçon sont homosexuels. Or, l'identité pédé n'est pas définissable par le fait de coucher avec des personnes de son sexe. L'identité pédé est le résultat d'une remise en cause de la société hétérosexuelle et patriarcale, de la déconstruction de ses mythes homophobes et donc de son expression par le coming out, l'affirmation d'une fierté qui signifie le refus de la honte. Or ces hommes bien qu’ils couchent avec des hommes sont hétérosexuels. Il n'y a qu'eux et leur plan cul: le tapin ici, qui connaissent leur secret. Ils mènent une vie parfaitement hétérosexuelle. Ils participent au système hétérosexuel en dominant leur femme et leurs enfants. Nous faisons cet aparté sur ces "honteuses" pour démontrer qu'elles aussi participent au système patriarcal hétérosexuel et que si leur désir est réprimé, c'est qu'ils le veulent bien car ils miment les hétéros et cautionnent la censure de leur désir homosexuel et de celui des femmes.

Tout le monde donc peut constater que notre société tolère très bien la liberté sexuelle des hommes, l'encourage même, mais au contraire empêche l'expression de celle des femmes et autres transpédégouines. On considère plutôt que ces dernièrEs sont les instruments de la sexualité des dominants. Les femmes mariées le savent bien. Elles se doutent parfaitement que leur mari fréquente des prostituéEs, les "trompent", ou qu'ils baisent avec d'autres mecs dans les lieux de dragues pédés. Mais elles préfèrent faire comme si de rien n'était. Elles préfèrent ne pas savoir car elles se sentiraient fautives, elles auraient honte qu'on puisse penser qu'elles n'assurent pas correctement leur "devoir conjugal", qu'elles ne parviennent pas à offrir à leur mari le service sexuel auquel il a droit en tant que mari. Certaines ne sentiront aucune gêne, et seront heureuses de la situation. Cela les arrange de ne pas avoir à rendre ce service et préfèrent laisser ce travail à des professionnelLEs.

OUI LA PROSTITUTION EST UN TRAVAIL: UN TRAVAIL SEXUEL

Afin de mieux nous opprimer, on refuse de considérer la rétribution d'un service sexuel comme un travail. Les dominants préféreraient bien entendu que le travail sexuel soit exercé gratuitement dans le cadre des relations de couple. Mais cette exploitation doit cesser. Notre corps nous appartient et nous ne devons plus tolérer de travailler gratuitement ou pire d'être appropriéEs comme des esclaves.
 

Ces hommes que nous ne désirons pas doivent payer. De la même manière, les femmes doivent pouvoir avoir accès aux services sexuels de professionnels. Tout le monde trouve normal que dans les métiers de services, dans lesquels des clients se procurent du plaisir, on paie les travailleurs qui rendent ces services. Pourquoi ne devrait on pas payer contre un service sexuel? Pire, pourquoi tolère t on certains travailleurSEs sexuels et pas d'autres? Les masseuSEs, actRICEs porno, streapteaseurSEs, téléopérateurRICEs des messageries roses, bien que mal considéréEs parviennent tout de même à faire reconnaître légalement leur travail. Il faut ouvrir aux prostituéEs les droits à la sécu, à la retraite, leur permettre de déclarer pas seulement leurs revenus aux impôts mais bien un statut social de travailleurSE afin de postuler à la demande d'un logement par exemple.

 

UTILITE DE LA PROSTITUTION...

Les dominants dans le système qu'ils entretiennent ont obligé les femmes à se marier et être fidèles à un seul homme. Toutes les femmes de manière générale leur appartiennent jusqu'à ce qu'elles se marient et dans ce cas afin de se protéger de l'appropriation de tous, elles acceptent la domination d'un seul: leur protecteur. Il y a donc les femmes de la sphère privée: les épouses, et les femmes publiques: les putes. Les hommes savent qu'ils peuvent vivre leur sexualité grâce aux services que leur rendront les femmes mais puisque certaines d'entre elles tentent de se protéger du stigmate de pute, il est parfois difficile de toutes les baiser. Par facilité, ils s'adressent à des travailleurSEs du sexe, qui sont là pour ça. Les putes sont donc tout de même utiles au système. Les hommes sont bien contents de pouvoir bénéficier de nos services.
 

Alors pourquoi répriment ils les putes?

... ET REPRESSION DE SA VISIBILITE

On remarque que ce n'est pas la prostitution en tant que telle qui est réprimée mais sa visibilité. On l'a vu les hommes bénéficient de services sexuels, ils ont donc intérêt à ne pas nous abolir. Or ils s'attaquent quand même à nous indirectement en pénalisant par exemple le racolage. Le but est de pousser les putes à se cacher, de rester dans la clandestinité afin de maintenir l'idée que ce n'est pas une activité normale que tout le monde, et en particulier les jeunes et les femmes peuvent pratiquer. Ce qui dérange, c'est la visibilité d'un travail qu'on ne veut pas reconnaître comme tel. Certaines femmes, le plus souvent des bourgeoises, se présentant parfois féministes, vont-elles vouloir nous éradiquer. Leur problème est certainement d’ordre sexuel. Elles trouvent dans ce combat un moyen de se positionner comme de gentilles dames, généreuses, au service de l’humanité et au secours de ces pauvres victimes que nous serions d’après elles. Elles ne font que maintenir une forme d’oppression à notre égard, nous confisquant la parole, nous considérant comme des victimes trop connes. Elles parviennent à trouver une valorisation sociale en nous servant de machines à café quand nous les rencontrons sur le trottoir ou en militant pour notre abolition. Elles ne se rendent même pas compte que c’est justement à cause de leur combat pour nous maintenir en tant que victimes que la répression et les violences des hommes se font plus nombreuses contre nous. L’illégalité et la clandestinité sont en effet la porte ouverte à tous les abus.

LES MAISONS CLOSES

On nous objectera qu'il y a à l'étranger et qu'il y a eu auparavant une reconnaissance du travail sexuel, notamment dans les maisons closes. Mais cette reconnaissance là ne nous convient pas. Les maisons closes sont plutôt la reconnaissance d’une exploitation. Beaucoup sont nostalgiques des maisons de passes car il y avait le confort, le chauffage, on était entre filles, et on n’avait pas à attendre le client. Mais pour tout ça, on n’a pas besoin d'avoir un patron! On peut travailler chez soi dans de bonnes conditions sans se retrouver obligéE de travailler pour quelqu’un qui tirera profit de notre travail et qui nous imposera ses conditions, ses clients. Bref l'exploitation... autant être mariéE.
 

LE TRAVAIL FORCE

On nous objectera également que si des putes comme nous sont fièrEs de ce qu'elles sont et de ce qu'elles font, la majorité d'entre elles sont les victimes d'un atroce trafic d'êtres humains. Bien entendu on aurait pu dès le départ commencer par cette question car c'est la première chose à laquelle on pense aujourd'hui quand on parle de prostitution. Notre intention n'est pas de minimiser ce phénomène mais de bien distinguer celui-ci de la prostitution en tant que telle. Le fait que des personnes soient esclaves, victimes de réseaux mafieux n'est pas uniquement présent dans la prostitution, on pourrait citer le bâtiment, le travail domestique comme des domaines dans lesquels beaucoup de travailleurSEs sont en fait des esclaves.

Il ne faut surtout pas faire l'amalgame entre la prostitution et la mise en esclavage de personnes que l'on force à pratiquer la prostitution. Cet amalgame permet en effet de victimiser les travailleurSEs du sexe, de les infantiliser, de parler à leur place. Cet amalgame permet aussi une plus grande répression de la prostitution de rue, visible, sous prétexte que c'est un moyen de lutter contre les réseaux.

Sur le terrain, on se rend compte que le nombre des victimes de ces réseaux n’a malheureusement pas diminué. Bien au contraire, les macs accentuent les pressions qu'ils exercent afin de ne pas être dénoncés auprès de la police. Les filles se retrouvent bien plus dans la clandestinité et plus fragiles face aux exigences des macs et des clients. La loi Sarkozy, puisqu'il est question d'elle, est une loi raciste qui s'attaque en premier lieu aux étrangerEs. La promesse d'un titre de séjour au profit d'une dénonciation se traduit le plus souvent par une APS non renouvelable. Les filles ne sont pas plus protégéEs mais chasséEs par la police. Et même quand elles sont expulséEs, il n'y a rien de plus facile ensuite pour les réseaux qui les ont conduit sur le trottoir de les y replacer aussitôt.

Afin d'aider ces femmes, il nous parait plus judicieux d'accorder des droits aux travaileurSEs du sexe. Plus on jouit de droits, plus on est reconnuE par la société et plus on est fortE et apte à se libérer d'une domination. Donner des papiers à ceLLEs qui n'en ont pas leur permettra de circuler librement, de travailler légalement, de ne pas être dépendantES de ceux qui détiennent leur passeport. Légaliser les drogues et permettre aux usagerEs de drogues de s'en procurer de bonne qualité légalement grâce à l'Etat leur évitera d'avoir à s'en fournir de mauvaise qualité au marché noir, en risquant d'être sous la dépendance d'un dealer qui leur demandera de se prostituer à son compte à lui. Au lieu de réprimer les putes, la police devrait veiller à leur protection pour qu'elles n'aient pas à demander celle d'un proxénète.

ETRE HORS SYSTEME

Etre une pute est le meilleur moyen pour ne pas se mettre sous la domination d'un patron. C'est aussi la meilleure excuse qu'on peut avoir pour ne pas accepter la domination d'un mari. Le profit tiré de son travail permet également de s'extraire de l'autorité paternelle et vivre économiquement indépendantE de la cellule familiale qui vous aura de toute façon bien souvent rejetéE en raison de votre statut de pute. Il ne faut pas trop fantasmer sur les revenus des prostituéEs, mais il est vrai que l'argent rentre plus facilement. Ne plus avoir de soucis d'argent est un moyen d'être libre dans cette société capitaliste. On peut donc se permettre davantage de mener sa vie non pas en fonction des autres mais comme on l'entend. Le système patriarcal a moins de prises sur vous. Vous avez vraiment l'impression d'être hors du système. Les oppriméEs que vous côtoyez vous paraissent vivre dans un monde complètement surréaliste. Ils sont heureux d'avoir des week-ends de 3 jours quand vous êtes loin des 35 heures
Ecrit par Rakshasa, à 03:19 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Rakshasa
25-03-07
à 04:21

Voilà, j'ai proposé ce texte, dans la lignée d'autres fils de discussion, et argumentaire du syndicat "les putes". Je l'    ai proposé suite à une discussion qui s'entamait sur les convergences possibles entre ce type de structure syndicale et les libertaires.
"La gratuité d'un rapport sexuel résulte soit d'un échange égalitaire entre deux ou plusieurs personnes qui tirent chacune profit de ce rapport par l'extorsion de plaisir, soit résulte d'une oppression."
D'entrée de jeu ce postulat de base me semble erroné et personnellement il me semble issu d'une vision paranoïaque du rapport sexuel consenti.
"un échange égalitaire entre deux ou plusieurs personnes qui tirent chacune profit de ce rapport par l'extorsion de plaisir"
Où y a-til égalité lorsqu'il y a extorsion (extorquer: obtenir par la force, la menace) ? Donc là on nous dit, le rapport gratuit, c'est l'oppression ou l'oppression.

Sur le corps principale du texte, on peut retrouver l'argumentaire classique sur l'exclusivité, le machisme, la non-libération sexuelle féminine, bref, un attirail dans son ensemble audible pour toutE libertaire qui s'est poséE des questions en la matière.

Mais où veut nous amener ce texte ?
" Etre hors systeme
Etre une pute est le meilleur moyen pour ne pas se mettre sous la domination d'un patron. C'est aussi la meilleure excuse qu'on peut avoir pour ne pas accepter la domination d'un mari. Le profit tiré de son travail permet également de s'extraire de l'autorité paternelle et vivre économiquement indépendantE de la cellule familiale qui vous aura de toute façon bien souvent rejetéE en raison de votre statut de pute. Il ne faut pas trop fantasmer sur les revenus des prostituéEs, mais il est vrai que l'argent rentre plus facilement. Ne plus avoir de soucis d'argent est un moyen d'être libre dans cette société capitaliste. On peut donc se permettre davantage de mener sa vie non pas en fonction des autres mais comme on l'entend. Le système patriarcal a moins de prises sur vous. Vous avez vraiment l'impression d'être hors du système. Les oppriméEs que vous côtoyez vous paraissent vivre dans un monde complètement surréaliste. Ils sont heureux d'avoir des week-ends de 3 jours quand vous êtes loin des 35 heures"
Ca vaut son pesant de cacahuètes révolutionnaires, non ?
En fait, c'est tout simplement une propagande libérale qui prépare très certainement les consciences à accepter un nouveau corps de métiers dynamique et qui rapporte. Certainement une des recettes pour endiguer le chômage ! Et puis, quel bonheur de pouvoir se réjouir qu'il y ait des opprimés (un peu crétin il faut le dire) qui gagnent moins que vous en bossant plus !
Tout y est, on se croirait dans les années 80 avec des Bernard Tapis emmenant les masses de chômeurs dans un grand élan entrepreneurial, ou comme aujourd'hui avec les micro-entreprises à capital d'1 euro, présentées comme la panacée pour pauvre. Installez-vous qu'ils disaient !

Toute ma solidarité aux prostitutéEs qui veulent en finir avec le travail et la société spectaculaire marchande, parce que c'est de cela que tout le monde crêve !

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  Lievre
25-03-07
à 08:40

Re:

Rakshasa : ce qui te perturbe me perturbe.

Là ca nous concerne nous, en tant qu'anarchistes : il ne faut se faire aucune illusion, il y a beaucoup de pain politique sur la planche avec les travailleurs de ce secteur, et il ne faut se faire aucune illusion non plus sur le fait que des évolutions vraiment intéréssantes puissent se produire
de l'interieur sans aucune participation externe. Si on veut que les prostitué(e)s lisent Bakounine entre deux passes, il va falloir aller le leur proposer et pas attendre qu'elles passent à "la librairie".

Sans que cela soit une condition préalable à toute chose, évidement.

     
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  la même
25-03-07
à 13:03

Re: Re:

Ce qui perturbe Rakshasa et Lièvre, me perturbe.
Merci en tout cas d'avoir proposé ce texte en complément des autres discussions en cours. Je fais parfois allusion à ce que j'ai lu sur le site du collectif "lesputes", et je me réfère souvent, sans le citer à ce texte qui m'avait particulièrement gênée. J'avais d'ailleurs questionné, il y a déjà longtemps, Thomas Slut sur les points soulevés par Rakshasa dans son commentaire, mais je n'ai eu aucune précision.

Quand même, je ne comprends pas bien cette question qui surgit sur le "soutien inconditionnel" ou pas. On ne va pas s'excuser d'être anars quand même. Je sais bien Lièvre que ce n'est pas ce que tu dis dans ton autre commentaire, ni ici, mais sans faire d'une exigence anar un préalable à tout soutien et à toute solidarité, il me semble quand même qu'on peut s'adresser aux personnes en tant qu'anars. Or nous savons bien qu'un certain nombre d'alternatives et de propositions subversives qui paraissent merveilleuses sur le papier et le nec plus ultra de la subversion émancipatrice peuvent en fait aboutir à des trucs pas si géniaux que ça... d'autant que la capacité de récupération du système capitaliste semble à peu près sans limites... il n'y a qu'à voir comment les injonctions de 68 sont passées dans ce fameux air du temps, et sous quelle forme...

J'aimerais bien, il est vrai, sur ce site où interviennent à présent deux personnes du collectif lesputes, avoir quelques réponses aux questions que leurs prises de position posent à certains d'entre nous. Cela ne signifie pas demander à celles-ci de "revoir leur copie" avant de se montrer solidaires... Mais ici, que pouvons-nous faire à part débattre, et si possible avec un peu de rigueur. Les travailleurs et travailleuses du sexe demandent à ce qu'on arrête de les prendre pour des victimes, pour des connes, à ce qu'on les traite en personnes responsables, qui sont bien placées pour savoir de quoi elles parlent, et qui ont une réflexion propre... Je crois que c'est ce que nous faisons quand nous questionnons ce genre de textes, (et quand nous le faisons de manière un peu dépassionnée), on ne peut quand même pas nous le reprocher !

En ce qui me concerne, je distingue entre mon soutien aux personnes prostituées (inconditionnel) et mon soutien aux revendications desdites personnes (conditionnel, lui, depuis ma position d'anarchiste)... Il en va de même avec les caissières lidl ou n'importe quelle autre personne ou groupe de personnes. En cela, je n'adopte pas une position différente lorsqu'il s'agit de personnes prostituées ou d'autres personnes et là encore, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse me le reprocher.

Pour ce qui est du "potentiel très subversif" de la prostitution, Lièvre, il serait peut-être intéressant que tu développes ton point de vue, faute de quoi, certains risquent fort d'en rester aux quelques clichés en vogue sur le "sexe libre" (mais payant...). Il me semble que, si potentiel subversif il y a, il pourrait aussi se trouver dans le fait que, étant donné que les personnes prostituées ne font pas (encore) partie du merveilleux monde du travail à la sauce capitaliste, elles ont la possibilité d'inventer une forme de visibilité sociale qui échappe à la reconnaissance par la valeur "travail" et par la valeur "argent". Et que des revendications de cet ordre, pour le coup, seraient réellement subversives... C'est plus difficile quand on a déjà les deux pieds dedans ! Or échapper à l'aliénation du travail salarié par un statut de travailleur indépendant, c'est seulement échapper à l'aliénation du salariat, ce n'est pas tout à fait la même chose.

Lièvre, tu dis qu'il faut aller proposer aux prostituées de lire Bakounine (et quelques autres), ben, je crois que c'est aussi ce que nous essayons de faire ici... Peut-être que nous nous y prenons mal, mais nous faisons de notre mieux, pour certains, du moins ;-)

Ah oui, un truc encore, suite à toutes ces discussions, je lis pas mal des liens proposés, etc. Donc n'ayant pas de réponse à ma question sur "en quoi la criminalisation du client contribue à l'oppression des prostituées ?", ben, je suis allée chercher toute seule, du coup j'ai lu un peu des trucs sur le modèle suédois. J'ai trouvé cet article dans lequel je crois qu'on pourra se faire une idée plus précise du type de rapports sociaux induits par une reconnaissance du statut "travailleur du sexe". Une lecture libertaire de ces propos (si on n'adopte pas le point de vue victimiste qui fait qu'on dirait amen à tout ce que disent les putes sous prétexte qu'elles sont des putes) me semble pour le moins instructive... et on pourra mettre ce texte en perspective avec l'autre texte proposé aujourd'hui par Rakshasa, ici, sur les rapports Nord/Sud en matière de prostitution (nb : c'est pas pour dire comment il "faut" rel="nofollow" faire, c'est comme ça que j'ai fait moi...)

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
25-03-07
à 16:17

Re:

Bien vu, Rakshasa.

Tellement plus facile de "militer" à  "Les putes" pour pérorer en se servant du féminisme, d'avoir l'alibi de l'émancipation des femmes ( en les méprisant au passage, ces mal baisées de féministes, comme on a pu le lire sur plusieurs fils sous la plume de leurs représenrants), en jouant les pseudo-intellectuels qu'en restant magasinier et militer dans un syndicat, ou bénévoles pour aller s'occupper des prostituées maghrebines marseillaises.
 
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
25-03-07
à 16:20

Re: Re: Re:

De meme que la prostitution n'est pas un "métier", pas plus que "femme au foyer" ou "mère de famille", il n'y a pas de "clients"; il n'y a que des "prédateurs".
 
Répondre à ce commentaire

  ibubolo
25-03-07
à 16:41

Re: Re: Re: Re:

machine à mentir
Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
25-03-07
à 16:54

Re: Re: Re:

Bon, effectivement, vous savez bien mieux vous exprimer que moi et j'arrive pas à faire comprendre ce que je voudrai exprimer. Je dois donc bien l'admettre. Mis à part probablement quelques individus, la lutte syndicale de lesputes porte en elle tous les futurs germes d'une possible gestion capitaliste de la misère. Et en plus, ils rendent ma sexualité déviante au final et se présentent comme la panacée pour sortir du monde patriarcal, ce qui ne l'est pas évidement. Je me poserai plus de questions la prochaine fois avant d'envisager quelquonque soutien inconditionnel. Merci à Rakhshasa, LaMême, Le lièvre, anonymes, etc... En attendant, j'vais me remettre à lire Bakounine parce que y'avait beaucoup de choses que je n'avais pas pigé dans l'anarchisme... surtout individualiste.
Répondre à ce commentaire

  libertad
25-03-07
à 18:10

Re: Re: Re: Re:

Bien sur des membres du collectifs les Putes pourront répondre à propos de toutes ces questions et ce serait souhaitable.
Pour ma part je suis en complète opposition avec ce texte mais je comprend parfaitement que les Putes l'aient repris sur leur site, je m'explique.
Cette analyse est une sorte d'exercice de style féministe radical, poussant cette théorie dans l'extrême de sa logique.Et si on pousse sa logique jusqu'au bout, la prostitution est une forme moindre d'exploitation des femmes. Voilà qui va faire hurler notre chère anonyme mais cette postion est logique.
En effet si l'on considère que les femmes sont exploitées par les hommes en travaillant gratuitement pour eux dans le cadre du travail ménager et familial au sens large, c'est ce que dit Christine Delphy, on peut effectivement considérer que les femmes fournissent dans ce cadre une sexualité aux hommes, dans un rapport de domination. Le fait de réussir à faire payer les hommes pour ce qu'ils obtenaient gratuitement ( et par la force selon Dworkin pour qui tout rapport hétérosexuel est un viol ) est donc un moyen de diminuer l'extorsion de plue-value, la femme étant en fait assimilée à une esclave. Les prostituées sont donc en fait des femmes plus conscientes que les autres et qui font payer les hommes, elles sont donc moins exploitées.
C'est la logique du féminisme radical, sur laquelle d'ailleurs un certain nombre d'entre elles ont rejoint le soutien aux prostituées. Il n'est donc pas illogique que ce genre de texte figure sur un site comme celui des Putes.
Je suis evidemment complètement opposé à cette logique, si je soutenais le féminisme radical, celà se saurait :-)
Je préfère cette position à celle des abolitionnistes mais je pense que les prémisses en sont fausses.
On le voit d'ailleurs dans l'évolution actuelle de la société : toute gratuité est rejetée par le système marchand qui envahit au contraire tous les rapports humains non marchands.
L'analyse à tendance marxiste de Christine Delphy me semble donc fausse. La gratuité du travail des femmes dans les rapports familiaux n'est pas une tendance du capitalisme, un besoin qu'il aurait de dominer et d'extorquer totalement ( jusqu'à l'os ) la plus value crée par les femmes. Au contraire pour le capitalisme moderne, le travail gratuit des femmes est une forme archaïque et qui ne rapporte rien et qui doit , à terme disparaître. Les femmes doivent subir le lot commun du salariat et êtres exploitées comme les hommes. La partie gratuite du travail des femmes doit se réduire le plus possible pour devenir rapports marchands : c'est l'extension des raports marchands dans tout ce qui est travail familal : plats tous prêts, fours à micro-onde, machine à laver le linge, la vaisselle, garde des enfants dans des crèches ou par des assistantes maternelles. Tout ce qui était gratuit doit se payer pour amener des profits supplémentaires. Il n'est que de voir l'extension énorme pris par le commerce des supermarchés pour voir ce qu'il en est.
Quant à la gratuité du travail des femmes dans les travaux ménagers, le problème me semble plus une question de division du travail, certe inégalitaire en défaveur des femmes mais sans oublier aussi que le travail gratuit dans la famille concerne aussi les hommes et tourne aujourd'hui essentiellement sur la question du bricolage devenu comme le travail des femmes un enjeu marchand.
Mais nous entrons là dans un autre débat.
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  Rakshasa
25-03-07
à 19:23

Re: Re: Re: Re: Re:

Je me suis même demandé si ce texte était humoristique, avec un second degré que je n'aurai pas compris. J'ai cherché aussi à justifier ce genre de propos pour le rendre "acceptable" par ma conscience, comme si l'auteurE se vengeait justement du victimisme que lui collent les bourgeoises, en inversant les rôles. Mais, en réalité, cela ne fonctionne pas et l'on abouti à une tentative de s'auto-persuader que la femme pute c'est le must de l'émancipation féminine.
La gratuité ce n'est pas de l'extorsion, c'est du don. Quand, on fait du don à l'étalage ou que l'on organise des zones de gratuité, on n'ai pas lésé par celui qui prend. Dans les rapports sexuels gratuits et consenti, il est bien question de don mutuel et non d'échange.

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  libertad
25-03-07
à 20:51

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Tout à fait d'accord avec toi Rakshasa, tu te situes là dans le cadre d'une analyse anarchiste de la gratuité et du don. Ce texte ne part pas du tout de ces prémisses, c'est pourquoi je le considère comme un exercice de style féministe radical matérialiste qui va au bout de sa logique alors que les féministes radicales abolitionnistes abandonnent en chemin la logique de la domination par la gratuité du travail des femmes et leur exploitation ( lutte des sexes en tant que lutte des classes ).
Il faut savoir aussi que des féministes lesbiennes radicales, de langue anglo-saxonne soutiennent la ligne "travailleuses du sexe" sur ces bases. Leurs positions ont le mérite de la logique même si je ne les partage pas du tout.
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  lievre
27-03-07
à 12:44

Re: Re: potentiel

"la même", tu sembles désireuse de bien apprecier l'étendue du potentiel subversif que présenterait un réseau dense de Bordels Autogérés. Ca serait très long de te répondre, et puis j'ai déjà donné quelques élements ailleurs (mais ou je ne sais plus) je ne vais qu'intoduire deux situations qui peuvent éclairer certains aspects :

-Exemple : supposons une personne, de gauche mais pas nécessairement, qui étudie à la Sorbonne. Cette personne a fini les cours et dispose de 2 heures de battement avant sa prochaine activité, et en profite pour s'asseoir à la terrasse d'un café place de la Sorbonne. Pour passer le temps et tenter de solutionner quelques problèmes affectifs personnels cette personne décide de lire des hebdomadaires à la rubrique petites annonces, et de procéder à cette lecture avec un œil particulièrement attentif à des mentions telles que "revenus confortables" "situation stable" etc.etc.   
Dans une optique de lutte contre le système marchand et de  démarchandisation des rapports humains, il me semble qu'il est souhaitable que cette personne puise procéder à cette lecture  juste en face d'un Bordel Autogéré afin de permettre à cette personne de parvenir, très progressivement, à une critique personnelle plus fine à la fois du système et de l'individu dans le système.
A noter que la personne n'est pas nécessairement de sexe féminin dans mon exemple.

(Ceci est d'autant plus vrai que parmi les travailleurs du sexe il en est certes qui ont beaucoup de difficultés à dissocier le marchand des rapports affectifs, mais il en est d'autres qui sont au contraire parvenu à un haut degré de séparation qui pourrait positivement inspirer l'ensemble de la société.)

-2ème exemple , d'un ordre tout à fait différent.  Ici on pourrait parler de beaucoup de catégories du genre humain , j'en prends une presque une hasard mais suffisamment parlante pour que le propos soit clair : une personne naine et unijambiste (il y a des milliers d'exemples possibles, qu'aucune personne naine et unijambiste qui lirait ce commentaire n'y voie une quelconque spécificité mal intentionnée)

Une personne naine et unijambiste, de part son cumul de deux écarts importants par rapport      aux normes en vigueur dans nos belles sociétés, est parfois dans une situation quelque peu difficile sur les plans humains affectifs et sexuels.

Je ne m’étends pas sur les innombrables avantages que présenterait dans ce cas un important réseau de Bordels Autogérés, avantages dont certains se manifesteront plus rapidement que d'autres (Rome ne s'est pas faite...) Pour quantifier on étendra évidemment à toutes les catégories d'humains en situation de décalage. (Y compris les personnes agées, etc.)

Toutefois je voudrais souligner un point qui peut-être ne vient pas immédiatement à l'esprit de toue le monde : On pense à la personne naine et unijambiste  en tant que "client" mais il ne faudrait pas négliger son rôle possible en tant que travailleur. Il y a en effet des personnes qui, pour des raisons qu'il ne nous appartient pas ici - ni ailleurs à mon avis - d'analyser/juger, ont un désir de partage avec des personnes naines unijambistes  mais qui n'ont pas la possibilité de le faire. La personne naine unijambiste, des 2 sexes, sera donc à la fois cliente et travailleuse .  N'ayant que peu de respect pour le marché et ses "lois" je pense même que l'offre devrait être la plus importante possible quitte à susciter la demande.  

La société marchande a beaucoup fait pour créer des discriminations, mais personne n'a jamais
eu vraiment l'opportunité de tenter de détruire ou atténuer ces constructions (âge, esthétique, etc.)

Le BA sera donc, si bien pensé et réalisé en collaboration avec des personnes ayant aussi d'autres soucis que le statut des travailleurs du sexe,  un lieu qui pourrait être l'inverse de ce que certains croient qu'ils peut être du point de vue de l'impact social.   

Il est certain que ce processus atteindra certaines limites à un moment ou un autre, mais nous ne sommes pas en mesure de pouvoir les déterminer à l'avance et, ici, heureusement.

Chacun peut maintenant apprécier une partie des bienfaits qu'un solide réseau de Bordels Autogérés pourrait apporter (et il y en a bien d'autres encore, je n'en ai mentionné , et rapidement, que 2 ici)

Dernière précision quand même : doivent être totalement exclus en tant qu'acteurs de ce marché les enfants (d'ailleurs la il n'y a aucune loi à modifier puisqu'elles existent déjà).    
Doivent être également exclus les handicapés mentaux adultes , mais dans leur cas uniquement en tant que travailleurs,  car en tant que clients ils ont, à priori, toute leur place.

Mais "la même" , je ne voudrais pas que ton enthousiasme soit excessif et que tu puisses penser qu'une éclosion massive de Bordels Autogérés équivaut à l'anarchie que tu appelles de tes voeux.  
Sachant que ce reseau alternatif se construira dès le départ en étroite collaboration avec tous les gens qui comme toi souhaitent un autre monde, ce seront certes des chevaux de Troie dans nos cités bourgeoises qui rempliront bien d'autres fonctions que des fonctions marchandes, et je comprends l'impatience des unes et des autres, mais ce n'est qu'une étape, un outil parmi d'autres, bien qu'un outil puissant (et puis si  on attend que les occidentaux bobofiés créent des lieux autogérés et utiles au sein des villes, on va attendre longtemps, de plus les travailleurs du sexe peuvent avoir, dans certaines conditions, les moyens financiers de le faire, les autres ne créront au mieux que des squats miséreux dans des quartiers excentrés, le tout sous les foudres de la repression policière. Tandis qu'avec les BA, les policiers seront chargés de faire respecter les nouvelles lois, et protégerons les travelos qui s'ébatterons à moitié nus place de la sorbonne, bloqueront la circulation lorsque des handicappés - clients ou travailleurs - voudront traverser, empécherons les professeurs de la Sorbonne de venir en délégation déranger l'institution concurrente, etc.etc.  )        
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  Anonyme
27-03-07
à 20:04

Re: Re: Re: potentiel

Il y a  du délire dans l'air ici
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  la même
28-03-07
à 00:15

Re: Re: Re: potentiel

Merci "lièvre", ton message donne une tournure plus concrète à la question, en effet. Je vois que tu es un fervent partisan du joyeux bordel, ce qui semble en effet cohérent, pour un anarchiste :-) C'est marrant, ça m'a fait penser à une proposition que j'avais lue il y a déjà un peu longtemps d'un réseau de camionnettes barriolées qui circulaient de village en village...

Si je résume bien ta position (tu me diras si je me trompe), le Bordel Autogéré, c'est pas tant pour faire sa B.A., mais parce que c'est vraiment le B.A. BA.

Cela dit, je persiste à penser que des "maisons du peuple autogérées" dans tous les villages, ça pourrait avoir de la gueule, et disons qu'à titre personnel, ça me paraît plus à ma portée, puis ça fait des années que j'en rêve et que j'essaie d'y rêver à plusieurs, parce que "si tu rêves seul, ce n'est qu'un rêve, si tu rêves à plusieurs, c'est la réalité qui commence...". Comme par ailleurs, si je suis "fille de joie", je suis tellement pas vénale que je crois que je suis irrécupérable pour le système... (à mon âge, je peux commencer à m'autoriser à le dire ;-)). Mais je serai ravie de rompre le pain et de boire un coup avec les voisines du bâtiment d'en face, à l'occasion...

Un autre truc, c'est ton exemple qui m'y a fait penser, celui de la personne naine unijambiste. Ça m'a fait penser à ce magnifique film de Tod Browning, Freaks... ça parlait de ceux-là justement, et c'est vraiment très beau (même si ça se passe dans un monde tout aussi cruel que le nôtre). Bref, je me disais que si les B.A. pouvaient peut-être être une réponse aux désarrois affectifs et sexuels de ces personnes, qui se comprennent tout à fait humainement, ils ne pouvaient être la seule réponse... car il me semble qu'il faudrait aussi tenter de réduire cet écart, qui exclut ces personnes-là de la chaleur et de la tendresse... et pouvoir peu à peu éroder ces fameuses normes en vigueur qui établissent qui est digne d'être aimé, qui est digne d'être désirable, et qui impose tous ces standards... Cela nécessite sans doute que nous puissions nous aussi changer notre regard, puisque nous ne vivons pas hors de ce monde, ni hors de ces normes...
Donc il faudrait espérer que ces B.A. ouvrent leurs portes aussi à des personnes qui ne répondent pas à ces fameux critères du désir, pas seulement pour satisfaire à des goûts particuliers, (les "spécialités"), mais pour peu à peu inventer une autre représentation du désir... Jusqu'à présent, les "dames" que j'ai rencontrées à l'occasion (j'y inclus les "devenues dames") m'ont donné l'impression de devoir elles aussi se plier aux impératifs d'esthétique et d'âge en vigueur, ne serait-ce que pour assurer leur subsistance...

Je vais donc poursuivre ma réflexion sur le sujet en examinant l'angle que tu proposes. Merci de ta mise en garde, cependant tu n'as pas à te faire de souci quant à mon enthousiasme... Il est certes excessif, mes amiEs en savent quelque chose... d'ailleurs, ils m'ont surnommée Droopy ! ;-)
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  libertad
28-03-07
à 01:39

Re: Re: Re: potentiel

Je voulais souligner l'intérêt des propositions de Lièvre à propos de la prostitution car depuis Paul Robin et sa tentative de création d'un syndicat de prostituées ( Il crée une « ligue anti-esclavagiste pour l'affranchissement des filles », un syndicat de prostituées et une agence pour union libre, entre autres.Wikipedia ), il me semble qu'il n'y a eu aucune tentative d'élaborer un point de vue purement anarchiste sur cette question qui ne soit pas un copié-collé venu d'un groupe extérieur.
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  scatach
28-03-07
à 13:34

gratuité = oppression - travail = liberté ?

ça vous rappelle rappelle pas quelque chose ? bon sang mais c'est bien sûr ! la belle devise qui eut son heure de gloire à l'entrée des camps de concentration : "Arbeit macht frei" = "le travail rend libre" - c'était ce que proclamaient les nazis - d'accord avec Les Putes ! <br />et le travail, c'est quoi au juste ? une "torture" (c'est son sens premier, du latin) - un idéal ?
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  Anonyme
28-03-07
à 13:57

Re: gratuité = oppression - travail = liberté ?

Sans oublier :

I. L'IGNORANCE C'EST LA FORCE
II. LA LIBERTE C'EST L'ESCLAVAGE
III. LA GUERRE C'EST LA PAIX

in Emmanuel Goldstein, Théorie et pratique du collectivisme oligarchique
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  libertad
28-03-07
à 15:22

Re: Re: gratuité = oppression - travail = liberté ?

Ah le coup du point Godwin, il y avait longtemps !
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  Anonyme
29-03-07
à 11:29

gratuité = oppression - travail = liberté ?

Sans oublier : abolitionnisme = fascisme... (titre d'un article du collectif lesputes publié ici même...)
A point Godwin...
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  Anonyme
29-03-07
à 19:28

Re: gratuité = oppression - travail = liberté ?

Moi j'ai du mal avec la fin... On fait pas mal de cash, et vite donc on est 'libre' dans la societe capitaliste (car on peut consommer sans penser?).
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