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Les nouveaux (et les anciens) croyants de l’écologisme
--> par Philippe Pelletier in le Monde libertaire # 1461 du 18 au 24 janvier 2007
Tout le monde il est beau, tout le monde il est écolo, à droite comme à gauche. De l’extrême droite (voir le programme scientifique du Front national) à l’extrême gauche. Lepage, Ollin, Voynet, Mamère, Cohn-Bendit, Hulot, et j’en passe.


Qui veut signer la charte à Hulot? L’écologisme ratisse large, ce que l’on constate depuis plusieurs années, mais un cran est aujourd’hui franchi.


FACE À CETTE EXTENSION, trois attitudes sont possibles. On peut s’en irriter: ceux-là, tous ceux-là, ne sont pas de « vrais écolos», mais des imposteurs ou des traîtres. On peut s’en réjouir: enfin des problématiques environnementales qui sont au coeur du débat public, enfin une philosophie ou une sensibilité qui sont prises en compte. On peut aussi tenter de s’interroger sur le fond, sur les vraies raisons d’un tel succès, essayer de comprendre ce qu’il signifie et vers quoi il nous emmène.


L’attitude des cathares


La première attitude, celle de dire «ce ne sont pas de vrais écolos», relève typiquement de la secte des Parfaits et des Purs, des cathares. Car elle sous-entend que «les vrais, les purs, les parfaits», ce sont nous, les autres étant cacaboudin. Nous qui ne trempons pas dans les magouilles politiciennes! qui sommes plus authentiques! dont le mouvement a réglé les problèmes de pouvoir, de jalousie, de pesée sur le monde réel! qui vivons «écologiquement corrects » Mais là, qui décide de la «correction» ? À quel niveau de triage personnel des déchets, de consommation bio, de circulation pédestre ou vélocipédique, de non-utilisation de papier hygiénique dévoreur d’arbres abattus? de retrait du monde en solitaire et en contemplation? d’anarcho-primitivisme (pas moi, non merci)?


Avoir une attitude « totalement écologique » sous cet angle-là, admettons-en provisoirement les termes, est totalement respectable. Le problème est dans le passage de l’attitude individuelle, personnelle, à la dimension collective, du qui décide, qui juge, qui sanctionne. Et là, qu’est-ce qui est pratiqué de nos jours à ce sujet sinon un mélange de conscientisation («Soyons responsables»), de culpabilisation («Si tu ne le fais pas, tu es inconscient, égoïste, pollueur»), de sacerdoce («Engage-toi au quotidien, le moindre geste compte»), de mission (« Sauvons la planète »), de sacrifice («Tant pis pour ton pouvoir d’achat ou ton confort»), de panoptique («Partout, tout le temps, global, local »)?


Au-delà de sa «négligence» des problématiques de classe, ce type de discours véhicule deux dimensions. D’une part, la rhétorique dominante habituelle: le sacrifice (serrons nous la ceinture, c’est-à-dire: vous d’abord), la culpabilisation (si tu es chômeur, c’est parce que tu ne cherches pas vraiment du travail, etc.), l’urgence (là, tout de suite, maintenant, dépêche-toi fainéant…), la pseudolutte contre le fatalisme (il ne tient qu’à toi de…). D’autre part, le religieux (le sacrifice encore, le sacerdoce, la mission), élément plus prégnant dans les pays du puritanisme où ont précisément percé les mouvements écologistes (Allemagne, Scandinavie, États-Unis…).


Le tout avec un mélange plus ou moins dosé d’injonction et de moralisme selon les pays et les circonstances, de variétés dans les alliances politiques.


La posture des Parfaits et des Purs, des cathares, relève de la secte et du comportement religieux, deux phénomènes malheureusement très fréquents et dont nul milieu, même libertaire, n’est semble-t-il à l’abri. Or ces deux phénomènes sont probablement, dans l’immédiat comme dans le moyen terme, beaucoup plus dangereux que le supposé global warming. Se penser et se placer dans la secte et le néocatharisme permet certes de se réfugier dans le confort de certitudes, acquises a priori dans la rébellion tout en pouvant intégrer des valeurs dominantes inculquées par tous les pans de la société, mais aussi de se bâtir un petit ou un grand pouvoir.


C’est bien le pouvoir qu’il faut redouter, avec ses chefs de couvent, ses prêtres, ses gourous, ses apprentis dictateurs. Que l’on songe à la fameuse déclaration du philosophe Hans Jonas, figure emblématique de l’écologisme, sur la nécessité d’une « dictature bienveillante » pour sauver la planète! Désolé, mais quand je lis et que j’entends cette phrase, je retiens surtout le mot «dictature».

D’autant que l’histoire fourmille d’exemples où le « bienveillant » passe vite à la trappe. Et que l’on songe au caractère « transitoire » de la dictature du prolétariat censée nous emmener vers les horizons dorés du communisme.


Écoutons attentivement: quand nos gourous écologistes parlent de mesures d’urgence, cela veut dire aussi que, sur les moyens, la façon, ils sont psychologiquement prêts à imposer beaucoup de choses…


La réaction environnementaliste


La prise en compte de la question environnementale est l’un des acquis du mouvement écologiste, et pas seulement de lui, d’ailleurs.


Personnellement, je m’en réjouis. Mais cela ne suffit pas. Il faut s’interroger sur les bases du succès, autrement dit essayer de sortir des bons sentiments et de penser « social-politique ».


L’écologisme constitue une réaction aux dégâts environnementaux provoqués par la haute croissance des Trente Glorieuses.Mais sa philosophie et sa posture, contrairement à ce que certains écologistes ont affirmé, ne sont pas nouvelles. Elles remontent au romantisme naturaliste du xixe, aux réactions contre l’industrialisation et à la technologie. Et là, beaucoup de courants existent, et se sont affrontés.


Le mouvement libertaire lui-même a été traversé par des débats sur cette question, avec Henry David Thoreau ou Élisée Reclus, par exemple, qui ne se situent pas sur le même plan. Avec aussi, de nos jours, Murray Bookchin, celui qui est allé le plus loin dans ce domaine, surtout quand il a commencé à comprendre ce que signifie la deep ecology (l’écologie profonde) et à prendre ses distances avec elle, s’attirant les foudres de ses gardiens du Temple.


Les principes mais aussi les registres de l’écologisme ne sont pas nouveaux. L’usage de la peur et du catastrophisme fait penser aux religieux classiques, mais aussi aux prophètes marxistes, qui annonçaient l’effondrement du capitalisme sous ses contradictions, ou fascistes qui s’effrayaient de la décadence occidentale provoquée par la ploutocratie juive. Le recours à la peste émotionnelle, comme l’a montré Wilhelm Reich exclu du Parti communiste pour cette analyse, est caractéristique du fascisme, mais aussi de l’écologisme. Dire cela ne revient pas à amalgamer les deux – comme des interprètes malintentionnés ont essayé de me le faire dire –, mais à constater des mécanismes politiques et psychologiques semblables.


L’affaire se corse quand on découvre des convergences sur le fond. Ernst Haeckel (1834-1919), fondateur de l’écologie (la science), est partisan de la peine de mort et farouche social-darwinien qui fait préfacer son livre sur le monisme par le racialiste Vacher de Lapouge, lequel suggère de remplacer la devise « liberté, égalité, fraternité » par « déterminisme, inégalité, sélection ». L’écrivain Ludwig Klages, qui a fasciné les premiers écologistes du XXe siècle, est un raciste et un

ultraconservateur. L’une des premières décisions de Mussolini après la marche sur Rome (1922) est de créer le Parc national du Grand Paradis (1922). La plupart des Wandervögel naturistes se rallient au national-socialisme. Le parti nazi abrite une « aile Verte » importante (Hess, Darré, Himmler, Todt, Schönichen…).


Le concept d’holisme chéri par l’écologie profonde est créé par le partisan de l’apartheid Jan-Christiaan Smuts. 1 Évidemment, pratiquer l’analogie comporte des risques, est insuffisant et peut choquer.


Faut-il pour autant se voiler la face et botter en touche? Ne pas se poser quelques questions? Penser en noir et blanc? Ou dire: c’est pas les bons, c’était hier, ce n’est plus comme cela aujourd’hui ? Oui, bien sûr, comme les socialistes de 2006 qui ne sont pas ceux de 1981, du congrès d’Épinay ou de 1936 (encore que?). De même que les postfascistes actuels ne sont pas les fascistes de 1940 (et Marine Le Pen n’est pas Hitler)…


Le totem et ses tabous


Mais la question est plus large. Quand on évoque le fascisme, on court le risque de faire rejaillir la peste émotionnelle, la réaction irrationnelle, l’absence de réflexion ; de mésinterpréter le fascisme lui-même. Or s’il y a bien une chose qu’il faut avoir en tête, c’est que le fascisme – le brun mais aussi le rouge – est doté d’une théorie globale, construite, touchant tous les aspects. Il est arrivé au pouvoir pas seulement par la force, par la ruse, mais aussi par la séduction: du peuple, qui a voté pour lui en 1933 en Allemagne, et de l’intelligentsia qui, a priori mieux armée intellectuellement, lui a fourni des contingents de philosophes de haute volée (Gentile, Heidegger, Nishida ; même Emmanuel Mounier un temps fasciné par le fascisme). Le milieu libertaire est, à cet égard, victime de deux visions: celle de l’Espagne où le franquisme s’est imposé par la violence totale, qui fait oublier les victoires démocratiques du fascisme, et celle de l’imagerie actuelle du militant fasciste au crâne rasé ressemblant plus à un supporter d’une équipe de football qu’à un théoricien stratège, qui fait oublier la réalité plus profonde du fascisme.


Critiquer l’écologisme sans nier la gravité des dégâts environnementaux, économiques et sociaux revient, semble-t-il, à briser un tabou. Du moins avais-je estimé que dans l’une des rares oasis, celle de la libre pensée, cet exercice restait possible. Que le politiquement correct n’était pas accepté pour argent comptant. Qu’il y avait place au débat franc et direct, sans la médiocre lâcheté qui consiste à me calomnier publiquement sans débat contradictoire, ni droit de réponse.


S’attaquer à un tabou comporte, il est vrai, certains risques. Celui, par exemple, de se voir attaquer par les porteurs du totem, les croyants, outrés et bien-pensants. L’écologisme qui brasse tellement large, avec ses croyances, ses valeurs morales, son culte du catastrophisme, ses prêtres, ses gourous, ses églises, ses schismes, s’apparente d’ailleurs à une religion: celle de la nature. Une religion avec un dieu au mieux rétrogradé à l’immanentisme des croyances animistes ou totémiques, souvent remplacé par déesse Gaïa ou Terre-Mère, par une nature qui, à l’instar des animaux (les dauphins, les baleines ou les bébés phoques, mais pas les scorpions, la vermine ou les chauves-souris), est dotée de « droits », de « valeurs intrinsèques ».


Attention, il ne s’agit pas d’esquiver la question des relations entre l’humanité et la nature. Ni de sataniser celle-ci au prétexte de ne pas la diviniser. Il ne s’agit pas non plus, répétons-le, d’éviter de réfléchir sur l’environnement et l’écologie, ni de rejeter certains constats ou certaines interrogations. Mais, répétons-le, l’écologie est une science, l’écologisme est autre chose, un mouvement et/ou une idéologie qui s’appuie en partie – et à des degrés variables – sur cette science. La science écologique elle-même n’est pas à l’abri de la critique, comme toutes les autres sciences d’ailleurs, sous peine du retour au dogmatisme.


Et cette religion n’est pas nouvelle, comme j’essaie de le montrer, tant dans ses principes que dans ses façons de faire.Avec la rhétorique sur le «choc des civilisations», l’écologisme est devenu, sur fond de problématiques réelles, le deuxième pilier de l’idéologie dominante, d’un capitalisme qui ne produit pas pour produire mais pour vendre, qui essaie de ne pas scier la branche écologique sur laquelle sont assis ses profits. Qui a toujours besoin du discours du «Nous sommes tous sur le même bateau » – et pour cela, la théorie du global warming est une bénédiction.


Se réjouir de l’intérêt porté aux problématiques environnementales, oui. Se poser en néo-Cathares, non. S’attaquer aux pollutions et aux dégâts, encore oui. Rejoindre les écologistes sur certains terrains, certes. De là, à accepter sans sourciller leur philosophie, leur stratégie et, in fine, leur donner nos suffrages…


Mais à qui, au fait ?


Phillipe Pelletier, militant à la Fédération anarchiste, région stéphanoise


  1. Curieusement, il n’existe que très peu de textes sur ce thème en français, à part le livre de Robert Pois sur la Religion de la nature et le national-socialisme (1993) ou certains travaux, insuffisants, de Luc Ferry. Les éditions libertaires AK Press ont publié une excellente brochure sur Ecofascism, lessons from the German experience (1995). Cf. également les travaux (en anglais) d’Anna Bramwell, Raymond Dominick, Michael Zimmermann…


in le Monde libertaire # 1461 du 18 au 24 janvier 2007


Le Monde libertaire, l'hebdomadaire de la Fédération anarchiste

Ecrit par , à 20:26 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
28-01-07
à 21:01

texte lacunaire ?

On dirait qu'il manque des mots dans cet article.

Répondre à ce commentaire

  libertad
28-01-07
à 21:41

Monomanie anti-écolo

Ce qui me gène énormément dans le texte de Pelletier c'est l'amalgame fascisme-écologie, car on peut critiquer l'écologie de nombreux points de vue : dérives autoritaires possibles, politique réformiste, etc.. mais critiquer un mouvement à partir du principe d'assimilation avec le fascisme, c'est le genre d'argument inaceptable pour plusieurs raisons :
- banalisation du fascisme et du nazisme : le mettre à toutes les sauces dans le moindre débat politique
- c'est devenu aujourd'hui le point Godwin de toute discussion : décridibiliser ce qu'on combat en le qualifiant soit de fasciste au mieux, de nazi ou d'antisémite
- dire cela qui plus est de la part d'un anarchiste qui ne peut ignorer l'histoire de l'anarchie et en particulier du courant individualiste avec les naturiens et les naturistes est une falsification historique.( lire des anarchistes précurseurs de l'écologie : les naturiens )
Il peut y avoir des dérives autoritaires possibles de l'écologie , mais ces dérives ne sont pas du fascisme et du nazisme. Aujourd'hui tout est banal : le nazisme et le fascisme à toutes les sauces, c'est très tendance et politiquement correct.
Ce qui me semble totalement inacceptable dans ce texte : "Le recours à la peste émotionnelle, ...est caractéristique du fascisme, mais aussi de l’écologisme. Dire cela ne revient pas à amalgamer les deux – comme des interprètes malintentionnés ont essayé de me le faire dire –, mais à constater des mécanismes politiques et psychologiques semblables."Reich a parlé de peste émotionnelle à propos du fascisme en aucun cas de l'écologie, c'est Pelletier qui en parle, non pas pour caractériser ce que pourrait être l'écologie mais pour l'associer au fascisme, tout en disant qu'il n'amalgame pas mais que le mécanisme politique est le même. Imaginons un instant les mêmes termes à propos de l'anarchisme ou du féminisme, est-ce que ce serait acceptable ?

Autre passage inadmissible : "L’affaire se corse quand on découvre des convergences sur le fond. Ernst Haeckel (1834-1919), fondateur de l’écologie (la science), est partisan de la peine de mort et farouche social-darwinien qui fait préfacer son livre sur le monisme par le racialiste Vacher de Lapouge, lequel suggère de remplacer la devise « liberté, égalité, fraternité » par « déterminisme, inégalité, sélection ». L’écrivain Ludwig Klages, qui a fasciné les premiers écologistes du XXe siècle, est un raciste et un ultraconservateur. L’une des premières décisions de Mussolini après la marche sur Rome (1922) est de créer le Parc national du Grand Paradis (1922). La plupart des Wandervögel naturistes se rallient au national-socialisme. Le parti nazi abrite une « aile Verte » importante (Hess, Darré, Himmler, Todt, Schönichen…).

Avec un tel raisonnement il suffirait de reprendre les quelques propos antisémites et antiféministes de Proudhon, fondateur de l'anarchisme pour dire que l'anarchisme est antisémite et antiféministe.
Parce que Mussolini aurait crée un parc national les écologistes seraient des fascistes mais c'est du n'importe quoi !
A propos des Wandervögel naturistes se ralliant au national socialisme, voici transposé le même argument à propos des anarchistes (texte trouvé sur le net et pas plus démontré que celui de Pelletier):
" Gabriele D’Annunzio, poète Décadent, artiste, musicien, esthète, coureur de jupons, pionnier casse-cou de l’aéronautique, sorcier, génie et goujat, émergea de la Première Guerre Mondiale en héros, avec une petite armée à ses ordres: les «Arditi». En manque d’aventure, il décida de prendre la ville de Fiume à la Yougoslavie et de la donner à l’Italie. Après une cérémonie nécrophage au cimetière de Venise en compagnie de sa maîtresse, il partit conquérir Fiume et y parvint sans difficulté particulière. Mais l’Italie refusa son offre généreuse, et le Premier Ministre le traita de fou.
Vexé, D’Annunzio décida de déclarer l’indépendance et de voir combien de temps il pouvait tenir. Avec un ami anarchiste, il rédigea la Constitution, qui instaurait la musique comme principe central de l’État. La Marine (constituée de déserteurs et de marins unionistes anarchistes milanais) prit le nom d’Uscochi, d’après le nom des pirates disparus qui vécurent sur des îles au large de la côte locale et dépouillèrent les navires vénitiens et ottomans. Les Uscochi modernes réussirent quelques coups fumants: de riches navires marchands italiens offrirent soudain un avenir à la République: de l’argent dans les coffres! Artistes, bohémiens, aventuriers, anarchistes (D’Annunzio correspondait avec Malatesta), fugitifs et réfugiés apatrides, homosexuels, dandys militaires (l’uniforme – plus tard récupéré par les SS – était noir, orné du crâne et des os croisés pirates), et réformateurs excentriques de toute tendance (y compris Bouddhistes, théosophistes et Védantistes) arrivèrent en foule à Fiume. La fête ne s’arrêtait jamais. Chaque matin d’Annunzio lisait des poèmes et des manifestes depuis son balcon; chaque soir avait lieu un concert, puis des feux d’artifice. C’était toute l’activité du gouvernement. Dix huit mois plus tard, quand le vin et l’argent vinrent à manquer et que la flotte italienne se montra enfin et balança quelques obus sur le Palais Municipal, personne n’eut l’énergie de résister.
D’Annunzio, comme bon nombre d’anarchistes italiens, vira ensuite au fascisme – en fait Mussolini (l’ex-syndicaliste) séduisit lui-même le poète.
"

Autre passage inadmissible de Pelletier, avec le même procédé rhéthorique que la peste émotionnelle : "Le concept d’holisme chéri par l’écologie profonde est créé par le partisan de l’apartheid Jan-Christiaan Smuts. 1 Évidemment, pratiquer l’analogie comporte des risques, est insuffisant et peut choquer."C'est insuffisant, ça peut choquer mais il le dit quand même, il enrestera toujours quelque chose.Car le holisme n'est en rien caractéristique de l'écologie, éventuellement d'une petite partie.

Ensuite il y a le paragraphe intitulé "totem et tabou" : première partie, il analyse le fascisme, ok mais quel rapport avec l'écologie ? Aucun sinon le paragraphe suivant qui n'est lié par aucune démonstration au précédent mais par une juxtaposition simplement qui permet l'asscociation fascisme-écologie. Or par la suite il dit : "Critiquer l’écologisme sans nier la gravité des dégâts environnementaux, économiques et sociaux revient, semble-t-il, à briser un tabou."Or il ne s'est pas livré à une simple critique de ce qu'il affirme là mais à un amalgame écologie-fascisme, il ne brise donc pas un tabou mais joue du tabou fasciste à propos de l'écologie.

Pelletier voudrait nous faire croire que sa thèse écologie= fascisme est très originale et révolutionnaire mais il ne fait que diffuser dans le milieu anar, la même thèse que Luc Ferry célèbre ministre de droite ( sur la thèse de Ferry lire Luc Ferry et l'écologie: injures et mensonges )
Depuis 1993 et la sortie de son livre "L'imposture écologiste" Pelletier est atteint d'une véritable monomanie anti-écolo qu'il sort à toutes les sauces dans le Monde libertaire ( lire à ce sujet Ecologie et anarchie )
Quand au réchauffement climatique qui serait comme le "choc des civilisations", un vecteur de l'idéologie dominante, on peut aussi rappeller que les officines qui contestent le réchauffement climatique sont largement financées par Exxon ( lire Exxon dépense des millions de dollars pour jeter le doute sur le réchauffement )
Répondre à ce commentaire

  Olivier Bonobo
28-01-07
à 23:24

Re: Monomanie anti-écolo

Parfaitement d'accord avec cet article, je ne comprends pas que le Monde libertaire puisse publier des choses pareilles. Cette propagande de Pelletier est insupportable, pourquoi le ML se laisse-t-il embarquer dans ce genre de mixture ? ça fait trois gros articles de cette nature en peu de temps, ça commence à faire je trouve. 
Répondre à ce commentaire

  Olivier Bonobo
28-01-07
à 23:25

Re: Re: Monomanie anti-écolo

Correction : je suis d'accord avec le commentaire de Libertad, plus haut, et pas avec l'article de Pelletier.
Répondre à ce commentaire

  libertad
28-01-07
à 23:38

Re: Re: Re: Monomanie anti-écolo

Tout à fait d'accord avec toi sur le caractère insupportable de son argumentation, après je ne me prononce pas sur le pourquoi de sa publication dans le ML, cet article nous a été envoyé par un anonyme. Si quelqu'un du ML veut répondre sur la publication...
Répondre à ce commentaire

  fantomanu
29-01-07
à 01:06

honte, le ML est-il imprimé sur du papier recyclé ?

    L'écologie, donc, pour le ML, est à placer, comme les autres doctrines, dans une des cases pré-aménagées de la pensée unique, et ne saurait exister AVANT le capitalisme. En un sens, c'est exact, car la pensée écolo s'est développée dans un moment historique de prise de conscience du lien magique entre la terre et ses êtres vivants.
Mais pourtant, avant l'apparition des conditions de nuisances nécessaires à l'élaboration d'un discours écolo, les peuples ne vivaient-ils pas sans avoir besoin de parler d'écologie ? Car le concept de nature naît de la séparation entre l'homme et son milieu originel, et le concept d'écologie naît de la séparation entre l'homme et son milieu artificiel nuisible ( villes, industries, forêts dévastées par l'agriculture, etc... )...
Question, donc : les indiens d'hier et d'aujourd'hui, ont-ils un équivalent du mot "écologie" ? Et peut-on placer la pensée écolo dans une perspective beaucoup plus radicale qu'elle l'est aujourd'hui, c'est à dire ayant pour but la disparition et/ou destruction des nuisances crées par l'homme contre son espèce ?
( là, vous aurez compris que ma réponse est oui )
Sinon, je trouve vraiment immonde cet article du ML, qui pourrait avoir été écrit pour un journal de droite de merdre
décidemment les anarchistes de salons parisiens ne s'arrangent pas ...

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
29-01-07
à 03:41

Ca fait des années que Pelletier exprime son obsession anti écolo allant jusqu'à nier des réalités telle que le réchauffement climatique ...
Que bon nombre d'écolo tels que les Verts ne soient que des adeptes d'un écologisme libéral ne fait aucun doute  mais Pelletier "s'égare"  régulierement au risque de faire passer la FA pour une orga complétement à la rue sur le sujet ....Apparemment le contenu plait au Comité de rédaction du ML...Ce genre de papier tranche avec les papiers de Tertrais qui lie remarquablement le social et l'environnemental
A mon sens Pelletier souffre d' une phobie obsessionnelle préjudiciable à la FA et ses articles devraient rester au niveau du bulletin intérieur!!!!

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  Firmin
29-01-07
à 07:36

Re:

Je vois qu'ici c'est un peu haro sur le Pelletier.

Je vais donc essayer de me faire l'avocat du diable Pelletier.

Des amis à moi :-)  m'ont parlé de Pelletier, que je connaissais pas,  et j'ai lu un article du ML qui répondait à un article - que je n'ai pas encore trouvé, donc lu - de Pelletier, semble-t-il encore plus problématique que celui de ce fil.

    
J'ai tout de suite trouvé l'article du ML curieux, en effet si la dénonciation de l'antiécologisme de Pelletier en est l'objectif, la démonstration
passe  - presque exclusivement - par une ridiculisation  de Pelletier sur le thème "quelle découverte" , ce qui est un peu fort de café lorsque l'on sait que la réitération de "découvertes" 100 fois découvertes  est la base de 95% ou plus des articles politiques, et certainement anarchistes,  ce qui est d'ailleurs tout à fait normal puisque l'essentiel de toute forme d'expression militante (et souvent de pensée tout court) consiste à répéter de  1000 façons la même chose.

Mais j'en viens à l'article publié ici.

Avant d'essayer de le défendre , je voudrais cependant dire que je crois qu'effectivement la méthode utilisée par Pelletier et qui consiste apparemment à utiliser le fascisme pour attaquer l'écologisme n'est pas appropriée, en particulier lorsque l'audience visée vit dans un pays ou le mot fascisme "suffit" pour dire n'importe quoi.  (il suffirait d'ailleurs de renvoyer l'ascenseur à Pelletier
en le traitant de fasciste, et le débat serait "clos")

"Défense" de Pelletier

Je ne préjuge pas ici des intentions "réelles" de Pelletier, car je n'ai pour ma part pas les éléments pour en apprécier la noblesse.

"L'écologie", ou "l'écologiste", induit des quasi-automatismes en Occident écologie = gauche  et écologie = théorie/conception politique du monde.

Nous savons, et c'est ce que rappelle Pelletier , que c'est faux.

On peut -politiquement- être écologiste et être n'importe quoi aussi (d'anarchiste à nazi, en passant par PSiste ou umpiste). A titre d'exemple exotique mais d'actualité, le gouvernement de la dictature chinoise est "écologiste" (hélas dans les mots uniquement, mais ça c'est autre chose)  et dans une dialectique avec ses esclaves inverse de celle que nous avons connue nous (le gouvernement chinois utilise l'écologie dans son discours - c'est un très petit élément de son discours, et les raisons de  cette utilisation sont diverses mais sont un peu hors fil -     mais ce n'est en rien sous la "pression" écologiste populaire, l'écologie est imposée d'en haut sur un peuple qui à priori s'en tamponne dans sa majorité )

Je crois que nous savons aussi, et ce avant l'apparition de Hulot ou de Brigitte Bardot, que les temps ou nous pouvions nous permettre un quasi-silence politique sur l'écologie - les temps de l'écologie avant-gardiste et "de gauche" si vous voulez - sont révolus puisque tout le monde est écologiste. Pelletier lui-même semble d'ailleurs dire qu'il l'est aussi, comme quoi il faut bien en parler.

Et si encore nous souffrons parfois un peu à politiser l'écologie, il faut se forcer à le faire, ne serait-ce que pour être en prise avec l'évolution - rapide - du contexte général, qui va à vitesse à grand V vers une écologie partie intégrante de tout discours politique quel qu'il soit. C'est déjà le cas dans le Nord (depuis Gore tous les gros PDG s'y mettent aussi)  et le Sud s'y met petit à petit.

Nous,et en particulier en tant qu'anarchistes, ne pouvons donc plus rester silencieux.  Pelletier me semble victime de nos habitudes en ce que si nous avions depuis longtemps pris l'habitude de penser, et dire,  qu'on peut être fasciste et écologiste, ou que l'écologie n'est pas fascisto-incompatible, et bien nous aurions plus d'aisance politique aujourd'hui.

Par ailleurs, l'utilisation quasi-religieuse de la peur par CERTAINS écologistes ne peut pas nous laisser totalement indifférents. 

Pelletier signale avec raison également les liens évidents avec la "science" marxiste, flagrants dans beaucoup de discours prédictifs sur la fin/effondrement/effritement/  présentée comme inévitable et "logique" du capitalisme. L'écologie étant semble-t-il  pour CERTAINS la roue de secours "scientifique" venue pallier les apparentes insuffisances ( lenteurs temporelles ? :-)) des "contradictions" internes du capitalisme.

Le point que soulève aussi Pelletier, et qui pour moi est probablement le plus important, est celui de la soumission  de l'homme à la nature (chez certains la nature nous domine à tel point que nous n'avons plus aucune autonomie) .

Là, il ne faut pas se bercer d'illusions : les "divergences" qui peuvent exister aujourd'hui, également au sein même de l'anarchisme, ne sont rien par rapport à celles qui surviendraient si d'aventure nous étions en imminence d'anarchie (il faut toujours croire un peu au grand soir, sinon la vie est tristounette ;-) . Or ces "divergences" ont des causes multiples. L'emphase est actuellement sur des visions très binaires de ces causes (science/scientistes/scientisme VS...) , et s'il est indéniable  qu'aux pôles radicaux l'on peut simplifier de la sorte la question, je pense pour ma part que la cause principale de cette situation est due à l'absence/refus non pas seulement de "confronter" des "opinions" mais également, et "tout simplement" de se  coltiner, tous ensemble, au réel, à la réalité scientifique de l'état de la planète - quand elle sert à quelque chose la science arrange tout le monde :-) - et sans tabous d'aucune sorte.

Pour ma part, vous l'avez compris, je considère à priori l'écologie comme une lutte "partielle" (mais oh combien nécessaire ! et quand je dis cela, ayez l'amabilité de ne pas me soupçonner d'hypocrisie, je ne le  dis pas pour me faire bien voir de "vous" - soupçons qui doivent peser sur Pelletier, même si personne n'en a parlé ici),   partielle  et apolitique.

Mais dans mon "combat" (modeste, je ne suis pas jean moulin :-()  pour sauver la planète, je ne placerais jamais la nature au dessus de l'homme. Oui, je me soumettrais à la nature quand il le faudra, quand cela sera nécessaire, mais ceux qui (et il y en a)  parlent "au nom de la nature" (comme d'autres parlent au nom du peuple) pour m'imposer quoi que ce soit devront au préalable dialoguer avec moi, me convaincre scientifiquement - ne serait-ce que là nous partagerons la foi en la science :-) - que la nature "pense"  ce qu'ils disent qu'elle pense, après quoi, car en tant qu'anarchiste je suis comme vous un emmerdeur né :-),  il faudra bien évidemment que de ce constat que nous aurions scientifiquement établi comme commun, nous dessinions ensemble les "solutions" en les filtrant sur le tamis politique , assez performant, et surtout exigeant, de mon point de vue, de l'anarchisme.   

Il y en a peut-être , j'en sais rien, qui parmi vous se disent "ouais on peut être vaguement d'accord avec cette litanie, mais quel est le rapport avec pelletier ?"

Le rapport je le vois comme évident, mais pour ne pas me répéter, je conclurais  sur une chose qui m'a "choqué" (c'est la seule en fait) dans certaines interventions : l'appel au bannissement de Pelletier. Je crois comprendre qu'il faudrait le bannir du ML , et, j'imagine, de l'anarchisme tout court... bref le rayer de la carte.
Et là je ne vous cache pas que mon désaccord est important.

On peut être anarchiste et penser et dire ce qu'il pense et dit. Son utilisation du fascisme  est certes condamnable, ses objectifs peut-être moins nobles qu'il voudrait le laisser penser (mais les "objectifs" politiques d'une personne ca demande de la prudence avant de les juger)  mais ne justifie pas de demande de bannissement des "rangs" de l'anarchisme.  Pour faire comme dans les vraies plaidoiries : je vous demande, en votre âme et conscience, de etc.etc.


 
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  gyhelle
29-01-07
à 11:16

Re: Re: fsq

Moi je ne le trouve pas si terrible cet article. Peut être qu'il parle trop de fascisme, je suis surtout géné par "le supposé global warming" qui est tout sauf supposé (On peut certe trouvé différends avis pour les causes et les conséquences, mais le phénomène est indicuté).

Mais je trouve interessant qu'il parle du coté malsain que je ressent dans une partie du mouvement, cette utilisation de la peur, de la catastrophe et de l'apocalypse,  cette sacralisation de la nature, qui est une caractèristique des mouvements fascistes ou des sectes. Phénomène qui n'est en général pas discuter au sein du mouvement.
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  Anonyme
29-01-07
à 11:42

Re: Re:

Sans faire ici l'apologie de Pelletier (j'ignore tout du personnage et de ce qu'évoquent ici les commentateurs précédents), il me semble cependant que cet article peut nous permettre de mettre le doigt sur certains problèmes soulevés par les liens écologie/anarchie et plus précisément écologie dite radicale/anarchie dite radicale. Je ne connais pas Pelletier donc, mais je connais un peu mieux les milieux anarcho-écolo radicaux puisque ce sont ceux dans lesquels je gravite depuis un certain nombre d'années.

Il se passe avec cet article comme il se passe souvent sur les sujets "polémiques" : si Pelletier peut écrire cela, avec l'excès, les amalgames, les raccourcis, c'est qu'il y a bien un fond de quelque chose qui pose problème et qu'à travers un certain unanimisme sur la question de l'écologie, il m'a semblé qu'il était la plupart du temps invisibilisé. Pour aller vite, je dirais avoir eu un peu trop de fois le sentiment que dans le disours écolo radical on en arrivait parfois à un oubli du souci de l'humain.

Il existe des dérives possibles, et ce n'est pas parce que cela viendrait de courants par ailleurs sympathiques et qui se réclament de l'anarchisme, que nous devons leur accorder un chèque en blanc. Pour ma part, je ne saurais cautionner un anarchisme qui ne serait pas d'abord un humanisme. Et si je place l'écologie au coeur de cette pensée, c'est que je pense l'homme comme faisant partie d'un milieu, milieu "écologique" d'abord, or la "vie moderne" nous en éloigne, nous désincarne, se montre oublieuse de nos besoins, de nos cycles, de nos rythmes, dans un souci de contrôle et de rentabilité du système ; mais aussi milieu "humain" dans lequel nous partageons un espace physique et politque avec d'autres humains, dans lequel nous souhaitons instaurer des rapports politiques égalitaires, dans lequel nous sommes nourris, tissés, dépendants de la qualité des liens que nous pouvons avoir avec d'autres, dans leur diversité.

Une des questions que pose l'écologie est celle-ci : quelle planète allons-nous laisser aux générations futures ? (et son corrolaire : quelles générations futures allons-nous laisser à la planète ?)

Pour avoir ce souci, encore faut-il certes que la planète existe, et au vu de diverses études, il semblerait que cette perspective ne soit plus certaine et qu'il y ait une urgence à agir pour cela : cette question (ou cette urgence) dépasse largement les questions d'appartenance politique, et je ne dis pas là, que nous devons dès lors les laisser de côté. Simplement, s'il doit y avoir des "catastrophes écologiques", celles-ci ne feront pas le tri entre nous, gentils anarchistes, et eux, méchants capitalistes. Par simple instinct de survie, il se trouve donc que cette question est donc posée au-delà des milieux avant-gardistes, et puis aussi parce que comme toujours le capital ne peut que se ruer sur la perspective d'un nouveau marché juteux, jouant sur des craintes légitimes et un souci tout aussi légitime de préserver la planète de plus en plus partagé. C'est pourquoi je ne partage pas le mépris plus ou moins explicite dont CERTAINS parmi nous font montre à l'égard de ce qui se propose dans le système en renvoyant toute position non radicale à un souci de bonne conscience de bobos. Je préfère qu'il y ait beaucoup de personnes concernées à réduire leurs dépenses énergétiques au nom du développement durable, même si je ne suis pas d'accord politiquement avec cette option, que de voir la grande majorité continuer le gaspillage, tout en étant certaine avec une poignée de camarades d'être les seuls à avoir une position réellement radicale, écologique, anarchiste, et tout et tout, vu la très faible portée sur le devenir de la planète de ce que nous pourrions entreprendre, au vu du nombre que nous sommes. Même si c'est pour leur profit, leur intérêt économique, etc., je préfère que les grandes entreprises (que je combats par ailleurs) réduisent leur taux d'émission de gaz, leur impact écologique négatif, et que des dispositifs légaux les y incitent (même si je combats par ailleurs l'Etat, etc.) plutôt que de les voir continuer à foutre en l'air l'environnement, en attendant les lendemains qui chantent où nous aurons fait disparaître le vieux monde...

Pour avoir ce souci, encore faut-il également qu'il y ait des générations futures, et cette perspective-là n'est pas forcément souhaitée par les tenants d'un CERTAIN écologisme radical. Je n'approuve pas les généralisations et amalgames de Pelletier, cependant l'image des "Purs et des Parfaits" m'est souvent venue face à CERTAINS propos.

CE qui me dérange le plus chez CERTAINS écolos anarcho radicaux, c'est le "catastrophisme survivaliste" : puisque nous courrons à la catastrophe, autant nous organiser dès maintenant. Allons vivre dans les forêts, une vie "libre" et sans "entraves", et à la limite, profitons de cette catastrophe pour augmenter le chaos et mettre à bas l'état. Nous allons réinventer l'autonomie, redevenir des chasseurs-cueilleurs, ou mieux des cueilleurs seulement puisque, en tant que vrais écolos radicaux, nous refusons de toucher à la magnifique biodiversité animale et ne mangerons pas de viande.
Problème : quid de tous les faibles et les malades qui ne pourront accéder à cette merveilleuse autonomie radicale, puisque faibles et malades ? Quid de tous ceux que la catastrophe engloutira ? Ces gens-là (j'en ai rencontrés) ne semblent pas outre mesure émus par le fait que la vision du monde qu'ils dessinent inclut des millions de morts à tout le moins. Choses entendues : "Je ne suis pas de ceux qui mettent la vie biologique au-dessus de tout". "Notre vision du monde est écocentrée, elle n'est pas anthropocentrée". "De toutes façons, la planète ne peut supporter autant d'êtres humains. Il faudrait une réduction démographique radicale."

Bref, l'homme apparaît comme surnuméraire, éventuellement comme un prédateur dont éventuellement la disparition permettrait enfin de soulager la planète. Il existe un "mouvement pour l'extinction de l'espèce" (humaine), qui se réclame de l'anarchisme lui aussi.
Par ailleurs, même si je suis persuadée que notre émancipation doit passer par une réappropriation des savoirs vernaculaires (en opposition à cette société du contrôle, technologique, où la centralisation des pouvoirs et de l'économie nous maintient dans la dépendance permanente au système) et des territoires pour aller vers l'autonomie de ceux-ci, je ne crois pas que ce soit une panacée et qu'yaka faucon, les plus courageux commencent et les autres n'ont qu'à suivre, sinon ce sont des esclaves volontaires. Bref, j'ai souvent beaucoup de réserves, voire d'indignation, lorsque je prends connaissance de CERTAINES positions notamment des primitivistes et antispécistes, anticivilisationnels (au moins j'aurais signifié où se portait mon regard).

Ce qui n'a jamais cessé de m'interroger, c'est l'absence persistante dans ces courants de base populaire (oserai-je dire prolétaire ?) : lorsqu'on fréquente des personnes et non des textes, on se rend compte que les mouvements qui portent cette caricature d'écologie sont majoritairement composés de jeunes gens blancs occidentaux en bonne santé issus de milieux plutôt favorisés et plutôt de sexe masculin. Et je ne peux simplement renvoyer les absents à la grande aliénation des masses. Et je ne manque pas de m'étonner des valeurs sous-jacentes à ce modèle de société émancipée dans lequel il faut être courageux, fort, en bonne santé, et dont l'existence s'appuie sur l'initiative individuelle. Je ne trouve pas que ces valeurs soient tellement éloignées de celles qui ont cours dans notre bon vieux monde que nous critiquons par ailleurs. C'est du moins un sentiment récurrent que j'ai eu dans les milieux que j'ai fréquentés : le "toi aussi tu peux...", dénoncé ailleurs sur ce site. Ben non, moi, mon voisin, des millions de personnes ne peuvent pas faire ce choix. Les mêmes ajouteront très souvent une référence qu Discours sur la servitude volontaire dans une interprétation qui met davantage l'accent sur l'esclave que sur le maître, et où l'esclave, pointé du doigt par le discours, finit par culpabiliser, de n'être pas assez courageux, fort, bref dominant, pour oser cesser d'être un esclave. Après tout, c'est parce qu'il le veut bien... et cela reviendrait à son initiative personnelle de sortir de la servitude en disant non au maître.

Par ailleurs, ce n'est pas par hasard que le primitivisme émane des Etats-Unis où la culture du catastrophisme survivaliste prend naissance à l'origine même de la colonisation. Il y a bel et bien un eschatologisme culturel fondamental qui soustend une certaine vision du paradis perdu, à retrouver, dans lequel il y a eu chute dans l'enfer de la civilisation, dans lequel l'homme mauvais détruit la nature originelle, par nature. Un CERTAIN malthusianisme entendu ici ou là me paraît plus porter la haine de l'homme (pardonnez-moi l'excès de langage) que le souci de son émancipation.

Ces excès sont loin de composer la majorité de la pensée écolo-anarcho, fort heureusement. Mais ils existent, et si mes propos semblent excessifs, croyez bien pourtant que j'ai réellement rencontré des personnes qui tenaient ce genre de propos. Il me semble qu'il faudrait leur accorder une oreille moins complaisante, au nom de la grande diversité de la "famille" anarchiste, à moins que certains ici ne partagent cette vision. Et qu'il nous appartient de les dénoncer. Faute de quoi, ils seront toujours prétexte à discréditer toute proposition et pratique émanant de ce courant, comme c'est le cas dans l'article de Pelletier.

Je crains que tout ceci ne soit un peu confus, mais pour résumer très vite, si je ne suis absolument pas d'accord pour pratiquer l'amalgame écologie = fascisme, il me semble cependant que nous devons être vigilants quant aux dérives écofascisantes qui pourraient avoir lieu chez CERTAINS des nôtres.

J'aime les gens qui doutent....
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  libertad
29-01-07
à 11:52

Re: Re: Re: fsq

Effectivement on peut discuter du côté catastrophiste de certaines thèses mais ce qui est insupportable dans le discours de Pelletier c'est l'assimilation au fascisme alors que sa thèse repose sur une contre vérité historique ( pour ce qui est de l'écologie politique ) et que son discours banalise le fascisme ( quand ce n'est pas le nazisme ) en le mêlant à tout et n'importe quoi.

Ce type d'assimilation susciterait un tollé et ne serait d'ailleurs jamais publié dans un canard libertaire si la même comparaison était faite entre féminisme et nazisme par exemple ( on peut trouver ce genre d'ignominie  sur les sites masculinistes )  ou sur la comparaison anarchisme et fascisme ( j'en ai donné un exemple plus haut mais je peux en donner d'autres ).

Question : pourquoi ce rapprochement qu'on trouverait ignoble à propos du féminisme ou de l'anarchisme est-il possible à propos de l'écologie, sans qu'il soit plus fondé par des arguments ? C'est là le vrai problème. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause des dérives autoritaires possibles ( ce que je ne conteste pas ) mais qui existent aussi bien dans le féminisme et l'anarchisme.

Une fois le procédé de Pelletier condamné, toute discussion sur l'écologie est possible et cette discussion existe, elle a déjà eu lieu sur ce site à de nombreuses reprises à propos des primitivistes par ex mais également à propos de l'écologie électoraliste des verts. Toute discussion est saine à partir du moment où les bases sont claires et il ne peut y avoir de discussion sur des bases pourries comme celles de Pelletier, c'est une question de principe. Après la discussion est ouverte.

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  Anonyme
29-01-07
à 13:12

Re: Re: Re: Re: fsq

Contrairement à toi, Libertad, je ne crois pas qu'il y ait là banalisation du fascisme ou du nazisme.
L'histoire des mouvements, des idées et de leur évolution n'est pas seulement une succession de faits, qui serait vraie. On peut légitimement s'interroger sur ce que porte telle ou telle pensée, historiquement, en regardant comment elle s'est développée, comment tel mouvement à travers telle personne l'a faite exister, a agi dans la réalité pour que cette réalité existe.

Si on lit le début de Mein Kampf, c'est extrêmement troublant. Je l'ai déjà écrit dans ces colonnes, je vais donc me répéter, tant pis... On pourrait extraire des paragraphes entiers, les mettre en ligne comme émanant de groupes primitivistes, et personne ne les critiquerait. Pourtant, c'est bien sur cette base que le programme de purification des races s'est appuyé, idéologiquement, avec les conséquences que l'on sait.
Pour donner un exemple, dans la nature, dans l'ordre naturel, on constate bien que les plus faibles meurent, il ne sert à rien de vouloir préserver à tout prix une vie trop faible pour survivre ; au contraire, on empêche la société organique (conçue comme un tout) de pouvoir assurer son adaptation au milieu, en favorisant la reproduction des caractéristiques débilitantes (maladies congénitales, etc.) ; concrètement, si l'on revient à des conditions de vie naturelles, les enfants naîtront dans la nature, par des moyens naturels... les plus faibles (femmes et enfants) mourront puisque nous respecterons les "lois naturelles", les personnes seront "saines" et adaptées à leur environnement.
Les nazis ont franchi une étape, en ont déduit une conséquence, qui est l'élimination des plus faibles (suivant leur système de valeurs).
Les primitivistes ne franchissent pas cette étape, je ne les ai pas entendus prôner l'élimination des plus faibles, quant au mouvement pour l'extinction de l'espèce (vous aurez compris que je les aime ceux-là...) ils pensent qu'il faudrait que toute l'humanité disparaisse ! Cependant, si l'on tire les conséquences de certaines propositions primitivistes, si l'on imagine concrètement comment vivre en primitiviste, on laissera la nature suivre son cours, et on sait ce que cela signifie en termes de mortalité pour les femmes et les nourrissons.
Rappelons-nous avoir lu ici les "accouchements sans souffrance" des femmes du paléolithique de Zerzan (ça au moins, c'étaient des gonzesses !), rappelons-nous encore l'idée "d'avortement postnatal" reprise de certaines pratiques traditionnelles, rappelons-nous encore de ce qu'il advenait aux vieillards dans les sociétés guayaki, que nous prenons volontiers comme modèle de société sans état, à la suite de Clastres...

La considération de la nature, et de la place de l'homme dans la nature, qui est au coeur du projet écologique, prend différentes formes. Or la nature, comme concept, est une construction de l'homme, qui est seul à la nommer. Si à un moment, un projet politique prétend donner le primat à l'un ou l'une au détriment de l'autre, il me semble, en tant que personne d'abord, anarchiste qui plus est, que je ne peux y adhérer.
Bref, jusqu'où poussons-nous la logique écologique ? Quand décidons-nous que telle ou telle forme de société proposée ne peut plus prétendre se réclamer de l'anarchisme ? Quand jugeons-nous qu'il faut dire à certains de nos camarades que leurs positions commencent à être dérangeantes dans leur logique, c'est-à-dire dans les conséquences sur l'homme qu'ils sont amenés à en tirer, dans les pratiques qu'ils proposent ?

Cela, je crois se nomme "éthique", encore une particularité humaine, avec la responsabilité. Peut-il y avoir liberté sans l'exercice de l'une comme de l'autre ?

J'aime les gens qui doutent...
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  libertad
29-01-07
à 13:26

Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Personnellement je ne poursuis pas la discussion ici, il m'est impossible de discuter si le procédé utilisé par Pelletier n'est pas condamné, c'est une question de principe et je n'accpete pas la banalisation du fascisme et du nazisme mis à toutes les sauces.

Pour voir toutes les références au "féminazisme", taper ce mot dans Google, édifiant !, du même niveau que Pelletier.

Puisque nous sommes dans le n'importe quoi, je vais proposer la publication d'un texte sur le "féminazisme" sur l'En dehors, on va voir si ça passe.

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  Anonyme
29-01-07
à 13:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Pardonne-moi, Libertad, mais je n'apprécie guère ton procédé, pour le coup.

Je viens de passer une bonne partie de la matinée à essayer d'argumenter sur la question des liens que l'on pouvait ou non faire entre certaines dérives de la pensée écologique et le fascisme, sur le plan des idées, tout en condamnant les amalgames de Pelletier... Même si je le formule mal, même si j'ai manqué de clarté, et même si c'est une question complexe et délicate, il se trouve que je perçois, à la base de certains courants écologistes, une confusion, dont je pense qu'il faut se méfier, et que cette confusion à la base est celle-là qui a permis au nazisme de se revendiquer de l'écologie, mais que c'est bien la même confusion qu'on retrouve chez certains parmi nos proches... C'est de cela que j'essaie de débattre, et crois-moi, c'est galère, ça prend du temps, pour justement éviter les amalgames, bref, c'est du boulot... chuis pas obligée, direz-vous, et c'est vrai, mais ça me semble important parce qu'on n'en parle trop rarement... et que je crois que si on arrivait à cerner cette confusion à la base, on pourrait peut-être, je dis bien peut-être, éviter certaines dérives, et avancer dans nos pratiques et propositions dans un projet d'écologie politique anarchiste.

Et toi, tu arrives, et en deux minutes sur ton clavier, tu balayes ça avec un mot, banalisation, et tu détournes le sujet sur le "féminazisme". Tu as lu au moins ? Tu as essayé de comprendre où je voulais en venir ? Je ne suis pas Pelletier, moi ! J'ai sûrment dit des conneries, mais j'ai fait des efforts... Si je me trompe, si je m'égare, tu peux me le dire, non ?... Ben non, tu refuses le débat et tu poses tes conditions.

J'aime les gens qui doutent...
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  Anonyme
29-01-07
à 13:59

Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

ps : soit dit en passant que j'apprécie encore moins le "n'importe quoi" que tu viens de rajouter. Ce "nimporte quoi" vise seulement Pelletier ou les commentaires qui suivent ?
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  libertad
29-01-07
à 14:39

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Le "n'importe quoi" concerne évidemment les propos de Pelletier et pas les tiens que je partage pour l'essentiel et dont je trouve le questionnement tout à fait pertinent mais je ne suis pas d'accord pour en discuter sur ce fil, il y d'autres fils pour en discuter, sur le primitivisme par exemple
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  firmin
29-01-07
à 15:20

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Inspiré par l'intervention d'une personne dubitative, je vole encore une fois au secours de Pelletier : Pelletier m'entends-tu ? Oui ? Non ?  (j'ai habité autrefois pas loin de la tombe de Kardec, ca laisse des traces)

Si par hasard tu m'entends, prends un dictionnaire et regarde à C au mot "certain", utilises-le souvent,  au pluriel, et si possible en lettres capitales, ce qui donne "CERTAINS"

C'est un mot à la fois magique et indispensable aujourd'hui. ( mais sa magie n'opère pas à tous les coups non plus, sache le)

Quand je pense qu'il y a 3 jours je ne connaissais pas ce Pelletier, me voilà en train de lui prodiguer des conseils (qu'il refusera probablement). 
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  Anonyme
29-01-07
à 16:02

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

La banalisation et la diabolisation du fascisme ne sont que les deux facettes de la même médaille. A ce titre, on peut regretter que Pelletier vienne s'ajouter à cette attitude massive tenant à tout réduire ad hitlerum ou à tout assimiler au fascime au moment même où dans les écoles on ne prend plus la peine d'expliquer aux gamins ce qu'était l'Italie des années 20 & 30 (le seul et véritable fascisme: les faisceux mussoliniens), ce qui n'a bizarrement pas dérangé grand monde en France, même pas les geignards bien-pensants habituels et autres indignés professionnels de la social-démocratie.

Toutefois, un passage de ce texte est particulièrement pertinent:

Quand on évoque le fascisme, on court le risque de faire rejaillir la peste émotionnelle, la réaction irrationnelle, l’absence de réflexion ; de mésinterpréter le fascisme lui-même. (...) Le milieu libertaire est, à cet égard, victime de deux visions: celle de l’Espagne où le franquisme s’est imposé par la violence totale, qui fait oublier les victoires démocratiques du fascisme, et celle de l’imagerie actuelle du militant fasciste au crâne rasé ressemblant plus à un supporter d’une équipe de football qu’à un théoricien stratège, qui fait oublier la réalité plus profonde du fascisme.

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  Rakshasa
29-01-07
à 16:17

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Serait-il alors possible de reprendre les commentaires d'anonyme à forte teneur en réflexion et questionnements et les publier comme texte sous un titre du type "réflexion sur l'écologie et l"anarchisme"? Cela peut être une bonne base de discussion.
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  libertad
29-01-07
à 16:43

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Tout à fait d'accord avec cette proposition si anonyme l'est aussi
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  Anonyme
29-01-07
à 19:28

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Si vous pensez aux commentaires que j'ai proposés, je suis d'accord, mais j'imagine qu'il faudrait un peu reformuler pour que ça fasse un article...

J'aime les gens qui doutent...
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  libertad
29-01-07
à 19:38

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Bien sur car les questions que tu poses se situent hors de la problématique écologie=fascisme de Pelletier et faire une discussion sur les dérives autoritaires possibles dans l'écologie mais sans référence à cette problématique peut permettre une discussion plus sereine et plus ouverte.
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  ramon
30-01-07
à 16:33

Re: Re: Re: fsq

Salut,

Moi je trouve les textes de Pelletier forts instructifs. Ce n'est pas pour cela que j'irais considérer qu'un militant écolo est forcément un fasciste. Il tente d'attirer l'attention sur une dérive inquiétante de l'écologisme, parce que cette dérive  lui paraît évidente. Du coup à moi ça me paraît évident aussi. Je voudrais faire une analogie avec le marxisme. On ne peux pas considérer les cocos, les trotskos, les socialos comme des fascistes ... pourtant le marxisme à souvent conduit à ce qu'on appelle le fascisme rouge, qui n'a rien à envier à celui qui est brun pour ce qui est de son arbitraire.

Je voulais aussi démentir que le réchauffement climatique est indiscuté. Allez sur les liens ci-dessous, et ensuite, faites des recherches de par vous même, vous vous détromperez. Mais c'est que le réchauffement climatique est indiscuté sur la scène médiatique au même titre que la croissance ...
http://www.brefonline.com/numeroERA_affichearticle.asp?idA=1206
http://www.revuefusion.com/images/Art_095_36.pdf

On passe beaucoup de temps à dire que ceux qui démentent le réchauffement climatique sont financés par  les lobbys pétroliers, mais on ne dit jamais que ceux qui soutiennent la thèse (car il ne s'agit que d'une hypothèse, et certainement pas d'une certitude) du réchauffement climatique ont fort tendance à être financés par AREVA et par EDF. J'ai d'ailleurs un copain, qui était chez les verts et qui a démissionné depuis, qui a participé au négociations sur le climat (protocole de Kyoto), et qui faisait une conférence sur ce sujets en présentant un reportage ... financé par AREVA.
Lors de cette conférence (il y a trois ou quatre ans), je lui est tenu en gros le discours de Philippe Pelletier, et vous savez quoi ? Il m'a donné raison car il était géné par ce à quoi il avait particiopé, il a plus tard démissionné de chez les verts, et il est devenu très proche des milieux libertaires ... comme quoi ... si on y réfléchit un peu ... Pelletier n'est pas qu'un gros connard.

Au début de ce fil de discussion, j'ai cru qu'on allait lyncher Philippe Pelletier. D'ailleurs, un gros malin, certainement très en accord avec l'éthique anarchiste, a proposé de banir Philippe Pelletier. Bravo !! On est dans le syndrôme du mouton noir. Moi je trouve ce genre de procédés dégoûtants.
On n'est pas forcément obligé d'être d'accord avec Pelletier, mais on n'est pas obligé de le descendre avec des appels au banissement (... à quand le lynchage ?). Staline, où es tu ? (là j'ironise alors n'allez pas faire des paragraphes là dessus)

Au fait, Pelletier n'est pas un anarchiste de salon (!! l'argument qui tue) parisien ...  mais stéphanois (mais je sais pas s'il a un salon chez lui, ah ah) ... et c'est un scientifique géographe, donc plus compétent que beaucoup d'entre nous pour parler de ces problèmes climatiques. C'est vachement bien ça d'émettre des préjugés sur des gens dont on ne connait rien ...
En tout cas, pour moi, ça donne encore plus de la valeur à sa pensée.

bye et à plus.

Ramon



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  libertad
30-01-07
à 18:31

Re: Re: Re: Re: fsq

"Moi je trouve les textes de Pelletier forts instructifs" : il est en effet fort instructif de parler de fascisme et de nazisme à propos de tout et n'importe quoi.Comme je l'ai dit on peut en parler aussi à propos de l'anarchisme, du féminisme, du végétarisme, du nudisme que sais-je encore... Hitler ayant été hétéro semble-t-il, il me semble évident selon la démonstration pelletienne que les hétéros sont nazis. Hitler buvait de l'eau, les buveurs d'eau sont nazis. On continue dans le n'importe quoi ?
Pour la question du climat grand bien nous fasse qu'il y ait deux thèses et on aurait pas le droit de choisir entre les deux thèses, sur le clonage il n'y a qu'une thèse ? Sur le nucléaire il n'y a qu'une thèse ? Sur le nucléaire il y a bien des scientifiques qui soutiennent depuis le début que le nucléaire est sans danger, ça a empêcheé les anarchistes de lutter contre les centrales ? Non. Alors l'histoire des deux thèses et des pauvres martyrs de la thèse qui nie l'effet de serre : on va nous faire pleurer et signer des pétitions en faveur d'Allègre, chantre du scientisme ?
Sur la biométrie et les nanotechnologies il n'y a qu'une thèse ? Mais qu'est-ce que cette grande découverte qu'il n'y aurait qu'une thèse, quelle nouveauté ! la controverse scientifique ne nous a jamais empêché de choisir en fonction de notre problématique.

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  ramon
01-02-07
à 12:50

Re: Re: Re: Re: Re: fsq

    Tu te répètes Libertad depuis le tout début : tu radotes.
Et puisque tu veux à tout prix avoir le dernier mot, j'espère que tu répondras, car comme ça tu l'auras eu.
J'avais préparé une réponse argumentée pour répondre à ton message, avec des exemples, une argumentation ..., mais un éclair de lucidité m'a traversé l'esprit, alors je laisse tomber. Tu as un esprit fermé et, dans cette histoire de Global Warming, tes certitudes sont bousculées, alors tu n'es pas prêt à vouloir être objectif.
Pour le soi-disant amalgame écologie-fascisme, quelque soient les précautions que Pelletier aient prises, tu n'es pas prêt à les entendre. Il aurait pu en prendre beaucoup plus, il aurait pu en prendre beaucoup moins aussi.
Je le répète, tes certitudes sont bousculées, alors tu déblatères ... mais aucun argument, ni la dessus( écologie-fascisme), ni sur le Global Warming, ne me paraît tenir la route.
C'est comme ci et c'est comme ça : tu nous imposes ta pensée, une pensée consensuelle et qui plus est reprise actuellement matin-midi-soir par la télé, les hommes politiques, et les gros beaufs qui jouent aux malins, mais qui en ont rien à foutre de l'environnement. Je pense pas que ce soit le cas, mais peut-être qu'il est temps que tu te poses un peu des questions.

Salut et sans rancune de ma part.

Ramon
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  Philippe
03-02-07
à 17:57

Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Bonjour à toutes et à tous,


En recherchant des réactions à mon précédent article, je suis tombé sur vos échanges.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a du grain à moudre.
Nous sommes dans une situation telle que si nous ne prenons pas effectivement à bras le corps les problèmes qui se posent à
l'humanité, sans tabou ni œillères ni préjugés, nous continuerons à ressasser le (ou les) catéchisme(s).
Je réfute bien entendu les accusations d'amalgame (notamment entre écologisme et fascime ; oui, dès qu'on utilise ce mot de "fascisme",
le débat est foutu : c'est justement ce que j'essaie de dire !!! mais faut-il pour autant se priver d'une analyse de ce qu'est réellement
le fascisme - ou d'autre chose ?).
J'invite à relire de près ce que j'essaie de dire, peut-être maladroitement et dans la limite des lignes imparties.
Je m'interroge à la fois sur le fond (les idées, les principes) et la forme (les pratiques, les postures, les actions).
Je dis sincèrement que, au stade où j'en suis, c'est-à-dire une bonne trentaine d'années de militantisme, dont plus d'une vingtaine au sein
du mouvement libertaire (et pas que dans les salons, rassurez-vous) et presqu'autant de vie professionnelle (si je donne ces infos, ce
n'est pas pour faire argument d'autorité du vieux qui a tout vu, tout fait, c'est juste pour situer), je me demande si la forme (pour moi
presque synonyme de la pratique) n'est pas plus importante.
C'est pourquoi j'invoque si souvent la "peste émotionnelle" et, plus récemment le "phénomène sectaire".
Car au-delà des mots, qui conditionnent fatalement, et qui piègent, je le vois bien, les attitudes, les comportements, les mécanismes,
les modes de décision (et d'exclusion) sont tout aussi "parlants", sinon plus, que les beaux discours et les mouvements de menton. Même
dans le mouvement libertaire. Se croire à l'abri de cela, c'est stupéfiant, c'est se penser au-dessus du monde ou en-dehors du monde,
mais, désolé, avec cette position l'anarchisme restera encore pendant quelques décennies une vieille lune. C'est ce qu'on veut ?
Ce que je constate à propos de l'environnement - et donc de l'écologisme - c'est que ces mécanismes tournent à plein régime.
Chirac parle même de révolution !!! Vous voyez où l'on va ?!
Je m'interroge sur ces mécanismes, et aux idées qu'ils sous-tendent.
Après, car je suis persuadé que rien ne tombe du ciel, que l'humanité a toujours cherché et expérimenté - avec ses limites (celles des
Indiens par exemple qui ne risquaient pas d'inventer le mot d'écologie car ils se pensaient seuls au monde, d'où leur surprise,
et leur malheur, de voir arriver d'autres personnes que les tribus voisines), j'essaie de voir à quoi ces mécanismes et ces idées
correspondent.
Comment ils ont bougé.
Comment on est arrivé de Haeckel à Hulot en passant par Jonas.
De Proudhon à Bookchin en passant par Vaillant.
Pourquoi la couleur des chemises noires mussoliniennes est une référence à l'anarchisme (très bon, le texte sur D'Annnunzio et
Fiume) - ce qui ne veut évidemment pas dire que Benito était libertaire.
De même que ce n'est pas parce que Mao fréquentait les anarchistes dans sa jeunesse que la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne
était libertaire…
Il va sans dire que vos échanges sont, pour moi, un encouragement à préciser les choses, ce que j'essaierai de faire, dans le ML pourquoi
pas.
A bas la secte, vive l'anarchie !

Philippe Pelletier.
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  libertad
04-02-07
à 19:37

Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Bonsoir Philippe,
Je ne suis effectivement pas du tout d'accord avec l'argumentation que tu développes, comme je l'ai expliqué dans le fil de la discussion car elle me semble renforcer ce que tu dis combattre : c'est à dire la peste émotionnelle.
Comme on l'a vu nettement dans l'affaire d'Outreau, la peste émotionnelle lorsqu'elle atteint le corps social ( dans le cas précis la propagation de la fausse accusation de pédophilie ) conduit ( comme dans l'affaire des sorcières de Salem ) à la vindicte sociale contre un groupe de personnes plus ou moins grand. A Outreau les victimes de cette vindicte ont payé le prix par leur privation de liberté, sans parler de ce qu'ils ont subi moralement. Fausses allégations et pas n'importe lesquelles... de pédophilie, autant dire ce qu'il y a pratiquement de pire en France comme accusation.
L'accusation de nazisme ( à une mesure un peu moindre s'il faut une échelle, celle de fascisme ) est de même nature dans l'infâme que celle de pédophilie.
Les accusations de fascisme ou de nazisme ne peuvent être lancées à la légère, elles doivent être argumentées par des faits précis, des écrits, les filiations doivent être établies.
Ainsi, je prend ta comparaison entre écologie et Parfaits Cathares comme un argument polémique qui n'a aucune valeur historique ( comparaison entre deux époques totalement différentes, aucune filiation, contexte n'ayant rien à voir ) la comparaison avec les cathares n'est pas infamante, elle est de l'ordre de la polémique bien que sans valeur démonstrative, je ne m'y attarde pas.
J'en arrive au coeur de la question.
Tu indiques bien à propos de la filiation écologiste : « Le mouvement libertaire lui-même a été traversé par des débats sur cette question, avec Henry David Thoreau ou Élisée Reclus, par exemple, qui ne se situent pas sur le même plan ». Tu n'ignores donc pas qu'il y a bien une filiation libertaire de l'écologie, or curieusement comme anarchiste tu ne t'y arrêtes pas, tu la cites en passant, comme pour mémoire.
Tu l'ignores peut-être mais il existe aussi un courant anarchiste, les naturiens qui s'est développé principalement à partir des années 1895 et s'est poursuivi pratiquement jusque dans les années 60 sous la forme du naturisme libertaire.
On peut donc s'étonner que comme anarchiste tu n'ai pas recherché cette filiation, qui pourtant dans le cas des naturiens parait tellement évidente et que tu ai cherché une filiation ailleurs. Et ce ailleurs n'est pas n'importe où.
L'histoire humaine nous offre une telle palette de possibilités que l'on peut y trouver à peu près tout ce qu'on cherche. Un exemple, j'ai l'intention de discréditer l'anarchisme, comme celà par pur hasard je me plonge dans la lecture d'une revue, au demeurant fort sympathique « Défense de l'homme » animée par Louis Dorlet. Je cherche bien et je trouve Paul Rassinier, l'un des négationnistes français les plus connus. Cela me permet de faire une jolie petite note sur les connexions entre négationnisme et anarchisme. Je peux en trouver d'autres naturellement.
Je ne rappellerai pas à un militant anarchiste chevronné comme toi, la calomnie dont à été victime Makhno à propos de l'antisémitisme : toujours la peste émotionnelle.
J'en viens donc à ton propos concernant les écologistes. Tu as une dent contre les écolos, elle ne date pas d'aujourd'hui et tu emplois à leur égard cette peste émotionnelle que tu dénonces par ailleurs. Etonnant non ?
Comme tout courant de pensée l'écologie est diverse et là-dessus, tu sembles d'accord puisque que tu indiques même que tout le monde est écolo, y compris Chirac. Je ne te contredirai pas sur ce point.
On peut appliquer cette remarque à d'autres courants : les anti-mondialisation par exemple. Je viens de lire que Martinez du Front national est un accro de Bové : voilà un mouvement qui va de l'extrème-droite à l'extrème gauche, pas mal non ? J'arrive 50 ans plus tard et si ce mouvement existe encore, j'extrais les propos de Martinez sur l'anti-mondialisme. Voilà une belle caractérisation : l'anti-mondialisme a comme des accointances avec l'extrème-droite. Les copains anars qui vont aller au manifester contre le G 8 seront content de le savoir : ils rouleraient en fait pour le FN.
Tout cela s'appelle de la désinformation. Le procédé est vieux comme le monde mais il prend une particulière actualité avec le développement des réseaux de communication.
J'arrive au but : tu ne fais rien d'autre en choisissant où tu cherches les origines de l'écologie, car elles sont diverses forcément, issues de l'air du temps de chaque époque.
Pour appuyer ta théorie, tu évites donc Thoreau, c'est ce que l'on peut appeler la technique du « coup de chapeau » la référence est certes évoquée, mais un artifice rhétorique vient bientôt la mettre en quelque sorte entre parenthèses, et le discours peut alors se tourner vers la référence de substitution ( le fascisme ou le nazisme ) et poursuivre son cours comme si de rien n’était. C'est un peu le lapsus révélateur de Freud.
Evitant ce qui te pose problème, c'est à dire la filiation entre une partie de l'anarchie et une partie de l'écologie ( voir aussi le texte sur ce site : les naturiens précurseurs de l'écologie ), tu en arrives tout naturellement aux références racistes, fascistes et nazies qui bien sur existent comme existent de nombreux autres, la palette allant de l'anarchisme jusqu'à ce que tu évoques. Nous revenons à l'air du temps qui ne s'arrête pas aux frontières des idéologies et qui ne repose pas forcément non plus sur de l'irrationnel.
Tes références d'origines de l'écologie sont donc biaisées en fonction de ce que tu veux démontrer.
D'ailleurs tu aurais du mal à prouver que les écologistes reprennent les thématiques de ces gens ( racisme, fascisme, nazisme ).
Alors tel le magicien tu sors de ton chapeau le preuve : « l'usage de la peur et du catastrophisme » disant : vous voyez bien ils emploient les mêmes méthodes. Ah damned ! Il n'y a qu'un petit défaut à ton raisonnement : c'est que les anarchistes, pour ne parler que de nous, avons utilisé la même méthode depuis notre naissance et durant une bonne partie du 19ème siécle. Tu as oublié cette vieille référence au « Grand soir » et même au « matin du Grand soir », tu sais cette révolution inéluctable de tous les damnés de la terre qui allait nous conduire inéluctablement à ce moment, où par le feu on allait rayer de la carte du monde le vieux système. Ca n'a pas comme un goût de catastrophe le monde embrasé par l'incendie ? La thématique anarchiste était alors symbolisée par deux figures celle de l'incendiaire et du démolisseur, alors Philippe avant de faire un procès aux écolos, tu devrais déjà renier une partie de l'histoire de notre mouvement.
L'usage de le peur et du catastrohisme, caractéristique des religieux, des prophètes marxistes ou des fascistes, laisse moi sourire.
Voilà Philippe,on peut certes combattre les écologistes et certains donnent des bâtons pour se faire battre mais ne le faisons pas en employant des moyens qui ne correspondent pas à notre éthique, c'est à dire en propageant la peste émotionnelle.
Répondre à ce commentaire

  ElVirolo
04-02-07
à 22:08

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Tes commentaires sont troublants de pertinence, Libertad. Ce n'est pas innocemment que j'utilise ce qualificatif : en effet, toutes tes (très bonnes) remarques s'appliquent au discours de certains anarchistes, qui traitent Royal ou Sarkozy de 'fascistes', ce qui, en fait, masque leur véritable dangerosité. Employer un terme aussi connoté laisserait en effet penser que les personnes visées, par leurs caractéristiques propres, ne sont pas déjà assez détestables et qu'il faut employer l'artillerie lourde pour les discréditer...
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  ibubolo
05-02-07
à 12:22

Recyclage de la contestation

on peut aussi étendre ce raisonnement à celui de l'écologie que l'on brandit en lieu et place de tout débat.

le éco de écologie est une espèce de raison supérieure qui nous dépasse et qu'il nous faut suivre = transcendance.

L'écologie est une forme de corporatisme social qui regroupe tout le monde autour d'un spectacle de changement et de recherche d'équilibre social. Ce corporatisme est souvent l'occasion de passer outre les clivages sociaux pour ranger tout le monde derrière le même impératif écologique.

J'avais posté ces définitions (que je n'ai pas rédigées), qu'en pensez-vous ?

Recyclage :
permet aux entreprises d'obtenir de la matière première triée bénévolement par des particuliers pour diminuer les coûts de production et rejeter les conséquences de leur mode de production sur l'individu.

Economies d'énergie :
restrictions individuelles afin de permettre un accès privilégié des entreprises aux sources d'énergie. L'énergie que je ne dépense pas sera mise à disposition de la relance de la croissance économique.

Ecologie :
idéologie citoyenne qui projette sur l'individu les conséquences d'un mode de production qu'il n'a pas choisi.


En ces termes, je pense que l'écologie est une césure entre l'humain et son milieu. On peut rapprocher ça du fil de discussion au sujet de l'évolution et de la césure homme/singe...

Je me de demande ce que blum et jaurès diraient au sujet de l'écologie

L'écologie, c'est la civilisation !                ...........ou un truc comme ça ;-)

Pour conclure, je ne peux amalgamer (je n'ai pas assez lu pelletier pour savoir si il le fait au point qu'on lui reproche)  toute trace d'écologie à du fascisme ; je trouve cela grotesque.

En revanche, je pense qu'il est important de se tenir à distance critique de ce grand fourre-tout qu'est l'écologie.


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  Rakshasa
08-02-07
à 03:22

Re: Recyclage de la contestation

En tous les cas, soyons rassurés, les écolos vont sauver la planète
http://www.coeurnet.org/IMG/gif/place_du_commerce_equitable.gif
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  ibubolo
09-02-07
à 16:47

Re: Re: Recyclage de la contestation

le fait que je parle de corporatisme n'a dérangé personne ? alors on est d'accord ?
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  Rakshasa
09-02-07
à 17:42

Re: Re: Re: Recyclage de la contestation

Oui, d'une certaine manière parce que c'est une lutte inter-classiste. Mais, on peut envisager aussi qu'il n'ai pas qu'un écologisme, mais des écologismes et que cela ne forme pas un tout uni sous la bannière écologie.
Répondre à ce commentaire

  libertad
09-02-07
à 19:34

Re: Re: Re: Re: Recyclage de la contestation


Exactement il n'y a pas un écologisme mais des écologismes, comme il n'y a pas un féminisme mais des féminismes
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  satya
10-02-07
à 06:19

Re: Re: Re: fsq

Mais je trouve interessant qu'il parle du coté malsain que je ressent dans une partie du mouvement, cette utilisation de la peur, de la catastrophe et de l'apocalypse,  cette sacralisation de la nature, qui est une caractèristique des mouvements fascistes ou des sectes. Phénomène qui n'est en général pas discuter au sein du mouvement.

l'utilisation de la peur, de la catastrophe est en réalité uniquement un outil financier et le moyen de transformer les problèmes liées à l'écologie actuellement en éléments marchands. petit à petit on voit arriver en france tous les films américains sur ces sujets et de plus l'écologie actuellement est le nouveau marché qui est en train de s'ouvrir en europe.
c'est pourquoi tous les partis politiques actuellement s'en emparent, les lobbies américains sont déjà à bruxelles avec leurs nouveaux panneaux solaires etc.

autrement, je pense que l'humain fait partie intégrante de la nature mais que l'industrialisation a créé une rupture importante et destructrice qui nous amène tout droit à notre perte, prendre soin de la nature c'est savoir prendre soin de nous véritablement et harmonieusement sans pour autant sombrer dans le religieux.
 
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  ibubolo
10-02-07
à 12:43

Re: Re: Re: Re: fsq

je dirais même plus ; l'écologie, c'est prendre soin du fossé que nous avons construit entre nous (civilisation) et son milieu...

je pense aussi qu'il y a des écologies (consommation oblige, il en faut pour tous les goûts), mais il y a des constantes, surtout au niveau dramatique (exxon-bibi-phoque & co) ; l'écologie est spectaculaire (et marchande !).

J'ai pas envie de revenir à des polémiques sur d'hypothétiques liens entre fascisme et écologie ; mais avec la météo et 30 millions d'amis, l'écologie reste un des meilleurs trucs qu'on a inventé (pour ne pas parler de LA* chose) pour parler de rien ; d'où son règne dans le monde de l'abstraction manipulée.

L'écologie est une manière de traiter les problèmes humains sans aborder la question économique ou sociale.
L'écologie, par sa vision planificatrice (développement durable), institutionationalisante, est aussi une manière d'imposer la hiérarchie.

Je n'ai déjà rien choisi de ce qui m'entoure, de ce que je mange et de la misère que l'on me laisse noyer, et il faudrait que je devienne responsable de ce merdier ?

L'écologie est est une bouée de sauvetage en plomb.


*Je pense que si on arrive à bien définir LA chose, on disposera d'un outil contre la vacuité de tout discours.
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  libertad
10-02-07
à 14:49

Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Sur la question sociale et l'écologie lire : http://endehors.org/news/12445.shtml
Excellent petit livre qui démontre que la question écologique est la question sociale
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  ibubolo
10-02-07
à 14:57

cqfd

...et que tout ce que j'ai écrit au dessus est faux...
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  libertad
10-02-07
à 15:13

Re: cqfd

Cette phrase oui : "L'écologie est une manière de traiter les problèmes humains sans aborder la question économique ou sociale"
Qu'il y ait la majeure partie du mouvement écologiste qui ne lie pas les deux questions OK, que tout le mouvement écologique ne les lie pas ça ne correspond pas à la réalité. L'écologie ça ne veut rien dire pas plus que LE féminisme.
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  ibubolo
10-02-07
à 15:20

Re: cqfd

le livre en question place la question sociale bien avant des considérations écologiques, il me semble.

Je n'arrive pas à saisir l'écologie comme une aspiration ; un monde écologique est un monde pollué et industrialisé, deux bonnes raisons de pas en vouloir.

On peut imaginer une dictature écologique non ? ça me semble pas incompatible. L'écologie n'est pas la question sociale, c'est un leurre. L'écologie n'est pas une question, c'est un impératif.

L'écologie, c'est continuer la même merde, mais homéopathique et durable.
Répondre à ce commentaire

  ibubolo
10-02-07
à 15:31

Re: Re: cqfd

pour moi, lier l'écologie avec la question sociale et économique, c'est justement autre chose que de l'écologie.

En quoi la "question écologique" gagne a être traitée à part ?

Tout comme il n'y pas d'égalité politique sans égalité économique et sociale, l'écologie, en soi, n'est rien... du spectacle équitable tout au plus.

L'écologie est un mouvement de réforme de la production et des échanges capitalistes ; le protestantisme a sauvé l'église de sa faillite, l'écologie sauvera l'industrie de ses excès.


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  libertad
10-02-07
à 16:01

Re: Re: Re: cqfd

L'écologie c'est juste pour dire de quoi on parle pour se faire comprendre des autres, ça n'a rien à voir avec Hulot par exemple. La même chose pour le féminisme, si tu creuses la question par ex, tu verras que celle dont on fait un icône de l'anarcha-féminisme ( Emma Goldman ) ne se définissait pas comme féministe et était même très critique à l'égard des féministes : le féminisme c'est tout ce qu'on veut des suffragettes bourgeoises et anti-avortement par exemple aux ligues de vertue jusqu'au mouvement des femmes des années 70-80, pour la libération de l'avortement et la liberté du corps, en passant par Emma Goldman et les femmes anarchistes qui luttèrent pour la liberté de l'avortement et de la contraception bien avant que les féministes officielles s'intéressent à la question.
Pour l'écologie c'est parail, ça va des naturiens anarchistes du 19ème à Hulot aujourd'hui, en passant par les anarcho-primitivistes. Donc se dire écologiste ou féministe n'a aucun sens, il faut définir quel féminisme ou quelle écologie.
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  ibubolo
10-02-07
à 16:57

energie eolienne

entièrement d'accord.

Donc, si cela ne veut rien dire, l'écologie,en tant que contenu implicite, est un mensonge ; ne nous laissons pas tromper par les manipulateurs d'abstraction.

L'écologie c'est du vent ;-)
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  satya
10-02-07
à 18:24

Re: Re: Re: Re: cqfd

et l'écoféminisme alors???
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  ibubolo
10-02-07
à 18:27

Re: Re: Re: Re: Re: cqfd

un pet vaginal...
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  satya
10-02-07
à 18:47

Re: Re: Re: Re: Re: Re: cqfd

merci de me faire rire !! :D :D :D
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  Le Furet
12-02-07
à 23:08

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Tout à fait d'accord avec toi Libertad.
S'il y a un fasciste qui sommeille en chaque écologiste pourquoi n'y en aurait-il pas un qui sommeille en chaque individu ? La question prise ainsi me semble plus intéressante. Peut-être plus difficile à développer, mais on peut se référer à certains psy (Reich) par exemple. Se contenter de ne voir un danger qu'avec l'écologie, sachant en plus que Philippe Pelletier à écrit un livre là-dessus il y a déjà bien des années (livre d'ailleurs peu convaincant), mène à voir chez lui quelque chose d'obsessionnel. Je ne nie pas pour antant le fanatisme de la deep écology, et j'ai bien envie de mettre les antispécistes, que j'ai malheureusement lus sur ce site, dans le même type de problème.
Méfions-nous toujours et luttons toujours contre les tendances autoritaires où qu'elles soient, et gardons-nous de jeter les bébés avec l'eau du bain, car c'est typiquement un procédé autoritaire. Donc ne jettons pas le respect de la nature avec l'idolatrie de la Nature, etc.
Répondre à ce commentaire

  libertad
12-02-07
à 23:27

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: fsq

Tout à fait d'accord avec tes propos Le Furet. Pour ce qui est de l'antispécisme sur ce site, celà ne signifie pas une approbation de toutes leurs thèses mais un intérêt pour certaines dans la bonne tradition de l'éclectisme de E. Armand.
Répondre à ce commentaire

  COURTIAL
18-03-07
à 12:46

Article de Philippe PELLETIER Les nouveaux et anciens croyants de l'écologisme

Philippe PELLETIER fait référence dans son article au "CATHARISME"  (à la secte cathare) aux "parfaits" aux "purs" qui, SELON LUI, détenaient LA VERITE !!

Mais, les cathares ne se sont jamais nommés ainsi. Ils se disaient "Bons chrétiens" et on les appelaient comme cela,  ou bien 'Bons hommes", "Bonnes femmes"...

PELLETIER conserve la vision, les clichés catholiques ou inquisitoriaux

Comme quoi, on peut dire, écrire, croire... à "n'importe quoi "!!... et être sur d'avoir raison ! Si le reste de l'article est du même tonneau...Vive la dive bouteille... pour oublier !!!

Bonne route sur ces chemins que je ne suivras pas                      J.J. COURTIAL

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  aaaargh
19-03-07
à 11:14

Re: Re: Re: Re: Re: Recyclage de la contestation

J'ai lu un bouquin interessant sur LES écologies (en tout cas deux), un débat entre Dave Foreman et Murray Bookchin publié à l'Atelier de Création Libertaire 
"Quelle écologie radicale? (Écologie sociale et écologie profonde en débat)".
bookchin y racontait une expo de peinture où une oeuvre, intitulée "le pollueur" ou "destructeur de la nature", un truc de ce genre, était un grand miroir où le spectateur était appelé à se contempler. une bonne idée, humoristique et pertinente. celui qui l'a eue a du danser dans sa cuisine ce soir-là. et Bookchin raconte l'air complètement éberlué (devant cet éclair de génie) d'un gamin noir venu avec sa classe d'un ghetto de pauvres.
 je me souviens aussi de la définition de l'extrême-gauche donnée par Foreman: un peloton d'exécution, mais disposé en cercle...
un livre interessant mais pas définitif: les gens qui ont fondé les écoguerriers en france venaient de la CNT... 
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