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L’écologie est-elle soluble dans les élections ?
--> Campagne Agir au lieu d'élire de la Fédération anarchiste

L’écologie est-elle soluble dans les élections ?
Le bilan écologique, tant dans les pays industrialisés, que dans les pays pauvres, s’avère particulièrement mal en point. Il semble y avoir accord unanime sur cette question. C’est la résolution du problème qui soulève des divergences profondes et c’est un euphémisme.

L’effet de serre s’affirme de plus en plus, les ressources en eau et en énergies fossiles s’épuisent, la fertilité des sols diminue sous l’effet des produits chimiques… conjugués à cela, s’ajoute l’augmentation de la population mondiale. Il y a comme une impasse !

Le risque de la barbarie

Le capitalisme, système mondialisé, pour pouvoir survivre, se contraint à produire toujours plus.et donc à accroître les problèmes. Ses partisans, les libéraux de tous bords, des plus durs aux plus flexibles, qui ne peuvent se résoudre au partage des richesses, vont pourtant avoir à sortir de ce cul-de-sac. L’innovation technologique est une fuite en avant qui ne pourra au mieux que décaler à brève échéance le problème. La décroissance, c’est-à-dire la réduction de la consommation d’énergies fossiles, d’eau et de matières premières, n’est ainsi pas une question idéologique mais une nécessité. Sur quels facteurs vont-ils agir : imposer des quotas à la population (ex : droit de se chauffer l’hiver a minima) ? Limiter l’accès à l’eau potable ? Souiller des régions entières par des déchets industriels ? Entretenir des foyers de guerre pour limiter le nombre d’individus ? … étant entendu, que les classes dirigeantes ne remettront pas en cause leur propre niveau de vie, car elles, selon leurs critères, elles le méritent ! … Plusieurs scénarios sont possibles qu’on peut réduire à un mot : l’éco-fascisme !

Des atouts de la simplicité volontaire…

Un autre courant de pensée, avec lequel nous avons des affinités, met en avant la simplicité volontaire. Effectivement, les anarchistes ont toujours été sensibles à l’action individuelle. “ La propagande par le fait ” aujourd’hui, c’est, entre autres, consommer différemment. Même si ce n’est pas toujours possible, il s’agit de privilégier l’alimentation biologique et végétale, les producteurs locaux, la circulation en transport en commun ou à vélo, la pratique  du compost à partir des déchets alimentaires, ce qui permet d’alléger de 30 % les poubelles des foyers et favorise le tri des autres déchets pour leur recyclage éventuel… Il existe mille et un autres trucs pour réduire son impact écologique. Pour cela, il n’est point besoin d’attendre que la ou le bon-ne candidat-e soit élu-e ! C’est aussi tenir une certaine cohérence avec un discours écologiste. Faire des choix dans sa consommation revient ainsi à pratiquer le boycott, qui, on l’oublie trop souvent, est une arme préconisée par le syndicalisme révolutionnaire, aux côtés du sabotage et surtout de la grève générale. Et selon le principe des petits ruisseaux faisant les grandes rivières, l’accumulation de ces changements individuels, si elle témoigne d’une évolution culturelle de la population, aura un certain poids économique.

    … à ses limites

Mais, il ne s’agit pas de se leurrer non plus sur la portée de cet impact, de cet engagement. Les secteurs parmi les plus dévoreurs d’énergie et les plus polluants sont l’agriculture industrielle, le complexe militaro industriel, les transports et chacun d’entre nous est isolé face à cela : que peut-on faire face à la cherté du train par exemple ? Sa gratuité, donc une autre répartition des coûts, implique des décisions collectives, politiques. Que ce soit la question de l’énergie, des pratiques agricoles, c’est bien toute l’organisation sociale qui est à repenser.

Pour cela, faut-il s’emparer des rênes de l’Etat ? Faut-il siéger au Parlement pour prendre les bonnes lois ? Beaucoup de progressistes y ont cru et y croient encore. L’Histoire de la social-démocratie au pouvoir est pourtant révélatrice : il n’y a pas eu de changements dans les rapports sociaux. Les fameux “ acquis ” ont été conquis de hautes luttes, par la grève et la manifestation, face à des gouvernements de droite ou de gauche, et non concédés par des gentils ministres soucieux des classes populaires.

Ils rêvaient de changer le système, c’est le système qui les a changés

Les écologistes au pouvoir ont fait comme les socialistes : ils rêvaient de changer le système de l’intérieur, c’est le système qui les a changés. Les socialistes de tous pays se sont réconciliés avec l’entreprise, c’est-à-dire avec le capitalisme. Une ministre Verte (Voynet) a pu aller jusqu’à signer un décret d’enfouissement de déchets radioactifs entre autres compromissions. Faut-il s’en étonner ? Pouvait-elle faire autrement ? Certes, la solidarité gouvernementale et donc l’abandon de sa particularité “ écologiste ” faisait loi. Mais, si on se livre à une réflexion sur ce que ce sont réellement les institutions de la démocratie parlementaire bourgeoise, et non sur ce qu’elles prétendent être, on s’aperçoit qu’elles sont au service des intérêts du monde de l’économie : légalisation des extensions d’élevages intensifs pourtant hors normes, budgets de recherche, développement des services publics après guerre quand les entreprises étaient trop faibles pour avoir leurs propres infrastructures, privatisation et bradage des secteurs rentables de ces mêmes services publics maintenant que l’intérêt privé capitaliste dispose des moyens pour prendre le relais… Quand on est au gouvernement ou au Parlement : comment modifier les pratiques agricoles face aux lobbies ? Comment démanteler le complexe militaro industriel ? Comment recollectiviser la gestion de l’eau et des déchets ? Comment revoir la politique des transports face aux pétroliers et aux constructeurs automobiles ? Comment rénover les logements face aux propriétaires privés ? Ainsi, le projet de Loi sur l’eau de la ministre de l’écologie, Dominique Voynet, pourtant ambitieux à son origine, s’est littéralement asséché après le moulinage des lobbies et le recadrage des parlementaires et ministres de l’Ecologie successifs.

L’écueil est patent et conforme à la constitution des institutions en milieu capitaliste.

    Y croire encore ?


Il se trouve qu’une partie de la gauche de la gauche, écologiste engagée, n’est pas loin de partager cette analyse. Pourtant, cette mouvance s’évertue à vouloir présenter un-e candidat-e, beaucoup sans illusions certes, mais au motif de faire connaître les idées antilibérales et de décroissance en utilisant les outils du système. Or, une campagne électorale, spécialement présidentielle, outre qu’elle sollicite la signature de 500 élus locaux, coûte très cher. Pour espérer rentrer dans ses frais, il importe de recueillir au minimum 5 % des voix. Donc, il faut que les gens qui y croient votent pour ce ou cette candidat-e anti système, en quelque sorte légitiment le système de la délégation de pouvoir sans contrôle et le passage dans les mass-médias officiels comme lieux de débats sincères : soutenir le système alors qu’on est anti-système ? N’est-ce pas un peu schizophrène ? De deux choses, l’une : ou les institutions capitalistes sont vérolées et donc à détruire ou elles sont acceptables ? Soit l’on accepte ses règles et on attend son tour, soit on dénonce sans relâche l’illusion de changer les choses par la voie électorale. Laquelle voie, avec toute l’énergie dépensée à présenter un ou une candidat-e, à être comme les autres, contredit le discours sur l’action directe, extra parlementaire, et risque d’encourager au contraire à l’attente du sauveur, à la résignation et à l’apathie.

Alors, on fait quoi ?

Aussi, le combat à mener est, selon nous, double :

Il s’agit d’abord d’un combat culturel : changer les mentalités et les pratiques par l’exemple et l’information juste, au sein de la population, sans élitisme.

Ensuite, y a-t-il une autre voie que reprendre en main l’économie : c’est-à-dire en finir avec la propriété privée des moyens de production et de distribution ? C’est seulement si l’outil de production est aux mains de la population, s’il est autogéré, débarrassé de la logique de profit, que le circuit économique pourra prendre en compte les facteurs écologistes, être relocalisé, car tel sera l’intérêt des individus. Pour en arriver là, il faut susciter le désir du changement auprès de la classe laborieuse ou qui chôme car elle est la plus nombreuse, en finir avec l’aliénation à la marchandise dernier cri. Seuls, l’action directe des individus (comme le fauchage volontaire de champs d’OGM ou la grève…), leur coordination par le biais du mandatement révocable, le refus des privilèges, l’impossibilité de l’enrichissement personnel par accumulation de biens, sont à même de nous faire sortir de l’impasse écologique et sociale dans laquelle l’Etat, le capitalisme et la facilité nous ont mis. C’est d’un changement de civilisation dont nous avons besoin, la réappropriation de la chose publique, de la politique par les individus eux-mêmes, c’est-à-dire une nouvelle éthique d’organisation. Le refus de la délégation sans contrôle, sans débats initiaux, donc l’abstention aux élections parlementaires et étatiques sont un pas. Il n’est pas négligeable de priver les acteurs et actrices du système de la légitimité dans laquelle ils/elles se drapent, grâce à nos voix. Et si l’on veut que les individus puissent réellement choisir et agir, l’égalité économique et sociale est incontournable. L’égalité sociale c’est reconnaître à chaque individu, quelque soit son origine ou son sexe, qu’il/elle soit apprenti-e ou ingénieur-e, aide-soignant-e ou chirurgien par exemple, le même droit aux richesses sociales et à la prise de décision pour ce qui les concerne. Il faut briser la hiérarchie du métier, constitutive aussi des classes sociales. Il faut s’affranchir des préjugés de classe et revoir l’éducation, y compris de soi-même, à la responsabilité écologique et sociale. Cela implique la transparence dans les informations, d’avoir du temps pour étudier les problèmes et en discuter. C’est une révolution dans le travail qu’il faut : quoi produire ? Quel impact social (quantité et pénibilité du travail nécessaire…) et écologique il en résulte (ressources consommées, pollution générée…) ? Pour ne pas être refusée massivement et pour espérer réussir, la décroissance ne peut être qu’associée au partage des richesses et des décisions.

Croissez et multipliez ?

Pour 2050, la population est estimée à 9 milliards d’individus ! 50 % de plus qu’aujourd’hui ! La question démographique demeure taboue mais il faudra visiblement rompre avec les politiques pro-natalistes, donc s’affranchir des préjugés religieux et patriotiques. La belle formule de “ la maternité consciente ” revendiquée par les féministes trouve une alliée de choix avec la décroissance. Pour différentes raisons, nous sommes même plusieurs à aller jusqu’à pratiquer l’abstention… d’enfanter, à ne pas confondre avec l’abstinence !

Le pari libertaire

La tâche, pour immense et complexe qu’elle paraisse, est incontournable et incompatible avec simplement un changement de personnel au gouvernement. Mais elle est aussi stimulante. Que les humains soient capables de s’autogouverner, tel est le pari libertaire : un pari sur la responsabilité.  
Alors l’écologie est-elle soluble dans les élections ?

Je crois que ce qui précède en a fait le procès. Si l’on veut rompre avec les pratiques actuelles, commençons par ne plus signer de chèque en blanc à un quelconque individu, à lui confier du pouvoir, car il en abusera. Le problème n’est pas que tel ou telle soit aux manettes du char de l’Etat, car c’est d’un véhicule propre, autogéré et pacifique dont l’Humanité a besoin. L’Etat à terre : place à la libre association des individus, des communes et des régions, c’est-à-dire à la liberté ; et, simultanément, place au véritable socialisme, à chacun-e selon ses besoins, c’est-à-dire à l’égalité et à l’entraide. Pourquoi jouer à faire des ronds dans la piscine électorale, alors qu’il y a la mer à côté ?

Stef@ Groupe Jes Futuro de la Fédération anarchiste (Lorient)





Qu'est ce que la Fédération anarchiste ?

La Fédération anarchiste est un groupement de militants politiques organisé sur le principe du libre fédéralisme (c’est-à-dire la libre association) garantissant aux groupes et aux individus qui la composent la plus grande autonomie afin de permettre le pluralisme des idées et des actions, dans le cadre d’un pacte associatif que nous appelons nos “ principes de base ” (disponibles sur demande). C’est notre outil de lutte qui doit être fonctionnel et rationnel. Nous rejetons en effet tout fétichisme d’organisation.

 Pas de hiérarchie donc pas de chefs chez nous! C’est à tou.te.s les militant.e.s qu’il appartient de faire progresser leur organisation. Nous ne reconnaissons pas la division dirigeant/exécutant, la participation effective des militant.e.s aux structures collectives de l’organisation est un principe d’éthique et de solidarité. Ces structures fédérales sont: le Monde libertaire hebdomadaire, Radio libertaire, hier parisienne, aujourd’hui planétaire, et la librairie Publico, à Paris également. En dehors de ces oeuvres fédérales les groupes ont aussi des locaux, souvent des librairies, éditent des revues, menant ainsi leur propre activité au niveau local.

Les buts de la FA


Nous sommes pour une révolution radicale et globale, à la fois économique et sociale; pour détruire la société fondée sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de consommation; pour la suppression de toutes les formes d’exploitation, de hiérarchie, d’autorité.

Cette phase de destruction est nécessaire et c’est sans doute pour cela que certains ne voient ou ne veulent voir les anarchistes que comme des partisans fanatiques du désordre. Qu’ils regardent autour d’eux et qu’ils nous expliquent comment faire pire!

Les anarchistes sont, au contraire, partisans d’une société organisée d’une manière beaucoup plus rationnelle et logique que la jungle capitaliste ou les dictatures marxistes-léninistes. Il s’agit, dans le cadre d’une société libertaire, non pas de gouverner les hommes mais d’administrer les choses au profit de la collectivité toute entière.

Nous voulons construire une société libre sans classes ni État, sans patrie ni frontières, avec comme objectifs: l’émancipation des individus; l’égalité sociale, économique et politique; la liberté de création; la justice; l’éducation libertaire et permanente; l’organisation sociale sur les bases de la libre fédération des producteurs et des consommateurs (autogestion) ; la démocratie directe; une économie tournée vers la satisfaction des besoins ; l’abolition du salariat ; l’écologie; la libre union des individus ou des populations ; la liberté d’expression ; la libre circulation des individus.

Voilà en quelques lignes un aperçu de ce que veulent construire les militants et militantes de la Fédération anarchiste. Rendre possible l’édification d’un ordre social fondé sur l’entraide, la solidarité, sur le respect absolu de l’intégrité physique et morale de l’individu, voilà l’idéal qui nous anime et que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre pour un monde meilleur.

www.federation-anarchiste.org

Vous pouvez télécharger le 4 pages au format .pdf (281ko)sur le lien suivant : http://public.federation-anarchiste.org/IMG/pdf/FA_antielec_bass_def.pdf

Vous pouvez avoir accès aux textes du tract sur le lien suivant : http://public.federation-anarchiste.org/rubrique.php3?id_rubrique=63

Ecrit par mecano, à 14:23 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  takpi
16-12-06
à 16:54

de l'inutilité des propos incantatoires !

Ainsi donc, il y aurait un PARTI ANARCHISTE, original car il ne vise pas comme les autres partis, le pouvoir par les élections, et à la place ce Parti  propose ceci : je cite :

Aussi, le combat à mener est, selon nous, double :

Il s’agit d’abord d’un combat culturel : changer les mentalités et les pratiques par l’exemple et l’information juste, au sein de la population, sans élitisme.

Ensuite, y a-t-il une autre voie que reprendre en main l’économie : c’est-à-dire en finir avec la propriété privée des moyens de production et de distribution ? C’est seulement si l’outil de production est aux mains de la population, s’il est autogéré, débarrassé de la logique de profit, que le circuit économique pourra prendre en compte les facteurs écologistes, être relocalisé, car tel sera l’intérêt des individus. Pour en arriver là, il faut susciter le désir du changement auprès de la classe laborieuse ou qui chôme car elle est la plus nombreuse, en finir avec l’aliénation à la marchandise dernier cri. Seuls, l’action directe des individus (comme le fauchage volontaire de champs d’OGM ou la grève…), leur coordination par le biais du mandatement révocable, le refus des privilèges, l’impossibilité de l’enrichissement personnel par accumulation de biens, sont à même de nous faire sortir de l’impasse écologique et sociale dans laquelle l’Etat, le capitalisme et la facilité nous ont mis. C’est d’un changement de civilisation dont nous avons besoin, la réappropriation de la chose publique, de la politique par les individus eux-mêmes, c’est-à-dire une nouvelle éthique d’organisation. Le refus de la délégation sans contrôle, sans débats initiaux, donc l’abstention aux élections parlementaires et étatiques sont un pas. Il n’est pas négligeable de priver les acteurs et actrices du système de la légitimité dans laquelle ils/elles se drapent, grâce à nos voix. Et si l’on veut que les individus puissent réellement choisir et agir, l’égalité économique et sociale est incontournable. L’égalité sociale c’est reconnaître à chaque individu, quelque soit son origine ou son sexe, qu’il/elle soit apprenti-e ou ingénieur-e, aide-soignant-e ou chirurgien par exemple, le même droit aux richesses sociales et à la prise de décision pour ce qui les concerne. Il faut briser la hiérarchie du métier, constitutive aussi des classes sociales. Il faut s’affranchir des préjugés de classe et revoir l’éducation, y compris de soi-même, à la responsabilité écologique et sociale. Cela implique la transparence dans les informations, d’avoir du temps pour étudier les problèmes et en discuter. C’est une révolution dans le travail qu’il faut : quoi produire ? Quel impact social (quantité et pénibilité du travail nécessaire…) et écologique il en résulte (ressources consommées, pollution générée…) ? Pour ne pas être refusée massivement et pour espérer réussir, la décroissance ne peut être qu’associée au partage des richesses et des décisions.

(fin de l'extrait !)

Donc voila le joyeux programme en deux points :

1 = changer les mentalités par l'exemple et l' information

2 = reprendre en main l'économie, c' est à dire en finir avec la propriété privée des moyens de production et de distribution

On est en plein dans l' impasse des propos incantatoires, surtout avec cette expression " il faut en finir avec ..." Voeux pieux, complètement inutiles, éternelle rengaine depuis deux siècles . Et comment faire tout cela : réponse : "par l'action directe", et notre idéologue du Parti Anarchiste de citer 2 moyens pour cette stratégie : le sabotage (il cite les fauchages d' OGM) et la grève.

On tourne en rond : les " en colère" (et ils ont raison de l'être) font cela depuis deux siècles : pour quels résultats ?

Les mentalités ? Ca y est, elles sont changées par les multinationales et notamment en France le lobby de l'armement, qui détient la presse, la télé, l' édition. TF1 est à l'image de ce que sont majoritairement les téléspectateurs : des crétins à qui on offre des émissions cons, adaptées à leur crétinerie. Puisque la télé est avant tout aux ordres du taux d' écoute, le fameux Audimat, pour plaire à ceux qui la financent : les annonceurs. Les meilleurs sociologues expliquent à TF1 comment sont majoritairement les Français pour leur faire plaisir avec des émissions bien ciblées et gagner ainsi la course au taux d' écoute.Résultat :41% des français sont pour un homme providentiel, qui s' autoriserait à gouverner de façon forte, sans tenir compte du parlement, et 55 % se disent d'accord avec un gouvernement d'experts. Source : Philippe Breton in " L' incompétence démocratique " La Découverte oct 2006, qui cite Gérard Grunberg.

Notre anarchiste , pour reprendre en main l'économie, recommande comme en 1848 de s' adresser avant tout au peuple, aux salariés, ouvriers et employés "car la classe laborieuse -ou chomeuse- est la plus nombreuse" Ya belle lurette que le peuple ne se reconnait plus dans ces histoire de classes marxistes, et que le fait mathématique du plus grand nombre d'exploités par rapport aux exploiteurs n'est plus opératoire. Les exploités admirent le mode de vie des patrons et préfèrent être solidaire avec les riches qu'avec les pauvres, (Marcuse avait beaucoup écrit là dessus dès les années 1950) les grévistes sont vus comme des emmerdeurs "qui foutent le pays encore plus dans la merde", et cette "classe laborieuse" s'apitoie devant ces patrons qui doivent se battre dans la jungle de la mondialisation. Elle a intégré l'argumentaire du pseudo réalisme des patrons. Elle fait le lectorat de la presse-people, où le mode de vie des riches est étalé : cela les fascine.

Notre anarchiste pleins d'illusions veut s'adresser à des gens qui sont de plus en plus attirés par le vote pour Le Pen, des gens qui souhaite le retour à l' ordre, l'Etat fort, non entravé par le bavardage démocratique, une France disciplinée, respectueuse des hiérarchies, une France prospère, pleines d'usines et de gens obéissants au travail.

Dans ce monde fait par et pour les riches, la crétinisation est l'arme n° 1 : ils ont déjà tout pour nous empêcher de dé-crétiniser les gens. Alors changer les mentalités ?

Aux USA, le parti des abstensionnistes est depuis longtemps majoritaires, les pauvres, lassés, ne votent plus, et le cirque électoral continu son cinéma sans eux, l'abstention est en rien révolutionnaire, le spectacle continue , pas gêné par la faible participation électorale...

Pas d'espoir du côté des élections.

Pas d'espoir non plus du côté de la stratégie "changer les mentalités" et "reprendre en main l'économie par l' action directe"

Alors quoi faire pour continuer à être rebelle, insoumis à l'ordre marchand et spectaculaire ?

J'exclus le suicide directe (se tuer) ou indirecte ( renoncer à ses idées et se contenter de vivoter en rampant dans le système, ou pire, s'y tailler cyniquement une place au soleil, en y frimant en requin démerdar).

Seule certitude, les riches et tous les pauvres fascinés qui les admirent vont tout faire pour que tout continue. Aussi loin que ça puisse physiquement être possible étant donné le mur infranchissable des limites écologiques de la planète. Au fur et à mesure que cela deviendra difficile, pour cause de limites des ressources de la planète et d'engorgement des pollutions, on parquera, puis dans un deuxième temps, éliminera, les humains inutiles, insolvables et non- consommateurs [consommer = être sommé d' être con] , et on disciplinera les foules par l'éco-techno-fascisme, avec encore plus de distractions / divertissements (drogues audio-visuelles) et les nanotechnologies pour affiner la techno surveillance policière...Les nations riches et surarmées ne se gêneront pas pour rayer de la carte les peuples éventuellement trublions, fanatisés par les prêches fondamentalistes et revanchards, et frustrés devant le spectacle inatteignable de la consommation à l'occidentale. Ca va être chaud ! (et radio-actif !)

Ce n'est pas en nous resortant les vieilles recettes des socialistes des années 1840, les vieux clichés marxistes sur les "classes", qu'on s'en sortira !

S' auto-gouverner ? Beau rêve, mais pour le moment, on va vers l'inverse : encore moins de controle sur qui nous gouverne, encore moins de démocratie, encore plus d'obéissance aveugle et de " servitude volontaire ": toutes les analyses sociologiques montrent hélas ces tendances lourdes.

C' est donc le bon moment pour exercer encore plus notre sagacité critique, être vraiment créatif pour inventer une (ou des) nouvelle pensée révolutionnaire, au lieu de resortir platement les vieilles élucubrations du 19e siècle.

Moi je ne suis pas assez intelligent pour trouver la solution pour sortir de l'impasse. Mais si on s'y met à plusieurs, en débattant bien sur ce site, on peut défricher des pistes je l'espère novatrices....

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  Rakshasa
16-12-06
à 22:46

Il vaut mieux la maison d'un plaigneux que d'un vanteux, mais faut voir...

scuse mais la vieillerie du XIXeme c'est de renverser l'ordre toujours dominant aujourd'hui. Sur ces bases, c'est sûr qu'on peut difficilement faire un trait sur l'histoire, car à tous les coups on va réinventer l'eau chaude. D'autant plus que la critique sociale a évolué depuis et quoique tu en dise évolue encore.
Le XIXeme ce n'est pas le moyen-âge et malheuresement nous sommes toujours dans la même ère. Ce qui fait que les problématiques du XIXeme restent en fait les mêmes aujourd'hui. Des propositions pour sortir du carcan capitalistes elles sont nombreuses, mais encore faut-il qu'il y est une population volontaire pour cela. Or, le manque de formation aux pratiques sociales alternatives, telles que l'autogestion, la démocratie directe, le mandatement impératif, la rotation des tâches, fait que peu de personnes sont à même de construire une autre vie, sans hiérarchie. Ces pratiques ne tombent pas du ciel et requièrent un apprentissage aussi simple soit-il.
En fait la plupart des mécontents manquent de volonté et bien peu prennent le temps de se renseigner sur ces pratiques et les conditions de leur mise en oeuvre. Ceux qui en parlent en les disant insuffisantes ne les ont pas pratiqué ou pas suffisemment, ou ne les connaissent pas en réalité.
Comment un mode d'organisation mettant un pouvoir égal entre les mains de chaque individu pourrait-il être insuffisant ?
Les solutions sont sous vos yeux mais vous n'en voulez pas et justement elles n'attendent que vous depuis le XIXeme. Le capitalisme vous en détourne depuis 200 ans, comme la religion a essayé de détourner l'humain de la science pendant des siêcles. Le capitalisme a bien compris quelles étaient les pratiques réellement dangereuses pour lui-même et entretien l'éloignement des humains de ces pratiques.
Certains individus dédaignant l'expérience de millions d'individus sur plusieurs générations, leur pensée, leur vécu d'opposition au capitalisme, balayent l'histoire sociale d'un revers de main en n'y voyant que des vieilleries folkloriques. En se penchant ,bien au contraire, ils trouveraient nombre de pistes à la sortie de la situation actuelle en comprenant qu'elle n'est pas si différente du XIXeme, que le monde est toujours sujet aux mêmes processus coercitifs qui se sont modifiés au cours des décennies, qualitativement et quantitativement.
Takpi, je pense sincèrement qu'il n'est plus temps de se demander ce que l'on fait. Tu peux faire tout ce que tu veux, l'important c'est la manière dont tu le fais et les rapports aux autres que tu construis. Que ce soit la grêve, la vie en communauté, la production de biens ou de services, l'action politique, le loisir, n'importe quelle activité humaine, il s'agit de créer des rapports à autrui sur le mode de la démocratie directe, de l'autogestion, du mandat révocable, de la décision unanime ou consensuelle. Là tu pourra mettre aux poubelles de l'histoire toutes les époques précédentes et seulement là, car cela n'a jamais été pleinement réalisé. Et si je me trompe, et bien tant pis, parce que cela voudra dire qu'il n'y a rien d'autre à faire et que le hiérarchisme est seul viable. C'est une erreur de croire à une profusion d'alternatives aux hiérarchismes.
En cherchant toujours et encore, tu es dans la même impasse que PM qui ne veut pas s'engager pour ce qui existe déjà (voir le fil sur électoralisme/ anti-électoralisme). Par contre, il ne s'agit pas ici de t'inciter à rejoindre telle ou telle orga, qui sont des modèles obsolètes correspondant aux possibilités de certaines époques et dont l'histoire a déjà montré les limites.

PS: Ne te laisse pas trop influencer par "toutes les analyses sociologiques" qui "montrent ces tendances lourdes". Ce sont là des vieilleries de la domination que tu peux dès à présent jeter pour commencer ta nouvelle vie vers la liberté si tu le veux.
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