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L'En Dehors


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Dans le monde une classe en lutte (octobre 2006)

lu sur mondialisme.org : " Editorial 2005, 2006 ont vu, aux deux pôles d’exploitation du monde capitaliste se lever des résistances prolétariennes. Rien que pour la France, pour les vieux pays industrialisés, l’abaissement du niveau de vie a entraîné d’abord une révolte des plus démunis, les premiers touchés par cette pression sur le coût de la force de travail, la révolte des jeunes des banlieues. Puis une action de grande ampleur d’autres jeunes, des milieux plus favorisés maintenant touchés par la même pression du capital prétendant faire de tout travailleur jusque- là protégé dans la stabilité de sa condition, un travailleur jetable : ce fut la lutte anti CPE. Derrière ces luttes, en apparence dissemblables, c’est l’espoir d’un monde débarrassé de toutes ses tares n’engendrant qu’insécurité et misère, même si cet espoir n’était pas formulé comme tel. Au même moment, à l’autre bout du monde, là ou le capital, dans une période récente, se déplace sans cesse à la recherche de conditions maximum de l’extraction de la plus-value, mêlant des conditions d’exploitation proches de celles du début du capitalisme à l’utilisation des techniques de production les plus modernes, les travailleurs surexploités ne supportent plus ce que la capital fait d’eux et trouvent des formes de révolte qui parfois vont à une contestation globale avec l’ordre établi et à un affrontement direct avec les structures qui les oppressent. Nous ne citerons ici que les plus récentes de ces luttes qui se déroulent encore après plusieurs mois, l’une au Mexique, l’autre au Bangladesh.


N° d’octobre 2006

MEXIQUE : Comment une grève d’enseignants dans une province conduit à la prise en mains de sa capitale par toute la population prolétarienne et à un affrontement direct avec le pouvoir central.

 

Les médias ont abondamment parlé des rivalités entre deux politiciens et deux partis tous aussi corrompus les uns que les autres et tentant d’exploiter les tensions causées par la situation économique déplorable du Mexique dont ils ont été parmi les agents. L’alliance économique avec les Etats-Unis (ALENA) a d’une part ruiné les paysans et après une période de développement industriel exploitant la main-d’œuvre mexicaine bon marché a tout également liquidé ces entreprises à capitaux américains transférés dans des contrées à taux d’exploitation meilleur pour le capital. Ces mêmes médias ont quasiment passé sous silence ce qui se déroule depuis mai dernier à Oaxaca (140.000 habitants), dans la province du même nom (deux millions et demi d’habitants) ville touristique à 550 km de Mexico. Il est vrai que ces événements, contrairement aux jeux politiciens ou au déferlement populiste d’autres pays d’Amérique Latine, ne doivent pas être propagés car ils sont un exemple d’une prise de pouvoir par les habitants et l’établissement d’une forme de gouvernement local direct rejetant l’autorité centrale. Le mouvement revendicatif pour les salaires et autres avantages a commencé au début de l’année 2006 par des actions des 70.000 enseignants du secteur public avec des pourparlers et manifestations sans résultats. Le gouverneur de l’Etat de Oaxaca, membre du parti au pouvoir, particulièrement corrompu et détesté refuse de céder. Le 22 mai, les 70.000 enseignants se mettent en grève générale illimitée dans leur quasi totalité.. Manifestations et occupations s’ensuivent ( dont les locaux de la société pétrolière nationale Pemex et de l’aéroport). Ils campent sur la place centrale de la ville. Le 14 juin, ils en sont chassés par la police mais aidés par la population locale, ils reconquièrent leur campement. Comme une manifestation parcourait la ville, 3.000 flics et les hommes de main du gouverneur ouvrirent le feu sur les manifestants tuant l’un d’entre eux, faisant 92 blessés et une centaine d’arrestations.. Une assemblée populaire de la population de Oaxaca (APPO) est alors formée qui prend le pouvoir dans la ville et évince tous les représentants du pouvoir central. Une “ brigade mobile ” est chargée de maintenir l’ordre et notamment de veiller à ce que l’administration officielle ne puisse jouer un rôle quelconque. L’assemblée a pris le contrôle de la station de télévision et des stations de radio locales.

 

Depuis , alternent des situations de calme et d’affrontements. Des pourparlers ont débuté fin août entre des représentants de l’APPO et le gouverneur toujours en place, dont le départ est devenu une des principales revendications. Sans résultat. Les récentes élections n’ont pas donné la majorité absolue à un autre parti qui, pour gouverner a besoin de l’appui du parti du gouverneur, ce qui le protège. L’impasse présente conduit à l’épreuve de force à un autre niveau. L’APPO, devant les menaces d’intervention militaire (la police étant débordée, démonstrations aériennes et concentration de troupes) a déclaré “ alerte rouge ” et renforcé les défenses de la ville pratiquement en état de siège. 6.000 révoltés marchent sur Mexico, espérant polariser une opposition au pouvoir. Des solidarités s’affirme, non seulement par un afflux de jeunes à Oaxaca mais par des soutiens actifs comme dans le Chiapas (barrages routiers) ou de la part des populations indiennes de la province qui revendiquent une autonomie totale.

 

Nous en reparlerons de manière plus détaillée car, par delà le déroulement de la lutte, peu de choses sont encore connues sur la manière dont, pendant ces mois, se sont organisées la lutte et la survie. Egalement, dans la mesure où cette lutte restera circonscrite à une ville ou à une région, les règles du système finiront par s’imposer, même si des concessions sont faites pour éteindre le feu. C’est l’enjeu présent de cette lutte : laisser pour le pouvoir les choses stagner et dépérir avec le risque qu’elle s’étendent ailleurs ou bine, en faisant intervenir l’armée briser cette expansion dans l’œuf avec le risque de provoquer une explosion de solidarité.

 

BANGLADESH :

 

comment des grèves localisées contre la surexploitation se développent en un mouvement de révolte ouvrière généralisé On ne peut décrire ici faute de place les conditions de travail et de vie des quelque 2 millions et demi de travailleurs principalement des femmes qui sont exploités dans des zones économiques spéciales, véritables forteresses, et dans leurs environs ( plus de 5.000 usines), venant d’une campagne surpeuplée ( 150 millions d’habitants sur un territoire le quart de la France) et entassée dans des bidonvilles . Il suffit aussi de dire que le Bangladesh est un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde et que le poids d’un travail exténuant ( plus de 12 h par jour sept jours sur 7 pour un “ bon salaire ” de 18 euros par mois en moyenne) est encore aggravé par des bâtiments d’usine et installations tels qu’effondrements et incendies prennent chaque semaine leur dîme de tués et de blessés souvent par dizaines. Jusqu’à mai dernier, de nombreux conflits avaient surgi dans ces usines, toujours à propos des salaires, pas tant à cause de leur montant dérisoire mais parce que souvent ils étaient payés avec des mois de retard ou pas payés du tout. Mais jusqu’alors, ces grèves étaient restées localisées dans un lieu de travail et n’avaient pas essaimé ailleurs ; elles ne posaient pas d’autre problème que la relation entre exploiteurs et exploités.

 

Il allait en être différemment en mai 2006

 

Le 3 mai 2006, 1.500 travailleurs de la firme Ring Shine organisent une protestation contre une baisse des salaires dans l’EPZ (zone franche) de Savar ( 50 km au nord de Dacca). La direction appelle la police : 2 morts, 200 blessés. L’usine est attaquée et ravagée par les ouvriers : 6 sont arrêtés, 80 sont poursuivis pour déprédations. Quelques jours plus tard, un cartel de 8 syndicats - BGWUC - s’entremet et conclut un accord avec la direction qui paiera les soins des blessés, abandonne toute poursuite, paie les arriérés de salaires, indemnise les familles des tués (3.200 euros chacune) mais le cartel syndical s’engage à maintenir l’ordre dans l’usine de sorte qu’il n’y ait plus de conflit. Le samedi 20 mai une grève éclate à Sripur dans l’EPZ de Gazipur à 35 km de Dacca, dans l’usine FS Sweater Factory. Plus tôt dans le mois, la direction réduisit, pour le travail aux pièces le taux payé pour chaque pièce sans aucune justification ; les travailleurs protestèrent et tentèrent de négocier ; la direction déposa une plainte contre 80 travailleurs pour “ violences ” et la police arrêta trois d’entre eux. Le lendemain, à l’embauche matinale, 1.000 travailleurs se rassemblent ,refusant de travailler tant que les trois travailleurs arrêtés n’auraient par été libérés. Les dirigeants enferment alors les travailleurs dans l’usine et coupent l’électricité et l’eau ( autrement dit, pas de ventilation et pas de boisson). Il fait dehors 40 degrés. La chaleur devient intenable. Des travailleurs tentent d’escalader le mur de clôture : la police qui est sur les lieux appelée par la direction tire : un travailleur est tué ; son corps est mis dans un sac et évacué par les flics hors des lieux. A 11 heures les travailleurs brisent les pores et se rassemblent sur l’autoroute qui mène de Dacca à Mymensingh, ville du Nord qui passe à proximité de l’usine. Ils sont rejoints par la population locale et bloquent l’autoroute avec une barricade pendant six heures devant se battre avec la police ( bien que 90% des travailleurs de l’usine soient des femmes, la majorité des manifestants sont des hommes) : un tué, 70 blessés y compris des flics et des journalistes.

 

Le lundi 22 mai dans la Savar E.P.Z., les travailleurs d’Universal Garments Limited se rassemblent devant l’usine pour avoir le paiement de trois mois d’arriérés de salaires. Ils sont attaqués par le service d’ordre de l’usine. Ils vont alors devant les autres usines de la zone pour chercher de l’aide et un soutien solidaire. Le groupe de manifestants grandit en allant d’usine en usine et bien d’autres travailleurs se joignent à eux. Ils sont bientôt plus de 20.000 et dans l’après-midi des travailleurs d’autres zones spéciales les rejoignent. Dans l’après-midi, des centaines d’autres usines sont en grève. Deux usines sont incendiées, 100 autres mises à sac et devant 300 autres, voitures et camions sont incendiés. La route principale menant à Dacca est bloquée. La bataille avec les flics prend de l’ampleur qui tirent sur la foule. Les nouvelles de ces émeutes se répandent partout et beaucoup d’autres travailleurs rejoignent l’émeute. Pour se dégager, la police tire dans la foule.

 

Un témoin déclare :

 

"J’ai déjà été témoin de tels affrontements dans le passé, mais ce qui m’a frappé, c’est que cette fois, les vendeurs de rue, les tireurs de pousse-pousse etc... unis en une foule hostile commencent à jeter des pierres, à briser des voitures et à incendier les bus..."

 

Le mardi 23 mai, “ Black Tuesday ”, la révolte s’étend encore à d’autre usines et de plus en plus d’ouvriers établissent des piquets de grève devant tous les centres d’activité. Dacca est paralysé par une grève générale qui s’étend à toutes les banlieues industrielles. Partout c’est le même cortège d’actions violentes : usines pillées, voitures détruites, bâtiments commerciaux attaqués et pillés y compris dans la capitale. Des revendications apparaissent : fin de la répression, libération des travailleurs arrêtés, augmentation du salaire minimum, un jour de congé hebdomadaire, paiement des heures supplémentaires, congés payés, congé de maternité pour les femmes, des toilettes séparées pour les femmes paiement des salaires arriérés...Toute la journée, ce ne sont qu’incendie d’usines, barricades routières, affrontement avec les flics ; des photographes de presse sont molestés. Des renforts policiers sont amenés de tout le pays, la police des frontières et 3.000 militaires appelés en renfort. Les patrons en appellent au gouvernement de faire intervenir l’armée pour rétablir l’ordre.

 

Le mercredi 24, tout paraît se calmer à cause de l’imposant déploiement policier et militaire et que les patrons montrent quelques signes qu’ils sont prêts à faire des concessions tout en refusant la constitution de sections syndicales dans les entreprises. Il semble que cette revendication soit plus celle des travailleurs de base que des directions syndicales. Pourtant ce sont ces dernières qui sont amenées à négocier avec l’organisation patronale BGMEA, ce qui n’est pas tant une rupture avec leur ligne anti -syndicale antérieure mais parce qu’ils considèrent qu’étant donné les circonstances, des pourparlers peuvent calmer le jeu et qu’éventuellement ils peuvent être utile pour encadrer les travailleurs. La rencontre initiée par le gouvernement dure 6 heures et se termine par des “ promesses ” de satisfaire l’ensemble des revendications et la création d’un comité chargé de traiter la question épineuse des salaires ( d’un salaire mensuel moyen de 940 takas (tk) (11 euros) la revendication porte sur 3.000 tk (35 euros). Pour appuyer le tout, une lettre est adressée à chaque travailleur de l’EPZ de Dacca, précisant les “ promesses ” en question pour les inciter à reprendre le travail. Quelques jours plus tard, il est évident que les patrons n’ont nullement l’intention de respecter leur parole. Pendant tout le mois de juin,, dans toutes les zones, l’agitation continue sur des points précis : annulation des sanctions contre les “ meneurs ”, paiement des salaires arriérés, refus d’appliquer les concessions faites uniquement pour entraîner la reprise du travail. L’une après l’autre une les usines débraient pour un motif ou un autre et les usines environnantes se joignent au mouvement dans des manifestations spontanées. Les affrontements avec la police , l’armée, les milices patronales continuent. Certains patrons recourent au lock out quand ils jugent que la situation est trop explosive. Parfois, c’est toute une EPZ qui est encerclée par la troupe et interdite aux travailleurs, ce qui est facile vu que chaque EPZ est une véritable forteresse. On ne peut qu’énumérer la multiplicité des luttes tout le long de juin, ponctuée à la mi-juin d’une nouvelle tentative “ d’accord ” pour endiguer le flot :

 

* 8 juin :reprise du travail

 

*11 juin, grève générale dans toute l’industrie de la confection : 50 blessés, toutes les EPZ sont fermées. *12 juin : nouvel accord triparti e sur les mêmes bases que le précédent mais cette fois avec la caution du BEPZ ,, bureau central régulant l’activité des EPZ. * 15 juin : pas plus que le précédent, cet accord n’est appliqué et l’agitation continue. Pour calmer de nouveau la situation, le gouvernement ordonne la libération de tous les emprisonnés, travailleurs et responsables syndicaux ; prend des dispositions pour entamer des discussions sur les revendications et pour rassurer les patrons ordonnent une enquête sur les causes des émeutes. Les premiers pourparlers sont engagés fin jion entre le gouvernement , l’organisation patronale BGMEA et des représentants syndicaux (SKOP) ; ils forment un comité spécial chargé d’étudier la question centrale des salaires ; la revendication, si elle était satisfaite porteraitle salaire minimum de 940 rakas (11 euros) mensuels à 3.000 takas ( 35 euros) ; mais les patrons résistent à toute proposition d’augmentation. Et l’agitation continue dans la plupart des usines. *21 juin : L’organisation patronale BGMEA demande au gouvernement l’installation d’une police spéciale pour protéger leurs propriétés contre tout trouble social. Le cartel des syndicats lance un nouvel appel parce qu’ils ne maîtrisent rien demandant aux patrons une application minimum des accords antérieurs.

 

Cette tâche du “maintien de l’ordre”, à ce moment est assurée par une sorte de GIGN, le Rapid Action Batalion qui intervient chaque fois que les travailleurs se déploient : en général, cela ne les amène pas à reprendre le travail mais à se répandre dans et hors de la zone et d’encourager les autres travailleurs à se joindre à eux. Il serait trop long de décrire les alternances de lock out, de reprise du travail et de nouvelles attaques des travailleurs. C’est presque un enchaînement sans fin tout au long du mois de juillet : * 1er juillet:64, morts dans l’incendie classique d’une usine ; pas l’oeuvre des émeutiers. Les travailleurs de l’usine manifestent et bloquent les routes aux alentours * 3 juillet : dans l’EPZ de Savar près de Dacca, le bruit court qu’un travailleur a été tué dans la nuit de lundi ; une manifestation violente éclate alors à l’usine Irish Fashion : 100 blessés, 20 voitures incendiées. Les patrons décident la fermeture de l’usine et le lock out indéfini. Le lendemain , les travailleurs se pointent à l’embauche pour trouver la porte de l’immeuble de sept étages fermée avec une affiche sur la porte annonçant la fermeture ; les 6.000 ouvriers arrachent l’affiche et commencent à manifester, lançant des briques sur les fenêtres . La police stationnée dans l’usine n’intervient pas, gardant le silence. Toute la foule des manifestants se déplace alors vers les autres usines que les patrons s’empressent de fermer alors que, en quelques minutes, leurs travailleurs se joignent aux premiers. Craignant alors la répétition des déprédations, les autorités décrètent la fermeture des 50 usines de la zone voisine de Dacca EPZ pour une période indéfinie. Toutes les forces de police et militaires sont déployées pour endiguer le mouvement *6 juillet : près de 100.000 manifestants à Ashulia où les travailleurs sont lock outés ; 25 blessés. *8 juillet : 150 usines pillées et certaines ncendiées *9 juillet : la lgne de chemin de fer est bloquée à Uttora. *10 juillet : toujours à Uttora, 1.800 travailleurs manifestent lors de la réouverture de l’usine pour avoir paiement des salaires arriérés, de nouveau des barricades et le siège du commissariat local.

 

Les patrons veulent de toute évidence avoir le mouvement à l’usure : la misère et la répression policière et militaire contraignent peu à peu les travailleurs à reprendre. Mais comme, début août aucun accord n’a encore été appliqué, tout continue d’une manière plus ou moins sporadique. C’est ainsi que le 15 août, 6.000 travailleurs sont de nouveau en grève dans 13 usines ; de nouveau aussi une bataille rangée avec la répression dans Dacca isolée pendant 4 heures : plus de 100 voitures incendiées, 50 blessés . Au départ de cette flambée, le refus par une firme de payer les arriérés de salaires sauf à 49 jaunes. Le 24 août les mêmes leaders syndicaux lancent de nouveau un appel désespéré au patronat sur les risques d’explosion si un salaire minimum n’est pas rapidement fixé et respecté., car malgré les engagements pris dès le 12 juin, 90 % des termes des accords sont restés lettre morte Il est évident que les patrons attendent jusqu’au dernier moment pour fixer les termes d’un accord concernant les salaires ? Tout en prétendant que si toutes les revendications prises en compte dans les accords étaient appliquées 75 % des firmes textiles devraient fermer dans les sxs mois, ce qui, étant donné l’importance prise par cette industrie dans l’économie du Bangladesh entraînerait un chaos social total. C’est seulement le 12 septembre, dernier jour du délai imparti, qu’une des organisation patronale (BKMEA - tricot) avance enfin de chiffres et des dates, un plan d’augmentation des salaires en trois étapes ( salaires mensuels) :

 

1) pour les grades de 7 à 1, 1604 tk à 2.400 tk immédiatement( de 32 à 48 euros)( pour mémoire, le salaire moyen de base est, en principe de 900 tk -18 euros- )

 

2) pour les mêmes grades de 1.890 tk à 5.725 tk au 1 juillet 2007 ( de 38 à 115 euros)

 

3)de même de 2.117 TK à 6.060 tk an 1er juillet 2008 ( de 42 à 120 euros).

 

Mais ces concessions doivent être compensées par des avantages consentis par l’Etat : subventions de 10% de leur montant aux exportations, taux d’intérêt bancaire limité à 7 %, fourniture continue d’électricité et service accéléré dans le ports ( ces dernières revendications patronales donnent une idée du niveau de l’économie et de la corruption).

 

Personne ne sait si les patrons individuels appliqueront ces “ recommandations ” qui n’ont aucune force légale. On peut penser que l’épuisement économique tout comme la présence de la répression auront eu raison - provisoirement - de cette révolte ouvrière mais que tout reste latent. Un autre facteur important peut aussi avoir une incidence sur le cours de ces luttes , entretenant une grande confusion chez ceux qui spontanément s’étaient insurgés contre la misère extrême de leur exploitation.. Peu à peu, pour dévier cette révolte de tout son contexte économique, des accusations de “ conspiration ” se sont fait jour, entretenue par le patronat, par les politiques au pouvoir. Ont été ainsi incriminés : le pays voisin, l’Inde, les extrémistes musulmans, le parti d’opposition, la Ligue Awami et ses alliés. Même si cela peut effectivement être vrai, une révolte ouvrière d’une telle dimension ne peut jamais être la création de quelques bandes de nervis. Une des observations avancée pour expliquer la soi-disant intervention de “ provocateurs ” stipendiés par des organisations visant à déstabiliser le Bangladesh pour des raisons économiques ou politiques est la présence d’une majorité masculine dans les manifestations alors que la main -d’œuvre exploitée dans les usines de confection est féminine à près de 90 % ( même les 10 % restants formeraient quand une masse de manifestants de 250.000 participants). Mais , indépendamment de ces accusations habituelles, plus important est dès le mois de juillet, le développement de manifestations fréquentes et souvent violentes de l’opposition dans la capitale Dacca autour de la réforme d’une loi électorale et la surenchère politique pour les prochaines élections. On retrouve là une voie traditionnelle de l’escamotage de revendications sociales derrière des conflits politiques, ce qui ajoute à la confusion et au chaos ambiant.

 

HONGRIE

 

Un cynique mensonge politique déclenche une émeute ouvrière manipulée par les oppositions politiques La réaction violente dans Budapest, la capitale, à une confession du premier ministre pas tant sur le cynisme dont il a fait preuve que sur les mensonges que tout parti profère pour emporter les élections a été trop rapidement qualifiée de fasciste dans les médias occidentaux pour évacuer qu’elle était d’abord une réaction de classe manipulée par la droite et les groupes d’extrême droite. Que les politiciens ne tiennent jamais les promesses qu’ils ont pu faire est une évidence bien connue. Mais dans la situation hongroise,, le même gouvernement a pratiqué une politique de concessions aux travailleurs et retraités tout en soutenant les entreprises publiques déficitaires.. Pour être réélu il a laissé croire qu’il allait continuer une telle politique keynésienne alors que l’ampleur du déficit accumulé par cette politique le contraignait, selon les impératifs de l’Union Européenne à prendre des mesures drastiques sabrant dans les “ avantages ” précédemment consentis. La “ confession ” du premier ministre fut un coup de tonnerre dans le ciel bleu politique. Ils pensaient que les travailleurs encaisseraient le coup et ne bougeraient pas. Malgré l’exploitation politique et sur le terrain des manifestations par les groupes d’extrême droite ( plus ou moins soutenus secrètement par les partis d’opposition qui condamnent - en paroles - la violence), la réaction venait avant tout du prolétariat qui formait l’essentiel des manifestants qui pendant deux jours s’affrontèrent avec la police. Le pillage de la station de télévision semble avoir été le fait des plus pauvres des manifestants prolétaires. Manipulée par l’extrême droite et les groupes fascistes, cette réaction prolétaire ne put dépasser cette canalisation vers des objectifs politiques traditionnels ( dissolution, élections, etc..) sous le drapeau du nationalisme, même si des grèves se déroulèrent pendant ces jours d’émeutes. Malgré tout on peut voir dans ces journées l’expression du même rejet des solutions politiques habituelles par un prolétariat qui n’accepte plus un discours et des institutions que ne font que contribuer à la pérennité de son exploitation. En cela, même brève et dévoyée de son caractère de classe, les émeutes de Budapest rejoignent ce qui s’est exprimé plus clairement dans un combat de classe au Mexique et au Bangladesh.

 

LA VULNERABILITE DU CAPITAL

 

Quand une grève sauvage d’une petite catégorie de travailleurs bloque le trafic aérien national et perturbe sérieusement l’international.

 

Dans les précédents bulletins, nous avions fait ressortir, à l’occasion de grèves sauvages notamment celles de l’aéroport londonien d’Heathrow comment une poignée de travailleurs non essentiels (restauration, bagagistes, hôtesses d’accueil,...) pouvaient bloquer totalement le trafic aérien pendant plusieurs jours. On pourrait citer des exemples identiques dans les processus de fabrication industriels, tant la production à flux tendus est devenue si tendue que la corde peut facilement casser avec des conséquences sur tout le processus. La compagnie nationale espagnole Iberia ( dont nous signalons par ailleurs les difficultés face à la concurrence des compagnies low cost et de l’augmentation du prix des carburants) avait, de longue date un contrat avec le groupe national des aéroports espagnols (AENE) pour assurer dans tous les aéroports espagnols le service bagages et la maintenance des appareils, travaillant ainsi pour près de 200 compagnies aériennes. Cette position de quasi -monopole a été brisée lorsque l’AENE a mis aux enchères au moins offrant l’ensemble de ces services et l’a attribué à d’autres qu’Iberia , réduisant ce coût de gestion d’un service de plus de 30% ( conséquence indirecte de la pression économique dans ce secteur des transports). Pour Iberia, cette perte d’un contrat impliquait la suppression de plus de 900 emplois. L’affaire était restée quelque peu secrète, sans doute pour éviter des réactions trop brutales et l’annonce en est faite dans la presse le mercredi 26 juillet. Le vendredi 28 juillet, les syndicats UGT ( socialiste) et CCOO (communiste), devant la réaction de la base concernée, convoquent le matin à 9h 30 une assemblée à l’aéroport de Barcelone, El Prat, le principal aéroport ibérique, sans trop savoir quelle consigne donner aux travailleurs concernés. Ils sont alors totalement débordés car la grève s’étend immédiatement à tout le service bagages. 200 travailleurs occupent les pistes et les bloquent jusqu’à 14 heures. Tous les vols (560) sont annulés et plus de 100.000 passagers sont bloqués.. Dans toute l’Europe les vols sont sérieusement perturbés dans ce week-end de début de vacances ( l’organisme de régulation aérienne européen de Bruxelles ne peut autoriser le décollage d’un avion d’une autre aéroport que si son arrivée à destination est garantie. Syndicats et gouvernement s’mploient à éteindre le feu et les concessions tombent rapidement dans un “accord de principe” :
-  Iberia garde les services de ses propres lignes et appareils
-  Garantie d’emploi pour tous les travailleurs concernés
-  Préretraite et indemnisation pour les départs volontaires. Après cet accord, le travail reprend le dimanche matin, mais au ralenti : les effets du conflit se prolongeront pendant plus d’une semaine car contraints de faire des heures supplémentaires, les travailleurs concernés semblent avoir entamé une grève perlée, tout aussi sauvage que la grève générale qui vient de se terminer. Comme toujours, indépendamment de la réaction immédiate des travailleurs, les commentaires essaient de percer les intentions cachées derrière le fait d’une annonce brutale d’une telle décision dans une telle période de l’année, sachant qu’elle provoquerait une explosion sociale génératrice d’un tel blocage. Comme un tel conflit pouvait difficilement être évité en toute période autant le provoquer à ce moment ce qui permettait de transférer une lutte contre la compagnie employeur sur un conflit entre travailleurs et usagers. Les voix n’ont pas manqué de le faire et on a vu ressortir les sempiternels débats sur une régulation du droit de grève. Certains ont souligné aussi qu’en arrière-plan se profile un autre conflit entre le pouvoir central (et le coup de pouce donné ainsi à l’aéroport de Madrid Barajas- ) et le pouvoir régional catalan défendant “ son ” aéroport pour le moment plus important que l’autre Mais, pour nous, les points essentiels sont d’une part la nécessité, vu les investissements importants dans ce secteur et la concurrence qui y règne d’assurer l’accumulation maximum avec toutes les combinaisons possibles de réduction des coûts de production ( sous-traitance, etc...) et d’autre part, parmi les conséquences de cette politique une tension sociale plus grande dans l’offensive contre les “ acquis ” qui rend encore plus vraisemblables les attaques des travailleurs sur les points les plus vulnérables de tout le processus de production, non pas parce qu’ils sont choisis comme tels, mais parce que l’organisation de ce processus est tel aujourd’hui que toute rupture en un point quelconque entraîne le blocage de tout le processus.

 

L’ATTAQUE DU CAPITAL LES RESISTANCES OUVRIERES ET LES SUITES

 

SALAIRES ET CONDITIONS DE TRAVAIL

 

Bangladesh - *17/6/2006 -1.800.000 enseignants du primaire sont en grève faisant fermer toutes les écoles, rejoints par les enseignants du secondaire avec des revendications sur 21 points concernant essentiellement les salaires. La grève durait encore deux mois après sans qu’on puisse dire si elle relayait les émeutes ouvrières dans le textile.

 

France -* 25/8/2006 - Les 12 grévistes du magasin de frusques Fabio Lucci d’Alès (Gard) qui occupaient les locaux, demandant principalement salaires et conditions de travail et le départ d’un directeur sont sommés par jugement d’évacuer sous peine de 1.000 euros d’astreinte par jour.
-  *29/6/2006 - Les trois magasins parisiens Habitat ( ameublement) sont en grève, à l’avant-garde d’un mouvement des 24 magasins nationaux du 1er juillet, pour les salaires mais aussi contre un système de faux clients qui testent et notent les travailleurs.

  • 2/8/2006 - 50 travailleurs du groupe de confection Manoukian à Mercurol (Drôme) rachetée par un groupe américain, en grève pour les salaires. Un blessé dans un incident avec le piquet de grève. Reprise du traval après 48 h de grève avec 6% d’augmentation.

Pologne -* 6/6/2006 - Le charbon reprend la vedette avec la hausse du pétrole. Les mineurs relèvent la tête : 40.000 mineurs de Haute-Silésie en grève 2 heures pour une prime basée sur les bénéfices.

 

Inde -2/8/2006 - Récupération. Revers de la médaille : de plus en plus, la gestion des comptes bancaires délocalisée en Inde doit faire face à des fraudes diverses qui vident les comptes des nationaux d’origine. C’est en harmonie avec la corruption généralisée mais risque de tuer la poule aux œufs d’or car certaines firmes commencent à “ rapatrier ” car exploiter ses propres nationaux serait plus sûr. 27/12/2005 - Récupération, capitaliste cette fois : salaires sensiblement plus élevés que la moyenne nationale, nécessité de compenser le stress font que les apôtres de la consommation construisent autour des centres d’appel délocalisés des centres commerciaux et de loisirs pour récupérer partie de l’argent. Ce “ Business Process Outsourcing ” (BPO) impose ainsi une “ culture de masse ” à l’américaine, double source de profit et déstabilisateur des modes de vie et cultures locaux.

 

Chili - *30/8/2006 - 2.000 mineurs de la plus grande mine de cuivre du pays et du monde - Escondida possédée conjointement par les trusts australien BHP Billiton et britannique Rio Tinto, en grève pour demander une part dans les superprofits engrangés par la hausse vertigineuse du prix du cuivre obtiennent, après un mois de grève une augmentation de salaire de 5 % et une prime de 14.000 euros ( ils demandaient le double ). Leur grève a révélé que les lois répressives des conflits du travail élaborés sous Pinochet sont toujours en vigueur sous un gouvernement social-démocrate.

 

Etats-Unis - *25/8/2006 - Toutes les compagnies aériennes sont prises dans une spirale de compétition à laquelle chaque compagnie tente d’échapper en comprimant le plus possible les salaires et les conditions d’exploitation, en se mettant en faillite pour balayer les obligations contractuelles, imposant des coupes sombres dans les effectifs Pour tenter d’échapper quelque peu à cette pression et répression auxquelles participent les syndicats, les travailleurs non pilotes de Northwest Airlines ( la 5ème des USA) ont fondé une association “ CHAOS ” ( Create Havoc Around Our System) ( foutre le bordel dans notre système) destinée à lutter d’abord contre les réductions de salaires qui ont atteint plus de 40 % pour certains. Ils ne se contentent pas de porter des tee-shirts avec cette inscription mais projettent des grèves surprises de quelques minutes à quelques heures aux moments les plus perturbateurs pour la compagnie. Celle-ci a bien tenté d’en faire interdire l’exécution par le syndic de faillite, mais celui-ci a refusé. Pour parachever sa sollicitude envers les travailleurs qu’il va prochainement mettre à la rue, Northwest Airlines a remis à chacun un livret donnant des conseils sur la façon d’organiser sa vie au chômage, en tout cas avec une perte de ressources. Parmi les 101 manières d’économiser ainsi proposées, on trouve : faire ses courses au discount, aller en vélo, utiliser les vieux papiers pour faire la litière du chat, éviter les examens médicaux coûteux, louer une partie de sa mason, réduire le temps de sa douche, ,se fournir en habits et jouets d’occasion,etc... *1/9/2006 - Sous la menace d’une grève, UPS doit signer avec les syndicats des pilotes (Independant Pilots Association) un nouveau contrat qui garantir une augmentation de salaires de 18 % et 3 % les cinq années suivantes. De plus la firme renonce à toute sous-traitance. Mais les pilotes n’approuvent qu’à 56 % ce contrat. La firme rivale Fedex doit aussi, après deux ans de palabres signer un nouveau contrat dans les mêmes termes. *Juin 2006 - Transports publics de New York (voir précédents bulletins) ; Pour éviter un arbitrage qui aurait été encore plus défavorable aux travailleurs, le leader du syndicat a réussi à faire adopter à 70 % la proposition patronale que les travailleurs avaient rejeté quelques mois auparavant.

 

Corée du Sud -* 1/9/2006 - Fin d’une grève de 7 semaines à Ssangyong Motor contrôlée par la firme chinoise SAiC, partielle en juillet puis totale qui obtient l’annulation de 554 licenciements en échange d’un blocage des salaires. Des grèves similaires ont secoué l’industrie automobile au cours de l’été : Un mois de grève à Hyundai pour les salaires, autant à Kia pour les salaires et conditions de travail et aussi à GM Daewoo. Les grèves, d’une part ont fait gonfler le déficit commercial du pays, mais la menace la plus grave réside dans les projets de délocalisation en raison de la hausse des coûts de production

 

Palestine -* 5/9/2006 - La quasi -totalité des 154.000 employés de l’Autorité Palestinienne dont 38.000 enseignants commencent une grève générale, leurs salaires n’ayant pas été payés depuis six mois suite au blocage des crédits et ressources, conséquence du conflit entre Hamas et Fatah.( Israël ayant même bloqué les droits de douane et les transferts d’impôts qu’il perçoir pour l’Autorité Palestinienne) Leur grève ne peut résoudre un problème qui leur échappe et qui dépend essentiellement du contexte international.

 

Mexique - *18/8/2006 - Le vote des 8.500 travailleurs de Volkswagen à Puebla (100 km de Mexico) votent la reprise avec 4,50 % d’augmentation (c’est la 3ème grève en 6 ans). Belgique - *14/4/2006 - En grève depuis le 11 avril pour les salaires, les 220 travailleurs de la filature Ideal Fibres Fabrics à Comines doivent reprendre le travail après qu’un jugement leur a sommé de lever les piquets de grève avec une astreinte de 2.000 euros par travailleur empêché de travailler. Ils avaient précédemment séquestré le directeur

 

Etats Unis -* Il est impossible de citer tous les accords signés par le syndicat de l’automobile UAW avec chacun des “grands” Ford et General Motors entérinant les licenciements, les suppressions de garanties, les réductions de salaires, etc. Un exemple récent, le 7 août dernier, un tel accord autorise Chrysler à embaucher à 70 % de salaire normal qui est rétabli après 7 mois d’une période d’essai ; pendant cette période le licenciement peut se faire sans motif et les garanties maladie sont réduite au minimum. Un autre exemple, le 9 juin dernier, le syndicat UAW, General Motors et Delphi (équipementier, filiale de GM) ont signé un accord pour pousser les travailleurs de Delphi vers la sortie, notamment ceux dont GM doit supporter le poids d’engagements antérieurs.. Il est proposé aux candidats au départ, soit une retraite anticipée reduite, soit une indemnité de départ ( les salariés de Delphi non anciens de GM, n’auront rien car hors du champ de l’accord). Pour ceux qui ne quittent, “profitant” de l’accord, les salaires seront réduits de 27$ l’heure à 22 en juillet 2006, à 16,50 en septembre 2006 et à 12 $ lorsque les engagements de GM envers Delphi prendront fin Il est tout autant difficile de savoir quelle dimension ont les résistances à la vague recurrente de concessions. Une organisation parallèle a vu le jour “Soldiers Of Solidariry” (SOS) mais pour l’instant elle ne peut qu’organiser des manifestations de protestation

 

PRECARITE

 

France - *28/7/2006 6 La loi du 12/7/1990 n’autorise le recours à l’intérim que pratiquement seulement dans deux cas : le remplacement d’un absent et pour un accroissement temporaire d’activité. Dans les faits, les patrons usent et abusent de ces “ facilités ” pour oeuvrer avec une force de travail à flux tendus. Souvent en toute impunité, le travailleur étant le plus souvent “ content ” de garder un boulot même précaire. PSA s’est fait pourtant épingler à plusieurs reprises devant les tribunaux. En avril dernier 4.400 travailleurs de l’automobile sur 100.000 étaient ainsi en “ précarité ”.
-  6/6/2006 - Pour compléter les différentes pièces du puzzle organisant la précarité, comme pendant du CNE ( contrat nouvelle embauche) un contrat temporaire pour les vieux immédiatement baptisé CDE (contrat dernière embauche) permet aux patrons d’embaucher les vieux mis sur la touche avec des contrats temporaires à tarif réduit. Pour faciliter l’opération, le texte supprime la taxe spéciale sur les licenciements après 50 ans. Pour ceux qui à 57 ans seraient encore dans la galère du chômage, les patrons pourront offrir un contrat à durée déterminée de 18 mois renouvelable une fois ( comme par hasard ces 36 mois possibles correspondant à la durée limite d’indemnisation du chômage - 3 ans-. Pour inciter les vieux à se remettre au boulot le même texte prévoit des incitations pour les appâter avec des majorations de retraite et obtenir d’eux qu’ils prolongent leur”vie active” d’exploitation au-delà de 60 et 65 ans.

 

Espagne -* mai 2006 - Ponteverda en Galice ( Nord -Ouest). Les métallos de plusieurs usines, outrés par la signature d’une convention collective par les syndicats traditionnels (UGT socialiste, CCOO communiste et CIG, indépendant), convention qui entérine leur précarité, se mettent en grève sauvage, trouvant la solidarité des travailleurs des chantiers navals proches. Leur détermination contraint les syndicats signataires à lancer un appel à une grève générale régionale pour le 11 mai. Mais en même ils entament des pourparlers avec les dirigeants qui aboutissent le 10 mai à un accord boiteux qui les autorise à annuler l’ordre de grève prévu pour le lendemain. Ils doivent pourtant s’expliquer devant une assemblée générale des métallos au cours de laquelle ils sont pris à partie violemment. Mais les travailleurs n’osent pas aller au delà : le mal est fait et la grève est brisée.

 

RETRAITE

 

Etats-Unis *Indépendamment des stratégies antérieures ( accent mis sur la production de grosses voitures gourmandes) effondrées à cause du prix des carburants, les firmes qui furent “grands” de l’automobile américaine - General Motors, Ford, Chrysler - sont particulièrement handicapées face à la concurrence japonaise sur le marché intérieur à cause des engagements antérieurs de la période de prospérité qu’ils sont contraints de respecter en matière de retraite et de couverture maladie. De concert avec le syndicat de l’automobile UAW, lesdites firmes peuvent modifier les contrats de travail en cours c’est-à-dire baisser les salaires, réduire les avantages retraite et maladie, modifier les horaires, licencier, etc pourvu qu’une modification du contrat collectif le prévoie. Ce dont ils ne se privent pas notamment comme pour les filiales pièces détachées, comme Delphi (GM) et Visteon (Ford) ils se placent sous la “protection” de la loi sur les faillites permettant de balayer tous les accords antérieurs concernant les travailleurs. Mais il n’en est pas de même pour les retraités car ils sont hors des relations de travail et les engagements retraite et maladie consentis dans les périodes prospères sont figés et ne peuvent être modifiés ( c’est valable aussi en ce qui concerne Delphi pour les travailleurs détachés de GM sous conditions de conserver les garanties GM). Quand on sait que Toyota aux USA n’a que 258 retraités alors que GM en a 400.000 on peut mesurer à quel point les finances de GM sont obérées. Le taux des retraités par actif est de 0,02 chez Toyota, 0,05 chez Honda, 0,10 pour Nissan, 1,25 pour Ford, 1,53 pour Chrysler et 3,10 pour GM. C’est la même chose pour la maladie. Mais là, GM tente de réduire le coût des remboursements en modifiant les conditions de ses engagement : au lieu de remboursements quel qu’en soit le montant, il a substitué une contribution fixe de sorte que lorsque ce plafond est atteint, le retraité doit payer 100 % de sa poche

 

MIGRATIONS-IMMIGRATIONS

 

Italie - *19/7/2006 - L’intérêt du capital par delà les querelles politiques : avoir une main-d’œuvre abondante à exploiter. Régularisation des 517.000 clandestins et suppression de toutes conditions d’accès au marché du travail imposées jusqu’alors aux travailleurs de toute l’Europe élargie.

 

Afrique -* Immigration sélective. Sur les 11 % de la population mondiale 66 % sont infectés du SIDA et une bonne partie de ceux qui migrent vers d’autres cieux sont les médecins et autres personnels de santé.

 

Liban -* La guerre est toujours une défaite pour les prolétaires victimes dans leur chair ( à canon ou à bombes) et dans les conditions de leur asservissement. Des milliers d’asiatiques des services domestiques et autres n’ont pu quitter le pays comme leurs maîtres ou patrons partis se mettre à l’abri . Faute de papiers confisqués et de moyens financiers. Difficile à dénombrer ceux qui sont ainsi restés parqués sous les bombes israéliennes. 34.000 Philippines en particulier.Le 24 juillet, 400 femmes srilankaises sont hébergées dans les bureaux locaux du journal britannique The Guardian bloquées par la guerre sans pouvoir sortir du pays ( elles seraient 80.000 dans cette situation, la plupart illégales, soit parce que leur permis de travail est expiré, soit parce qu’elles se sont enfuies d’un patron abusif mais qui a gardé leurs papiers)

 

Pologne - *29/8/2006 - Un patron polonais : “ Si j’augmente les salaires, je détruis mon entreprise mais le danger pour moi, si une personne quitte pour l’Ouest et y réussit, le résultat, c’est que d’autres vont suivre ”. Le problème aujourd’hui, c’est le manque de main d’œuvre qualifiée (chantiers navals, docteurs, bâtiment,...) Pour tenir, les entreprises doivent recruter en Ukraine ( 150.000 clandestins en Pologne) ou envisager de s’y délocaliser. Le gouvernement a levé l’obligation de permis de travail pour les travailleurs temporaires de l’ex -URSS, de Turquie notamment dans l’agriculture. Les Polonais “ délocalisés ” sont ainsi 322.000 en Allemagne, 130.000 en Grande-Bretagne, 65.000 en Irlande, 33.500 en Italie, 24.500 en Hollande et seulement 10.000 en France. Monde -*2006- Partout on, construit des murs ou des résidences forteresse pour empêcher les pauvres de troubler les riches dans la jouissance de leurs richesses. Les zones protégées, aussi bien économiquement ( zones économiques spéciales) que socialement (initiées aux USA elles prolifèrent partout à la mesure du fossé riches pauvres qui s’approfondit). Par exemple, en août, le maire de Padoue en Italie a fait ériger un mur de 84 m de long et de 3 m de haut autour d’une cité pour “ protéger ” une communauté contre une autre Les Etats maintenant se lancent dans des constructions à grande échelle pour se protéger “ contre ” : Israël contre les Palestiniens, Bush en veut un de 1.200 km de long pour bloquer les Mexicains ; les Espagnols en ont construits un dans l’enclave de Ceuta ;les “ camps provisoires ” que sont les centres de rétention sont aussi des murs bien gardés. L’Europe annonce en août la formation d’une patrouille opérationnelle contre l’immigration clandestine qui s’exercera aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union Européenne.

 

Brésil - *12/8/2006 - La moiitié des travailleurs du pays oeuvrent dans le secteur informel c’est-à-dire non déclarés, sans aucune protection sociale, ce qui arrange aussi les patrons qui échappent aux charges fiscales.

 

Roumanie - *14/6/2006 - Plus de 2 millions et demi de Roumains sont partis vers l’Ouest ( dans l’ordre décroissant, Italie, Espagne, Allemagne et France sont les “ pays d’accueil ”) . Mais vidées de leurs forces vives, les entreprises romaines font venir de la chair humaine de l’Est y compris des Chinois.

 

Corée du Nord - *28/12/2005 - La Corée du Nord exporte sa main d’œuvre partout dans le monde ( Russie, Lybie, Bulgarie, Arabie, Angola) y compris dans l’Union Européenne. En particulier, la République Tchèque en “ héberge ” un certain nombre pratiquement parqués dans les ateliers, sous la surveillance de sbires nord-coréens, payés au tarif local mais contraints de verser leur paie sur un compte tenu par l’ambassade et ponctionné de plus de la moitié pour “ contribution à la construction de la patrie socialiste ”. Ce qui leur reste, après avoir défrayé leurs dépenses personnelles, environ 20 euros par mois peut être envoyé à leur famille et représente dix fois ce qu’ils auraient gagné en Corée.

 

Monde - *5/9/2006 - 100 millions de femmes quittent chaque année leur pays d’origine, formant plus de la moitié des migrants, faisant vivre des familles entières dans leur pays d’origine, mais en même temps vidant leur pays de personnel qualifié créant des difficultés économiques et sociales.

 

Dubaï - *19/5/2006 Les esclaves des Emirats arabes se révoltent. Des lois encore plus strictes et les menaces d’expulsion tentent d’empêcher les travailleurs venus de tout le sud-est asiatique de s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail et de vie. Depuis septembre 2005, des douzaines d’arrêts de travail et de protestations contre la bas salaires ( 3 euros par jour), le loyer des dortoirs. Les revendications portent sur un salaire mensuel de 212 euros, des vacances annuelles et des journées de travail de 8 heures. Les négociations sont particulièrement difficiles car il n’existe pas de syndicat et souvent les “délégués” qui se présentent risquent la déportation.

 

RESTRUCTURATIONS ET LICENCIEMENTS

 

Hollande - *26/7/2006 - TNT le groupe postal hollandais qui s’est étendu à toute la logistique est à vendre pour cause de privatisation. Menacés les 37.000 travailleurs du groupe répartis en Hollande, Royaume-Uni et USA. Allemagne -*31/7/2006 - Promesses : l’échec des mesures pour réduire le chômage et les dépenses publiques entraîne un projet de serrage de ceinture de tous les services publics pendant... trente ans... *2/7/2006 - Thyssen Krupp ( trust de l’acier, 18.000 travailleurs) signe un accord avec le syndicat IG Metall, contrat “ d’avenir ” : horaires passant de 35 h à 34 h, baisse des salaires de 50 à 80 euros mensuels,500 mises en préretraite, 500 embauches, formation de 1.000 apprentis, le tout pour “ sauver ” 1.300 postes.

 

Belgique -* 7/10/2005 - Déplacement du capital pour parer la baisse du taux de profit. La Wallonie était , il y a 50 ans le fleuron industriel du pays. La délocalisation des mines et de la sidérurgie en fait une des régions les plus ravagées d’Europe : taux de chômage 19 ;7 % ( contre 9,7 % en Flandre) qui atteint 25-30 % dans le Hainaut, malgré les soutiens européens pour inciter l’implantation de “ nouvelles ” industries. C’est aussi la région où la moyenne de vie est une des plus basses d’Europe. *7/10/2005 - La fusion entre les postes danoises et belges génère un contrat de gestion pour résister à la concurrence du hollandais TPG. Ce “ contrat ” prévoit la fusion de tous les services colis et tout un système de filiales privées. A la clé la suppression de 175 emplois.

 

Espagne - *8/7/2006 - Une semaine de grève des pilotes d’Iberia, compagnie nationale qui, menacée par les compagnies à bas coût, veut créer sa propre compagnie low cost en transférant 30 de ses avions et 300 de ses pilotes , qui seraient assaisonnés aux conditions “ low cost ” Brésil - *29/8/2006 - L’usine Volkswagen de Sao Paulo en grève contre un plan de restructuration impliquant 1.800 licenciements. Après 6 jours de grève ils doivent accepter un plan de départs volontaires de 3.600 travalleurs d’ici 2008 avec la paiement d’un mois et demi d’indemnité par année de présence si ce départ a lieu avant le 21 novembre. Les licenciements touchent aussi l’usine San José de Pinhais dans l’Etat de Parana. Au total 5.773 emplois seront supprimés.

 

France - *4/8/2006 - Profitant d’une panne de chaudière en septembre 2005, le trust italien pétrochimique ENI ferme l’usine Polimeri près de Grenoble (Isère) : 240 travailleurs occupent l’usine depuis le 13 juillet dans l’espoir qu’un repreneur voudra bien les exploiter. Un jugement a ordonné de libérer les accès de l’usine mais pas l’évacuation. L’usine avec 800 tonnes d’un produit dangereux est “ mieux gardée par les salariés que par des maîtres chiens ” a déclaré le juge. Mais en fait c’est la CGT qui contrôle bien le site pour éviter une action style Cellatex qui dans l’environnement d’usines chimiques serait autrement plus percutante. -* 10/8/2006 - Quand les capitalistes se battent, ce sont les travailleurs qui prennent les coups. La Métallerie Moderne (cadres de portes et fenêtres métalliques) est prise dans un imbroglio juridique sur une histoire de propriété alors que le carnet de commandes est bien garni. Moralité, 52 travailleurs trouvent porte close et pas de travail. Même situation pour 40 travailleurs de Malora Simeuble (ameublement) à Saulxure-les-Nancy ( Meurthe-et-Moselle), en liquidation judiciaire qui se battent pour en empêcher la fermeture.

 

Italie - *6/7/2006 - Une des plus grandes banques italiennes, Unicredit (134.000 travailleurs) veut larguer 12.000 d’entre eux d’ici 2010 et en embaucher 5.000 en Russie.

 

Suisse -* 23/7/2006 - Changement climatique. La société de réassurance Suisse Re veut supprimer 2.000 emplois sur 11.500 d’ici fin 2007 pour éponger les pertes occasionnées par ce qu’ils doivent débourser suite aux catastrophes naturelles.

 

Union Européenne - *3/7/2006 - La fusion Arcelor - Mittal pourrait signifier 30.000 suppressions d’emplois et la rigueur dans le chantage productivité - fermeture est bien connue chez Mittal. L’affaire Arcelor/Mittal et la centralisation du capital

 

Canada -* 29/6/2006 - Noriel un des grands des télécoms veut supprimer 1.500 emplois sur 35.000 dans le monde industrialisé et en créer 800 au Mexique et en Turquie.

 

Suisse - 18/8/2006 - Le groupe chimique CIBA pour écluser ses pertes envisage de supprimer 2.500 emplois d’ici 2009 en majorité en Europe et en Amérique

 

Etats-Unis * Heinz, le roi de la conserve ( plus connu pour le Ketch up) a accru en 2005 ses profits de 10 % et augmenté ses dividendes de 16,7 % mais cela ne satisfait pas l’avidité des fonds d’investissements qui imposent la fermeture de 15 usines et les licenciement de 2.500 travailleurs.

 

Monde*Investissement et capital variable. Les besoins présents du capital pour une main-d’oeuvre mobile quant à sa localisation géographique et quant à l’évolution de sa qualification explique les pressions capitalistes tant sur l’immigration “sélective” que sur les modification s diverses du contrat de travail autour du projet de Sécurité Sociale Professionnelle et ce que l’on appelle “formation tout au long de la vie”. L’évolution accélérée des techniques notamment électronique fait que 90% des nouveaux emplois requière une formation alors que seuls 40 % des postulants en ont reçu une convenable. La formation est devenue une des clés de la productivité élevée ; comme le soulignait un économiste : une heure de formation vaut 5 heures d’activité.. Chez Toyota, quand on a redessiné le processus de production du début à la fin cette notion, espace de travail d’une cellule de base, a été créée pour être sûr que chaque chose soit à portée de la main du travailleur qualifié sur son poste de travail. Il faut parvenir au maximum utile d’outils disponibles sur le poste de travail y compris sur l’ordinateur. British Airways, la compagnie aérienne britannique a mis en place un système dans lequel le personnel de bord peut avoir accès à tout moment avec toute personne concernant son travail ce qui a supprimé toute communication papier, simplifié les transmissions. On estime au Royaume-Uni que plus de deux millions de travailleurs n’ont pas la formation requise pour leur emploi et par suite, les firmes ont des problèmes de recrutement. D’où la conclusion, qui semble prévaloir partout, qu’il ne suffit pas seulement d’investir en capital fixe pour accroître la productivité, mais qu’il est tout autant essentiel d’investir dans le capital variable et cela d’une manière constante.

 

LES CRIMES DU CAPITAL DANS L’EXPLOITATION DE LA FORCE DE TRAVAIL ET DANS LE PILLAGE DES RESSOURCES NATURELLES

 

Bangladesh - *30/8/2006 - Devant l’opposition résolue et armée des populations locales du Nord du pays ( 40.000 manifestants, sept morts, 100 blessés, incendie de bâtiments officiels) à un projet grandiose d’une mine de charbon à ciel ouvert à 350 km au nord de la capitale financé par un groupe britannique avec la complicité corrompue du pouvoir, tout est abandonné , en partie parce que ledit pouvoir pris dans les émeutes ouvrières au même moment ne peut se permettre d’avoir à se battre sur plusieurs fronts sociaux.

 

Pérou - *31/8/2006 - Les travaux d’extension de la mine d’or de Yanacocha ( la plus grande d’Amérique Latine) par le groupe US Newmont Mining abandonnés devant l’opposition résolue des paysans ( manifestations par milliers, un mort) qui craignent non seulement leur expropriation mais l’extension d’une pollution déjà évidente.

 

6/6/2006 - Plus le pays est pauvre et lointain, plus le capital peut polluer et tuer ( les exemples de la pollution mortelle déversée en Côte d’Ivoire sont légion) La Oroya, 35.000 habitants, 3.800 m d’altitude est “riche” d’une mine de plomb, de cuivre et de zinc. Les fonderies de ces métaux déversent dans l’air pur de l’altitude des gaz nocifs dont du gaz sulfureux et des poussières des métaux incriminés. 97 % des enfants de moins de 7 ans sont intoxiqués au plomb. Quant au reste des habitants et les travailleurs de la mine...

 

Afrique - *2/9/2006 - Dans toute l’Afrique sub-saharienne un enfant sur 4 de moins de 14 ans ; certains de 5 à 6 ans, travaillent de quelques heures par jour à plein temps. Ils étaient ainsi 49 millions en 2004 ( prostitution, mineurs, bâtiment, agriculture, etc..) Au Kenya 1/3 des cueilleurs de café sont des enfants ; en Tanzanie 25.000 sont exploités dans les plantations. Pas mal d’entre eux sont les orphelins du Sida

 

CONDITIONNEMENT IDEOLOGIQUE LA MANIPULATION

 

Israël - *9/6/2006 - Le prix de la guerre : sang et misère. Les pauvres, selon un rapport du Ministère Social auraient été en 2005 1.580.200 sur un peu plus de 6 millions d’habitants dont 500.000 sous le seuil de pauvreté.

 

Chine - *19/7/2006 - Vases communicants : Officiellement, la pauvreté aurait diminué pour s’établiit à 28 millions d’habitants en 2003 alors que la classe moyenne compterait entre 200 et 300 millions d’habitants , le tout sur un total de 1 milliards 400 millions de Chinois. 28/8/2006 - Le premier groupe mondial de la distribution, l’américain Wal-Mart se fournit en Chine et y installe ses hypermarchés. Alors qu’il est un champion de l’anti-syndicalisme aux USA, il a dû composer avec le gouvernement chinois et admettre la création de sections syndicales dans ses magasins et même à Shenyang d’une cellule officielle du Parti Communiste Chinois. Il est vrai qu’il n’a rien à craindre car le syndicat officiel ACTU est le relais du pouvoir et qu’il pourra lui servir de force d’encadrement des travailleurs. Rien à voir avec les syndicats américains, même les plus timorés. Paris vaut bien une messe.

 

23/8/2006 - Nationalisme économique ou réponse du berger à la bergère. La firme européenne SEB ( électro ménager) envisageait de reprendre la firme chinoise - Zehjiang Super Cookware, leader chinois du matériel de ciosine. Alors que les travailleurs de SEB ( beaucoup sont des ex Moulinex déjà échaudés) étaient inquiets de ce qui présageait des transferts de fabrication, ce sont deux autres firmes chinoises que s’opposent à cette acquisition

 

Irak - *27/7/2006 - Sang et pétrole : malgré la guerre civile, les attaques sur les pipelines, la contrebande pétrolière et la corruption, la production pétrolière approcherait 2,5 millions de barils, le niveau d’avant la dernière guerre et semble même devoir la dépasser alors que la porte est ouverte aux investissements des multinationales

 

Vietnam - *26/7/2006 - L’organisme d’Etat “ Vietnam’s National Textile Garment Group (Vinatex) supposé coordonner toutes les activités textiles du pays a été, en raison de son impuissance bureaucratique corrompue, transformée par une firme britannique en un organisme semi- privé efficace dans l’exploitation des travailleurs avec des méthodes modernes garantissant les profits des multinationales comme Zara et Nike.

 

Singapour - *20/8/2006 - Dans le barème des inégalités de revenus l’Etat malais est à la 105ème place entre la Nouvelle Guinée et l’Argentine ce qui signifie une économie à deux vitesses, des tensions sociales et un renforcement de la répression dont le muselage de la presse.

 

Monde - *17/6/2006 - Déferlement de propagande contre la , prolifération des armes atomiques. Mais les armements classiques se portent on ne peut mieux : les usines d’armements tournent à plein. 600 millions d’armes légères fabriquées partout ( 500.000 morts). 38 millions de balles fabriquées chaque jour dans 76 pays. Si la Chine en exporte un peu partout contre des matières premières, la France, 3ème exportateur mondial n’est pas en reste .

 

Etats-Unis - *19/5/2006 - Les USA sont un des seuls pays industrialisés qui n’ont aucune limite légale au montant des heures supplémentaires imposées aux travailleurs. Plus la journée de travail est longue, plus le risque d’accident du travail est élevé ; Plus de 60 % des accidents surviennent dans ces marges supplémentaires, sans compter la fatigue et le stress.

 

*17/10/2005 - Réalisme “ Quand une firme comme Delphi ( filiale équipementier de General Motors) annonce qu’en fait, les contrats de travail ne valent guère plus que le papier sur lequel ils sont écrits, se pose la question fondamentale de la nature des relations entre employeurs et employés ” (Financial Times)

 

*septembre 2006 - Les délocalisations ont entraîné une baisse du niveau de vie tant dans les pays délocalisateurs que dans le pays délocalisé. Un exemple frappant est donné par l’accord de libre échange entre les USA, le Canada et le Mexique (ALENA). La libre entrée des produits agricoles au Mexique a ruiné l’agriculture mexicaine, fournissant ainsi dans un premier temps une main-d’oeuvre industrielle facilement exploitable et une émigration tout autant bénéfique pour les USA. Le libre installation au Mexique a permis dans un premier temps la délocalisation de maintes industries US à la frontière interne du Mexique qui se sont développées dans ce qui est devenu la “maquiladora”. Mais ces usines ont été en raison des résistances ouvrières et des coûts de production inférieurs en Asie délocalisées à leur tour, ruinant encore plus le développement économique escompté. Les ravages des délocalisations n’ont pas été moindres à l’intérieur des Etats-Unis.

 

Pour les justifier et éviter de trop grandes résistances, toute une propagande a fait alors miroiter que seules les industries de base seraient touchées et que la “nouvelle économie” ( celle des technologies de l’information), prendrait le relais pour relayer les emplois délocalisés. Mais d’une part les “nouvelles technologies” n’ont pas rempli les espoirs escomptés ( effondrement de la bulle informatique) mais les emplois de cette activité ont été délocalisés rejoints par une foule d’emplois de toutes sortes supposés non délocalisables ( suivant les industries , entre 25 et 40 % des activités industrielles y compris dans les industries de pointe ont été délocalisés). Un seul exemple : une commande d’un repas chez Mac Donald faite aux USA est prise par un centre d’appel en Inde qui examine le moyen le plus rapide pour qu’elle soit honorée et transmet l’ordre en temps réel aux USA. Le résultat est que ne “prospèrent” aujourd’hui que les emplois touchant l’éducation, la santé, les loisirs, la fonction publique ( et encore certaines parties de ces services sont également transférables, par exemple, on estime que dans quelques années plus de 20 % des services bancaires seront “externalités” hors USA. Le résultat est une pression sur le niveau des salaires qui entre 2000 et 2005 ont baissé en moyenne entre 10 et 15 % .Ce sont les classes moyennes qui sont les plus touchées par cette dérive. Comme retraite et maladie ne sont valablement couverts que par les entreprises ce sont même plus ces “avantages” qui sont touchés, sur les salaires : on compte que 17 millions d’Américains n’ont aucune couverture maladie et 31 millions de pauvres. Un exemple du niveau de baisse du niveau de vie et d’un semi chômage que ne reflète pas les statistiques peut être donné par le fait qu’à une annonce de Wal-Mart ( la multinationale du supermarché dont la réputation d’exploiteur n’est plus à faire) pour 325 emplois aux USA ont répondu 25.000 candidats.

 

Afrique du Sud - *24/8/2006 - “ Un ministre de la sécurité en Afrique du Sud, c’est aussi saugrenu qu’un ministre des affaires maritimes en Suisse ou qu’un département de la justice dans les USA de G.W. Bush ” (Financial Times)

 

Chili - *24/8/2006 - La social-démocratie en action : Manifestations répétées de lycéens depuis fin mai pour une réforme du système éducatif hérité de la dictature Pinochet : 200 arrestations.

 

France - *30/9/2006 - Montbéliard (Doubs), Hypermarché Leclerc.. 60 travailleurs ont été requis par la direction pour faire l’inventaire dans la nuit du 29 au 30 septembre. Survient un contrôle inopiné de l’inspection du travail. Alors que certains dirigeants paniqués retiennent les enquêteurs d’autres poussent tous les travailleurs présents, sous la menace, dans une réserve où ils sont enfermés dans le noir pendant plusieurs heures avec interdiction de parler et de téléphoner par portable. Les inspecteurs, au bout d’une demi-heure repartent bredouilles, mais méfiants s’installent à l’extérieur appuyés par un contingent de flics. Les travailleurs finissent par sortir par petits groupes, dûment catéchisés par les cadres. Certains mentent, d’autres craquent : infractions constatées sur les horaires de travail et les salaires. Mais la direction réplique en supprimant la prime d’intéressement tant que les “mouchards” auprès de l’inspection du travail ne se sont pas dénoncés. La petite guerre se poursuit ; des faits antérieurs sont exhumés comme plus de 150 licenciements abusifs en quatre ans et le harassement constant de ceux dont on veut se débarrasser . * - 30/7/2006 - Pratiques courantes du capital - Faurecia, équipementier filiale de PSA ( 10.000 travailleurs sur 28 sites en Allemagne) est pris dans une histoire de pots de vin perçus ou versés par ses dirigeants pour avoir des contrats notamment avec Volkswagen.



(5 décembre 2006)
Ecrit par Rakshasa, à 18:44 dans la rubrique "Actualité".



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