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Pourquoi je ne serai pas soldat...
--> Refuznik Omri Evron : Pourquoi je ne serai pas soldat des FDI”

lu sur altermonde-levillage :(JPEG) " Je n’essaie pas d’échapper au service militaire pour des raisons personnelles, mais pour des problèmes moraux qui concernent ma conscience. J’ai choisi de devenir un ‘refuznik’ pour clamer ce en quoi je crois et essayer de faire bouger."




Le refuznik Omri Evron - (Keren Manor/activestills.org)

Omri Evron, 19 ans, de Tel Aviv, est à quelques semaines d’obtenir son diplôme de philosophie morale de l’université de Tel Aviv (UTA). Il se prépare à ce diplôme depuis son lycée. Il est connu sur le campus de l’UTA comme un militant social de premier plan.

Le mois dernier, par exemple, il a lancé une pétition à l’attention des étudiants des universités et du secondaire du pays, pour protester contre l’exploitation des travailleurs de la maintenance et du nettoyage dans les établissements scolaires.

Au moins une fois par semaine, Omri se rend au village palestinien de Bil’in pour montrer son soutien aux fermiers palestiniens du village faisant campagne contre le mur de séparation israélien qui les coupe de 50 % de leurs terres. A Bil’in, tout comme à Tel Aviv, Omri a gagné la réputation d’un activiste respecté pour les droits de l’homme.

Par contre, Omri est considéré comme un criminel par les autorités israéliennes en raison de son refus d’intégrer l’armée israélienne, les Forces de défense israéliennes (FDI). Le service militaire national est obligatoire pour tout citoyen juif d’Israël, ce qui veut dire que chaque Israélien juif doit s’engager dans les FDI à l’âge de 18 ans.

Mais Omri Evron a décidé dès l’âge de 16 ans qu’il ne serait pas « un soldat des forces d’occupation ». Il a pris cette décision après être allé souvent dans les Territoires palestiniens occupés (TPO). « La plupart des jeunes Israéliens ne savent pas ce que les FDI sont en train de faire aux Palestiniens », m’a-t-il dit un jour avant son emprisonnement. « La plupart des jeunes en Israël ne se sont jamais rendus dans une ville palestinienne ou n’ont jamais discuté avec un Palestinien. Beaucoup ne savent pas ce qu’est la vie de l’autre côté de la frontière. Mais j’y suis allé et je sais comment souffrent les Palestiniens à cause de l’occupation. C’est pour cela que je ne peux pas être soldat dans les FDI. Je ne peux pas, simplement. »

En septembre 2006, Omri a adressé une lettre au Bureau de l’Armée et de la Sécurité, lui faisant part de son intention de ne pas respecter la loi et de refuser de s’engager. Dans sa lettre, il écrit :

« Moi, Omri Evron, je refuse de servir dans les FDI car je suis fidèle aux principes moraux auxquels je crois. Mon refus de m’engager est une protestation contre l’occupation militaire de longue date du peuple palestinien, une occupation qui approfondit et renforce la haine et la terreur entre les peuples. Je refuse de participer à la guerre cruelle pour le contrôle de tous les Territoires occupés, une guerre conduite pour protéger les colonies israéliennes... »

« Bien que je me rende compte que cet acte constitue une infraction à la loi israélienne, j’y suis obligé pour m’en tenir à mes valeurs démocratiques, humanistes et égalitaires. Les mesures militaires à l’encontre de millions de Palestiniens ne sont pas démocratiques. C’est mon devoir de m’opposer à toute loi qui permet de priver des gens de leurs droits et de leur liberté, ou de les traiter avec une telle violence qu’on leur dénie toute humanité. »

Omri a demandé à être reconnu comme objecteur de conscience, ce qui signifie être libéré des FDI puis faire deux années de « service civil » - l’alternative civile israélienne au service militaire. Mais les FDI ont rejeté sa requête et lui ont fait savoir clairement qu’il existait pour lui seulement deux options : s’engager ou aller en prison.

Omri a choisi la seconde. Le 16 octobre, il s’est rendu au centre de recrutement des FDI, près de Tel AViv, accompagné de sa famille, de ses amis et de ceux qui le soutiennent. Quand les milliers de nouvelles recrues sont montées dans les cars pour rejoindre leurs camps d’instructions, Omri a refusé de partir, et il a été condamné rapidement à 21 jours d’incarcération. Ce n’était qu’une sanction provisoire. Durant les mois qui ont suivi, il a été condamné encore et encore, chaque fois pour une période plus longue derrière les barreaux. « Ils essaient de me briser » explique-t-il. « Je sais que ce ne sera pas facile, mais je sais que c’est la seule option que j’ai. »

Je lui demande : « Il y a beaucoup de soldats dans les FDI qui servent en dehors des Territoires occupés, à l’intérieur des frontières israéliennes. Pourquoi n’envisagez-vous pas cette option ? » Il répond : « Il est naïf de croire que l’on peut rejoindre les FDI sans contribuer à l’occupation. C’est une machine qui utilise tous les soldats. Il y un pilote qui lâche des bombes sur Gaza et tue des enfants innocents, il y un soldat du renseignement qui fournit au pilote les données pour fixer sa cible, un soldat des télétraitements qui transmet les cartes électroniques et un mécanicien de l’aviation qui vérifie l’avion au retour de sa mission où des gens sont morts. Je ne vais pas en faire partie, pas question, à quelque niveau que ce soit. »

Beaucoup de jeunes Israéliens qui s’opposent à l’occupation choisissent d’aller dans les FDI et parfois même de combattre dans les Territoires occupés. Dans la société israélienne, l’armée est considérée comme un rite de passage passionnant. Omri ne partage pas cette manière de penser.

« Il y a une grande désinformation de l’opinion publique israélienne au sujet des FDI » dit-il. « Beaucoup d’Israéliens se sentent coupables et tristes quand ils entendent aux infos qu’un jeune Palestinien a été tué par un obus d’artillerie à Gaza. Mais peu de gens réalisent que les meurtriers de ce garçon sont des soldats israéliens de 18 ans, comme leur propre fils, et le fils de leurs parents et voisins. Le peuple n’imagine pas le fait que nos ‘fils et nos filles aimés’ - c’est comme cela que les Israéliens parlent de leurs soldats - sont responsables du meurtre de femmes et d’enfants. » Il ajoute : « Pour cette raison, quand les gens pensent aux militaires, ils pensent amitié, courage, ‘grande expérience’. Mais quand je pense aux militaires, je pense effusion de sang, mort et destruction. Ça ne correspond pas à ce que j’appelle prendre du bon temps. »

Omri n’a aucune idée du temps qu’il passera dans et hors de la prison, mais il se sent prêt pour une lutte prolongée. Je lui demande : « Chaque année, quelque cent soldats se libèrent des FDI en simulant des problèmes médicaux. Pourquoi avez-vous décidé d’exprimer un refus et d’aller en prison au lieu de demander tout simplement à voir un médecin ? » Omri répond : « C’est très bien que des jeunes gens qui répugnent d’aller dans les FDI et veulent continuer leurs activités essaient de tricher avec le système. Je les approuve totalement. Cependant, ce n’est pas mon cas. Je n’essaie pas d’échapper au service militaire pour des raisons personnelles, mais pour des problèmes moraux qui concernent ma conscience. J’ai choisi de devenir un ‘refuznik’ pour clamer ce en quoi je crois et essayer de faire bouger. »

« Comment allez faire bouger si vous vous reposez en prison ? » ; et il me répond : « Quand les gens apprennent que quelqu’un est prêt à subir du temps de prison pour protester contre quelque chose, cela les incite à réfléchir à ce problème. Ils se disent que si ce type est actuellement en prison à cause de ce que nous faisons aux Palestiniens, peut-être y a-t-il quelque chose. L’acte de refus encourage les autres à penser. C’est déjà un grand changement ».

« En outre, explique Omri, j’espère que, pour certains Palestiniens, mon acte changera leur façon de voir les Israéliens. Un Palestinien ou Palestinienne ordinaire de mon âge n’a rencontré que deux sortes d’Israéliens dans sa vie : les soldats et les colons. Ils pensent que nous sommes tous comme eux mais ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de bons Israéliens qui se plaignent de l’occupation et des colonies et espèrent une solution pacifique. Peut-être qu’après avoir appris qu’il y a d’autres sortes d’Israéliens, qui ne sont ni soldats ni colons, certaines personnes changeront d’avis. »

Pour conclure, je lui demande : « Craignez-vous d’être en prison pour longtemps ? »

Omri : « Evidemment, cela me préoccupe. Mais j’ai une famille qui me soutient, j’ai des amis qui font tout ce qu’ils peuvent pour m’aider. Et plus important, j’ai le sentiment dans mon cœur, que c’est ce que je dois faire. »

*** Amir Tibon est un jeune journaliste israélien de Tel Aviv. Les lettres de soutien à Omri Evron et aux autres objecteurs de conscience peuvent être adressées à : shministim@gmail.com

Article imprimé à partir du site de la Campagne Civile Internationale Pour la Protection du Peuple Palestinien : protection-palestine

Traduction : JPP

Ecrit par patrick83, à 12:05 dans la rubrique "International".



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