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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Pas de tri parmi les sans papiers
lu sur ainfos : " DES ENFANTS ARRÊTÉS AU SEIN MÊME DE L'ÉCOLE, des familles cachées par leurs
voisins... A Aubervilliers, après une descente de police dans un atelier, un
travailleur tombe du toit en prenant la fuite dans la cour même de l'école...
le tout faisant suite aux images de files d'attente des familles devant les
préfectures cet été. Pourtant, la chasse aux sans papiers a bien commencé depuis
plusieurs années déjà. Rappelons-nous les 23.000 reconduites à la frontière de
l'année dernière, dont Sarkozy n'était pas peu fier. L'Etat a ainsi initié la
fabrication massive de sans-papiers par le durcissement de la législation :
l'immigrant légal d'hier devenant un immigrant clandestin aujourd'hui. La politique
du gouvernement n'a pas changé de direction. Elle a juste continué un peu plus loin
son chemin, profitant de la relative apathie de la société française (voire de la
sympathie d'une partie d'elle) qui ne lui permettait sans doute pas de prévoir
l'ampleur des réactions actuelles.


DES RÉSISTANCES LOCALES À LA CHASSE AUX CLANDESTINS

LA CLASSE POLITIQUE DANS SON ENSEMBLE, avec la complicité des médias, désigne les
travailleur-se-s immigré-e-s arrêtés pour être expulsés comme des «clandestins»,
autant dire voyous ou délinquants. L'immigration est traitée comme un problème
économique et statistique et non pas comme une question humaine. En réduisant les
immigrés ayant des problèmes administratifs à des statistiques, le pouvoir leur a
retiré leur qualité d'être humain. Mais à ne voir que des statistiques, des objets
économiques et de la marchandise électorale, le gouvernement en a oublié une
réalité simple : quand «le chiffre à atteindre» se trouve passer par le copain de
votre fils ou la voisine qui rentre de l'école avec vous, derrière la statistique
apparaît un être humain. La politique de répression des immigrés tacitement
acceptée jusque-là apparaît pour ce qu'elle est : une politique inhumaine. Depuis
les mots d'un premier Ministre socialiste, il y a vingt ans, expliquant que «la
France ne peut pas accueillir toute la misère du monde» jusqu'à aujourd'hui où la
police arrache des enfants à la maternelle pour les expédier en avion, la traque
devient toujours plus forte et plus fine. Les dernières propositions de Sarkozy
s'attaquent désormais au regroupement familial. On pourrait croire qu'il s'agit
d'empêcher un étranger de faire venir sa famille : pas du tout, ça, c'est déjà fait
depuis longtemps. Nous sommes déjà à l'étape d'après : empêcher les familles
franco-étrangères de s'installer en France. L'étranger est alors traqué au coeur
même de la République, dans les écoles.


DES PAPIERS POUR TOUTES ET TOUS

LA REVENDICATION «DES PAPIERS POUR TOUS» prend alors tout son sens, bien qu'elle
apparaisse irréaliste ou dangereuse à la majorité des militants qui luttent contre
les expulsions de familles. Est aujourd'hui
désigné comme bouc émissaire le «jeune sauvageon des banlieues» comme autrefois ses
aieux étaient désignés comme «sauvages» (bons ou mauvais) à civiliser, et surtout à
exploiter. Cette stigmatisation comme «jeunes de banlieue», «jeunes issus de
l'immigration», sousentendu en échec scolaire, sur le chemin de la délinquance ou
encore candidats potentiels à l'islamisme ouvre la voie à la même gestion
statistique et policière que la gestion de l'immigration.

C'est dès le départ qu'il faut s'opposer à cette logique infernale, dès les
premiers mots, en refusant de qualifier de célibataire un père de famille dont les
siens sont restés au pays, en refusant de qualifier de clandestin un exploité qui a
des soucis administratifs, en refusant de hurler avec les loups sur des jeunes sans
repères sans même les connaître. Parce que, quand on commence à assimiler une
population à un problème, les logiques répressives, d'exclusion suivent toujours.

Nos revendications sont peut-être, sûrement même, maximalistes et utopistes, mais
ce qui est irréaliste, c'est de soutenir que ce système peut être humain.

LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION



COORDINATION DES GROUPES ANARCHISTES 93
c/o Secrétariat fédéral
20 rue Terral 34000 Montpellier
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Ecrit par patrick83, à 08:13 dans la rubrique "Actualité".



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