L'En Dehors

lu sur .surrealiste.org : " Le compost est de la matière organique partiellement décomposée.Produire soi-même son compost a plusieurs avantages. D'abord d'ordre écologique, en effet lorsque l'on fait son compost on recycle la plupart de ses déchets, au lieu de les jeter aux ordures classiques, où ils seraient détruits incinérés ou bien entérrés. Fabriquer son compost permet d'alléger sa poubelle de 20% en moyenne. Les déchêts humides (épluchures, fleurs fânées...), composés à plus de 80% d’eau, requièrent en outre plus de traitement dans les incinérateurs.Aussi, vous obtiendrez un terreau certifié biologique, d'une qualité superieure aux terreaux du commerce, et pour un prix nul, autant pour vous que pour la communauté. Ainsi plus besoin de vous ruiner en engrais chimiques coûtants et surtout très polluants, puisque votre terre contiendra déjà tout les éléments nutritifs dont les plantes que vous allez cultiver ont besoin. Et un jardin cultivé ou des pots a de toutes façons besoin d'un apport pour ne pas s'appauvrir en carbone et azote.

Comment ça marche ?

Le compostage repose sur le principe de la fermentation. Les matières organiques sont transformées par des micro-organismes et avec l'aide de vers de terre. La bonne tenue de la fermentation repose sur quelques facteurs à avoir en tête.

Composition: Equilibrez votre mélange entre déchêts secs et humides. Les déchêts secs (sciure, papier,...) se décomposeront trés lentements seuls, et un mélange trop sec fera disparaître les micro-organismes. Les déchêts humides (épluchures, feuilles vertes) risquent de pourrir si trop abondants dans le mélange. Les déchêts moins fins (brindilles...) favoriseront l'aération de votre compost et l'empêchant de trop se tasser. Il est donc nécessaire de bien mélanger votre compost pour l'équilibrer. Vous pouvez également fonctionner par petites couches, en alternant sec et humide. Afin de le rendre plus homogène et de favoriser la fermentation, remuez grossièrement votre mélange de temps à autre, surtout au début, cela permettra de le surveiller. Arrosez-le sans excès s'il devient trop sec. S'il commence à pourrir (excès d'humidité), faire remonter les parties les plus humides à la surface pour les faire sécher.

Humidité: Vous pouvez maintenir l'humidité de votre tas en le couvrant d'une bâche (le dessus seulement, pour favoriser l'aération par les côtés) ou d'une couche de paille. Il vous faudra entre 6 mois et 1 an pour obtenir un compost utilisable. Si certains déchêts n'ont pas fini de se décomposer, remettez-les dans la fournée suivante :) L'idéal est de conserver une partie du compost pour amorcer plus rapidement la fermentation du cycle suivant.

Aération: Les bactéries intéressantes ont besoin d'oxygène pour se développer. Si votre compost n'est pas assez aéré (car trop humide par exemple), les organismes anaérobiques entrent en scène avec leurs mauvaises odeurs. Il vous suffit de retourner votre mélange pour le faire sécher.

Température: Au cours de la fermentation, la température monte aux environs de 30°C, voire 40°C ou 60°C au coeur du tas, au bout de 4 ou 5 jours. La température la plus élevée se situe au mileu du mélange, éliminant ainsi parasites et graines indésirables. Une fois la fermentation bien lancée (à en juger par la chaleur dégagée), il est donc important de remuer de temps à autre votre mélange pour le traiter entièrement.

Acidité: Votre mélange sera particulièrement acide les premiers jours, sous l'effet de la fermentation (pH de 4 à 4,5). Le mélange se stabilisera peu à peu à un pH neutre (7 environ). Pour maintenir ce pH neutre, favorable aux vers de terre, évitez d'ajouter trop d'agrumes et de restes d'oignons à votre mélange, ou compensez par l'apport de coquilles d'oeuf.

Que faut il mettre dedans ?

Il faut premièrement noter que plus les éléments mis à composter seront de taille réduite, plus le compostage sera rapide. Ainsi quand on met des coquilles d'oeufs par exemple, il est bon de les réduire en miette avant. On peut mettre tout les déchets ménagers (épluchures de fruits et légumes, cendres de cheminée, etc...), les déchets du jardin (feuilles mortes, mauvaises herbes fauchées).

La réussite de votre compost dépend de son équilibre entre:

déchêts secs et humides: trop de déchêts humides favoriseront le pourrissement (et les mauvaises odeurs), trop de déchêts secs ralentiront la fermentation.

déchêts fibreux et déchêts verts: afin d'équilibrer les apports en azote (plutôt les déchêts verts) et carbone (feuilles, brindilles, carton, ...). Les vers de terre permettent en outre de "digérer" une plus grande proportion de déchêts fibreux.

petits et gros déchêts: les gros déchêts (brindilles,...) , plus longs à transformer, présentent l'avantage d'aérer votre mélange.

Les déchêts compostables peuvent provenir:

De la cuisine:

- épluchures et fanes de légumes

- fruits et légumes abîmés non traités (les traitements peuvent ralentir la décomposition)

- coquilles d'œufs broyées

- marc de café avec ou sans filtre

- pain

- restes de laitages (croûtes de fromages...)

Du jardin:

. gazon (sans excès): apport en azote. Mélangez-le bien au reste de votre mélange (ou par couches de 10 cm environ). Vous pouvez également ne pas le ramasser, en rapprochant les tontes.

- fleurs fanées

- feuilles saines (inutile de transmettre une maladie)

- mauvaises herbes sans graines, en enlevant de préférence les racines pour éviter des redémarrages.

- tailles et branches une fois un minimum broyées pour faciliter la fermentation en mileu humide. Apport de fibres pour les vers de terre.

De la maison:

- mouchoirs en papier et essuie-tout

- cendres (apport en potasse) et sciure de bois non traité.

- papier non glacé et si possible non imprimé (les encres peuvent contenir des métaux lourds), à déchirer en petits morceaux

- cartons non imprimés (rouleaux de parpier toilette), à déchirer.

Divers:

- algues (apport en oligo-éléments), une fois rincées pour enlever le sel (la pluie peut suffire).

Bien s'organiser:

Placez votre bac ou votre tas à compost en préservant votre vue et celle de vos voisins.

S'il est trop éloigné de votre cuisine, l'idéal est de disposer d'une bassine, une petite poubelle ou un seau, sous l'évier par exemple, et d'aller le vider régulièrement.

Que ne faut il pas mettre dedans ?

Eviter de mettre des branches d'arbres trop épaisses (brulez les), et des mauvaises herbes contenant des graines (brulez les aussi). Il faut aussi se méfier de certains fruits acides, comme les agrumes qui acidifient le compost et peuvent, en trop grande proportion, être toxiques pour les plantations.

Il va de soi que le compost ne doit pas contenir de plastiques, ni de métaux.

A éviter aussi: Les déchêts de viande et de poisson, qui peuvent attirer des rats et insectes, les os, difficiles à composter, sauf si vous pouvez les broyer avant, les litières d'animaux.

Comment réaliser le compostage ?

Plusieurs techniques sont possibles, à vous de choisir en fonction de l'espace dont vous disposez. Le plus simple est d'entasser basiquement, si possible à l'abri de la pluie. Il suffit d'arroser le compost pour l'activer, et de le retourner de temps en temps. On peut aussi réaliser une cuve de compostage, avec les matériaux dont on dispose (parpaings, bois, bambous ...), il faut alors veiller à bien aérer le compost, en enfonçant dans celui ci des tuyaux percés. Des cuves de compostage sont disponibles dans le commerce, mais il est plus interressant de la construire soi-même.

Comment l'utiliser ?

Quand le compost est bien décomposé, vous pouvez l'utiliser comme bon vous semble, soi en l'étalant sur votre surface de culture, soi en remplissant les pots de vos plantes, soi l'utiliser comme du terreau pour semis (rajoutez alors de la terre sableuse).