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L'En Dehors


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"Nous ne nous laisserons pas faire !"
Jeudi 14 septembre, à Strasbourg, à un arrêt de tram, un couple de lesbiennes est violemment et sans la moindre raison pris à partie ("sale gouine"), physiquement frappé par deux jeunes sous le regard bovin de nombreuses personnes qui n'interviendront pas.

Le procès en comparution immédiate a eu lieu aujourd'hui, ce lundi 18 septembre. L'un des agresseurs a été condamné à 4 mois dont 1 ferme, l'autre 3 mois avec sursis. Le motif d''homophobie n'a pas été retenu par le
tribunal - malgré le rappel fait par l'une des deux victimes, S., durant le procès.

En sortant du tribunal, dans la rue, S. est menacée par des amis des deux jeunes condamnés : "on va te
démonter".  Des militantEs de TaPaGeS et d'autres associations LGBT et féministes de Strasbourg, qui accompagnaient et soutenaient S., sont insultéEs : "sale travelo", "sale pédé".

Homophobie quotidienne, presque ordinaire à lire la liste effarante des violences perpétréEs à l'encontre
de personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenre, ces derniers mois.

Cette haine nous rappelle combien notre droit à l'existence est précaire, soumis au bon vouloir de quelques brutes.

Cette haine trouve sa légitimité, tous les jours, dans la Loi même. Celle-ci signifie en droit et en fait notre infériorité : nous sommes des sous-citoyenNEs.

Cette haine est relayée dès lors qu'il est établi que nous ne pouvons avoir les mêmes droits qu'une personne
hétérosexuelle.

Cette haine est encouragée jusqu'à l'Assemblée Nationale : nous sommes pour certains députés (p.ex. Christian Vanneste, UMP) une menace pour l'Humanité.

Cette haine est tolérée : au mieux elle suscite quelques trémolos devant les caméras, puis plus rien.

Cette haine se nourrit de l'absence de toute prévention d'envergure à destination de la jeunesse. Et de toute prévention tout court, d'ailleurs.

Un bon pédé, une bonne gouine, unE bonNE trans', est un pédé, une gouine, unE trans' à terre.  Si possible invisible.  Et résignée.

TransPédéGouines de Strasbourg, nous adressons toute notre solidarité aux deux victimes.

TransPédéGouines de Strasbourg, nous adressons tout notre mépris à celles et ceux qui n'ont pas réagi, ont
laissé faire.

TransPédéGouines en colère de Strasbourg, nous sommes persuadéEs qu'il n'y a là rien d'inéluctable.  Mais que changer la situation implique notre mobilisation.  Une mobilisation déterminée qui ne se satisfait pas de
proclamations compatissantes.

Une mobilisation pour exiger de l'Etat notre égalité.


TaPaGeS, le 18 septembre 2006
TransPédéGouines de Strasbourg
http://www.tapages67.org/

Contact : tapages67@yahoo.com
Ecrit par libertad, à 21:40 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  satya
20-09-06
à 22:30

bon sang, ça dérape vraiment de tous les côtés, quelles dérives !!!
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-09-06
à 23:02

Re:

"Cette haine se nourrit de l'absence de toute prévention d'envergure à destination de la jeunesse. Et de toute prévention tout court, d'ailleurs."

Cette phrase évoque la question centrale: cette haine absurde est permise parce que certains se la permettent individuellement. Collectivement, notre société ne fait aucune éducation ni prévention digne de ce nom sur le thème, comme sur la plupart des thèmes liés à la sexualité (éducation sexuelle, prévention du viol, de l'homophobie, de la pédophilie ou dans une moindre mesure du sida). Le christianisme passé en faisait un tabou, le nihilisme actuel n'en fait que de l'argent. Pourquoi???

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
21-09-06
à 05:46

Re: Re:


Il serait intéréssant d'en savoir plus sur ces dérapages, en particulier leur nombre - évalué objectivement -  et avoir une idée plus précise du profil "type" , s'il y en a un, de leurs auteurs.

Il serait également intéréssant de tenter de comparer avec d'autres périodes, il y a 20 ans, 30 ans, etc.

Satya dit : "ca dérape de tous les cotés".  Sentiment d'aggravation de la situation s'inscrivant dans un contexte d'aggravations de toutes les situations.  Est-ce vraiment le cas ?  

Exemple : les lesbiennes ou les trans. Il y a 30 ans il était exceptionnel d'en ""identifier"" dans la rue. Peut-on vraiment alors comparer ?    

Je pense à un élément qui peut (peut-être) servir de point de comparaison, vu qu'il existe depuis longtemps : les aggressions dans les lieux de rencontres publics (parcs, bois etc.)

Il y a 30 ans le profil "type" des aggresseurs, était la petite bande de jeunes cons venus "casser du pd".

La phrase "on va te demonter" me fait penser que probablement il s'agit de jeunes, et de cons.  La question est de savoir si ces jeunes cons sont, objectivement, en augmentation ou en diminution.

"sous le regard bovin".  Ici il faut quand même préciser qu'il est difficile de savoir s'il s'agit d'un "regard bovin" particulier du aux préférences sexuelles des aggréssées, ou s'il s'agit du regard habituel - certes parfois bovin -  de l'immense majorité de la population qui pète de trouille dès qu'elle voit une violence.  Il ne faut pas oublier en effet que la France est maintenant ce pays particulier ou un jeune de 60 kilos, voire 50, pour un peu qu'il ait des baskets et autres éléments de décoration apparentés, peut à lui tout seul terrifier 50 francais pesant à eux tous plus de 3000 kilos.


Par rapport à 23:02, je crois qu'il y a une réponse simple. Elle est politique et elle va bien au-delà des questions d'orientations sexuelles.  Il ""suffit""  de bien comprendre que la société francaise n'est pas constituée que de lecteurs de libé habitant Paris, et qu'il est grand temps de parler à d'autres couches de la population (les émeutes de banlieue nous avaient déjà fourni une preuve de cette urgente nécéssité)

Si ce dialogue - qui sera dur - n'est pas établi, et si par ailleurs certains agissements se perpetuent, alors on en sera, ou certains en seront, a demander plus de police et plus de répressions. Vous voyez ce que je veux dire...  






 

 
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  satya
21-09-06
à 10:41

Re: Re: Re:

Si ce dialogue - qui sera dur - n'est pas établi, et si par ailleurs certains agissements se perpetuent, alors on en sera, ou certains en seront, a demander plus de police et plus de répressions. Vous voyez ce que je veux dire... 

je suis plus pessimiste que toi, je n'utilise pas ici le futur, on y est déjà !
et le dialogue n'est pas établi.

c'est vrai que les homos/lesbiennes/trans semblent plus "visibles" - en tous les cas les aggressions contre eux/elles le sont - mais je crois que c'est totalement relatif et lié comme toujours aux villes. en milieu rural l'invisibilité est de mise et les discours homophobes "criants", ce qui peut être tout aussi violent que des jeunes qui agressent physiquement.
vu que le tribunal n'a pas retenu l'homophobie dans ce procès de toute évidence, avoir des chiffres exacts me semble fortement compromis !



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  Anonyme
21-09-06
à 12:12

Re: Re: Re: Re:

Qu'on y soit déjà, effectivement ca semble être le cas puisque se mutliplient
les appels à plus de repression. Il y aurait la mauvaise repression et la bonne. Le flic le juge et le maton deviendraient alors bons si le menoté condamné et incarceré l'était parce qu'il s'en est pris à des identités (ici sexuelles, mais ca peut être autre chose)

Sinon pour le reste dire que les choses se sont aggravées je n'y crois pas beaucoup... c'était mieux en 1960 pour les gays et lesbiennes ?  Heuuuu... Cela n'empêche pas de souhaiter que le progrès accélère.  Mais accélère pour aller ou , on ne le sait pas très bien, à moins que l'on ne considère que le modèle soit le couple hetero ?

Retenir l'homophobie comme motif ? Là ce n'est qu'une question de temps, encore quelques dizaines d'années et les prisons seront remplies aussi de coupables de crimes à l'encontre des multiples identités qui fragmentent la société. Les propos homophobes seront bientot punis de prison - avec sursis dans un premier temps -  ... dans les années 50 on aurait mis 20 millions de personnes en prison !

Non seulement la "justice" n'est plus discutée mais vénérée, mais toutes les énérgies ou presque sont maintenant déployées pour créer de nouveaux crimes, de nouvelles lois, de nouvelles prisons.
Répondre à ce commentaire

  satya
21-09-06
à 13:30

Re: Re: Re: Re: Re:

il y a de nombreux éléments dans ce que tu dis, difficile donc d'y répondre.

en 1960 j'étais trop jeune pour avoir une opinion directe. je dirais que c'est une longue lutte, mais j'ai lu des bouquins qui me semblaient revendiquer des comportement parfois plus ouverts et innovants que les rengaines des "réclamations" actuelles d'intégration des normes hétéro au monde gay.

autrement, je poserais la question autrement:
Cela n'empêche pas de souhaiter que le progrès accélère. Mais accélère pour aller ou , on ne le sait pas très bien, à moins que l'on ne considère que le modèle soit le couple hetero ?
je diraient qu'ils veulent que le modèle soit le couple.

je suis d'accord aussi pour dire que toutes les raisons seront utilisées pour mettre le plus possible de gens en prison pour les casser et les transformer encore plus en esclaves soumis et obéissants; la casse des salaires actuelle est exactement dans la lignée et 6 prisons sont prévues et en construction.
c'est tellement organisé que cela amène mon fort pessimisme.

quand à discuter la justice, le problème actuel c'est que sarko s'en est emparé et qu'il a déjà grandement imprimé sa marque, d'ailleurs quelques magistrats essaient encore de résister, mais les manipulations sarkoziennes sont catastrophiques et déjà en action.

en ce qui me concerne, je n'ai aucune "vénération" pour la justice qui n'est que celle de quelques hommes, des lois votées par des parlementaires plus nuls les uns que les autres.
la seule chose que je fais consciencieusement, c'est de m'en tenir le plus éloignée possible !!!

Répondre à ce commentaire

  Vincent Carel
21-09-06
à 18:56

Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

"en 1960 j'étais trop jeune pour avoir une opinion directe. je dirais que c'est une longue lutte, mais j'ai lu des bouquins qui me semblaient revendiquer des comportement parfois plus ouverts et innovants que les rengaines des "réclamations" actuelles d'intégration des normes hétéro au monde gay.

autrement, je poserais la question autrement:
Cela n'empêche pas de souhaiter que le progrès accélère. Mais accélère pour aller ou , on ne le sait pas très bien, à moins que l'on ne considère que le modèle soit le couple hetero ?

En clair ce qui vous choque c'est le processus de normalisation de l'homosexualité en cours dans les sociétés européennes. Ce qui vous fait le plus peur ce n'est pas la violence homophobe, qui est un indice de la normalisation de l'homosexualité, mais le fait que la dissolution progressive de la norme hétérosexuelle se traduit par une régression des préjugés sociaux, en tout cas par une régression de leur prévalence ou de leur prégnance, et dont l'aboutissement logique est la décomposition du monde gay et de l'identité qui l'accompagne et qui rassure certains. A partir du moment où chacun peut vivre à peu près normalement une homosexualité assumée publiquement, toute la cohorte des homosexuels honteux, qui se camouflaient autrefois derrière le mariage et l'affirmation de la norme hétérosexuelle par goût des conventions, peut aujourd'hui donner libre court à son conformisme tout en vivant librement son homosexualité -comme à peu près tout le monde...

Mais cela angoisse les braves rebelles qui ont besoin d'une jolie identité pour combler le vide de leur existence et l'inanité de leur révolte: l'identité finalement n'est que le produit d'un bovarysme de la révolte, ça sert d'oripeaux à ceux qui se rêvent en rebelles mais qui n'ont pas grand chose à dire et qui, d'ailleurs, se contentent de radoter la même antienne indéfiniment. C'est angoissant parce que, quand la société accepte l'homosexualité en mettant entre parenthèses la norme hétérosexuelle, alors surgit de l'ombre la figure de l'homosexuel par ailleurs absolument dans la norme et n'ayant comme tout un chacun d'autre ambition dans la vie que de se couler dans le moule social. Et très vite cette figure de l'homosexuel (social, banal et comme il faut) qui sort de l'ombre devient la norme homosexuelle, celle d'une homosexualité sociale, banale et comme il faut, simple fragment sans aspérités de la société.

Dès lors le monde gay s'effrite, ces normes -tout groupe social produit de la norme- sont supplantées par celles de l'homosexualité insérée et conformiste qui est évidemment beaucoup plus nombreuse. Si ces normes du monde gay, de l'acceptation desquelles dépendaient l'identité homosexuelle libérée, sont supplantées alors elles ne peuvent plus servir de marqueur identitaire puisque elles ne définissent plus l'homosexuel émancipé non plus que l'homosexualité libre; au mieux survivent-elles comme argument publicitaire. Or l'identité gay s'effritant devant la montée en puissance de la masse des homosexuels banals disparaît avec elle toute idée selon laquelle l'homosexualité aurait des implications philosophiques, politiques ou éthiques et renvoie ainsi à eux-mêmes les individus qui comblaient la vacuité "houellebecquienne" de leur existence par cette identité, d'où une angoisse qu'ils pallient en niant la réalité, seul moyen de faire survivre un monde gay condamné à disparaître du fait de l'évolution de la société et des normes qu'elle produit ou valide. 

Je sais que c'est déagréable mais nous ne vivons pas dans une société où les homosexuels sont réprimés ou voués aux gémonies. Nous vivons dans une société dans laquelle l'idée que l'hétérosexualité constitue une norme n'a pas disparu mais est en train de s'effacer, lentement, avec des réticences et des réactions qui peuvent être brutales, une société dans laquelle l'homosexualité est acceptée même si chaque homosexuel doit s'affirmer encore comme tel alors qu'aucun hétérosexuel ne doit affirmer son orientation sexuelle. Il est vrai qu'une telle affirmation nécessite du courage et que le fait de devoir affirmer son homosexualité peut parfois être si dur à assumer que certains ne le supportent pas, d'où par exemple une prévalence du suicide plus élevée chez les adolescents homosexuels que chez les autres. Il est tout aussi vrai que cette obligation de s'affirmer en tant qu'homosexuel est injuste et qu'elle constitue l'indice de la survivance, même affaiblie, de l'idée de norme hétérosexuelle, idée aliénante pour les homosexuels qu'il faut combattre. Il est encore vrai que les progrès dans l'acceptation ne sont pas le fait du hasard mais de la conjugaison de la lutte du mouvement gay et de l'évolution générale de la société française qui s'est considérablement ouverte durant les 40 dernières années: encore faut-il accepter la réalité de la société française en l'an 2006 et reconnaître que nous ne sommes plus dans les années 50.

Si les militants de la cause gay sont sincères ils doivent assumer les conséquences inévitables de leur lutte d'émancipation: dans une société où l'homosexualité serait enfin devenue anodine, c'est-à-dire une société dans laquelle l'hétérosexualité ne serait plus normale par opposition à une homosexualité qui serait anormale, il n'y a plus de place pour un "monde gay" qui n'a plus lieu d'être puisque l'orientation sexuelle des individus devient, alors, indifférente. Ou sinon ils confirment tout le mal que je pense de la notion d'identité, identité qui n'est qu'un masque mais un masque qui n'est même pas social, un masque dont la fonction consiste à faire écran entre l'individu lui-même et sa propre intériorité; "Je est un autre", et voilà le masque qui recouvre la dichotomie insupportable à la plupart des hommes et qui oblitère et le "je" et l'"autre", et l'individu qui n'est qu'une créature sociale et l'antre obscure dont l'individu constitue l'interface sociale, antre sans nom et insupportable, impensé et impensable toujours pour l'individu qui pense car c'est bien "je" qui pense et non l'"autre", cet "autre" qui est le néant et qui a besoin de ce "je" pour continuer dans son être, qui est le néant pour le "je": autrefois "je" regardais le Ciel et se signifiait en Lui de sorte que cet "autre" qui est le néant était comme aboli, mais le Ciel s'est vidé; aujourd'hui l'Identité ligote le "je" à tout ce qui peut l'arracher à la contemplation de l'"autre", l'Identité ça vient toujours de l'extérieur et jamais de l'intérieur, c'est un mur dressé devant le néant.

Pour en revenir à nos moutons, je conclurai ainsi: nous vivons dans une société où la violence homophobe peut surgir mais aussi une société où existe une association de gardiens de la paix homosexuels, une association Loi 1901 tout ce qu'il y a de plus légal et de plus officiel

je diraient qu'ils veulent que le modèle soit le couple."
Répondre à ce commentaire

  satya
21-09-06
à 20:03

Re: Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité, ne pas lire la première réponse, svp

non ce n'est pas ma pensée en clair, c'est uniquement votre lecture.

dire que les homos sont maintenant "intégrés" dans la société est une hypocrisie et un mensonge qui pour moi sont flagrants.

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  Anonyme
21-09-06
à 23:45

Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

Pour ma part, j'ai trouvé "l'article" de Vincent Carel excellent.
 
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  Woot
22-09-06
à 02:21

Re: Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

Satya, je ne pense pas que Vincent Carel écrit que les homos sont intégrés, mais que tout comme "la femme sera l'égal de l'homme quand la conne sera l'égale du con", les homos seront intégrés lorsqu'ils seront "normalisés". Je ne pense pas d'ailleurs qu'être aussi con que la majorité (couple, mariage, etc...) soit une solution, mais dans l'état actuel des choses, je pense que la réaction de V.Carel est défendable.

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  Anonyme
22-09-06
à 10:27

Re: Re: Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

Vincent semble pronostiquer la fin des identités par la normalisation. Ce n'est pas certain car outre l'importance "psychologique" de ces identités  comme le dit vincent, il y a également le fait que cette disparition suppose un état d'égalité absolue à la fois objective et subjectif.  Difficile d'en percevoir l'avènement si de plus on considère que les identités sont pour bonne part une aide précieuse au système non seulement parce que généralement l'idéal devient souvent , dans les faits, imitation de la norme (mariage, couple, armée, et cie),  mais aussi parce qu'elles sont souvent, pas toujours, un frein vers l'identité unique, humaine, anarchiste, laquelle implique un vide qui se comble souvent dans... la lutte politique.

Comment d'ailleurs un système renoncerait-il a laisser perdurer les identités lorsque l'on sait qu'elles sont garantes de guerres (identités éthniques/nationales/religieuses le + souvent)  et que dans l'imitation de la norme il y a aussi des demandes fort profitables (le texte illustre celle de plus de repression, que plus de crimes soit officialisés, puis punis - mais il y en a d'autres , de l'ordre  marchand souvent)

Par ailleurs, et je crois que l'époque en offre de bonnes illustrations, les identités sont comme les poupées russes, l'une en cache toujours une autre possible, et on peut sans difficulter imaginer quelques siècles encore ou identités "anciennes" et "nouvelles" seront en état d'activité permanent.


23:02
   
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  satya
22-09-06
à 14:27

Re: Re: Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

bon, je ne suis pas une intello donc va falloir un peu de patience car je dois trouver mes formulations.

il y a bien plusieurs choses que vincent carel exprime - et c'est son bon droit - mais qui me titillent vraiment.

je reçois ce qu'il énonce comme un mélange de préjugés et un mélange d'éléments qui ne s'associent pas, d'un pêle mêle généralisé et surtout limitatif.

la soit disante "normalisation" est un mensonge car de fait, je dirais que c'est la marchandisation absolue qui l'a amenée: les populations dites gays représentant 10% c'est un marché qui ne pouvait pas être laissé de côté.

je pense donc que cette soi-disante "normalisation" par le bas est essentiellement marchande et n'a rien à voir avec une histoire d'identité quelconque ou d'acceptance et de reconnaissance des différences d'expressions sexuelles.

passer aussi légèrement sur le taux important des suicides en particulier chez les jeunes pour leur difficulté à exprimer leur identité humaine et sexuelle est dans le sens de la normalisation pour valeur marchande et prouve bien que cette soit disant "normalisation" est purement fictive.

quant au discours du "je et l'autre", c'est du délire, chacunE le sien :)
cependant, pour moi quand je le lis, je lis quelqu'un qui s'appuie sur des données erronées ou incomplètes et qui a décidé de considérer que toutes les personnes se constituent uniquement par rapport à l'autre et que personne n'a de consistance intérieure: comme si tout les gens sont des pales copies de ce que la société leur propose comme modèle de comportement.

bref, il nous signifie que l'être humain a perdu toute richesse intérieure.
c'est bien ce qu'on voudrait nous faire croire de  plus en plus.
si les gens retrouvaient leurs richesses intérieures et se mettaient à la partager mais quel manque à gagner immense cela représenterait: donc il est essentiel que les gens soient tenus de façon répétitive dans le terne et dans la certitude de leur propre "conneries" indélébiles.

j'ai des amies aux pays bas qui se sont mariées, ce qu'il a été intéressant de constater c'est qu'en fait ce sont celles qui étaient le plus conservatrices et qui avaient passé par la classe de reformatage en  hp envoyées par leur parents voyant leur homosexualité comme une maladie dont il fallait les soigner.

le milieu gay de tous temps à été un milieu créatif, de subcultures coloriées et très riches justement en intériorités qui ont amené d'autres formes d'extériorité qui souvent a interpellé les milieux hétéro normatifs de couple ternes, sans vies intérieures ni de vies émotionnelles figés dans le couple si l'on y regarde de plus près.

je fais une grande différence entre notre humanité commune et la "normalité" qui est essentiellement créée pour tenir les gens sous tutelle.
pour des raisons d'argent et de pouvoir, la créativité de la vie est confisquée avec force et parfois violence et là, c'est l'argent qui encore une fois cherche à atteindre ceux qui effectivement rejetés des sociétés actuelles en tant qu'être humains ont développé leur imaginaire et leur créativité justement hors des chemins tout traçés.

pour moi c'est une confiscation de la créativité de la vie encore une fois.


anonyme écrit:
l'identité unique, humaine, anarchiste, laquelle implique un vide qui se comble souvent dans... la lutte politique.
 c'est cette notion de vide que je ne (re)connais pas, une unicité humaine est riche, multiple, diversifiée, vivante; colorée et créatrice.

l'utilisation de la lutte politique est alors un masque utilisé en remplacement d'une norme, mais peut aussi être une étape dans la recherche de son identité qui a été façonnée de tellement de façons par les parents, l'éducation nationale, la société et ses valeurs de plus en plus restrictives et marchandes.
nous sommes tous régulièrement soumis à ces recherches car nous ne pouvons nier l'existence des autres humains et nous avons besoin de nous situer. devons nous pour autant accepter tous les mensonges qui sont véhiculés pour nous convaincre de notre "non être" autre qu'utilité passagère pour des intérêts économiques ???
ne vous êtes-vous jamais amusé à ce genre de jeux où vous essayez de mettre sur une table et de définir ce qui est vraiment une expression personnelle spontanée et ce qui est une expression de l'extérieur qui a été inculqué, appris, intégré parfois avec force ou violence ?? c'est un jeu amusant et surprenant.

dénigrer la révolte c'est renier les réalités de chaque être humain qui s'y confronte au cours de sa vie. tout ce que vincent dit dans son message: c'est que nous ne sommes pas des être humains, nous ne sommes que de ternes robots biologiques corvéables et commercialisables à souhait: non merci !
son expression est pour moi un déni de la vie et de sa créativité.

c'est ma lecture de ses propos, donc limitée à mes connaissances, mes expériences et mon ressenti.




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  Anonyme
22-09-06
à 15:59

Re: Re: Re: Re: Dissolvons la réalité et sa désagréable complexité

Je trouve l'article de Vincent Carel original; bien écrit et agréable à lire (ça change tellement de l'ensemble des intervenants) et témoignant d'une grande créativité. Il a parfaitement mis en lumière que, plus que l'homosexualité, ce qui pose problème c'est le couple, en tant que relation binaire, qu'il soit homosexuel ou pas.
 
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  Anonyme
24-09-06
à 10:22

Excellente intervention

Le commentaire de Vincent Carel est une des choses les plus intelligentes que j'ai pu lire ici. Je préfère le penseur qui prend du recul au fossoyeur qui part au front. Merci Vincent.
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