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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Monsieur il
Monsieur il, ne fait pas la une des journaux, il, n’a pas d’âge ou peut-être celui du nombre d’anuités qu’il lui reste à verser pour terminer de payer le crédit de sa maison phénix. Monsieur il travaille pour gagner sa vie sans se poser de questions existentielles sur sa condition d’être humain, il laisse cela à tous les grands « ILS ou ELLES » qui encombrent son écran de télévision avec leur phrases alambiquées qui n’ont d’autres intérêt que de l’aider à trouver le sommeil.

Monsieur il n‘est ni noir, ni jaune, il est d’un blanc triste, sans relief, comme les murs de sa banlieue. Monsieur il a des enfants qu’il aime comme tous les parents et qui ne le lui rendent pas, comme tous les rejetons du monde. Monsieur il n’a pas de conviction politique bien établie, cela fait bien longtemps qu’il cultive l’indifférence face à ce qu’il considère être une comédie de pouvoir qui ne le concerne plus. Monsieur il a une femme effacée, qui ne lui a jamais posé de questions, elle veille sur lui avec un dévouement sans faille depuis le premier jour, sans qu’il sache vraiment si c’est l’amour qui la guide, la routine qui la soutient ou peut-être un peu des deux.  Monsieur il suit une ligne de conduite des plus ordinaires, tu ne voleras pas, tu n’envieras pas ton voisin, même si ce dernier c’est acheté une Mégane grise avec les airbags en option. Monsieur il ne se révolte pas contre l’ordre établi, cela fait des lustres qu’il s’est assis dessus, aucun mur ne vient lui cacher l’horizon, ses lunette à double foyers l’empêchent de voir plus loin que les faits divers du journal qu’il feuillette nonchalamment avant de suivre les infos de France 3 région. Monsieur il ne parle ni trop ni trop peu. Monsieur il a l’intelligence raisonnable parfois coupable de ceux qui ferment les yeux pour éviter de voir. Personne ne le déteste, personne ne le voit, à croire qu’a force d’être monsieur tout le monde, il est devenue personne, comme une photo de famille qui trône sur la télé du salon que l’on ne regarde plus à force d’y passer devant. Monsieur il n’a pas d’aigreurs particulières mises à part celle de la vinaigrette du restaurant d’entreprise qui lui donne des remontées acides. Monsieur il est vaguement chrétien parce que baptisé, mais il ne sait plus bien s’il croit encore, ira-t-il au paradis ou en enfer ? Si la vie l’a oublié, la mort pourrait en faire autant. De toute façon monsieur il sait que si la flamme du soldat inconnu existe, aucun grand « IL » n’est près de s’agenouiller pour déposer une gerbe sur celle de l’homme oublié qu’ « il » représente, avec dignité et humilité.

Ecrit par chirac, à 11:39 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  L.I.
25-08-06
à 17:07

+++
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  crom crom
01-09-06
à 21:06

Re:

Un texte court mais interressant et surtout intelligent. J'aime beaucoup la description du "monsieur tout le monde" avec sa femme, ses enfants, sa vie aseptisée, monotone, un monde duquel il est absent, inconscient des réalités qui l'entourent er le traversent sans lui parvenir.

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  Hilare
02-09-06
à 18:05

Re: Re: mais...mais....

Mais...; mais...

Mais c'est moi !!!!

AARRGGHHH
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  Abdel Issieux
02-09-06
à 20:27

Cliché toujours...

"inconscient des réalités qui l'entourent er le traversent sans lui parvenir"

Détrompes-toi. Arrêtons de prendre les prolos soit pour des supermartyrs révolutionnaires, soit pour des robots imbéciles et inconscients. La réalité est bien plus complexe. Que d'a priori! Et on s'étonne que notre "discours" ne soit pas entendu! Tu m'étonnes...

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  crom crom
03-09-06
à 22:22

Re: Cliché toujours...

Bien sur mais c'est une généralité, je pense que tout le monde à conscience de la nuance, rassures toi. Je n'ai jamais prétendu que nous etions tous conforme à l'image donnée pas ce texte, mais je le trouve réussit dans le sens où il montre un peu ce qu'on pourait devenir... dans le pire des cas bien sur. Et je ne pense pas poser non plus les prolos en martyrs... du moins ce n'etait pas mon intention.

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  Abdel Issieux
03-09-06
à 23:07

L'intention du texte est bonne, mais...

Généralités? Clichés, plutôt. Je ne pense pas qu'il soit très intéressant d'avoir une vision toujours caricaturale du quidam. C'est une vilaine habitude. Je ne dis pas que c'est précisément ton cas, mais je regrette de constater qu'entre les deux images que je t'ai citées (glorieux martyr/imbécile fade), la nuance est rare chez nos camarades libertaires, du moins les plus jeunes.

Je suis particulièrement perplexe à la lecture de ces phrases:

"Monsieur il n‘est ni noir, ni jaune, il est d’un blanc triste, sans relief"

"il a des enfants qu’il aime comme tous les parents et qui ne le lui rendent pas, comme tous les rejetons du monde"

"il a une femme effacée, qui ne lui a jamais posé de questions, elle veille sur lui avec un dévouement sans faille depuis le premier jour"

Je ne vois pas pourquoi un Blanc serait triste et sans relief. Je ne sais pas si tous les parents aiment leurs enfants. Je ne pense pas qu'il soit courant que des enfants aimés n'aiment pas leurs parents (entendu qu'amour ne veut pas dire forcément sans aucun conflit). Pour ce qui est de la femme qui nous est décrite, si vous en trouvez une ailleurs que dans un roman de Georges Sand, déposez-la au musée le plus proche...

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  crom crom
04-09-06
à 10:56

Re: L'intention du texte est bonne, mais...

Je suis d'accord avec toi, dans ce sens où le portrait est très caricatural.
Après, bien sur que non tout les parents n'aiment pas leurs enfants, et toutes les femmes ne sont pas aimantes, attentives et soumises (mais il doit bien en exister... quelque part). Bon c'est vrai que le portrait fait un peu model familial d'après guerre...
Enfin, sans doute les "jeunes libertaires" ont-ils l'habitude de se baser sur des clichés qu'on leur propose plutôt que sur une réalité qu'ils pouraient constater d'eux même; mais je pense aussi que ce portrait précis se base sur le modèle "du petit industriel gavé de télé". Alors évidemment, c'est un cliché, un gros même, mais je ne pense pas (bon après ce n'est pas moi l'auteur, donc c'est une supposition) que ce soit le but du texte que de montrer à la face du monde une magnifique et grandiloquente image de ce qu'est LE petit prolo actuel (tu me diras peut-être "si" par citations... mais une fois de plus c'est une caricature, et je pense que le texte doit être pris en tant que tel).

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  Abdel Issieux
04-09-06
à 11:18

Re: Re: L'intention du texte est bonne, mais...

"les "jeunes libertaires" ont-ils l'habitude de se baser sur des clichés qu'on leur propose plutôt que sur une réalité qu'ils pouraient constater d'eux même"

Exactement! Tu mets là le doigt sur le fond du problème. C'est un piège dans lequel on se vautre. On base une pensée sur des images caricaturales et on construit une pensée caricaturale, en omettant de se faire sa propre observation des choses en tentant d'être le plus objectif possible. Ainsi, on se construit soi-même dans un rôle qui ne peut être qu'une caricature de révolte puisqu'en réaction à une caricature de la norme.

C'est emmerdant, pace que si des anars tombent dans ce piège, je me demande bien qui d'autre pourra l'éviter!

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  crom crom
04-09-06
à 11:34

Arf

Exact, c'est une chose que j'ai remarqué en lisant certains textes, ou en écoutant des gens, mais je ne pense toujours pas que ce soit le cas de ce texte, si on le regarde d'un oeil objectif.
Mais bon c'est partout pareil, c'est toujours plus facile d'être conformiste et de suivre des gens qui reflechissent pour toi que de le faire par toi même.
Après est ce que les anarchistes sont des gens au dessus de ça ? Je ne crois pas que ce soit le cas, car dans tout courant de pensée, il y a des "idées de base" que tout le monde suit sans se poser de question et sans se demander si peut etre, le monde n'etait pas fait de nuances, et pas toujours noir et blanc.
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  Abdel Issieux
05-09-06
à 20:27

Re: Arf

Tu as raison.

Mon idée sur ce thème: les idées de base mériteraient pourtant d'être remise en doute. D'être désacralisées. Car il n'y a rien de plus fort qu'une idée qui garde toute sa pertinence et sa véracité après avoir été rééxaminée.

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  Navajo
05-09-06
à 23:31

Le dernier apache

Ne soyons pas plus royaliste que le roi, il y a des tas de monsieur il. Temporairement il nous arrive aussi de l'être. Soyons honnête , qui ne se reconnais pas au moins un peu dans cette caricature?
Il est extrèmement difficile de s'émanciper de cette société de merde . Ceux qui y arrive vivent caché au fond des jungles ou sont en zonzon.
La société exerce des pressions terribles sur les individus pour qu'ils rentrent dans le rang. Lorsqu'on est jeune et sans attache , il est facile de se rebeller. C'est même un passage obligé pour une adolescence réussie, c'est très à la mode.
Mais la pression est continue , un jour ou l'autre la société prend le dessus , la compagne , les enfants obligent les gens à trouver une sécurité toute relative. Tchak , le piège se referme , plus on se débat , plus il se resserre. Puis un jour on laisse tomber. On se fait bouffer tout cru par la pieuvre. Ceux qui résistent son un pourcentage infime, leurs concessions sont immences. L'espoir se réduit pour nous engloutir à jamais...


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  Abdel Issieux
06-09-06
à 00:58

Re: Le dernier apache

Nous sommes tous des Messieurs Ils et toutes des Madames Elles. Mais très peu (aucun?) d'entre nous (je ne parle pas des anars mais de nous tous) sont réductibles à la caricature partiellement maladroite du texte ci-dessus.

Ceux qui vivent en apparent décalage avec l'image de Monsieur Il sont, à leur manière, aussi des Messieurs Ils. Avoir une compagne, un compagnon ou pas? Des enfants ou pas? Ces questions ne déterminent pas en elles-mêmes le fait de se faire "manger par la pieuvre". Le choix est ailleurs. On peut avoir une compagne et des gosses sans devenir un robot déshumanisé. Au contraire, je ne vois pas plus fort en terme de rapports humains. Et combien de célibataires sans enfants sont malgré tout des clônes de Monsieur Il? Et tout cela ne commence-t-il pas bien avant que les questions adultes ne surviennent? Est-ce que ça ne se joue pas autant à l'adolescence, quand chacun observe et juge l'autre en permanence? Quand la recherche d'identité est à son comble? Ou avant, quand l'on découvre la sociabilté au cours de l'enfance? Ou même quand nos connexions neuronales se mettent en place?

D'autre part, grandir et avoir des responsabilités implique bien entendu des concessions importantes, mais -désolé si ça brise quelques illusions- ce sera toujours le cas quelque soit le type de société dans laquelle on vit. A moins de prôner un monde remplis d'adolescents irresponsables et nombrilistes (soit le nôtre en encore pire), on aura toujours le poids des responsabilités et des concessions plus importantes une fois venu l'âge adulte. Heureusement d'ailleurs. La liberté n'est pas affaire d'irresponsables. On oublie trop que dans le terme "libre-arbitre", il y a aussi "arbitre". La question est plutôt: quelle société est en mesure de procurer à tous ces citoyens des épaules solides pour assumer avec plaisir de lourdes responsabilités? Comment se construire chacun une gouverne propre et fonctionnelle à même d'exercer sa liberté?

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