Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Energie : le "miracle" nucléaire s'évanouit
lu sur sortirdunucleaire : " On peut lire ici ou là que le nucléaire nous protègerait de la montée du prix de l'énergie et, tant qu'on y est, du réchauffement climatique. Or, la facture énergétique française s'est littéralement envolée : +24% en 2004, + 35% en 2005, et ce sera bien plus encore en 2006. Quant au climat, la canicule 2003 et les sécheresses 2005 et 2006 sont la pour témoigner que la France n'est pas plus épargnée que les autres pays.

Où est donc passé le "miracle nucléaire" qui nous est tant vanté ? C'est tout simple : le trio pétrole-gaz-charbon représente 72% de la consommation énergétique française, l'atome parvenant péniblement à 17%.

Attention, les tenants du nucléaire prétendent qu'il couvre 50% de notre énergie, nous apportant une importante indépendance énergétique. C'est que, pour tromper l'opinion, ils comptabilisent l'énergie dite "primaire", c'est-à-dire celle qui sort de diverses façons d'une centrale nucléaire : or celle-ci perd les trois quart de son énergie par évaporation (les panaches de vapeur d'eau qui s'échappent des tours de refroidissement) et par les rejets massifs d'eau chaude dans les rivières (au prix de dégâts environnementaux, mais c'est encore une autre affaire).

Une fois défalquée cette énergie perdue dans la nature, la place du nucléaire apparaît clairement : on retombe sur les 17% évoqués ci-dessus. Une part bien faible, qu'il est d'ailleurs vain d'espérer augmenter : sur nos 58 réacteurs nucléaires, 10 fonctionnent déjà pour l'exportation (à pertes, mais c'est aussi un autre débat). Rajouter des réacteurs ne changerait rien au problème.

Voilà pourquoi et comment, en France, on a le risque nucléaire ET le réchauffement climatique, la facture nucléaire ET celle des énergies fossiles.

Plus généralement, le nucléaire ne représente que 6% de l’énergie consommée dans le monde : une part bien trop faible pour avoir une quelconque chance de remplacer les énergies fossiles où d'empêcher le réchauffement climatique.

Qui plus est, c’est une part sur le déclin : l’Agence internationale pour l’énergie (AIE), pourtant favorable au nucléaire, a récemment reconnu (World Energy Outlook) qu’il descendrait à 4% vers 2030. En effet, dans les vingt ans à venir, au moins 250 des 440 réacteurs actuellement en fonction sur Terre seront fermés, car arrivés en fin de vie.

Certes, des constructions de nouveaux réacteurs sont annoncées, avec fracas, ces derniers temps. Mais, même si tous ces réacteurs sont réellement construits (ce qui reste à prouver), ils ne compenseront même pas les fermetures qui, elles, sont inéluctables. Malgré les gros titres de certains médias sur un supposé "grand retour du nucléaire", ce dernier est plus menacé de disparition que de déploiement !

D'ailleurs, au rythme actuel de consommation, les réserves mondiales d'uranium (le combustible des centrales) sont estimées à 80 ans : elles seront épuisées avant celles de pétrole, et le prix de ce minerai va s'envoler lui aussi. De plus, une bonne part des réserves a été pré-achetée par la Chine : la France, qui importe 100% de son uranium, va découvrir sous peu que la supposée indépendance énergétique apportée par le nucléaire n'existe pas.

Qui plus est, la facture nucléaire s'annonce aussi lourde que celle des énergies fossiles :

- Les britanniques ont estimé à 58, puis 76, puis maintenant 104 milliards d'euros le coût du démantèlement de leurs 20 installations nucléaires. Par comparaison, il apparaît que le démantèlement en France sera environ 5 fois plus cher, soit la somme inouïe de 500 milliards d'euros. Mais la facture réelle sera sûremente encore plus lourde.

- A cela, il faut ajouter le coût incalculable des déchets nucléaires… et les immenses sommes publiques investies dans le nucléaire depuis 50 ans.

On le voit, les promesses du nucléaire ne sont jamais tenues, contrairement à celles des énergies renouvelables qui, elles, cumulent les avantages : propres, harmonieusement réparties sur le territoire, fortement créatrices d'emplois, porteuses d'indépendance énergétique. Elles représentent d'ailleurs 12% de l'énergie consommée dans le monde soit… le double du nucléaire ! Et ce sera le triple en 2030…

Mais, avant même le développement des énergies renouvelables, la priorité est la réduction de la consommation énergétique des pays riches. Elle peut d'ailleurs se faire sans rationnement ni retour aux cavernes : de nos jours, les bâtiments peuvent être construits avec des matériaux tellement efficaces que la consommation énergétique peut être réduite de 90%, voire même de 100% avec les maisons dites "passives", totalement autonomes.

Par ailleurs, il faut cesser de transporter des marchandises sur des milliers de kilomètres, il faut les produire près des lieux de consommation : c'est la "relocalisation de l'économie".

Or pour les parlementaires et le gouvernement, la question de l'énergie semble se résumer à privatiser GDF, et EDF un peu plus tard, et à organiser la poursuite de la gabegie énergétique. Ils prétendent lutter contre le réchauffement climatique avec des centrales nucléaires, tout en multipliant autoroutes, viaducs et autres airbus…

De toute évidence, pour véritablement laisser aux générations futures une Terre habitable, il faut simultanément lutter contre le réchauffement climatique ET sortir du nucléaire. Il faut un développement à grande échelle des économies d'énergie - principalement dans les pays riches - et des énergies renouvelables, partout sur la planète. Utopique ? Au contraire, c'est le seul choix réaliste, la seule voie d'avenir.


Stéphane Lhomme, Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
Auteur de "L'insécurité nucléaire : bientôt un Tchernobyl en France ?"
(Juin 2006, Ed Yves Michel - Voir : http://tchernobyl.en.france.free.fr)
Ecrit par patrick83, à 14:05 dans la rubrique "Pour comprendre".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom