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Bolivie : Morales affronte de nouveaux ennemis : les ménonites
Lu sur Indymedia : En Bolivie  Morales affronte de nouveaux ennemis : les ménonites...
et l'Eglise catholique. Bientôt des milices patronales ?
Tandis que le gouvernement d'Evo Morales avance avec la distribution de terres aux paysans, les grands propriétaires fonciers usent les colonies ménonites pour éviter la confiscation de leurs terres oisives. Le gouvernement vise les parcelles improductives de l'Église Catholique.

Dans les localités rurales de Santa Cruz, on peut les voir dans des charettes, style Famille Ingalls, les femmes en longues robes fleuries, les hommes en mameluks et chapeaux de paille. Dans les villes, leur nom évoque les fameux fromages ménonites. Les adeptes du religieux hollandais Menno Simonz (1496-1561) ont commencé à arriver au pays dans les annèes 50, durant le gouvernement de Victor Paz Estenssoro, et ils ont construit des communautés fermées, en profitant des terres fertiles et peu peuplées de l'orient bolivien. La majorité est d'origine européenne, mais avant d'atterrir en Bolivie ils sont passé par des pays comme le Canada, le Mexique et le Paraguay.

Cette semaine, ces colonies introverties et éloignées de la vie moderne ont surgi aux premières pages des médias : le gouvernement d'Evo Morales, embarqué dans une "révolution agraire", a accusé les ménonites de trafic de terres en connivence avec les propriétaires fonciers cruceños (de Santa Cruz).

Aujourd'hui les ménonites détiennent ensemble de grandes étendues agraires -une grande partie desquelles dédiées à la production de soja- et sont soupçonnés d'avoir établi des accords sous la table avec les grands propriétaires qui leur louent ou leur vendent des terres, pour tromper les régulations en vigueur contre les grandes propriétés rurales improductives. Protégées par leurs propres règles, les colonies ménonites fonctionnent en dehors des normes étatiques : elles ont leur propre éducation, elles ne respectent pas les régulations gouvernementales sur le déboisement et elles entrent en Bolivie sans contrôle par la frontière paraguayenne, autre centre ménonites en Amérique du Sud.

Un récent article du supplément dominical du quotidien bolivien La Prensa explique le lien entre religieux et propriétaires fonciers. Les possesseurs de terres illégales ou improductives, avant leur assainissement par l'Institut National de la Réforme Agraire (INRA), les "vendent" d'une manière conditionnée aux colonies ménonites. Un contrat parallèle établit que, si les ménonites parviennent -avec leur rapide investissement en déboissement, installation de clôture, construction de maisons, etc.- que l'État reconnaît la fonction économique et sociale et consolident la propriété de ces terres, ils paient aux vendeurs seulement 50 pour cent de la valeur des terrains. Pour cette raison, il ne faut pas s'étonner que ces colons aient des alliés comme la puissante Chambre Agricole de l'Orient (CAO), qui a prévenu qu'elle fera respecter les terres ménonites face à l'annonce de "révolution agraire" d'Evo Morales.

S'ajoutent à tout cela les méthodes controversées de culture des adeptes du réformateur hollandais. L'article cité définit les ménonites comme "des thermites depredadoras", pour leur pratique de déboisement avec machines lourdes (chenilles D-7 et D-8 et tracteurs avec roues en fer) et une exploitation intensive de terres. Une fois les sols épuisés, les religieux cherchent de nouvelles terres : des zones couvertes de bois pour déboisement ou des terres vièrges, en contribuant à la désertification du Chaco bolivien. Selon le directeur de l'Institut Supérieur Technique Agricole de Charagua, Dante Ergüez, le processus se renforce avec la forte croissance des cultures de soja -411 % dans les derniers quinze ans- qui a contribué à la déforestation de plus d'un million d'hectares de forêt. D'après un rapport d'Agroécologie Université de Cochabamba (Agruco), "66 % de la production de soja est aux mains d'étrangers : ménonites, brésiliens et japonais", dont 35 % aux mains de propriétaires fonciers brésiliens. Hier a commencé l'expulsion de propriétaires de cette nationalité qui possèdent des terres illégales à la frontière brésilienne.

Les terres improductives aux mains de l'Église Catholique sont aussi controversées par les organisations paysannes. "L'Église a autour de 15 mille hectares non productifs de terre qui doivent être remises à l'État pour leur distribution", a déclaré le dirigeant paysan Isaac Avalos. Déjà des conflits ont surgi dans la localité de Copacabana, aux bords du lac Titicaca, où la fédération paysanne locale a occupé des domaines de l'Eglise.

Dans un contexte de crispation entre le gouvernement indigène et les grands propriétaires de terres, Evo Morales a annoncé qu'il continuera la distribution de terres fiscales (environ 2,5 millions d'hectares) entre paysans pauvres, pour ensuite affecter des grandes propriétés rurales improductives. Et il a mis en vue les terres hypothéquées, soupçonnées d'être utilisé à des fins purement spéculatives, et les dotations agraires remises comme faveurs politiques par les dictatures militaires, spécialement celle de Hugo Banzer Suarez (1971-1978).

Cependant, le gouvernement départemental de Santa Cruz, avec les organisations patronales locales, a décidé d'articuler un front de résistance à la "révolution agraire" du gouvernement indigène, alors qu'ils réclament que la redistribution de terres soit une attribution du gouvernement régional. Cette semaine aurait commencé à circuler un communiqué d'organisations agricoles de Santa Cruz dans lequel elles demandent de l'argent à leurs affiliés pour financer des comités de défense de la terre.

Pablo Stefanoni, Pagina/12 (Argentine), 8 juin 2006. Traduction : Fab , santelmo@no-log.org
Ecrit par rokakpuos, à 14:55 dans la rubrique "International".



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