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En Bolivie Evo Morales appelle à voter Non aux autonomies régionales
Lu sur Indymedia : En Bolivie Evo Morales appelle à voter Non aux autonomies régionales
L'offensive autonomiste avec Santa Cruz à la tête cherche à décentraliser le pouvoir de La Paz. La Bolivie se prépare au référendum.
À moins d'un mois du référendum sur les autonomies régionales qui se déroulera en parallèle aux élections de l'Assemblée Constituante, le Mouvement au Socialisme (MAS) se prononce pour le "non" aux autonomies. "Nous n'allons pas soutenir le choix de Santa Cruz. Les mouvements sociaux ont défini qu'ils voteront Non", a déclaré à la presse le député du MAS, Cesar Navarro, en commentant une position qui a gagné du terrain dans le parti du gouvernement et qui dispose de l'aval du président Evo Morales. La consultation a été habilitée l'année dernière au travers de la loi du référendum par une initiative citoyenne, après une assemblée (cabildo) qui a réuni environ 200 mille personnes au centre de Santa Cruz de la Sierra.

Selon les dernières enquêtes, le rejet des autonomies croît dans tout le pays, spécialement dans l'occident bolivien. Dans le département prospère de Santa Cruz -qui partage les richesses gazifères avec Tarija-, sa ville capitale résiste comme réduit du Oui entourée d'un anneau paysan pour le Non qui s'oppose à l'hégémonie régionale du Comité Civique, autoconsidéré le "gouvernement moral" de la petite patrie et fortement influencé par des organisations comme la puissante Chambre de l'Industrie et du Commerce (cainco) ou la Confédération Agricole de l'Orient (CAO). "Nous ne voulons pas remplacer le centralisme paceño (de La Paz) par celui des élites des capitales départementales", a exprimé une résolution indigène qui montre qu'une grande partie des habitants des cruceños (de Santa Cruz) et tarijeños (de Tarija) se refusent de s'identifier avec l'image régionale irradiée par les élites locales -un orient productif et prospère, un Occident de conflit et d'échec- et ces secteurs "exclus" de l'identité cruceña "officielle", beaucoup d'entre eux immigrés collas, ont donné plus d'un tiers des votes à Evo Morales le 18 décembre dernier.

Les luttes autonomistes cruceñas ont émergé de manière intermittente dans différents moments de l'histoire bolivienne, pays organisé sous un régime unitaire dont l'axe est passé de Sucre à La Paz après la guerre Fédérale (1899). Un de ces efforts des autonomistes a été le précoce soulèvement fédéral avec Andrés Ibáñez, leader du Parti Égalitaire à sa tête. L'histoire dit que, après avoir été élu député en 1874, Ibáñez a lancé son lévite de docteur et les bottes vernies, s'est mis un veston d'artisan -la base de son parti- et a marché déchaussé, sous la consigne "nous sommes égaux". À la fin de 1876, les égalitaires ont proclamé la fédération en déchaînant la réaction du gouvernement central, qui a envoyé l'armée suffoquer le mouvement et fusillé son leader. Jusqu'à la moitié du XXe siècle, cette région orientale se trouvait isolée du reste de la Bolivie : un camion mettait six jours pour faire les cinq cents kilomètres qui séparent Santa Cruz de Cochabamba. Et c¿'est récemment, dans les années quarante, que s'est 'est mis en marche le Plan dénommé Bohan que plusieurs considèrent comme le point de départ du dévelloppement cruceño.

Dans les années cinquante, les violentes luttes pour les 11 % des revenus pétroliers ont échauffé les intentions régionaliste et ils se sont mélangés avec les activités conspiratrices de la Phalange Socialiste Bolivienne (FSB) contre le gouvernement du Mouvement Nationaliste Révolutionnaire (MNR) qui incarnait les drapeaux de la Révolution Nationale du 9 avril de 1952. Le Comité Civique Pro Santa Cruz a été, dès le départ, un bastion phalangiste et dans les années soixante-dix un refuge pour les partisans du général Hugo Banzer Suárez, qui a renversé au moyen d'un coup d'État le gouvernement militaire nationaliste du général Jean José Torres et a gouverné de fait jusqu'en 1978. Banzer a rétribué ce soutien en remettant une grande partie des terres que possèdent aujourd'hui les groupes de pouvoir locaux.

Dans les dernières années, le village cruceño s'est transformé en l'une des régions les plus prospères du pays : elle produit 30 pour cent du PBI bolivien et reçoit plus de la moitié de l'investissement étranger qui arrive en Bolivie. Mais cela n'a pas empêché que, depuis la "guerre du gaz" de 2003 et la pulvérisation des partis traditionnels, les élites cruceñas perdent leurs places dans la politique nationale. C'est pourquoi l'actuelle offensive autonomiste a beaucoup de "blindage" : sauver les terres et contrôler les ressources naturelles (gaz et pétrole) en face de ce qui est perçu comme une renaissance du "populisme radical" avec Evo Morales à sa tête. Si dans l'occident les pénuries sont imputées au néolibéralisme, dans l'orient, on vise le le centralisme paceño ou "andino-centrisme".

"Nous ne voulons pas d'autonomie pour la bourgeoisie", a répété il y a quelques jours le mandataire bolivien, qui après avoir soutenu une position favorable au Oui, s'est retourné vers le rejet. Plusieurs ministres et parlementaires du MAS font déjà campagne pour le vote négatif. "Voter Oui c'est comme voter pour Podemos (l'opposition de droite avec l'ex-président Jorge "Tuto" Quiroga à sa tête, a déclaré le ministre des Infrastructures Publiques, Salvador Ric Riera. "Nous le voyions venir", répondent-ils la tranchée cruceña et annoncent une intensification de la campagne pour l'autonomie, avec soutien des structures du gouvernement régional, pour la première fois choisi au moyen d'un vote populaire le 18 décembre.

Sans doute, le non du MAS tendra encore plus les relations entre le pouvoir exécutif et le gouvernement cruceño, dans un contexte de crispation pour la "révolution agraire" initiée par Morales et la convocation des grands propriétaires fonciers de former des "comités de défense de la terre". Pour les mouvements sociaux les autonomies sont, simplement, une carte de l'"oligarchie régionales" pour affaiblir le gouvernement indigène et bloquer le chemin vers un nouveau modèle économique nationaliste.

Pablo Stefanoni, Pagina/12 (Argentine), 12 juin 2006. Traduction : Fab , santelmo@no-log.org
Ecrit par rokakpuos, à 14:46 dans la rubrique "International".



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