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L'En Dehors


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Le capitalisme ne peut offrir que la précarité
Lu sur Indymédia Lille : "Cet article, montre comment les dirigeants de l'UE et de l'UNICE (patronat européen) relayés par Laurence Parisot du Medef préparent la précarisation . Comment avec le Contrat de transition Professionnelle (CTP) en cours d'expérience, ils s'apprêtent à bouleverser le contrat social et a faciliter les licenciements par le truchement de la "Sécurité sociale professionnelle".

« La protection de l'individu dans sa capacité de travail doit passer avant la protection de son poste de travail (…) Je conçois la flexicurité, comme une politique protégeant les personnes davantage que les emplois » (Vladimir Spiadla, Commissaire européen à l'emploi et aux affaires sociales, les 19-21 janvier 2006 au Conseil des ministres européens.)

Cette déclaration venant d'un des ténors de l'Union européenne (UE) confirme bien qu'il se prépare en Europe, mais aussi au niveau international un changement important dans l'exploitation de la force de travail. Nous savons depuis longtemps et en particulier depuis l'instauration des 35h que les représentants du capital ne cessent de légiférer, pour favoriser la mobilité géographique et la flexibilité. Nous avons vu depuis quelques années les contrats de travail devenir de plus en plus aléatoires, et la multiplication de tous les nouveaux contrats dits « atypiques » devant « relancer l'emploi » n'a fait que propager un peu plus la misère et la précarité. La classe exploiteuse, est bien obligée de constater, qu'elle se trouve en face d'un problème grave et déjà stigmatisé par Marx dans le Manifeste de 1848 :

« Elle ne peut plus régner, (la classe bourgeoise) parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui » (K. Marx, Le Manifeste Communiste)

Ne pouvant plus assurer l'emploi, dans la limite des états nationaux des pays de l'Europe, la nouvelle législation prépare des lois favorisant la mobilité géographique sur l'ensemble du territoire européen. Ceci afin de donner une assise législative au contrat de travail qui corrobore avec le statut d'entreprise européenne.(1) A ce niveau le champ d'activité du capital le plus concentré et centralisé c'est l'UE et donc le droit européen qui prime (se souvenir de la liquidation de l'interdiction française du travail de nuit des femmes).

Comme les fusions/acquisition s'accélèrent, il devient vital pour le capital de formuler une législation tenant compte des grands bouleversements, générateurs de crise sociale. L'idée d'accompagner la mobilité géographique n'est pas nouvelle, des accords d'entreprises ont été signés à cet effet par certains syndicats. Seulement tout cela restait dans le cadre de la législation et de la hiérarchisation des textes ( loi, convention collective, accord d'entreprise).

Quand le système de classification de type Parodi (par métier) hérité de 1945 fut remis en question (2) et il l'est encore au profit de classifications individualisées par fonction, un verrou vers la flexibilité et la mobilité interne à l'entreprise venait de sauter. A partir de ce moment, va apparaître une nouvelle conception : celle du salarié « hors poste » qui doit se rechercher un emploi a l'intérieur même de l'entreprise, avec création des « bourses aux emplois » sorte d'ANPE d'entreprise. Dans le même des « d'observatoires de l'emploi et des compétences » sont créés dans certaines branches. Il est à noter que pour la première fois, cette année, la France voit sa population active décroître, du fait des départs des papy-boomers. Selon une enquête de la Cegos (février 2006) sur le choc démographique, ne sera pas automatiquement créateur d'emploi : :« Les entreprises sont deux fois plus nombreuses à se déclarer dans une logique de réduction d'effectifs ( 32%) que d'augmentation (14%) »

Le système Parodi mis à mort, il était dorénavant possible, d'introduire des « critères classants » et évolutifs pour chaque fonction. Il en résultat que le diplôme n'avait plus qu'une valeur classante, et devenait un simple atout de « l'employabilité », rien de plus. Les Bac +2/+3/+4 ne donnaient plus accès automatiquement à la hiérarchie et encore moins au cœur de compétence des entreprises. Le diplôme n'était plus qu'un passeport pour l'emploi et une sécurité pour sa pérennisation.

Il est révélateur que le rêve engendré par Diplôme = cadre = bon salaire = stabilité de l'emploi et planque s'évanouissait Une nouvelle « galère » les prenait en charge sur la base des nouvelles technologies avec une rationalité accrue et déclassante. Un nouveau concept allait s'introduire avec un mot qui sera ensuite utilisé amplement celui de « parcours » mais aussi celui « d'accompagnement » ; ce n'est vraiment pas neutre.

A peine le pied dans l'entreprise, rien n'est véritablement gagné et l'on fait vite comprendre aux nouveaux arrivants, qu'il va falloir s'adapter en permanence et s'engager dans un « parcours de compétences », qu'il ne faudra pas rechigner à se faire provisoirement muter dans une autre entreprises (système de prêt de personnel, classique dans les entreprises en partenariat). Cette mobilité de personnel, n'a d'ailleurs pas qu'un aspect économique, elle vise aussi à briser des solidarités suite a des mouvements de grève (système classique lors des émeutes dans les prisons). La concurrence devenant plus pressante, les gains de productivité et les économies d'échelles vont faire que le marché de l'emploi doit « se libérer » du trop plein de salariés évincés par les nouvelles technologies et les concentrations. Ce phénomène touche d'autant plus l'Hexagone qu'il a valeur d'exemple tout comme en Grande-Bretagne. La France est dans le peloton de tête des pays industrialisés en termes de gains de productivité et donc vient juste derrière les Etats-Unis et la Grande- Bretagne - mis à part le cas de la Chine - pour le total des IDE (Investissements directs étrangers).

La précarité comme loi de la condition humaine

Dès son intronisation à la tête du Medef, Laurence Parisot (3) a donné le ton de la nouvelle période qui s'ouvre :

« Le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir », a ajouté la présidente de l'organisation patronale, estimant que « la précarité était une loi de la condition humaine. » ( Reuter, le 3 septembre 2005 ; déclaration de Laurence Parisot sur France Inter)

Alors ce n'est plus le « travailleurs de base » qui se trouve menacé par les fusions/acquisitions, les doublons sont dans le collimateur, les services informatiques sont particulièrement visés et d'autres. La dite « classe moyenne » sent que le fil d'Ariane qui la rattachait au système va se rompre et se rompt déjà. La sainte démocratie, est en passe de perdre sa base sociale. Alors d'une seule voix, les représentants de cette couche sociale demandent de « sécuriser l'individu » de l'accompagner dans sa déshérence petite-bourgeoise, de le remplir d'illusions sur ce que le système nous réserve encore.

Cette transition, qui mène du contrat de travail au contrat de précaire, prend actuellement le nom de « Contrat de transition professionnel » qui n'est que l'antichambre de la « sécurité sociale professionnelle » que revendique la CGT et toute la classe politique de gauche et de droite. Actuellement, ce contrat est à l'essai, il est expérimenté dans sept sites (4) et son objectif est de ramener à huit mois au lieu d'un an la réinsertion d'un salarié licencié.(5) Le 5 mai 2006, une des pièces du puzzle de la « sécurité sociale professionnelle » a été mise en place. La convention signée entre l'Etat, l'ANPE et l'Unedic veut simplifier les démarches des chômeurs et accélérer le retour vers l'emploi. Les ANPE et les Assedic sont également priés de trouver des locaux communs. A court terme, l'objectif vise à doter chaque région d'au moins un guichet unique (les fameuses maisons de l'emploi).

Un des buts recherchés est de gommer l'aspect licenciement et faire disparaître du vocabulaire les mots licenciement et licencieur. Les employeurs ne seraient plus concernés par une obligation de reclassement. Même les primes de licenciement seraient lissées entre maxi et mini pour arriver à un "juste milieu". Le rapport Camdessus de 2004 du nom de l'ancien patron du FMI dit clairement qu'il s'agit de "protéger les personnes, non les emplois existants" et ajoute plus loin :

"On voit bien qu'il est plus raisonnable de faire reposer cette protection des salariés sur la collectivité que sur des entreprises qui licencient ».

Même constat de Camdessus au sujet des primes de licenciement qui seraient ainsi lissées entre maxi et mini pour arriver à un juste milieu :

"Le couple « indemnité de licenciement/prestation chômage » aujourd'hui n'est pas équitable. Une employée administrative d'une PME en difficulté dans une zone sinistrée pourra après dix ans de bons et loyaux services être licenciée avec trois à six mois de salaires pour toute indemnité et très peu de chance de retrouver un emploi rapidement, alors que la même personne en région parisienne dans une grande banque qui souhaite réduire ses effectifs se verra offrir vingt à trente mois de salaires et un accompagnement sur mesure qui devrait lui permettre de retrouver sans trop de mal du travail dans les trois mois qui suivent. Les abus au niveau des cadres performants qui peuvent quitter une entreprise avec une indemnité de départ totalement défiscalisée de plus d'un an de salaire brut, alors qu'ils ne passeront sans doute même pas par une réelle période de chômage, existent également. Le système actuel fragilise donc les plus démunis face au chômage. Il serait souhaitable pour y remédier d'échanger les garanties individuelles que peut fournir une entreprise - et qui sont par nature très différentes - contre une garantie collective. Seules ces garanties collectives de gestion du chômage permettent de proportionner l'aide apportée aux risques encourus. "

Après le 48 éme Congrès de la CGT, c'est au tour de la CFDT (dont le congrès se déroulera en juin) de nous faire la promotion du « retour rapide à l'emploi » ou le privé d'emploi sera coaché dans le cadre du CTP pour s'adapter aux emplois existants. « Le contrat de transition professionnel (CTP) va permettre de faire venir dans nos métiers des personnes qui n'y seraient pas forcément venues. Notamment parce que l'accompagnement mis en place sera personnalisé et la découverte d'un nouveau métier sera largement encouragée. » (Dominique Langlois directeur général de la SVA, une entreprise d'abattage et de transformation de viande de 3000 salariés à Vitré). Le gouvernement à ce sujet vient d'ouvrir le marché du travail aux travailleurs polonais.

On pourrait étendre l'exemple aux principaux métiers dont les postes à pourvoir connaissent les plus de « difficultés de recrutement ». Gérard Larcher, ministre de l'Emploi a dévoilé en avril une liste de 61 métiers ouverte à compter du 1er mai 2006 aux ressortissants des 8 nouveaux pays de l' Europe centrale et orientale intégrant l'UE. 230 000 emplois seraient concernés dans tous les secteurs d'activité : BTP, hôtellerie restauration, mécanique-métallurgie, commerce et vente et même la propreté.

Cette liste recouvre aussi celle de l'ensemble des filières techniques couvertes par des diplomes ouvriers tels CAP et BEP délaissés depuis la fin des années 1980 car jugés incompatibles avec l'accession à la « classe moyenne ». (6)

Le projet de loi Sarkozy sur l'« immigration choisie » baptisée aussi « compétences et talents » visant à sélectionner le « grain de l'ivraie » résultant de la misère mondiale généralisée par le système capitaliste n'a d'autre but que d'étendre le recours à des travailleurs dans les mêmes secteurs visés par Gérard Larcher, mais en étendant leur recrutement à l'ensemble de la planète.

Dans un registre similaire, Sarkozy se dit partisan du Contrat de travail unique, un CDI qui serait exempt de l'obligation de reclassement par l'employeur et ferait ainsi disparaître d'un coup de baguette magique la notion impopulaire de licenciement économique ; le contrat de travail devenant une sorte de contrat à caractère marchand ou commercial.

La force de travail ravalée au rang de marchandise et voilà les négationnistes de la lutte des classes horrifiés à la perspective décrite par Marx dans le Manifeste de 1848 : « … Or, le prix du travail, comme celui de toute marchandise, est égal à son coût de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent »

Echec de la stratégie de Lisbonne

Le bilan du « cancer de la précarité » n'est plus à faire. Toute l'Union Européenne est gagnée par la maladie. Même la Centrale Européenne des Syndicats (CES) qui soutenait la « stratégie de Lisbonne » (7)est contrainte de reconnaître l'échec de cette « stratégie » : « En février 2005, le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a annoncé une révision majeure de la Stratégie de Lisbonne. Celle-ci simplifie les objectifs et les procédures de rédaction à un seul programme d'action national pour chaque pays et à un seul programme européen de croissance. En réponse à cela, la CES a prévenu qu'elle se tenait en alerte quant à des signaux annonçant que les objectifs européens en matière de politique sociale et d'environnement étaient relégués au second plan dans le but de rendre l'Europe plus favorable à l'économie. » (Site de la CES.) En effet, quand, le mur de Berlin fut abattu dans une liesse de joie, les travailleurs ne s'attendaient certainement pas à ce que l'aune qui servirait de mesure à leur exploitation viendrait de l'Est. Quelques années après, un journaliste des Echos (journal patronal) fait le constat que : « les entreprises du Cac 40 et d'autres ont résolu, ponctuellement, la quadrature du cercle : ramener le coût du travail au niveau ou se situe l'Europe de l'Est ». Depuis, les lois « Hartz » (2002) prévoyant un remodelage du code du travail, et du plan d' « Agenda 2010 » qui déclencha les manifestations du lundi (8) à l'automne 2004, les prolétaires d'Allemagne sont confrontés à la précarité. Près de 30% des actifs occupaient en 2004 un emploi « atypique » comme en France. L' « Agenda 2010 » c'est plus de flexibilité de l'emploi, un allongement du temps de travail, la retraite à 67 ans, une rafle sur la santé, la pression sur les chômeurs….(9) Les lois « Hartz » vont déployer leurs « 1 euro Jobs », pour remettre les chômeurs au travail en direction des petits boulots occasionnels ou d'intérêt public (sans couverture sociale et non soumis au code du travail). En France c'est le « chèque emploi service » qui a cette fonction. Pour nos camarades italiens, le régime est sensiblement le même, seul les couverts peuvent varier. En 1996, le gouvernement Prodi a initié, un nouveau pacte de l'emploi du nom de son promoteur « Parchetto Treu ». Ce pacte, introduisait déjà une plus grande flexibilité de l'emploi (travail intérimaire et introduction des « contrats de zone » (proche des zones franches françaises). A partir des années 2000, la situation italienne se dégrade, le marché du travail est jugé par les stratèges de Lisbonne encore trop rigide. Alors on change de couvert et au menu on va servir aux prolétaires d'Italie un nouveau plat, un « Pacte pour l'Italie » ou « Loi Biagi » (2002). Ce pacte comme les autres prétendait en finir avec le travail au noir (estimé à 25% du PIB). Une palette de nouveaux contrats fut mise à la disposition des employeurs : « intermittent, accessoire, partagé », « en couple » « sur projet », tous en CDD, bien sûr, et inférieur à (1000 euros) ce qui explique que depuis 2005, 70% des emplois créés sont précaires.Le bilan serait toujours le même : « la précarité pour relancer l'économie ». Le constat d'échec de la « Stratégie de Lisbonne » énerve l'exécutif européen, et son chef J.M. Barroso (ancien premier ministre portugais). Il répète partout que « la flexibilité des marché du travail » est la condition de la relance. Il affirme qu' « il est temps de passer à la vitesse supérieure ». Passer à la vitesse supérieure, c'est libérer le patronat du coût des licenciements, donc favoriser les licenciements. En Espagne, José luis Zapatero, veut troquer la transformation de CDD en CDI en baissant le coût du travail, l'Espagne est l'un des pays ayant le plus de travailleurs précaires, le taux de CDD oscille invariablement entre 30 et 35% malgré de prétendus accords visant à en limiter le nombre. (un sur trois contre un sur dix en France). En Italie Romano Prodi veut aussi ce genre d'arrangement, alors qu'en France, avec les expériences du contrat de transition professionnelle, il est question de ramener à 8 mois contre 12 la période de chômage. Quant à la CES et au patronat européen l'Union des Industries de la Communauté européenne (UNICE), ils ont hâte de conclure sur le registre de la flexisécurité.(10). Comme on le voit, la SSP ( Sécurité sociale professionnelle)est loin d'être une revendication de la seule CGT même « brevetée CGT et ne supportant pas les contrefaçons » dixit Bernard Thibault au 48 ème congrès. Elle s'inscrit dans un vaste projet destiné à remodeler la nouvelle force de travail des pays développés pour mieux la mettre en compétition avec la main-d'œuvre de l'ensemble de la planète.. Comme le disent si bien en chœur les tenants de la nouvelle CGT, la SSP ou le nouveau statut du salarié ne sont en aucun cas un moyen de lutter contre la précarité mais bien un formidable levier pour l'amplifier et permettre ainsi au système de continuer à survivre tout en trouvant de nouvelles formes d'exploitation.

GB et JN : mai 2006

(1) En effet les mutations au sein d'une entreprise de l'UE en seront facilités notamment pour le lissage des systèmes de retraite et de prévoyance santé, ainsi que les congés. (2 )par l'introduction dès 1975 des critères classants au nombre de 4 ( autonomie - responsabilité - type d'activité - connaissances requises) dans la convention collective de la métallurgie

(3) Elle-même et sa famille apparaissent à la 233éme place des fortunes de France. Passée par Sciences-po Paris (…) Elle siége dans plusieurs conseils de surveillance d'entreprises comme Euro Disney,Michelin ou Havas ainsi qu'au conseil consultatif d'Ernst et Young.. Parmi ses soutiens l AFEP (Association française des entreprises privées), dirigée par Gérard Collomb, patron des Ciments Lafarge, Michel Pébereau, président du groupe BNP-Paribas, François Pinault, Claude Bébéar et les anciens présidents Jean Gandois et Yvon Gattaz. ( source : L'EIRO, juillet à novembre 2005)

(4)Les Echos du 18 avril 2006 « C'est le dernier acte avant l'expéri¬mentation dans six bassins d'emploi du contrat de transition profession¬nelle (CTP). Après la publication, samedi, du décret d'application qui fixe les modalités du test grandeur nature du CTP, ce matin, le bureau de l'Unedic doit valider la conven¬tion avec l'Etat sur son finance¬ment. Assorti d'une indemnisation égale à 80 % du salaire brut anté¬rieur, ce dispositif d'accompagne¬ment personnalisé est destiné aux personnes licenciées pour motif économique par des entreprises de moins de 1.000 salariés. Il permet de cumuler pendant douze mois des formations, mais aussi des périodes de travail qui ne pourront excéder neuf mois au total. L'idée est de remettre le pied à l'étrier au chô¬meur en CTP afin de favoriser son retour à un emploi durable, en lui permettant, par exemple, de se faire une première expérience profes¬sionnelle en cas de changement de métier. Pendant cette période, il est prévu le versement d'un différentiel si le salaire perçu est inférieur à l'allocation du CTP. Après d'âpres discussions, c'est l'Etat qui en assu¬mera la charge. Reste à savoir si les durées ainsi travaillées s'impute¬ront sur la durée totale d'indemni¬sation par l'assurance-chômage du chômeur qui n'a pas retrouvé d'em¬ploi à l'issue de son CTP. En clair, si une personne ayant droit au total à 23 mois d'indemnisation et qui au¬rait travaillé 6 mois lors de son CTP bénéficierait à son issue de 17 mois ou de 11 mois d'indemnisation. La CGT craint que ce ne soit la se¬conde solution, car la convention stipule que le chômeur non reclassé est pris en charge par l'assurance¬ chômage « sans différé d'indemni¬sation », et s'apprête à voter contre la convention. Dans l'entourage du ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, « on compte voir s'il est nécessaire d'envisager un avenant » à ce texte. »

(5) Jean-François Carenco, directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, a promis des réponses rapides. « Une personne licenciée met en moyenne entre onze et douze mois pour retrouver un travail. Avec le CTP, nous voulons descendre sous la barre des huit mois » (Le Figaro du 5 mai 2006) (6) Quelques chiffres tirés de statistiques INSEE reproduites dans la NVO CGT du 7.4.2006 Niveau diplôme en fin études : nombre divisé par 4 de 1978 à 2003 pour les aucun diplôme à certificat d'études primaires --- CAP/BEP divisé par 2 de 1978 à 2003 --- Bac avec légère augmentation 1978 à 2003 ---- Diplômes du supérieur multiplié par 4 de 1978 à 2003 ! ! ! On assiste donc à une augmentation des niveaux d'études et de diplômes surtout vers le haut où même chez les enfants d'ouvriers où la tendance est à pousser les enfants à obtenir les diplômes les plus élevés possible. Toujours d'après le même article, le taux de chômage serait de 16 % au total pour la génération qui a obtenu son diplôme en 2001 contre 8 % pour la génération qui a eu son diplôme en 1998. Pour la génération 2001 on aurait au global 40% de chômeurs pour les non-diplomés sans parler parmi ceux-ci de la situation particulière des jeunes des banlieues. (7) La Stratégie de Lisbonne définit des objectifs spécifiques : • Un taux d'emploi global de 70 % d'ici 2010. • Un taux d'emploi de plus de 60 % chez les femmes. • Un taux d'emploi de 50 % chez les travailleurs âgés. • Une croissance économique annuelle d'environ 3 %. (8 ) Voir a ce sujet Echanges n°110p..6, « Les manifestations du lundi » tirent leur nom des manifestations populaires qui eurent lieu en RDA en 1989. (9) La durée du versement des indemnités de chômage est ramenée de 32 mois à 12 mois. (10) « Afin de contribuer à l'accroissement du potentiel d'emploi et de croissance de l'Europe et de l'impact du dialogue social européen, les partenaires sociaux entreprennent de mener à bien une analyse commune des défis clés auxquels les marchés de l'emploi européens font face, en examinant des questions telles que : * les politiques macro-économiques et du marché du travail, * les changements démographiques, le vieillissement actif, l'intégration des jeunes, la mobilité et les migrations, * l'éducation et la formation tout au long de la vie, la compétitivité, l'innovation et l'intégration des groupes désavantagés sur le marché du travail * l'équilibre entre flexibilité et sécurité, * le travail non déclaré. » Document CES Programme de travail des partenaires sociaux européens 2006
Ecrit par CNT63, à 23:10 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  racoleuse passive
22-06-06
à 12:17

http://www.palais-decouverte.fr/actu/genetique/index.htm#travail

 

Une thérapie génique pour retrouver l'appétit de travail

 

Nous sommes souvent obligés de lutter contre la procrastination, c'est-à-dire la tendance à tout remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser. Comme les êtres humains, les singes présentent naturellement cette tendance, du moins ceux qui vivent en laboratoire et apprennent à appuyer sur des leviers pour obtenir des récompenses (eau, nourriture, friandises…). Quand ils disposent de beaucoup de temps pour effectuer une tâche, ils préfèrent la remettre à plus tard. Inversement, ils travaillent d'autant mieux et plus vite que l'échéance (c'est-à-dire la récompense) se rapproche dans le temps (à la façon des étudiants qui travaillent « au dernier moment… »).

En inactivant un gène cérébral, des chercheurs travaillant au National Institute of Mental Health près de Washington DC affirment avoir transformés quatre singes en bourreaux de travail. Les animaux se sont mis en permanence à travailler très dur et en faisant peu d'erreurs, agissant comme si la récompense était toute proche, même lorsqu'un signal leur indiquait qu'ils avaient tout leur temps. Cette recherche a été publiée en août dans les Proceedings of the National Academy of Science.

La manipulation génétique, adaptée d'une technique de génétique moléculaire mise au point chez la souris, a été pratiquée localement dans une région du cerveau appelée cortex rhinal. Elle avait pour cible des récepteurs dopaminer-giques(2) (D2) situés sur des neurones dont le fonctionnement est associé au plaisir et à la motivation. En injectant un ADN antisens spécifique du gène gouvernant la synthèse de ces récepteurs, les chercheurs l'ont rendu provisoirement inactif. L'effet de la manipulation génétique a duré dix semaines. Au terme de cette période, les quatre singes ont – heureusement – retrouvé leur état biologique normal, et leur comportement habituel de procrastination.

On pourrait penser que cette étude a été commanditée par un syndicat patronal ! Il n'en est rien. L'équipe de scientifiques, dirigée par le Dr Barry Richmond, affirme s'intéresser aux maladies mentales. « Cette nouvelle technique pourrait conduire à d'importantes découvertes ayant un impact en santé publique, soutient-il. En effet, la capacité à associer travail et récompense est perturbée dans des maladies mentales comme la schizophrénie, la dépression et les troubles obsessifs compulsifs. Aussi, notre découverte du rôle pivot joué par ce gène dans ces circuits cérébraux pourrait avoir un intérêt clinique. Les personnes déprimées, par exemple, ne trouvent aucune récompense dans le travail tandis que les personnes atteintes de troubles obsessifs compulsifs travaillent avec acharnement ; même s'ils parviennent au but, ils sentent qu'ils doivent continuer le travail. » Agir sur les récepteurs D2 de ces malades est certes une idée tout à fait rationnelle. Mais est-il permis, éthiquement, de procéder à de telles manipulations sur le cerveau des gens ? Le rationnel n'est pas toujours raisonnable…

 

(2) Récepteurs qui assurent la transmission de l'information entre neurones grâce au neuromédiateur dopamine.

 

M.-H. F. - novembre 2004

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