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Front Populaire, Culture Populaire , Education Populaire.

L’Histoire dit que le Front Populaire est mort en deux ans.
Mort, sans doute au niveau des formes du pouvoir, mais, pour moi, toujours bien vivant en termes d’idées nouvelles.
Au moment du Front Populaire deux conceptions de société s’affrontent:

  • l’une, défendue par les églises, l’aristocratie, la bourgeoisie, se base sur la suprématie d’une caste ( l’élite riche et intellectuelle ) qui utilise pour atteindre ses objectifs propres la masse exécutante qu’elle souhaite incapable d’idées et de réflexion.
  • l’autre défend l’identité de l’homme, sa volonté et sa capacité à contribuer à l’élaboration de son propre devenir dans une société équilibrée, dénuée d’esclavage physique et intellectuel.

Depuis 1936, j’ai été nourrie de l’idée que tout un chacun vient au monde doté de sensibilité, de pouvoir de réflexion, de jugement des injustices, de capacité à se projeter vers l’avenir et que ce capital se cultive et s’épanouit si l’homme s’en donne la peine et si la société lui en procure les moyens.

En 1936, le Front Populaire met en place les congés payés.

Il est difficile, pour les générations actuelles, d’imaginer quel réel bouleversement ce fut que ce droit au loisir et donc à la culture reconnu pour tout le monde et ce droit de penser à autre chose qu’à produire des richesses non partagées.

Les colonies de vacances se développent en même temps que se créent des associations d’éducation populaire sous l’impulsion de Léo Lagrange. J’ai travaillé pour l’une d’elles, je ne citerai que deux de ses principes fondateurs pour illustrer mon propos:
  • Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie, il en a le désir et les possibilités.
  • L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture.
Le besoin d’activité est aussi fondamental pour l’homme que le besoin de se nourrir. L’enfant en liberté qui patauge dans l’eau et la boue ou démonte ses jouets est en activité.

Il amorce sa conquête du monde, mesure son pouvoir de compréhension et d’action sur ce qui l’entoure C’est sur ce mécanisme qui se poursuit toute la vie que se construit l’accès à la culture.

Quelles activités?

Peu importe, le sport, la peinture, la musique, le jardinage, la cuisine, l’écriture et tout ce que j’oublie, le support est secondaire, c’est la façon dont on l’appréhende, avec un objectif d’acquisition, de désir de progrès, de création personnelle. Un être actif pense et agit, un être passif subit la loi du plus fort.

Acculturation volontaire.

Aujourd’hui, les idéaux du Front Populaire sont battus en brèche et nous assistons, au grignotage de nos acquis sociaux, à une permanente et insidieuse reconquête de nos esprits, un lent cheminement vers la soumission et l’acceptation d’un système que l’on nous dépeint comme inéluctable.

L’arme principale de cette acculturation: la télévision.

On pourrait rêver sur ce formidable moyen qui touche tout le monde, en termes d’enrichissement culturel, d’information pratiquant la thèse et l’antithèse, de connaissance des modes de vie des peuples du monde.

Peu de chaînes fonctionnent avec de tels objectifs et, pour preuve d’une volonté de ségrégation, la majorité de celles qui le font sont payantes.

Ce que l’on nous montre journellement:
  • l’idolâtrie des masses devant un pouvoir reconnu supérieur, hommes politiques, le pape, les vedettes du sport, du show-biz et des médias.
  • la violence, le meurtre qui fabriquent chez nous la peur de l’autre, le désir de le détruire, les comportements fascisants, le racisme.
  • l’argent, le sacro-saint argent, qu’il soit sale, peu importe, il devient un objectif de vie et est montré comme indispensable au statut social.
  • l’apologie de la charité et du soutien psychologique qui, dans cette époque décadente, nous font croire que nous ne sommes pas si mauvais que ça.
  • la démolition de l’école laïque au bénéfice des écoles privées modélisantes.
Mais le pire, c’est la passivité et le renoncement qu’elle génère en nous:

  • l’acceptation d’émissions dérisoires où les rires et les applaudissements sont répétés avant par un public consentant,
  • les publicités mensongères qui poussent à la surconsommation,
  • les sondages inventés pour convaincre la frange des indécis.
  • Les informations à la solde du pouvoir dominant.
Social et culturel vont de pair.

La première moitié du XXe siècle est marquée par les idées du Front Populaire et le courant de l’Art Moderne, un fabuleux élan révolutionnaire. La deuxième moitié m’apparaît comme une période défensive dans laquelle on veut nous persuader qu’on nous tire vers le haut à grand renfort de mots vides de sens: nouveau et art sont mis à toutes les sauces, surtout les plus mauvaises, et l’éducation ne nous donne pas les moyens d’en évaluer la pertinence. Je ne suis pourtant ni passéiste, ni pessimiste par rapport à l’avenir. Le Non au referendum, les jeunes dans la rue me remplissent d’espoir au même titre que la construction du Pont de Millau. Allez le voir, écoutez la vidéo dans laquelle ouvriers et concepteurs confondus racontent sa construction .Vous aurez la preuve du génie humain.

Monique Feix

«Qu’on m’entende bien! Il ne s’agit point de distribuer une culture au rabais qu’on aurait baptisée populaire pour en marquer le pauvreté, mais au contraire de créer pour les larges masses dans le domaine de l’esprit l’instrument de leur libération et de leur dignité.»

Léo Lagrange 1937.


Ecrit par Anonyme, à 18:30 dans la rubrique "Actualité".



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