Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
La publicité en joue, elle investit les écrans d’ordinateur et de télévision, mais aussi les salles de cinéma, l’art et la littérature, entre très tôt dans la culture des enfants...
mais qu’est-ce que la pornographie ?
S’il y a un consensus facile et immédiat sur l’appartenance à ce genre des images produites par l’industrie du X, concernant d’autres représentations de la sexualité l’appréciation reste très subjective, dépendant de la sensibilité de chacun, et aussi de son histoire, son époque, sa culture, etc.
Ce qui est qualifié de pornographique est généralement ce qui est ressenti comme obscène, avec tout le goût et le dégoût qu’on peut en avoir.
Si Eros, qui a donné l’érotisme, est le dieu du désir, la pornographie n’a pour origine qu’un nom commun, pornê, la prostituée, accolé au verbe graphein, écrire. Littéralement, ce qui s’écrit sur le commerce sexuel.
Le mot pornographe est né en 1769 sous la plume de Restif, en plein siècle des Lumières. Et sans doute annonçait-il le monde moderne dans sa frénésie de représentation comme affranchissement de tous les interdits (voir l’importance de la mise en scène chez Sade) ; frénésie de représentation qui allait aboutir à ce que nous connaissons aujourd’hui, à savoir l’interpénétration des sphères du privé et du public.
L’écriture dominante d’aujourd’hui, c’est celle de l’image. Cinéma, télévision et Internet, relayés par une presse abondamment illustrée de photos, nous placent en position de voyeurs d’un monde moins gouverné par Eros que par une divinité sans nom mais aisément identifiable, si l’on s’en réfère à la seule idéologie qui ait survécu au XXème siècle : celle du libéralisme. C’est l’omnipotente, universelle et sacrée « loi du marché » qui nous ramène à la pornê, la prostitution généralisée du dieu réel des Américains, le Dollar.
Dans l’univers capitaliste, tout se vend, tout est objet, à commencer par les corps.
Le sexe, comme les autres secteurs de l’activité humaine, donne lieu à une grande industrie rentable. La société de consommation n’est pas seulement une société dont les membres sont appelés à consommer, c’est aussi une société ogresse, elle-même consommatrice de chair humaine. Car il lui faut beaucoup de chair fraiche pour remplir ses écrans, ses stades, ses émissions et ses spots publicitaires, de la chair fraiche que nous consommons virtuellement avec notre habituel appétit voyeuriste, et qui nous incite à consommer les objets de substitution en vente sur le marché, pour combler notre frustration.
Avez-vous déjà regardé une quelconque série télévisée américaine, ou n’importe quelle production hollywoodienne ?
Alors vous avez vu des films pornos.
L’amour y commence invariablement par une hostilité réciproque ; à moins que le désir ne s’y déclare ou ne s’y manifeste avec une brutalité des plus excessives.
Vous aimez le marivaudage ?
Le libertinage ?
Les jeux subtils de la séduction ?
Le charme surréaliste de certaines rencontres ?
Circulez, il n’y a plus rien à voir dans ce registre.
Dans le film américain de base, on ne peut pas éprouver un sentiment amoureux sans qu’il soit grevé par un lourd arrière-fond de haine (haine de soi, haine de l’Autre, haine de la chair), et on ne peut pas avoir envie de coucher avec quelqu’un sans que cela ne se traduise par de violentes empoignades. Le plus souvent on y baise debout contre un mur, avec un air de grande colère, ou bien sur la table, dans les restes de pizza, en échangeant des regards féroces... Tout ça pour signifier qu’on n’en vient à cette extrémité dégoûtante, le sexe, que parce qu’on a vraiment été poussé à bout. Le moment le plus jouissif et le plus serein de ce genre de film, c’est celui où s’ouvre la porte d’un méga-frigo, archi-plein, auréolant de sa puissante lumière le héros qui vient y chercher un réconfort.
Or c’est ce type de production qui sert de référence culturelle, et de modèle en matière d’amour, non seulement à la jeunesse et au peuple américains, mais aussi à ceux de tous les pays arrosés par cette même industrie, autant dire la planète entière. Si j’appelle pornographie ces films, ces téléfilms et ces séries, qui sont les produits d’un cocktail de puritanisme et de marchandisation des corps, c’est parce qu’ils présentent comme normaux des rapports humains à la fois tellement stéréotypés, brutaux et grossiers, qu’ils offensent une amoureuse de l’amour davantage que les images crues des vrais films pornos.
Je me souviens pourtant de la première pénétration en gros plan que j’ai vue à la télé. Ces films du samedi soir se sont en quelques années tellement banalisés qu’on a presque oublié aujourd’hui l’impact violent que peuvent avoir ces images d’organes sexuels filmés au plus près. La première fois que j’en ai vu, j’avais plus de trente ans, j’avais déjà écrit mon roman érotique Le Boucher, j’avais vu quelques films érotiques au cinéma, mais la découverte de ce porno sur Canal+ fut un choc. D’abord sidérée, je me mis à jouir insatiablement de ce spectacle. Je n’en croyais pas mes yeux, je n’avais jamais rien vu de tel.
Aujourd’hui comme tout le monde je suis à la fois intéressée et rapidement lassée par la production éminemment monotone de l’industrie du X, éternelle représentation de l’acte d’où toute expression du désir est absente. Cependant je n’oublie pas le potentiel de ces images.
Est-il
vraiment possible de s’habituer à leur hyperréalisme, à leur crudité
quasi chirurgicale, à ce dévoilement absolument brutal de l’intimité
humaine ?
Est-il possible, même, d’en sortir indemne ?
Et
si ces images, qui tour à tour nous fascinent ou nous agressent,
entraient dans notre chair comme des couteaux de boucher, pour détruire
notre intégrité physique tout en excitant nos nerfs ?
On fait souvent le parallèle entre la violence et le sexe au cinéma, en les considérant comme de malheureuses mais inévitables expressions de la modernité. Je ne serais pas étonnée que dans les années à venir le sexe prenne le pas sur la violence au cinéma, ou du moins que la violence s’y exprime essentiellement à travers le sexe. On voit d’ailleurs actuellement les fortes pressions qui s’exercent sur le classement X des films.
Dans nos sociétés occidentales, l’esprit d’entreprise est une qualité traditionnelle de la virilité - c’est même son moyen d’expression le plus réputé. Mais le génie de la pornographie, lui, est du côté des femmes.
On revient à l’étymologie : pornê, prostituée. Jusqu’à il y a quelques années, la pornê et le graphe n’étaient pas la même personne, les femmes n’ayant pratiquement pas accès à l’écriture. Mais donnez un stylo ou une caméra à une femme sexuellement sensible, et elle vous démontrera sa puissance et son intelligence des corps avec une liberté et un art aussi consommé que ceux des courtisanes sacrées de l’Antiquité.
Alors que la tradition les confinait au service de la sexualité masculine, les femmes commencent à s’emparer de ce domaine pour s’exprimer et le revendiquer à leur manière, aussi bien dans la sphère privée, au sein du couple, qu’en art, dans la littérature ou au cinéma. Ce mouvement s’accompagne d’un bouleversement des rapports homme/femme qui en déboussole et en fait souffrir plus d’un, à en croire le succès emblématique des livres de Michel Houellebecq, à en croire aussi les analyses alarmistes, voire désespérées, que livrent nombre de mâles intellectuels, confrontés aux difficultés relationnelles et sexuelles qui découlent de cette nouvelle situation.
Les hommes ne sont d’ailleurs pas les seuls à souffrir, et ce qu’on appelle la libération des femmes n’en est pas la seule cause. L’apparition du sida et l’omniprésence du modèle puritain anglo-saxon ont considérablement freiné l’optimisme des années 1970. Dans tous les domaines, et bien sûr dans celui de la sexualité, notre société est de plus en plus normative.
Les films pornographiques proposent un modèle unique de sexualité : les figures obligées et l’esthétique des corps en action, toujours les mêmes, indiquent les règles à suivre, les performances à accomplir et les limites du jeu - autant d’éléments que le spectateur souhaitera transposer dans la vie réelle, où ils n’auront pourtant plus la moindre validité.
Ces films, comme les images sexuelles véhiculées par toute sorte de média, restreignent le champ des possibles et de l’imaginaire en imposant des stéréotypes.
Toutes nos paroles, tous nos gestes sont surveillés et jaugés à l’aune d’une grille politiquement correcte qui régit les rapports humains, et même le rapport de l’individu à son propre corps, selon des termes de plus en plus rigides, que les tribunaux se voient désormais chargés de faire respecter.
Plus le libéralisme déploie l’obscénité de son système, plus les tenants de cet ordre générateur d’exclusion sont obsédés par un rêve de façade propre, clean. Plus les corps sont considérés comme des marchandises et les êtres humains comme des consommateurs, plus nous sommes sommés d’être sains, polis, policés. Dans le même temps où les pulsions sexuelles sont exploitées comme jamais par la machine commerciale, l’individu se voit dénier le droit d’exprimer ses propres pulsions.
on peut penser qu’il ne s’agit que d’une affaire de mots, mais les mots traduisent la réalité. À l’heure du puritanisme et de la pornographie, on ne sait effectivement pas séduire ni se laisser séduire. Parce que le corps est devenu un objet dangereux, dont on a peur et qu’on cherche en même temps à préserver. La fumée d’une cigarette n’a plus rien de transcendental ni de convivial, elle est seulement sale et cancérigène. La sexualité, qu’elle soit rangée ou débridée, solitaire ou partagée, n’exprime plus ni joie ni révolte, mais misère - la fameuse misère sexuelle. Au pire, elle se change en crime, au mieux elle est neutralisée en se casant dans un ghetto autorisé.
La fantaisie, la poésie, la transcendance disparaissent de notre regard sur notre propre humanité, et il s’en faut de peu que nous ne nous sentions parfois encagés comme des animaux domestiques.
Les hommes, qui pendant des siècles ont été habitués à une certaine liberté sexuelle (le mariage excluait moins les incartades qu’aujourd’hui le simple concubinage) vivent sans doute moins bien que les femmes ces nouvelles contraintes sociales. Leur désir est dévalorisé, ils doivent s’accomoder des exigences et des interdits posés par les femmes. L’idéal de fidélité n’a peut-être jamais été aussi fort qu’aujourd’hui, malgré la prétendue liberté dont nous sommes censés jouir. Parce que la société a renoncé à établir les couples par des liens définitifs (c’est-à-dire parce que nous ne voulons plus que la société joue ce rôle et nous prive de notre liberté d’aimer), notre vie amoureuse fonctionne maintenant sur l’autocensure. Et quand il n’y a pas de garde-fou au bord d’un ravin, on s’approche forcément moins pour admirer le vide...
Les femmes qui, elles, reviennent de longues décennnies de frustration ou d’opprobre, se déclarent davantage satisfaites de leur vie sexuelle actuelle - même si le principal souci en vogue est moins de s’éclater que d’attraper un homme et de le garder.
L’insatisfaction reste importante chez les femmes comme chez les hommes, mais n’est-ce pas naturel ?
L’insatisfaction est le moteur du désir, et la satisfaction son tombeau (c’est pourquoi les films pornographiques, qui ne montrent jamais le désir mais seulement la satisfaction, finissent par laisser un profond sentiment de déception).
Contrairement aux apparences, la pornographie telle que nous la connaissons dans son expression la plus crue, c’est-à-dire à travers les films classé X, représente moins une exaltation de la virilité qu’un fantasme régressif de satisfaction absolue. Ces plans anatomiques d’organes génitaux, qui semblent vouloir pénétrer toujours plus avant dans l’intimité des corps, et notamment du corps féminin, confirment la tentation qu’y expriment inconsciemment les hommes de retourner dans le sein maternel, pour y retrouver une fusion sans problèmes. Les actrices aux poitrines de femmes allaitantes y sont toujours disponibles, elles dispensent sans se faire prier des jouissances idéales. Elles encouragent une activité masturbatoire qui berce les hommes d’un infantilisme confortable, et leur permet de se déconnecter du réel - alors qu’une vraie relation charnelle implique responsabilité et mise en jeu de stratégies relationnelles complexes. Le fait qu’on regarde désormais ces films chez soi, et non plus en salle, achève de signer leur caractère régressif. Naître, c’est venir au monde. Regarder une vidéo X (dans le même anonymat que naître sous x), c’est retourner dans un monde utérin, et même intra-utérin.
À l’aube du troisième millénaire, sommes-nous entrés dans l’odyssée d’Eros ?
L’Odyssée d’Homère est une aventure régressive, non seulement parce qu’elle raconte le voyage de retour d’un homme vers son foyer, mais aussi parce que ce voyage se déroule dans un univers où le merveilleux est étroitement lié au réel, comme dans la mentalité primitive ou l’esprit des enfants. Les femmes sont un élément essentiel de ce périple de rêves et de cauchemars : Athéna, Calypso, Nausicaa, Circé, les sirènes, Pénélope bien sûr, sans oublier Euryclée, la nourrice d’Ulysse, qui sera la première à le reconnaître, lors de son retour... Sans doute faut-il ajouter à ces figures féminines celle du Cyclope, cet ogre qui enferme les hommes dans son antre et dont il faudra transpercer l’œil unique à l’aide d’un pieu, après avoir prétendu s’appeler Personne (encore une histoire d’anonymat...).
l’allusion à Kubrick n’est pas innocente.
Heureux qui comme nous, humains, avons fait ce long voyage jusqu’au temps de la science et de la fiction universelles ?
D’Orange mécanique à Eyes wide shut, de la violence sociale et virile à la tentation de la régression - les yeux grand fermés -, Kubrick a exploré les spasmes du siècle d’où nous sortons. Et si, en l’an 2000 de toutes les peurs, son 2001, l’odyssée de l’espace n’en finissait pas d’être paraphrasé (on voyait des odyssées partout), ce n’était certainement pas par hasard.
L’Iliade et L’Odyssée, ces deux longs poèmes complémentaires, sont révélateurs des deux grandes formes que peut revêtir notre histoire.
L’Iliade développe le mode de l’aventure conquérante, à objectif viril : péripéties et actions valeureuses au cours de la guerre de Troie.
L’Odyssée, comme nous l’avons vu, met en scène une aventure régressive, à objectif féminin : chemin du retour mystico-poétique d’Ulysse vers son foyer.
Ces deux formes d’aventure, que je qualifie symboliquement de virile ou de féminine, mais qui peuvent évidemment être partagées par les deux sexes, illustrent deux tendances essentielles de l’esprit humain qui se résument aussi dans les termes d’action/contemplation (ou réflexion, introspection), projection vers l’avenir/mémoire, départ/retour, groupe/individu.
À l’échelle collective comme au niveau personnel, nous exploitons tour à tour et souvent parallèlement ces deux modes d’aventure. Chacun ayant ses atouts et ses revers : l’esprit d’entreprise entraînant compétition et guerre ; et la quête initiatique étant source d’illusions, et d’égarement.
Depuis le néolithique, il y a douze mille ans, époque à laquelle les hommes ont commencé à organiser leur société de façon rationnelle, avec l’invention de l’agriculture, la domestication des animaux et une spécialisation accrue des tâches, notre aventure s’est sans doute mise à ressembler, dans beaucoup de groupes humains, davantage à une iliade qu’à une odyssée - encore que dans certaines cultures, comme celle des aborigènes d’Australie, l’épopée collective qui a perduré jusqu’au XXème siècle, guidée par les fameux chemins du rêve décrits par Bruce Chatwin, rappelle singulièrement le voyage enchanté d’Ulysse, empreint de références cultuelles très anciennes (l’image des aborigènes est aujourd’hui particulièrement vendeuse : elle a largement été exploité lors des J.O. de Sydney).
Avec la révolution industrielle, dès le XVIIIème siècle le phénomène d’ « iliadisation » du monde s’est considérablement accentué et accéléré. On pourrait dire que l’Odyssée, c’est la Préhistoire, alors que l’Iliade, c’est l’Histoire en marche, avec sa succession de guerres et de conquêtes en tous genres - notamment dans la notion de progrès.
Aujourd’hui nous sommes entrés dans l’ère de l’information et de la communication, un phénomène qui, on le sait, est destiné à se développer et à poursuivre son extension jusqu’à achèvement de l’élaboration du réputé « village planétaire ».
Village ?
Pas si sûr.
Car si l’information doit permettre de relier tout individu à un autre, comme dans un village, le nombre extraordinaire de connexions possibles fait d’ores et déjà éclater ce soi-disant village en une multitude d’entités changeantes et variées. Le rêve du village, déjà en soi régressif, se trouvera vite largement dépassé. L’information nous ramènera bien plus loin en arrière qu’au village, elle nous renverra dans la jungle.
Dépassé par la technologie, rendu impuissant physiquement, l’être humain se déplacera dans l’espace virtuel avec une humilité, un émerveillement et des terreurs sans doute assez semblables à ceux de l’homme du paléolithique dans son environnement naturel - et à ceux d’Ulysse dans son long voyage de retour vers Pénélope.
L’espace informationnel répond à un fantasme de fusion totale avec l’environnement, de perte de soi dans une identité communautaire virtuelle - fantasme de continuum édénique symptomatique de toute une gamme de pulsions oedipiennes, projections dans un idéal retour à la mère qui s’expriment dans un large éventail des tendances et des pratiques actuelles.
Ulysse en son long et beau voyage retournait sans se presser vers la sage, fidèle et courageuse Pénélope.
Quelle sorte de voyage ferons-nous, nous qui avons renoncé à étudier le grec ?
C’est-à-dire nous qui abandonnons la mémoire de notre civilisation pour nous laisser phagocyter par le modèle dominant, anglo-saxon, hégémonique et bientôt unique ?
Vers quel genre de représentation féminine voulons-nous aller ? Fatale ? Féconde ? Puissions-nous nous révéler aussi fins et rusés que le héros d’Homère, et nous sortir avec autant d’intelligence des écueils d’une telle aventure !
Dans la perspective d’une nouvelle odyssée essentiellement tournée vers une image du monde englobante, maternelle, une utopie de bien-être fusionnel et d’innocence retrouvée grâce à l’inutilité ou à la perfection des corps, le fantasme d’une idéalité réalisée dans la virtualité, les images féminines de vierges et de mères devraient avoir de l’avenir...
Au terme de ce XXème siècle où l’extermination, l’anéantissement de l’homme par l’homme ont fait rage à une échelle industrielle, au terme de ce siècle tailladé de passions nihilistes, l’homme s’en va, plus aveugle que lucide, plus croyant que conscient, chercher l’oubli et la jouissance, sinon le salut, dans le sein virtuel de l’espace informationnel, espace unifié, dématérialisé, donc libéré du péché, où la promiscuité généralisée n’entraîne pas la souillure des corps.
Et c’est dans cet univers naturant (imitant la nature par le développement d’une vie parallèle, régie par ses propres lois), ahumain (au sens où l’homme renonce à en acquérir la maîtrise pour se contenter d’y prendre les plaisirs du surf), que l’on espère retrouver le bonheur bercé du fœtus immergé dans un vaste champ magique, ahistorique. Pendant ce temps, hors-champ, les prétendants s’empiffrent, intriguent, et s’apprêtent à prendre le contrôle du royaume abandonné...
Aristote écrivait : « Le fond de l’Odyssée est peu de chose : un homme est absent de chez lui depuis plusieurs années... »
(conférence prononcée en 2001 dans le cadre de l’Université de Tous les Savoirs)
Publié le 2 mai 2006 par Alina Reyes