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Le général Rondot ou Big brother n’a pas inventé la poudre
--> Tempête médiatique 13 du 20 au 23 mai 2006

Big brother n’a pas inventé la poudre

Dans le développement de ce qu’il conviendra d’appeler la seconde affaire Clearstream –celle mettant en cause des politiques accusés fallacieusement de détenir un compte secret au sein de la société éponyme*- les paranoïaques obsédés par le complot et persuadés qu’ils font eux-mêmes l’objet d’une surveillance constante de la part des autorités constituées devraient trouver matière à se rasséréner.

Car, que constate-t-on ? que le principal protagoniste de l’affaire, son pivot si l’on préfère, n’est autre que le général Rondot, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’entretient pas un goût tant pervers que littéraire pour les manœuvres aussi discrètes que secrètes, étant donné qu’il a soigneusement noté dans des carnets, « d'une petite écriture en pattes de mouche, presque illisible**», tout ce qu’il a appris sur les gens et les choses qu’il était chargé de surveiller et sur ceux qui le chargeaient d’espionner les premiers.

Avec le général Rondot, le renseignement descend de l’inquiétant piédestal où l’ont placé les gens d’art et de réflexion, romanciers, cinéastes et essayistes, pour regagner la place triviale que lui assigne la cervelle ordinairement plate des bureaucrates et des militaires : dans les affaires troubles du monde réel, pas de cédéroms qui s’autodétruisent, ni d’encre sympathique ni de fuites qui se colmatent toutes seules avec la disparition des fauteurs de fuites, rien que des notes et des courriers, des cahiers à deux balles où tout ce que personne ne devrait connaître est consigné à l’ancienne avec un bon vieux stylographe sur du bon vieux papier.
Du costaud que les chercheurs pourront encore consulter dans deux siècles aux Archives nationales.

Et encore le général Rondot est-il une pointure, un cador du renseignement délicat et des tractations mystérieuses blanchi sous le harnais ! Pour ce qui en est des agents aux responsabilités plus modestes, on peut supposer qu’ils racontent le soir par le menu à leurs enfants les détails de leurs journées laborieuses et que leurs épouses n’ignorent rien des affaires les plus bizarrement tordues de la petite et grande politique.

Mon conseil ? si vous découvrez un type louche fouillant dans vos poubelles ou posant un micro sous la table du salon, n’hésitez pas à lui demander un rapport circonstancié du but de sa mission, il devrait vous le fournir gracieusement et sans rien omettre.

*pour ce qui en est de la première affaire Clearstream, sans doute beaucoup plus grave que la comédie du pouvoir à laquelle nous assistons, on se reportera à l’enquête réalisée par Denis Robert (Révélation$ et la Boîte noire – éditions Les Arènes), avec laquelle, quoique certains ici le regrettent, nous n’avons pas les moyens de faire doublon.

** Libération du 22 mai 2006

Du côté de chez Laurence

Doit-on s’étonner que l’Ifop de notre Lolo* préférée, dont l’objectivité ne laisse planer aucun doute, assène que 93% des Français jugent « urgent » que des « réformes » soient entreprises ?
Considérant à cette aune que seulement 7% des citoyens auraient combattu la « réforme » du CPE, on mesurera la mansuétude du gouvernement Villepin qui n’a pourtant pas hésité à capituler devant une si dérisoire minorité de populistes passéistes.

Et ils doivent être terriblement impressionnants, ces 7% d’odieux conservateurs, pour contraindre les 93% de modernistes échevelés à ronger leur frein en attendant un messie qui occupe néanmoins le terrain politico-médiatique depuis plus de dix ans !
Car, on s’en doute, l’incarnation en chef de la « réforme » n’est autre que notre ami Nicolas S., un garçon discret dont même les pâquerettes ont entendu causer.

Néanmoins, les 93% de fonctionnaires, d’employés des services publics et des grandes entreprises encore sous contrôle de l’Etat, les retraités, les chômeurs et même les petits entrepreneurs et commerçants qui rêvent de « réformes » feraient bien de s’aviser qu’un terme aussi fourre-tout que celui-là autorise toutes les interprétations, ce qu’a bien compris l’ami Nicolas, qui réussit tout de même à fourguer pour du neuf une bonne vieille réaction libérale que n’aurait pas désavouée un Louis-Philippe.

* à ma connaissance Laurence Parisot a quitté officiellement la présidence de l’institut, ce qui ne change évidemment rien à l’orientation médéfienne de celui-ci.

Rappel avril 2006

Un tiers de fachos, deux-tiers de gauchos ?

Bel exercice de bien-pensance offusquée ou attristée à laquelle se sont livrés divers éditorialistes et autres commentateurs médiatisés à propos des 34% de Français Ifop qui estiment que l’extrême droite enrichit le débat politique.

Accessoirement, qu’ils soient 43%, les Français, à penser de même de l’extrême gauche ne semble pas troubler les chiens de Pavlov prêts à trouver dans la populace -c’est ainsi in fine qu’ils considèrent leurs concitoyens, on le sait depuis ze TCE affair- plus de fachos qu’il y en a (et plus de gauchos aussi, mais ils font manifestement moins peur à la nomenklatura médiatique, qui aime bien se déclarer proche de Besancenot dans les pince-fesses entre copains, et intime de Thierry Breton quand elle discute avec son banquier).

Eh bien non, il n’y a pas 34% de fascistes ni 43% de gauchistes en France – et encore moins 77% d’extrémistes-, il y a seulement, et c’est plus rassurant qu’inquiétant, une forte proportion d’individus qui ne considère pas que « la richesse du débat politique » se résume au duel libéral-capitalisme contre social-libéralisme, un combat à fleurets mouchetés entre politiciens professionnels qui n’ont de l’existence concrète* du peuple qu’une expérience livresque.

Oh ! ils ne sont pas si bêtes que ça ! ils savent qu’un sondage n’est qu’un sondage - qui ne reflète vraiment que l’opinion que le sondeur se fait des sondés- et que la présence du FN enrichit effectivement le débat politique, qui se nourrit autant de fumier que de pétales de roses, car la politique n’est pas que tendresse et vaseline comme tendraient à le faire croire tant de tu et de toi échangés entre supposés adversaires .

Le but recherché par l’émotion simulée est ailleurs : s’effrayer dès aujourd’hui de la persistance des thèses frontistes dans l’opinion publique, plus spécialement chez les minus d’ouvriers et d’employés, afin de convaincre toute la gauche et les frileux indécis de voter « utile » dès le premier tour de la présidentielle en mai 2007.
Ce sera dans un an ; autant dire qu’en matière d’information judicieusement orientée, autrement nommée désinformation candide, on n’en est qu’aux prémices.

*ce « profond réalisme qui caractérise le plus souvent le monde des dominés » qu’évoquait le regretté Bourdieu (in Espace social et genèse des « classes » -1984)

Mathias Delfe

Ecrit par MathiasDelfe, à 14:27 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
23-05-06
à 18:05

La cause la plus vraie de la guerre, dont on a donné tant d'explications fallacieuses, c'est qu'elle devait forcément venir comme un affrontement sur le changement. Il ne lui restait plus rien des caractères d'une lutte entre la conservation et le changement. Nous étions nous mêmes, plus que personne, des gens du changement dans un temps changeant. Les propriétaires de la société étaient obligés, pour se maintenir, de vouloir un changement qui étaient l'inverse du notre. Nous voulions tout reconstruire et eux aussi, mais dans des directions diamétralement opposées. Ce qu'ils ont fait montre suffisament en négatif notre projet. Leurs immenses travaux ne les ont donc menés que là ; à cette corruption. La haine de la dialectique a conduit leurs pas jusqu'à cette fosse à purain.

In girum imus nocte et consumimur igni, 1978. Guy Debord
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  MathiasDelfe
24-05-06
à 11:03

Re: Sic transit gloria mundi



Debord représente tout ce que l’intelligentsia avant-gardiste adulait hier et qu’elle déteste aujourd’hui, car il oblige à penser la rébellion et à diffuser son esprit dans un dénuement solitaire arrosé de gros rouge plutôt qu’à abdiquer toute réflexion critique pour se soumettre confortablement à l’ordre bourgeois, une coupe de champagne à la main.
Bourdieu subit pareille détestation du reste, quoique, hélas, pour que sa parole fut reconnue, il emprunta aux dominants le formalisme du discours qu’il dénonçait.

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  Titus l'égorgeur
24-05-06
à 13:12

Nunc es bidemdum

Ce qu'il faut retenir de cette histoire mes frères , c'est que plus que jamais le pouvoir est corrompus.
Quant à la responsabilité des affaires , nul doute ne subsite à ce sujet ,... Tout est politique et manipulation de l'opinion. A qui profite le crime?
Il reste à espérer ce pas de trop qui fera péricliter tout celà.
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  Anonyme
24-05-06
à 14:06

Re: Re: Sic transit gloria mundi

Le spectacle n'abaisse pas les hommes jusqu'à s'en faire aimer. Mais beaucoup sont payés pour faire semblant. Maintenant qu'ils ne peuvent plus aller jusqu'à assurer que cette société est pleinement satisfaisante, ils s'empressent d'abord de se dire insatisfaits de toute critique de ce qui existe. Tous les insatisfaits crient qu'ils méritaient mieux. Mais s'imaginent-ils donc que l'on veut les convaincre ? Croient-ils pouvoir parler en faisant oublier d'où ils parlent, eux, les locataires mal logés du territoire de l'approbation ? Ce sera un sujet d'étonnement, dans un avenir plus libre et plus véridique, que des employés aux écritures du système du mensonge spectaculaire aient pu se croire qualifié pour donner leur opinion et peser tranquillement le pour et le contre à propos d'un film qui est une négation du spectacle. Comme si la dissolution de ce système était une affaire d'opinion. Leur système est maintenant attaqué dans la réalité et se défend par la force. La fausse-monnaie de leurs arguments n'a plus cours et donc le chomage menace présentement un bon nombre des cadres de la falsification.

Réfutation de tous les jugements tant élogieux qu'hostiles qui ont été portés sur le film "La société du spectacle", 1975. Guy Debord
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  Anonyme
24-05-06
à 18:55

Re: Re: Sic transit gloria mundi

On veut plaisanter en disant que je m'emploie "depuis trente ans à défaire le système général d'illusion qui englue l'Est comme l'Ouest". Je me suis employé d'abord et presque uniquement à vivre comme il me convenait le mieux. Et en outre, je n'ai pas eu la vaine prétention abstraite de sauver le monde ; j'ai tout au plus pensé à rendre service à ceux que je considérais comme mes amis. L'Est aussi bien que l'Ouest, j'ai toujours été sûr que toutes leurs illusions seraient forcément changées, incessamment, après la totalité des désastres et catastrophes qu'elles allaient entraîner inévitablement. La moitié de ce chemin paraît maintenant avoir été parcourue. M. Droit sera peut-être encore plus irrité ; mais rira deux fois moins. L'Ouest en est presque arrivé à être dans un aussi mauvais état. Au chapitre VII des mêmes commentaires, j'avais dit qu'il fallait ajouter un résultat négatif central "à cette liste des triomphes du pouvoir", au moment où la société du spectaculaire-intégré croyait n'avoir plus qu'à téléguider sans réplique un seul monde consensuellement unifié dans l'illusion : " Un État, dans la gestion duquel s'installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement."

Cette mauvaise réputation, 1993. Guy Debord
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