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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

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Compte rendu de la 6e action des déboulonneurs de Paris...

19h et une poignée de secondes… Vendredi 28 avril 2006. Angle de la rue de Rivoli et de la rue de l’arbre sec. Paris, 1er arrondissement. Une bonne octantaine de personnes sympathisantes convergent vers le lieu choisi pour notre 6e sacrifice publicitaire en espace public…
3 panneaux déroulants sous verre, enchâssés sous des échafaudages abîment notre regard, notre esprit, pour ne pas dire la planète : ces panneaux ne savent pas encore à qui ils ont affaire…


Dans un gentil désordre, tout le monde s’installe…  Escabeaux, matériels
papier et sono, pots ou aérosols de peintures : on se déploie, on déplie sur
la surface du trottoir… Une petite table de fortune est installée avec des
liasses de documents informatifs… L’ « auberge espagnole » devait être
fermée : les boissons et collations que chacun-e devait ramener sont
invisibles ! A croire que les temps changent : il semble que l’on préfère la
tranche de vie à la tranche de pain. A moins que l’on préfère barbouiller
qu’être barbouillé…

Pendant qu’un des déboulonneurs commence à décrire au micro l’action qui
commence à avoir lieu, les heureux barbouilleurs, dont une barbouilleuse
heureuse, s’activent tranquillement sur les panneaux, en traçant de manière
lisible à la peinture quelques mots parlants : « Limitons la publicité : 50
x 70, signé les déboulonneurs » ; « Pas de quartier pour la pub, pas de pub
dans mon quartier » ; « Travaille, consomme et meurs » ; « Publicité = viol
mental »… Les marques sont soigneusement recouvertes…, des affiches de la
taille de 50 cm par 70 cm, sont collées ainsi que des affichettes, avec
dessins ou textes…

Des cyclistes de la police municipale ont stationnés en face, transmis leurs
demandes d’instruction, et attendent les renforts : ils ne savent pas que
nous sommes beaucoup plus impatients qu’eux !
Des prises de paroles se succèdent, pendant que se font des rencontres avec
les passants.
Puis, des paroles au micro sont offertes aux automobilistes qui s’arrêtent à
notre hauteur, bloqués par le «feu rouge », pour connaître leurs réactions
spontanées face à notre action, ou pour les mettre devant leurs
contradictions d’automobilistes pollueurs cautionnées par le système
publicitaire … C’est un festival : l’animateur s’en donne à cœur joie et
fait éclater une bonne humeur générale…

Une voiture de police arrive enfin. Immédiatement, nous l’accueillons. Le
médiateur police vient le premier à leur rencontre, pour les rassurer quant
à nos intentions, et les barbouilleurs et finalement une large partie de
l’assistance le rejoignent aussitôt. Les barbouilleurs présentent leurs
pièces d’identité, d’autres personnes de l’assistance les tendent aussi.
Quelques unes sont prises par les policiers, mais devant cette collaboration
inattendue, ils finissent par refuser les pièces. Ainsi, un barbouilleur,
malgré son insistance répétée, son aérosol dégoulinant à la main, et trois
tentatives successives et espacées, s’est vu refuser qu’on le contrôle, au
prétexte qu’ils en avaient déjà assez en leur possession…

La policière qui mène l’entretien est détendue, souriante, nous demande
combien de temps nous comptons rester là, et nous propose que nous en
restions là en nous dispersant. Cela ne nous convient pas. Elle nous demande
ce que nous préférons faire : si cela nous irait que nous partions, sans
qu’il n’y ait de poursuites ou formule d’autres propositions
inhabituellement conciliantes face à un groupe en flagrant délit de
dégradation de biens privés…
L’un des barbouilleurs prend les devants et la parole de manière un peu
sarcastique, en lui disant à peu près que « devant la paresse affichée par
la police, nous souhaitons être interpellés, afin qu’elle travaille un peu
», puis en le répétant à l’assistance au microphone. La contrariété
s’affiche sur la policière si coopérative jusque là, qui poursuit alors son
office, en lien avec la préfecture.

On entonne alors à l’unisson notre chant du barbouilleur, sur l’air du
déserteur de Boris Vian. Tout le monde y met autant de cœur que de voix, et
l’instant est véritablement vibrant, tellement l’espace sonore de ce beau
quartier est bel et bien occupé…

Une voiture banalisée vient encore se garer sur le trottoir d’en face.
Devant la lenteur de réactions des autorités, nous décidons de leur offrir
un flagrant délit ! A portée de main et sous leurs yeux, nous nous en
prendrons à un obstacle publicitaire à deux faces, ce que les publicitaires
appellent dans leur jargon un sucette. Après concertation, et sous les
commentaires pleins de vie et d’humour faits au micro du déboulonneur
animateur, 4 barbouilleurs écrivent « obstacle publicitaire nuisible.
50x70».

Lorsque nous abordons la face verso, nous tombons sur une campagne
municipale d’affichage en faveur de la lutte contre le sida. Voilà un cas
intéressant, qui suscite polémique et mérite débat : barbouiller ou pas ? Si
oui comment ?  Nous organisons un débat et les prises de position se
succèdent dans l’assistance (perception du public, contenu vs contenant,
etc…), ainsi que des propositions d’inscriptions… Le débat est riche et très
animé, mais toujours courtois,  avec des positions affirmées et différentes.
La police, elle, est partie, et a rendu les pièces d’identité, et n’a laissé
que l’équipe pas banale et néanmoins banalisée de la police de la
préfecture… Ils disent attendre les renforts.
Finalement, on procède à un vote avec trois items : contre le barbouillage
pur et simple (épargner cette affiche), pour le barbouillage brut (peu
importe le contenu), pour un barbouillage pédagogique (contenu non visé mais
critique du dispositif) et les abstentions. Le résultat est tellement serré
qu’il est contesté. Il faut revoter et recompter, sans oublier celles et
ceux qui étaient sur l’autre trottoir, et qui n’ont même pas voté par
procuration… Dans notre joyeuse parodie, nous parvenons quand même à trouver
un consensus (opéré à partir du décomptage : 22 voix pour le barbouillage
pédagogique, 16 contre le barbouillage, 8 pour le barbouillage
indifférencié, tout le reste en abstention et en non-inscrit…).
Nous inscrirons, sur la partie dessin, au marqueur large « cause légitime,
mais dispositif trop grand : 50 cm par 70 cm ». Quelque soit le jugement du
résultat (en terme de radicalité, d’efficacité ou de perception par un
public néophyte ou averti), la consultation a permis une bonne discussion et
une décision au consensus…

L’heure passant, et en arrivant à la réflexion que la police a décidé de
laisser pourrir notre manifestation, quelles que soient nos provocations.
Nous décidons de « nous » dissoudre, pour prolonger notre moment
radieusement décalé et nos discussions sans fin dans un café voisin… Et
discuter de la conférence de presse que nous donnons à la maison de la radio
vendredi 3 mai, suite au procès en correctionnelle de deux déboulonneurs
montpelliérains le 27 juin.  Et tergiverser sur l’inaction policière à
Paris…

La période d’essai de 6 mois est terminée. Nous pouvons maintenant passer à
l’étape suivante, en divulguant le lieu le plus tôt possible.

Rendez vous vendredi 26 mai 2006 à 19h place de la République, terre-plein
central.

Réservez dès maintenant, faites passer le mot, ramenez du monde, communiquez
sans restriction !


www.deboulonneurs.org

DÉSOBÉISSANCE CIVILE CONTRE LE SYSTEME PUBLICITAIRE

Le collectif des deboulonneurs persiste et signe !!
Un procès au Mans, une assignation au tribunal correctionnel le 27 juin 2006
à Montpellier, une dizaine de convocations au commissariat à Paris, et le
collectif national des déboulonneurs poursuit sur la voie de la
désobéissance civile. Les actions sont en train de se généraliser au niveau
national (bientôt Lille et Toulouse, et de nombreuses villes  sur les rangs
: Bordeaux, Brest, Rennes, Montauban, Amiens, Strasbourg, etc…)

Réussirons-nous à nous faire arrêter et à avoir un procès ?
Après avoir sévi au cours de 6 actions, une nouvelle session d’actions
simultanées contre le système publicitaire dans se tiendra à Paris, Rouen,
Montpellier, le Mans, et Lyon.

Notre revendication?
Une taille maximale d’affichage de 50 cm par 70 cm, accompagnée d’une
contrainte stricte de densité et de la suppression des panneaux lumineux,
animés et energivores.
Pour marquer un coup d’arrêt à l’expansion du système, avoir un débat public
et créer une brèche !

La tactique ?
La dégradation assumée et non-violente par barbouillage de panneaux
publicitaires en public.
Cette action, contre l’invasion publicitaire de l’espace public, se répétera
tous les 4èmes vendredis du mois (ou jours suivants), au niveau national,
inlassablement, jusqu’à gain de cause…

Pourquoi ce choix?
L’inertie des pouvoirs publics face aux enjeux environnementaux et sociaux,
face à la privatisation rampante de l’espace public, face aux lois bafouées,
face au non-respect des libertés individuelles, justifie de passer au stade
de désobéissance civile.

Contact : 06 99 06 22 88 et deboulonneurs.paris@no-log.org

Un aperçu de nos bienfaits : http://soutiendeboulonneurs.free.fr/

Ecrit par libertad, à 13:18 dans la rubrique "Actualité".



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