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L'En Dehors


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Vers la révolution du revenu garanti ?
Lu sur Jeanzin.free:Le débat entre enfin dans sa phase décisive où ce n'est plus seulement la précarité des jeunes mais la précarisation de toute la société qui est en cause et la nécessité de trouver de nouvelles protections contre cet état de fait insupportable. Il n'est plus possible de s'en tenir à des positions libérales ni au simple conservatisme. Pour l'instant le modèle inaccessible semble être celui du Danemark, c'est-à-dire d'une grande liberté juridique équilibrée par des syndicats puissants, une grande flexibilité des emplois associée à tous les moyens du développement humain, assez loin de notre réalité actuelle et pas aussi bien qu'on le prétend. L'idée d'un contrat unique où l'on gagne des points à mesure qu'on reste dans la même entreprise ne fera que renforcer la précarité des plus précaires. C'est aussi le reproche qu'on peut faire à la revendication d'une sécurité sociale professionnelle qui représente bien ce qu'il faudrait faire (assurer une continuité du revenu "au-delà de l'emploi") mais avec le même inconvénient de protéger surtout les plus protégés, les insiders, en laissant de plus en plus d'exclus à l'extérieur, outsiders sans droits et sans avenir.

Il n'est pas possible de tolérer ceci plus longtemps et il est temps d'affirmer, comme un nouveau droit de l'homme, le droit à un revenu décent, revenu d'autonomie sans lequel il n'y a pas vraiment de droits. Cela semble encore trop utopique et pourtant c'est une revendication qui insiste et gagne de plus en plus de partisans, revendication qui devrait s'imposer dans le contexte actuel car le revenu garanti n'est pas seulement l'instrument de la lutte contre la précarité et la misère, c'est surtout un renversement complet de logique de la sécurité sociale au développement humain, c'est l'investissement dans la personne, dans son autonomie et sa créativité exigées par le devenir immatériel de l'économie où ceux qui sont devenus plus ou moins des "travailleurs du savoir" sont destinés à la résolution de problèmes dans un environnement incertain. C'est enfin la base d'une production alternative et d'une économie relocalisée.


Le fait est qu'on ne peut plus compter sur la continuité des emplois à l'ère de l'information, ce qui change tout par rapport à l'ère industrielle, indépendament d'un chômage de masse qui devrait commencer à baisser normalement avec le papy boom. Dès lors, de deux choses l'une : soit les protections sociales sont attachées à l'emploi avec les conséquences d'inégalité et d'exclusion que nous connaissons d'autant plus que l'emploi devient discontinu et précaire, soit les protections sociales sont attachées à la personne et cela doit se traduire au minimum par un revenu garanti, au mieux par les moyens d'un développement humain (développement des capacités, de l'autonomie individuelle et des possibilités de valorisation de ses compétences).

Bien sûr si ce n'est plus l'entreprise qui procure les protections sociales, il devient plus difficile de justifier les charges sociales financées sur les salaires. Le financement par l'impôt (surtout la TVA s'appliquant aussi aux produits importés) devrait se substituer aux cotisations salariales et donc à la gestion de la sécurité sociale par les syndicats (qui devront disposer d'autres ressources et services). C'est bien l'ensemble de la construction qui est en cause. On comprends que ce n'est pas un bouleversement qui peut se faire à froid et qu'il faut des circonstances exceptionnelles (comme maintenant peut-être? Non, pas encore!).

Il est bien clair que, jusqu'à présent, personne ou presque ne voulait d'un revenu garanti ! C'est une mesuire qui choque les convictions précédentes, de même qu'il était impensable pour un moine du moyen âge qu'on puisse ne pas éprouver de peine dans le travail, considéré comme une nécessaire pénitence ! Pourtant le travail a changé en n'étant plus force de travail ni travail forcé. Un emploi est considéré désormais comme valorisant, et le travail peut même être épanouissant (ce que l'ergothérapie avait montré depuis longtemps). On peut se dire qu'il est malgré tout inutile de tout chambouler et qu'il est bien plus simple de traiter séparément retraite, chômage, travailleurs pauvres, insertion, allocations familiales, étudiants, etc. (c'est sûrement ce qui se passera). Pourtant on rate ainsi l'essentiel car le revenu garanti n'est pas seulement une mesure symbolique unifiant le système de redistribution et d'assistance, c'est une rupture effective, une refondation des droits sur la personne, une toute autre logique économique, une "inversion de la dette" (comme dit Ehrenberg). C'est surtout une révolution dans la production, une véritable libération des nouvelles forces productives en permettant le développement des activités autonomes (informaticiens, créateurs, bénévolat, etc.) et facilitant la relocalisation de la production (artisanat, agriculture biologique, etc.).

Il y a peu, la revendication d'un revenu garanti était encore rejetée dans un avenir utopique, ne pouvant espérer mieux que d'améliorer les minima sociaux, mais il semble bien que cette revendication commence à trouver un écho dans la population et pourrait s'imposer dans la lutte actuelle contre la précarité comme la réponse la plus adaptée, la plus ouverte sur l'avenir en même temps que la plus démocratique, conquête d'un approfondissement démocratique, d'un progrès des droits de l'homme, de la solidarité sociale et de la civilisation, dans la grande tradition révolutionnaire.

Lire la suite ici :
http://jeanzin.free.fr/index.php?2006/04/05/41-la-revolution-du-revenu-garanti
Ecrit par rokakpuos, à 10:33 dans la rubrique "Pour comprendre".



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