Le 25 mars, entre 500.000 et 1 million de personnes ont rempli les rues du centre de Los Angeles pour protester contre la loi anti-immigrant HR4437, qui transformerait chacune des 12 millions de personnes sans-papiers résidant aux Etats-Unis en criminels tout comme n’importe qui aide les sans-papiers de quelque manière que ce soit. Les familles, les groupes de travailleurs, les groupes civiques, religieux et politiques sont venus en force à une manifestation principalement latino, dépassant les espérances de tous les organisateurs.
Les fonctionnaires de ville déclarent que c’est la plus grande
manifestation qu’ils aient jamais vue. Cette marche s’inscrit dans la
vague de nombreuses autres grandes manifestations contre cette loi, qui
se sont déroulées à Chicago, à Washington, en Arizona et au Missouri.
Après la manifestation massive de Los Angeles, les étudiants se
descendus dans les rues les 27, 28 et 29 mars, où plus de 25.000
étudiants ont quitté l’école à Los Angeles, à San Diego, à San
Francisco, à Houston, dans l’Utah, au Michigan et au Nevada pour
protester la réforme anti-immigré.
Partout aux Etats-Unis des milliers de manifestants se sont rassemblés pour les droits des immigrés
C’était vraiment incroyable : je n’ai jamais vu le commencement de la
marche, ni sa fin. Je n’ai pas entendu un discours et je n’a même
jamais été au Loop où la marche était censée finir. Il y avait juste
cette mer humaine dans les rues, allant dans la même direction avec le
même objectif en tête : défaire la nouvelle loi draconienne contre
l’immigration connue sous le nom de "l’Acte de protection des
frontières, antiterroriste, et de contrôle de l’immigration illégale de
2005" (HR4437).
Le 10 mars, au moins 300.000 personnes ont arrêté le travail ou l’école
et ont convergé au Chicago’s Loop pour protester contre cette loi, qui
transformerait les ouvriers sans-papiers en "félons criminels
aggravés", tout comme ceux qui les aident, tels que les prêtres et les
infirmières (et les syndicalistes) le deviendraient pour "complicité"
avec eux. La loi est passée à la Chambre des Représentants juste avant
Noël, et est actuellement discutée au Sénat.
Bien que la foule était principalement latino, on pouvait également
rencontré des contingents substantiels de Polonais, d’Irlandais, de
Coréens, d’Arabes et d’autres communautés immigrées.
Les ouvriers d’usine, les laveurs de vaisselle, les charpentiers, les
étudiants de lycée et même les petits commerçants ont marché deux miles
du Parc des syndicats dans le Loop, en chantant "¡Si, puede de Se !"
("Oui, on peut le faire") et "¡El Pueblo Unido Jamas Sera Vencido !"
("Le peuple uni ne sera jamais vaincu"). Ils ont porté des pancartes
sur lesquelles on pouvait lire : "Nous sommes l’Amérique", "Mon fils
immigré mexicain est mort en Irak", "Je suis un laveur de vaisselle -
pas un criminel" et "N’expulsez pas mes parents".
Plus de 100 usines de la région de Chicago se sont arrêtées ce jour-là
parce que de nombreux ouvriers avaient dit à leurs patrons qu’ils
projetaient de prendre leur congé pour "la grève", selon Jose Artemio
Arreola de la Coalition contre le HR4437.
Ce jour-là, les couleurs prédominantes étaient cependant le rouge, le
blanc et le bleu car les drapeaux américains étaient visibles partout.
Il y avait même un petit groupe qui a insisté pour chanter "Etats-Unis,
Etats-Unis". Etaient-ils ironiques ?, je me le demande. Il est certain
que beaucoup de manifestants étaient désireux de prouver à leurs
camarades américains qu’ils sont aussi patriotes qu’eux, et qu’ils
veulent travailler, payer leurs impôts, élever leurs familles et
participer au rêve américain. "Nous sommes la toute l’Amérique" et
"Nous payons des impôts" étaient d’autres pancartes visibles.
Au rassemblement devant le bâtiment fédéral du parti démocratique local
les bigwigs ont parlé à ceux qui sont réellement en mesure d’agir. Le
gouverneur Rod Blagojevich, le maire "Little Dick" Daley, le sénateur
Dick Durbin et les membres du Congrès Bobbie Rush et Luis Gutierrez ont
tous dénoncé la législation en attente, rappelant que la ville de
Chicago a été construite par des travailleur immigrés. Les employeurs
sont indubitablement concernés par cette législation qui coupera dans
leurs marges bénéficiaires en les privant du travail à bas-salaire ;
quant aux politiciens, ils veulent ces voix latinos.
Un petit groupe des milices anti-immigrés des Minutemen de l’Illinois a
tenu une conférence de presse à Grant Parkt à 10h00 heure du matin.
Leur porte-parole, Rosanna Pulido, a déclaré : "Je me moque qu’il y ait
trois millions de personnes dans la rue, s’ils sont illégaux ils n’ont
pas de voix en Amérique." Quelle merde !
La Chicago GMB a approuvé la manifestation de protestation lors de
notre réunion du 3 mars, à la demande de l’Union Latino.
Malheureusement, nous ne pouvions pas mobiliser un contingent visible
en un laps de temps aussi court. Un appel a été envoyé à notre
mailing-liste pour nous rassembler au bord du Parc des syndicats mais
quand je suis arrivé avec mon drapeau des Industrial Workers of the
World (IWW), il y avait tellement de monde qu’il était impossible de
retrouver n’importe quel autre membre. Plusieurs personnes, cependant,
m’ont demandé ce que signifiait IWW. Quand je les ai informées que
c’était les "Trabajadores Industriales del Mundo, mi sindicato", elles
ont manifesté leur appréciation.
Le 10 mars était la plus grande des manifestations d’ouvriers dans
l’histoire de Chicago. Depuis que 80.000 ouvriers ont descendu la
Michigan Avenue en 1886 pour exiger une journée de travail de huit
heures, il n’y a plus eu de telle manifestation de solidarité dans les
rues de la Chicago. Quoiqu’il en soit, et de toutes les manières,
c’était un mouvement conservateur, destiné à préserver pour cette
nouvelle vague d’immigrés la chance d’accéder au rêve américain, un
rêve apprécié par les générations précédentes. D’autre part, cette
manifestation a montré chiffres en main la puissance potentielle des
travaillleurs immigrés une fois qu’ils sont uni en une cause commune.
Si tout va bien les efforts destinés à organiser les travaillleurs
immigrés à Chicago et dans les banlieues environnantes seront accélérés
par cette démonstration de solidarité. Cela devrait certainement
attirer l’attention des membres locaux des IWW sur la nécessité de
renforcer nos contacts avec les ouvriers immigrés.
Des actions semblables se sont déroulées à travers le pays, dont entre
autres un rassemblement le 7 mars à Washington, qui a drainé environ
20.000 ouvriers. Les membres des IWW de Philadelphie ont participé au
second "paro" (arrêt de travail) de la ville le 27 mars, car les
organisateurs ont délibérément programmé des manifestations lors des
jours de travail afin de forcer les employeurs à reconnaître leur
dépendance à l’égard des ouvriers immigrés.
D’après [Mike Hargis, Chicago IWW - Ouvrier industriel]
Au moins 14.000 étudiants de Los Angeles ont défilé pour protester contre la loi sur l’immigration
Le 27 mars, au moins 14.000 étudiants (pour la plupart hispaniques) de
Los Angeles ont quitté leurs classes pour protester contre les plans
draconiens de Washington au sujet de l’immigration illégale.
D’après les infos locales, des "dizaines de milliers d’étudiants" ont
participé à la protestation qui partait des écoles de la deuxième plus
grande ville du pays suite à la discussion du Sénat américain à propos
d’une loi controversée sur l’immigration.
"Au moins 14.000 étudiants protestent dans les rues dans seule la ville
de Los Angeles," a déclaré à l’AFP Monica Carazo, porte-parole du Los
Angeles Unified School District.
De plus petites manifestations se sont déroulées dans un certain nombre
de villes du pays, aussi bien au cours du week-end que le lundi.
Les élèves de Los Angeles ont continué à protester lundi par une
marche. Au moins 21 écoles de la ville et de ses abords étaient
concernées, incitant les fonctionnaires de l’éducation a fermé certains
campus pour garder à l’intérieur les étudiants fâchés.
Mais ils ont sauté les barrières et ont marché dans les rues en
brandissant les drapeaux américains et mexicains et chantant des
slogans contre la loi sur l’immigration.
"Si nous ne quittons pas l’école aujourd’hui pour manifester, la moitié
des élèves de l’école qui n’ont pas des papiers devront partir bientôt
si cette loi passe, et ils ne reviendront pas, jamais," a crié Anita
Benitez, étudiante à la Huntington Park High School.
Le département de police de Los Angeles a mis les officiers en "alerte
tactique partout dans la ville", en raison de la vague de
manifestations qui a concerné une foule d’au moins de 1.500 étudiants
qui manifestaient devant l’hôtel de ville.
La loi décriée exigerait des employeurs qu’ils vérifient les numéros de
sécurité sociale avec le Département de la sécurité nationale, elle
prévoit également le renforcement des pénalités contre la contrebande
immigrée et le durcissement des pénalités à l’égard des immigrés
sans-papiers qui reviennent aux Etats-Unis après en avoir été expulsés.
Au moins 11 millions d’immigrés illégaux, principalement issus du
Mexique voisin, habitent aux Etats-Unis et permettent à la machinerie
humaine des villes américaines de continuer à tourner.
Source :
NEFAC
Traduit de l’anglais par
A voix autre.
à 14:25