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L'En Dehors


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Appel de Rennes II
Lu sur No Pasaran : "Les grévistes de Rennes II sont unis en tant qu’ils considèrent que la grève avec blocage de l’université est pour ceux qui y étudient la condition sine qua non d’une lutte contre le CPE ; non que cela suffise, mais cela libère le temps et l’énergie sans lesquels il n’y aurait pas de lutte, mais une simple divergence d’opinions.
Ils sont également unis en tant que pour eux la grève avec blocage est le seul moyen de provoquer le débat politique sur le CPE en dehors des joutes oratoires feutrées des parlements.


Ce débat politique sur le CPE a permis de constater au sein du mouvement une forte tendance à ne pas se satisfaire de slogans tels que « non au CPE, pour plus de CDI », qui suggèrent que le CDI serait en soi un contrat équilibré, favorable aux salariés, qu’il s’agirait de défendre comme un acquis, une position de force conquise par les luttes passées. Il apparaît pourtant que tout contrat de travail garantit seulement les modalités d’une exploitation. Nous considérons que rejeter une réforme qui aggrave nos conditions de vie ne doit pas signifier la valorisation unilatérale de l’état de chose préexistant.
On nous parle de prudence, nous disant qu’il ne faut pas effrayer « la grande masse des gens ». Pourtant, la grande masse vit quotidiennement la réalité du CDI. Lui faudrait-il cesser de lutter, de faire grève, sous prétexte qu’elle jouirait de privilèges auxquels tous les précaires rêveraient d’accéder ? On connaît ce raisonnement, c’est celui par lequel on combat la révolte en prétendant que seul le pire la justifie, et que le pire est toujours ailleurs. Nous prétendons que revendiquer plus de CDI contribue à la fabrique du consentement à l’égard de ce qui est.
Curieusement, ce sont ceux qui veulent que l’horizon du mouvement ne se limite pas au retrait du CPE qui prennent le plus ce mouvement au sérieux, qui sont les plus déterminés à lutter jusqu’au bout, à lutter, quoi qu’il en coûte, jusqu’à son retrait.
Ne nous leurrons pas : le CPE ne sera pas retiré si nous commençons à nous dire qu’il faudra peut-être reprendre les cours si le gouvernement ne cède pas très vite. Il ne sera retiré que si, partout, est reprise l’idée qu’il faudra la police pour nous faire plier, que nous n’accepterons pas que l’immobilisme et la lassitude de ceux qui restent spectateurs du mouvement décident pour nous. L’épuisement, nous ne le connaissons pas. La liberté n’est pas épuisante, mais exigeante. Nous sommes contre le CPE parce qu’une certaine idée de la précarité nous est chère ; pas celle des tracasseries quotidiennes pour trouver et conserver un emploi plus ou moins désagréable mais toujours subordonné à la nécessité de se vendre comme force de travail pour survivre ; mais la précarité de l’existence et de la pensée que ne vient garantir nulle autorité à laquelle se soumettre, nulle communauté à laquelle appartenir, famille, entreprise ou État. Qu’on ne voie là nulle célébration libérale de la « mobilité », cette liberté d’aller d’expérience en expérience ; au contraire, puissants sont nos attachements, et c’est parce que nous ne voulons pas y renoncer que nous pouvons prendre le risque de tout perdre. C’est parce que nous ne voulons pas d’une joie garantie durable qui se marchande à coups de renoncements quotidiens et que nous savons que cette joie de lutter ensemble a pour fond la politique, la discorde, la fragilité des règnes, que nous assumons la précarité comme la vérité de notre condition. D’autres parlent de l’épanouissement par le travail et de la reconnaissance qui lui est liée. Mais comment ne pas voir qu’il s’agit toujours à un moment donné de renoncer à être pleinement fidèle à ce qui nous anime quand par exemple nous enseignons, soignons, créons, et d’accepter de faire avec l’ordre des choses, de nous y adapter, jusqu’au point où suivre nos désirs signifie concourir au maintien de cet ordre ? Derrière le refus du CPE, on entend d’abord la peur, la peur de ceux qui se savent isolés, d’être encore plus dépourvus face aux pouvoirs, face à la suprématie de l’économie ; et cette peur ne trouve d’autre voie que de se traduire en demande de sécurité.
C’est la même logique qui demande à l’État plus de flics contre l’insécurité et plus d’emplois contre « l’insécurité sociale ». Encore et toujours nous supplions l’État de bien vouloir nous protéger. Car nous sommes maintenus, de par l’effet d’une politique qui n’a rien de hasardeux, dans une situation où il nous faut choisir entre la grande pauvreté des allocations et l’emploi de toute notre vie au service de projets entrepreneuriaux.
À cette demande de sécurité, nous opposons la confiance dans la communauté de ceux qui refusent la politique libérale. Et qui pensent que refuser avec conséquence implique d’en finir avec l’isolement de chacun, de mettre en partage moyens matériels, expériences et affects pour rompre avec la logique libérale dont le CPE n’est qu’un symptôme. La question de subvenir à nos besoins devient alors une question collective : celle de constituer entre nous des rapports qui ne soient pas des rapports d’exploitation contractuelle. Et de faire que ce nous ne soit pas celui d’un groupe restreint, mais le nous de l’affirmation révolutionnaire.

Tendance gréviste ni CPE ni CDI
Ecrit par libertad, à 14:08 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  mogdal
06-04-06
à 21:15

À propos de Travail et de Croissance...

Cet article me réchauffe le coeur. Je suis un touriste sur ce site, n'ayant jamais eu l'occasion de me définir spécifiquement comme "libertaire" ou "anarchiste" (je serais plutôt "libre penseur", comme jadis, et les étiquettes me font peur), mais depuis le début du mouvement dit "anti-cpe" je navigue de site en site, de blog en blog sous divers pseudo pour essayer d'exprimer mon affliction devant l'étroitesse de vue dont fait preuve l'immense majorité des acteurs de ce mouvement. Aussi, bien que généralement allergique aux slogans, je dois avouer que "ni CPE ni CDI" me plaît assez. Si la "masse des gens" n'était pas globalement aliénée par l'habitude prise depuis des siècles de passer la majeure partie de son existence à trimer dans la résignation, elle se rendrait parfaitement compte que le progrès technique (qu'il ne faut pas rejeter en bloc) aurait depuis longtemps dû nous permettre de travailler moins et de vivre davantage, si quelques-uns ne se l'était pas accaparée dans le but de produire bien plus que nécessaire pour leur seul profit personnel, créant à la longue (via la publicité et les médias de masse évidemment) une addiction bien pire que toute les autres - car elle menace aujourd'hui notre espèce tout entière (j'en profite pour condamner le terme obscène d'"environnement": nous ne sommes pas le noyau du monde dont tout le reste n'est que l'environnement, mais bien évidemment un des élément de ce monde, élément s'apparentant aujourd'hui nettement à un virus proliférant ou à un cancer...); cette addiction, pourtant, - ou plutôt la drogue sur laquelle elle se porte, à savoir la sacro-sainte CROISSANCE - loin d'être stigmatisée comme les autres, fait aujourd'hui dans les discours politico-médiatiques une quasi unanimité d'autant plus effarante que depuis plusieurs décennies (H.Marcuse déjà dans les années 60...) de plus en plus de voix s'élèvent pour nous alerter. La question n'est donc pas de suivre les pays dits "émergents" - qui ont eux-même suivis l'Occident, pour les mêmes raisons (séduction immédiate de l'apparente abondance) mais sans la continuité et le recul acquis par ce dernier - par un réflexe primitif de peur (le déclin, etc.) et d'aplatissement sous des quolibets minables ("l'Europe, la France est frileuse et recroquevillée sur son passé"), bref de lâcheté, mais au contraire de donner l'exemple d'une transformation radicale de la société qui, tôt ou tard et pour des raisons de survie collective, devra avoir lieu.
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