L'En Dehors

Les femmes n'ont pas de COUILLES  mais je crois que ça ne va pas les empécher de faire la révolution pareil que les hommes!

Après des dizaines d'heures d'écoute des médias radio français, aucun intervenant, quelque soit son bord et son milieu (journaliste, politique, associatif ou simple citoyen), n'a eu l'idée simple et pourtant claire que le soucis de cette "terrible situation de précarité que nous vivons aujourd'hui", sa raison fondamentale, réside dans le fait qu'il n'y aucune justification morale ou philosophique à notre système économico-politique, organisé de facto pour reproduire et accroître les inégalités, autrement dit la discrimination économique. En gros, tout est fait pour que "les riches soient de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvre" (relativement au niveau de vie médian).

Alors, certes, il ne faut pas trop en attendre des médias, mais, si un mouvement social contestataire n'est pas capable d'être vraiment radical, il ne mènera nulle part; nous le savons tous ici. Et s'il était si radical que ça, des revendications formulées clairement en opposition aux fondements du système économique porteraient un écho plus grand, y compris jusqu'aux voies de "grande écoute" (entre guillemets, car la véritable grande écoute, c'est pas France Q ou Inter, mais plutôt les infantilisants cocaïneux de Skyrock et de Fun).

Radical -au passage-, c'est pas cramer des bagnoles ou taper du flic, c'est aller au fond des choses, éthymologiquement à la racine.

Trop minoritaire, une fois de plus, les gens qui n'ont pas choisi d'oublier que le Capitalisme et la Démocratie Bourgeoise (dite représentative) étaient la charnière de toute notre misère, de notre précarité, comme on dit pour faire moderne, ces gens qui passent, admettons-le, pour de doux ou durs illuminés ou pour de vieux cocos réacs, ces anars, ces extrème-gauchistes, ces ultra-gauchistes, ne sont qu'une poignée noyée au milieu des braves étudiants-pas-contents & lycéens-en-colère qui coureront se faire entuber par Ségolène l'an prochain pour échapper à l'entubage du Sarko ou de Villepin.

Dommage, car ce mouvement, c'est quand même beaucoup beaucoup mieux que rien, et ça commence à avoir de l'ampleur. Désolé chers amis Belges, les camarades Français ne referont pas tout de suite le coup de 1789 ou de la Commune. Au mieux, ils arriverons l'an prochain à refaire le coup de 1981 en encore moins bien. Merde, triste époque...

En attendant, essayons de tirer ce mouvement vers le haut et approfondissons ses contestations, que ces dernières dépassent un peu plus le simple cadre du refus d'une mesurette libérale. Il ne reste plus que quelques jours, voire quelques semaines, avant que tout ce vent de révolte ne retombe.

Et puis, quelle valeur positive fonderait le mouvement des "racailles"? La volonté de racailler?

Non, une révolution ne naît jamais d'un mouvement particulariste. Normal, le particulier se contrefout du général.

le Julot n'a pas tort, et il fait bien de noter parmi les manifestants anti-CPE la différence entre banlieusards et parisiens rive gauche, + nuancé par manifestants des villes et quartiers pauvres contre ceux du 16 et de la rive gauche. Car les manifs, les tracts, les discours OK, là nous sommes bons, même dans le mille. et certains manifestants parmi nous n'ont pas peur d'y foncer physiquement, de tous ses points de vue là, on est bien fourni même uni.

mais la division vient de nos origines de classe, et sur un point précis : le blocage des facs. OK ça fait joli dans les médias, OK ça provoque le conflit avec l'administration et la flicaille, mais quand même, ce qui la souhaite sont ceux qui n'ont pas peur de payer une année de redoublement, tndis que les autres -les boursiers, ce qui travaillent à coté ou ont un double cursus-, ne sont pas franchement enchantés, du point de vue financier, mais aussi du point de vue de la fameuse ascension sur l'échelle sociale. Je pense donc qu'il faudrait revoir le blocage des facs, surtout que du point de vue efficacité, ça n'a pas l'air d'empecher de dormir messieurs nos zhommes politiques (cf. les réactions de villepin et chirac), tandis que de bonnes manifs massives et quelque peu remuante, avec des idées originales d'animation, là oui, ça a un impact sur la population, et "peut être" (inch'allah) sur nos zhommes politiques

Le mouvement français suscite un écho considérable outre-Rhin et l’embarras du gouvernement de grande coalition qui a un projet analogue dans ses tiroirs.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-03-31/2006-03-31-827248

Par contre, comme en 1789, toutes les forces militaires étrangères (en premier lieux les USA) viendraient donner le coup de main à la bourgeoisie française. Donc, même avec les 300000 militaires de notre côté ("le retour des oeillets"?), même pas sûr qu'on aurait le rapport de force.

Mais bon, le problème ne se pose pas puisqu'on n'en serait pas là avant au moins quelques siècles.