Lu sur
Le Monde : "Florent Massot s’est installé au lit et il a pris le manuscrit.
Baise-moi,
ça s’appelle. L’auteur porte un prénom de fille et, forcément, ça
excite davantage Massot que si c’était écrit par un taulard dépressif.
D’habitude, Massot, jeune éditeur fauché, publie des albums sur les
cultures de la rue, pas des romans. Dans celui-là, aucun érotisme. C’est
du sexe, du cul, un livre trempé de porno où deux femmes partent en
cavale à travers la
France
des sous-préfectures. Elles tuent, elles baisent, elles se défoncent, à
fond et consciencieusement. Elles aiment ça. Le choc est là, le premier
en tout cas. On est en 1993, neuf éditeurs ont déjà refusé
Baise-moi.
Virginie Despentes elle-même a lâché l’affaire. De toute façon, son
ordinateur a avalé le texte, il ne reste que la copie passée à Massot,
par un ami. Quand il la publie, les librairies non plus n’en veulent
pas.
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