Lu sur
le Monde libertaire :
"Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous. Et si ce message n’a
pas toujours été clairement entendu, aujourd’hui, il est impératif que
ce soit le leitmotiv de nos actions pour engendrer un réel mouvement de
convergence des luttes.
Pour mieux comprendre, il faut faire un petit
saut dans le passé et revenir à la création de l’intermittence, qui a
été mise en place dans une période de plein-emploi pour répondre à des
conditions de travail discontinues.
Mais, aujourd’hui, les temps ont
changé et la vapeur s’est définitivement inversée, les CDD sont devenus
légion à l’encontre des CDI qui se font de plus en plus rares.
Et
voilà comment nous nous retrouvons, intermittents du spectacle, au cœur
d’une des réponses possibles à la précarité grandissante. D’où cet
entêtement du Medef à vouloir « nous taper dessus »
1.
Car, faut-il le répéter, le régime des intermittents du spectacle n’est
aucunement privilégié par rapport au régime général et ne coûte pas
plus cher en indemnisation que pour les autres chômeurs
2.
Alors pourquoi tous les travailleurs précarisés ne réclameraient-ils pas, eux aussi, une intermittence adaptée
3 ?
Comme le souligne Corsani et Lazzarato
4
« la Coordination des intermittents et précaires n’a pas pour ambition
de défendre les acquis sociaux des Trente Glorieuses, mais entend
défendre de nouveaux droits sociaux associés à la mobilité et à la
flexibilité de l’emploi. […] En revendiquant de nouveaux droits sociaux
non seulement pour les intermittents mais aussi pour tous les
travailleurs à l’emploi discontinu, à la rémunération variable et aux
employeurs multiples, ce mouvement a ouvert une bataille politique sur
le front de la précarisation et de la paupérisation qui touchent
désormais une partie de plus en plus importante de la population ». Et,
d’ailleurs, pour être bien certain que ce droit à l’insurrection ne soit
pas utilisé, il y a déjà eu la suppression des règles d’indemnisation
spécifiques au régime saisonnier, mais cette fois l’accord du 22 mars
prévoit tout simplement de vider de son contenu l’annexe 4 qui concerne
intérimaires, vacataires (y compris de l’éducation nationale), extras de
l’hôtellerie, enquêteurs, chauffeurs, hôtesses, femmes de chambre,
plongeurs, cuisiniers…
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