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Cette criminalisation, encouragée par les différents pouvoirs de l’Etat, des patrons, des propriétaires fonciers, est réalisée dans un contexte dans lequel les manifestations pour des droits sociaux prennent de l’ampleur, où sont appliquées différentes décisions de justice contre ceux qui occupent des terrains pour réclamer leur droit à la terre et au logement, contre les communautés qui bloquent des rues pour demander ou améliorer les services publics, contre les travailleurs et travailleuses qui se mobilisent pour défendre leurs postes de travail et source de revenu, pour obtenir de meilleurs salaires et des embauches collectives, contre les étudiants qui demandent des financements pour leurs centres éducatifs, contre les usagers et usagères des services de santé publique et d’autres secteurs en lutte pour les droits sociaux et politiques. Tout ce qui précède est la claire démonstration d’une stratégie d’État, et de certains secteurs privés, afin de restreindre les protestations légitimes et la jouissance des droits humains consacrés dans la Constitution.
En contrepartie, nous vivons une situation d’impunité pour les crimes survenus contre les combattants sociaux, où les indices de la participation de patrons et de propriétaires fonciers dans les assassinats de dirigeants ouvriers et paysans n’ont fait l’objet ni d’investigations ni de poursuites, de même que la responsabilité politique des dirigeants régionaux dans certains cas. Cette impunité a encouragé l’utilisation de tueurs à gages comme méthode pour réduire au silence et intimider les secteurs en lutte pour leurs droits. Si dans ces processus, il y a un pourcentage élevé provenant des bagarres entre les organisations syndicales pour le contrôle des postes de travail comme dans le secteur de la construction, il y a eu plusieurs cas où l’assassinat sous contrat vise à écraser et dissoudre des syndicats qui osent se mobiliser pour leurs revendications et les luttes ouvrières les plus radicalisées.
Pour cette raison, un groupe d’organisations sociales et des droits humains, des groupes d’étudiants et d’universitaires ainsi que différents individus lancent une campagne pour défendre le droit de protester, comme il est défini dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans la Constitution, et aussi condamner l’ouverture de procès, l’utilisation de tueurs à gages et d’autres mécanismes de criminalisation de l’exercice de ce droit, tels que les dispositions légales qui interdisent l’organisation des assemblées et des grèves dans les entreprises publiques.
C’est en ce sens que nous rendons public cette déclaration avec l’objectif de sensibiliser l’opinion publique sur cette grave restriction des droits. Nous exhortons toutes les organisations syndicales, paysannes, communautaires, étudiantes et les médias alternatifs à se joindre à cette campagne nationale pour la défense du droit légitime à la protestation sociale.
Nous demandons :
1) L’abrogation des articles 284, 286, 297 et 358 du Code pénal ; 47,
48, 49, 50, 53 et 56 de la Loi organique sur la sécurité et de défense
de la Nation, 139 et 141 de la Loi pour la protection des personnes
physiques à l’accès aux biens et services ainsi que les articles 20, 24
et 25 de la Loi spéciale de Défense populaire contre l’accaparement, le
boycott et toute autre comportement qui affecte la consommation
d’aliments ou de produits soumis au contrôle des prix, tous ceux qui
pénalisent le droit de protester.
2) L’investigation impartiale et transparente de tous les crimes commis
par des tueurs à gages et d’autres délits commis contre des paysans,
des ouvriers, et les autres secteurs sociaux ainsi que les poursuites
et les condamnations pour les coupables.
3) La liberté immédiate et intégrale pour toutes les militantes et
militants sociaux en détention pour avoir protesté, et la suspension du
régime de présentation régulière devant les tribunaux et d’autres
mesures préventives qui interdisant le travail syndical sur les lieux
de travail.
4) Non à l’utilisation des forces de sécurité contre les manifestations
pour les droits sociaux et politiques. Interdiction d’utiliser des
armes à feu et des gaz lacrymogènes par la police et les militaires
dans les manifestations et lors de l’exécution des procédures
d’expulsion contre les actions menées pour exiger le droit au logement
et aux services publics.
Dimanche 6 décembre 2009
Cet appel est signé par : Programa Venezolano de Educación-Acción en Derechos Humanos (Provea) ; Unidad Socialista de Izquierda (USI) ; Corriente Clasista Unitaria Revolucionaria y Autónoma (CCURA) ; Sindicato de Trabajadores del Inces (SINTRAINCES) ; Acción Solidaria ; Convite ; Periódico El Libertario ; Espacio Público ; COFAVIC ; Colectivo Socialismo Revolucionario (CSR) : Liga de Trabajadores por el Socialismo (LTS) ; Movimiento Solidaridad Laboral ; Sinergia ; Comité de Víctimas contra la Impunidad Lara (CVCI-Lara) ; Indubio Pro Reo ; Domingo Alberto Rangel.
(Traduction : OCL)
Ce document a été publié à l’origine en castillan dans El Libertario n ° 57.
Voir également le site http://www.nodo50.org/ellibertario (en espagnol, anglais et autres langues)