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L'En Dehors


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Uniformes à Orsan (30)
--> Même plus possible de sortir à la campagne sans avoir des flics autours

Les uniformes noirs, bleus foncés, bleus clairs sont désormais comme des sémaphores rassurants à toute occasion de manifestation publique, que cela soit un concert ou bien tout autre evenement "festif".

Dans tous les cas, il y a des grands frères, avec à la ceinture un flingue juste au cas où.
Sur leurs uniformes, on peut voir "Alliance Sécurité", super logo avec soit un aigle, soit le fameux drapeau tricolore, mais dans tous les cas, il y a des sentinelles qui sont là, gentiment sécuritaires.

Ils nous permettent d'entrer et je dois être le seul à avoir envie de courir au loin.
Devant la silencieuse soumission de tous ces jeunes gens qui acceptent d'être filtrés par des gens en uniforme pour un concert de province qui ne rassemble au plus que 100 à 200 personnes, avec donc strictement aucune raison valable d'être surveillé par des grands frères en uniforme, juste au cas où.

Le juste au cas où, est je crois le noeud du problème.
Les uniformes sont souriants (en fait non, ils me font la gueule mais ils miment la politesse devant ma sarcastique politesse).

Les uniformes s'ennuient, ils sont payés pour ne rien faire d'autre que d'occuper le terrain un samedi soir en province pour un petit concert à Orsan dans le Gard.

Je ne deteste pas les uniformes, mais je me demande ce qu'ils font là.
C'est un peu le contraire de l'histoire des immigrés qui sont en France, qui ne reçoivent que sourires polis et forcés de la part des racistes qui voudraient qu'ils soient ailleurs.

Il y avait un concert le 31 mai 2008 à Orsan, dans un petit village du Gard, Orsan, et les uniformes étaient là.
Un concert de musique avec de la bière, du rosé, du coca-cola, des musiciens faisant de la musique très forte, mais aussi il y avait les uniformes.

Et les panneaux "défense de fumer". Partout.

Par contre, aucun panneau défense de boire, et pour cause, la boisson coule à flot.
En tant que pochtron moi même, je ne peux que m'en féliciter.

Quand j'apprend le fait divers des flics qui s'amusent avec leurs armes de services, je me demande à quel point de fausseté et d'hypocrysie on en est en France actuellement.

En diminuant constamment les lieux de défoulement, et les limitant dans des surfaces de plus en plus petites, vous obtenez le contraire de ce que veulent les tenants du bon gout et de l'ordre.
Le défoulement devient extrême, là où il était seulement exagéré dans une société où les comportements excessifs sont d'une certaine manière assimilés dans un espace publique sans trop de surveillance ni d'interdit.

D'une manière concrète, quand vous limitez dans le temps et dans l'espace la possibilité de vous imbibé d'alcool et de vous défouler, de vous libérer et de danser sans être entouré par des barrières, alors il y a un comportement inverse de sur-alcoolisation fébrile, avec d'une manière paradoxale une certaine forme d'apathie.

Dans ce concert de province, j'ai vu les groupes de musiques s'inquiéter de la passivité de la foule, de son manque de réaction.

Personne n'avait envie de réagir, de s'amuser.

En fait le seul chemin libre menait au bar qui distribuait des bières à 2 Euros.

La musique ne libérait pas car les uniformes étaient là.

Ecrit par JDS, à 18:51 dans la rubrique "Le privé est politique".



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