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Le comité pour la libération des militants incarcérés d'Action Directe a décidé d'appeler à un rassemblement tous les 15 jours, le 1er et le 3ème jeudi du mois, à 18h devant la préfécture.
Le prochain rassemblement est fixé au jeudi 1er juillet 18h, avec signature de pétition et tractage.
La prochaine réunion du comité se déroulera le mardi 6 juillet à 19 h au local de la CNT, 12 rue de l'Evêché
Le programme d'anéantissement dont sont victimes les cinq membres d'Action Directe depuis le début de leur incarcération semble proche d'atteindre son but :
Joëlle Aubron est atteinte d'une tumeur métastasée au cerveau ; si elle a quitté sa prison le16 juin 2004 cette libération vient bien tard et selon les expertises médicales, ses jours sont désormais comptés. L'Etat préfère se débarrasser de ces mourants au dernier moment pour ne pas avoir à assumer sa responsabilité.
Georges Cipriani, victime de troubles psychiques et laissé sans soin pendant des années est aujourd'hui incarcéré en unité psychiatrique.
Jean-Marc Rouillan serait atteint d'un cancer du poumon. Après avoir été transféré à Fleury-Mérogis, dans des conditions scandaleuses (coups et humiliations), au motif d'un hypothétique projet d'évasion ; et être resté à l'isolement plusieurs semaines, il se retrouve aujourd'hui dans l'incertitude d'expertises médicales contradictoires, et donc dans l'impossibilité de se soigner.
Nathalie Ménigon après deux accidents vasculaires cérébraux souffre d'hémiplégie ; son état nécessite des soins que l'administration pénitentiaire lui refuse toujours malgré ses grèves de la faim successives.
Régis Schleicher a entamé sa vingt et unième année d'emprisonnement. Libérable depuis des années, toutes ces demandes sont systématiquement rejetées
Ils ne sont pas les seuls détenus à mourir à petit feu dans les geôles de l'État, mais il est incontestable que les conditions de détention d'exception qui ont toujours été les leurs ont contribué à leur affaiblissement tant physique que psychique.
L'État n'est pas indifférent à leur sort ; il opère une véritable mise à mort légale de ceux qui ont un jour osé le contester radicalement.
Comment comprendre l'acharnement de l'État et de ses gouvernements successifs contre ces militants incarcérés depuis dix sept ans pour quatre d'entre eux, et vingt et un ans pour le cinquième, et tous en situation de pouvoir bénéficier d'une remise ou d'une suspension de peine ? Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan et Régis Schleicher subissent une véritable vengeance d'Etat qui signe par là même leur situation de prisonnier politique. Cette obstination meurtrière, alors que de l'autre main on libère Papon ou Le Floch Prigent, est une insulte au droit et à la justice, et la mise en place silencieuse d'une peine de mort qui ne dit pas son nom.
L'arme du pouvoir ici c'est bien le silence dont il entoure ses opaques décisions que mettent en oeuvre des médecins, des directeurs de prison et des juges aux ordres ; silence sur les conditions de détention, silence sur les brimades, silence sur cinq disparitions programmées : la mort doit venir sans bruit, sans même le son du mot "mort" prononcé par quelque magistrat. Rien ne doit troubler le silence du quartier d'isolement que les cinq connaissent ou ont connu plus souvent qu'à leur tour et qui déborde de la cellule au monde libre, rien ne doit venir troubler l'ordre public ; la mort sans même une sentence pour la dire.
" Ils " ont laissé Georges durant des années errer sans soins aux confins de la folie.
" Ils " ont atermoyé pendant trois mois avant de consentir à l'hospitalisation de Jean-Marc après qu'on lui a eu détecté un cancer.
" Ils " ont attendu la quatrième perte de connaissance de Joëlle pour daigner l'opérer de métastases au cerveau (...)
" Ils " se languissent du troisième accident vasculaire cérébral de Nathalie, pour qu'elle sorte de prison gisante à tout jamais.
Bien sûr " ils " n'ont pas lancé un Vernichtungbefehl : " ils " ont simplement posé les jalons de notre trépas. Après avoir cherché à
nous briser psychiquement en nous soumettant à de longues périodes déstructurantes d'isolement drastique, pour nous pousser au suicide,
ils font désormais en sorte que la maladie se substitue au bourreau."
Régis Schleicher.
Pour contester ce silence de mort, par nos mots et ceux des prisonniers, par nos bruits et nos actions, nous appelons tous ceux, individus et organisations, qui refusent de se faire complices de ce silence et de ces crimes, à nous rejoindre.
RDV tous les 15 jours, LES 1er et 3ème JEUDI de chaque mois
Devant la Préfecture, 18 h
Comité Pour La Libération Des Militants Incarcérés D'Action Directe
Contact : cplldmidad@free.fr et pour des informations complémentaires : nlpf@samizdat