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Un postier sanctionné pour avoir aidé un érémiste
 Lu sur L'Humanité : "L’application d’un « blâme avec inscription au dossier a été - retenue pour les motifs suivants : atteinte aux règles déontologiques et de gestion en matière de réalisation d’opérations financières et propos injurieux à l’encontre de son chef d’établissement ». Telle a été la sanction retenue à l’encontre d’un guichetier des Côtes-d’Armor ; Louis Fabianni, entré sur concours à La Poste en 1990. Sa faute : avoir avancé, sur ses propres deniers, 20 euros à un - érémiste. « C’était le 6 septembre. Une personne qui vient d’habitude chercher son RMI est arrivée au guichet. Son revenu n’était pas encore versé. Il n’y avait donc pas d’argent sur son compte », - explique Louis Fabianni, qui justifie son geste : « Le érémiste avait besoin d’argent tout de suite. Il n’avait pas de quoi manger. Alors il m’a demandé si je pouvais lui accorder une avance de 20 euros. Le chef d’établissement n’était pas là, il ne m’avait pas laissé de directives non plus. » Même si pour lui l’« événement en soi reste quelque chose de tout à fait mineur », le guichetier est stupéfait de la sanction qui lui est infligée. Cet ancien instituteur, reconverti ensuite à La Poste, ne comprend pas.

Interpellé et convoqué

Après un temps de réflexion, il décide de communiquer sur son cas et révèle l’affaire le 10 décembre - dernier, par l’intermédiaire de son ancien syndicat, SUD-PTT, qui met vite en relation cette histoire avec une crainte : « Un nombre croissant de personnes se trouvent en situation de précarité. La Poste était, jusqu’à présent, l’un des établissements financiers à ne pas rejeter les populations défavorisées. Mais pour combien de temps encore ? »

D’habitude, « il revient au chef d’établissement de prendre la décision d’avancer de l’argent. Effectivement, au fil des mois, on a quelques demandes, mais qui restent exceptionnelles car malheureusement les gens doivent s’adapter à ce qu’ils ont. Ils se débrouillent. En général le chef accorde les avances », - relate Louis Fabianni. « Moi, j’ai avancé de ma poche, justement pour ne pas rendre comptable le chef d’établissement. Il était absent ce jour-là. J’ai donc fait signer au érémiste un formulaire de retrait d’argent, en mentionnant son numéro de compte de manière à ce que je puisse retirer moi les 20 euros que je lui avais avancés. Le lendemain, je n’étais pas au bureau, c’était mon jour de RTT. Pendant mon absence, le chef a vu cette pièce comptable et, quand j’ai repris mon service, le jeudi, il m’a tout de suite interpellé et convoqué dans son bureau », raconte le guichetier. Commence alors l’incompréhension. « Je lui ai expliqué et il n’a pas compris, peut-être parce qu’il est nouveau à ce poste. Il m’a dit que ça n’allait pas. Il a insisté. Il a été assez provocateur, durant toute la journée », se souvient le fonctionnaire. Le chef d’établissement a demandé à Louis Fabianni de remplir un questionnaire écrit, ce que l’intéressé a refusé. Les deux hommes ne se sont pas compris. De l’aveu du guichetier, le ton est monté. Le lundi suivant, le chef d’établissement a fait venir un supérieur hiérarchique, « un directeur de groupement, qui m’attendait à la prise de service. Il m’a intimé l’ordre de répondre aux questions écrites. J’ai refusé et il m’a donné un blâme. La sanction a été prise au nom du directeur départemental ». Le responsable de La Poste pour les Côtes-d’Armor, Éric Valette, interrogé par l’AFP, a indiqué qu’« il s’agit d’un acte individuel dans un cadre professionnel » au guichet - engageant La Poste qui est, « comme les autres banques », « assujettie à un certain nombre de règles ».

S’agit-il d’une simple mésentente entre deux personnes ? Quoi qu’il en soit, la pression dans les bureaux de poste est bien réelle. De nouvelles règles de déontologie visent petit à petit à transformer et banaliser les métiers de La Poste pour en faire - effectivement une « banque comme les autres ».

Respecter le droit aux comptes

L’accès au compte, mêmes pour les plus démunis, restait jusqu’ici possible à La Poste alors que les grands réseaux bancaires, privatisés à partir de 1984 (BNP, - Société générale, etc.) s’y refusent, sélectionnant même leur clientèle. « La réaction de la hiérarchie de La Poste dans cette affaire montre à quel point ils sont de plus en plus dans une logique de rentabilité », argumente Alain Méheut, secrétaire départemental de SUD-PTT.

Le bureau de Louis Fabianni compte trois postiers et le responsable. « Alors les collègues ne disent rien, c’est silence radio, le climat est - pesant », se plaint le salarié sanctionné. À cinquante-cinq ans, fort d’une longue expérience dans la fonction publique, il ne comprend pas la réaction de la direction. Une pétition a été signée par beaucoup de monde. Une dame a même envoyé une lettre de soutien au guichetier : « Je voudrais bien signer la pétition. Je suis outrée quand on voit la misère autour de soi. C’est honteux. Humainement, je vous soutiens. »

Sébastien Ganet
Ecrit par libertad, à 22:35 dans la rubrique "Social".



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