Lu sur CQFD : « With or whitout you ». Les paroles de Bono montent dans le
crématorium du cimetière rouennais. C’est comme ça maintenant, U2, comme
d’autres, a détrôné les Te Deum ou la musique de Bach, lors des
cérémonies funéraires. On se retrouve environ 200, pour un dernier
rencard avec Robin. Certains ont revêtu un gilet fluo siglé CGT. Robin
était salarié chez Pétroplus, pompier et militant CGT. Je l’avais croisé
plus d’une fois, lors de réunions, de manifs et de stages. Du genre
énervé, un physique et des prises de position dignes de Don Quichotte,
il était très impliqué dans le conflit de la raffinerie. Il est mort
d’un arrêt cardiaque, le jour de ses 46 ans. C’est le deuxième qui meurt
de mort pas vraiment naturelle, depuis que Pétroplus est en
liquidation. Un premier, Patrick, s’est suicidé en mars dernier. Un
écrivain qui suivait, il y a quelques années, la fermeture d’une usine
et qui en a fait un livre
[1],
s’enthousiasmait presque à l’annonce que, dans cette boîte-là,
quelqu’un était mort. Pour le « côté dramatique » sans doute. Mais, à
chaque fois qu’il y a un plan de suppression d’emplois ou une fermeture
d’usine, il y a au moins un salarié qui meurt ou se suicide. Il y a
toujours quelqu’un pour qui c’est si lourd que la mort prend le dessus.
Dommage collatéral, en quelque sorte.
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