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Dans un passé pas si lointain, nous avons vu que la justice pouvait être bienveillante avec quelques nazis, collabos et tortionnaires. En 2009, force est de constater que les comptes ne sont pas soldés pour ceux qui sont passés par Action directe. Incarcéré depuis mars 1984, Régis Schleicher a été condamné à perpétuité, dont quinze ans incompressibles. Libérable depuis 1999, ses cinq demandes de libération conditionnelle ont été rejetées. Il va entamer sa vingt-sixième année de détention.
Joëlle Aubron, Nathalie Ménigon, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan ont été arrêtés en février 1987 et condamnés à perpétuité par une cour d’assises composée uniquement de magistrats. Joëlle Aubron, atteinte d’un cancer, a été libérée pour « raison médicale ». Elle est morte quelques mois après, le 1er mars 2006. Nathalie Ménigon, partiellement hémiplégique à la suite d’accidents vasculaires cérébraux, a obtenu, en août 2007, un régime de semi-liberté (travail la journée et retour en prison les soirs et les week-ends) qui lui a permis, au bout d’une année, de bénéficier d’une libération conditionnelle.
Georges Cipriani, Jean-Marc Rouillan et Régis Schleicher sont toujours incarcérés pour des faits qui remontent à plus de vingt ans. Georges Cipriani et Régis Schleicher attendent depuis plus d’un an l’avis d’une commission nouvellement créée qui doit statuer sur leur demande de libération conditionnelle. Georges Cipriani a terminé, en février 2005, la peine de sûreté de dix-huit ans qui accompagnait sa condamnation à la prison à perpétuité. Régis Schleicher a terminé sa peine de sûreté depuis 1999. Ils peuvent donc tous prétendre à une libération conditionnelle. Toutes leurs demandes ont été rejetées. Jean-Marc Rouillan a obtenu un régime de semi-liberté en décembre 2007, mais il a été réincarcéré suite à un entretien publié dans L’Express. De ce fait, la libération conditionnelle dont il aurait dû bénéficier en décembre 2008 a été rejetée.
Toutes ces années de rab s’effectuent dans des conditions d’incarcération inadmissibles (longues périodes d’isolement, permis de visite délivrés au compte-goutte, soins médicaux déplorables...). Comme nous l’avons vu récemment avec les problèmes de santé de Jean-Marc Rouillan, les prisonniers politiques « toujours rebelles, toujours debout » (titre d’une chanson de Dominique Grange dédiée aux prisonniers d’AD) ne peuvent compter que sur la vigilance et la solidarité des proches et amis qu’ils ont à l’extérieur. « Cet acharnement n’a que trop duré, lancent les membres de Défense active qui organisent le concert de soutien à Forcalquier. Affirmons notre refus face à cette vengeance d’État, exigeons la libération des militants d’Action directe et des prisonniers politiques. »
par
Dominique Grange en concert avec Philippe Mira (piano) et des projections de dessins de Jacques Tardi le 3 avril, à 21 heures, dans le centre culturel de la Bonne Fontaine à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). La première partie du spectacle est assurée par Mathias Autexier et Catherine Roy (percussions, piano & accordéon). À partir de 18 heures, débats, table de livres, expositions. Participation aux frais : 10€ (précaires : 5€). Les bénéfices seront utilisés pour les frais de défense et pour le suivi des dossiers des prisonniers. Réservation au 06 81 98 80 49.
Une initiative organisée par Défense active 80, rue de Ménilmontant 75020 Paris. Courriel : lesmotsenmarche laposte.net
PS : Hospitalisé d’urgence dans une unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) le 6 mars dernier, Jean-Marc Rouillan est toujours dans un sale état. Pour le soutenir, vous pouvez lui écrire. Son adresse actuelle : Hôpital Nord, UHSI, 15 chemin de Borély 13015 Marseille.