Lu sur
le Monde libertaire : "Les Cévennes sont de basses montagnes couvertes de pins et de
châtaigniers, où aucune agriculture industrielle n’est possible. Le
cultivateur tend à y disparaître, remplacé par le bobo du Nord. Les
éleveurs de chèvres continuent à y faire du pélardon. Ceux de brebis
envoient le lait à Roquefort, et abattent les bêtes au moment de l’Aïd,
pour les travailleurs marocains.
C’est ainsi que vivait Alain, berger
d’un troupeau d’une soixantaine de moutons. Il n’était pas exactement
de Malons (sa commune d’adoption), puisqu’il était de la DDASS, mais s’y
était installé il y a quatorze ans. Il ne buvait pas, ne fumait pas (à
part quelques joints quotidiens d’herbe locale) et, quand il
redescendait au village, menait une vie rangée, entre sa compagne et
leur petite fille.
On a beau vivre dans la nature, il arrive qu’on
aille à l’hôpital. C’est ce qui arriva un jour à Alain, heureusement pas
longtemps, rien de grave.
À son retour, il n’avait plus de troupeau.
Tous les moutons avaient été abattus, à la demande du maire, parce
qu’ils étaient sans surveillance et menaçaient d’aller brouter l’herbe
d’autrui.
Lire la suite
ici