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Ce
1er Mai de la soit disante mobilisation populaire, très
nettement en
baisse depuis l’année dernière, a été un fiasco, ce qui peut paraître
paradoxal
au regard des difficultés accrues qui s’accumulent.
UNE STRATEGIE A BOUT DE SOUFFLE
Les
syndicats n’ont quand même pas eu le ridicule de tenir pour responsable
les
conditions météorologiques… Si la conscience et la mobilisation sont
fonction
de ces motivations, il n’y a plus d’espoir. Laissons donc de côté ce
faux
prétexte.
Que
s’est-il donc passé ?
Ce
n’est certainement pas non plus, du moins pour l’essentiel, la
« division
syndicale » qui a fait déserter les manifestations, quoique celle-ci
est
significative de la médiocrité des bureaucraties syndicales qui
expriment par
là les rapports de pouvoirs entre elles qui, sous de faux prétextes,
défendent
leurs privilèges… et puis, de cette division, on en a l’habitude.
Demandez aux
dirigeants syndicaux s’ils sont d’accord pour abandonner voiture de
fonction,
salaires confortables et réceptions officielles, pour « retourner à la
base » !
En
fait, plus grand monde ne croit aux sempiternelles actions qui
aujourd’hui
n’apportent plus rien. Depuis plus de dix ans, nous allons d’insuccès
en
défaites.
Le
Capital, et ses représentants politiques ne répondent même plus aux
mobilisations des salariés,… Non seulement ils n’en ont plus peur, mais
ils
s’en moquent ouvertement : « Ces
manifestations et grèves que l’on ne voit même plus»,…D’une
certaine
manière ils ont raison… elles font partie du paysage, de la
tradition,…Elles
servent simplement à maintenir l’espoir de celles et ceux qui y croient
encore
et surtout la crédibilité d’organisations syndicales totalement
impuissantes
mais qui font office de relais, de tampon, de modérateurs entre les
salariés et
ceux qui les exploitent. Patrons et gouvernement ne veulent-t-ils pas
des
« syndicats responsables » ?
Autrement dit des syndicats qui font juste ce qu’il faut pour que rien
ne
change dans le système et que rien ne bouge à la base…. Ce que font
parfaitement les syndicats aujourd’hui.
L’illusion
peut persister un certain temps,… mais à force, la lassitude gagne et
le
sentiment de l’inutile, comme pour les élections, aboutit à
l’abstention.
Dans
les défilés ils y avait aussi celles et ceux, qui, s’en trop y croire
(à
l’utilité de telles démonstrations), y vont par habitude, par réflexe,
« parce qu’il faut bien y aller »,
« parce que ça ne peut pas faire de
mal »,… Une sorte de « Pari
de Pascal ».
Les
organisations syndicales, probablement surprises (mais elles ne disent
rien)
par ce « taux d’abstention », n’ont rien trouvé de mieux de dire que
« c’est une première étape pour de
grandes mobilisations »,… faisant ainsi preuve d’un cynisme, ou
d’un
bêtise, pas ordinaire.
ET MAINTENANT ?
Pas
besoin d’être devin ou de « lire
dans le marc de café » pour savoir à quelle sauce nous allons être
mangé… surtout quand on voit la situation internationale.
Concernant
les retraites, la réforme va se faire dans le sens du gouvernement et
du
patronat avec la désapprobation impuissante des syndicats et
organisations
politiques. Oh ils vont protester,… mais ne vont que
protester. Pourquoi ?
Parce
que le vrai débat, celui de la répartition
des richesses produites,
personne ne veut véritablement le poser et ce pour une raison
simple :
il faut mettre en œuvre un changement de
rapports sociaux ce
que ni syndicats, ni politiciens ne veulent,… d’ailleurs ils ne
sauraient
absolument pas comment s’y prendre… il suffit de lire leurs discours et
voir
leur attitude lorsqu’ils sont au gouvernement. Remarquons qu’en Grèce,
ce sont
les « socialistes » qui sont au pouvoir. Les nouvelles générations
vont payer un lourd tribu à cette incapacité et opportunisme politique.
Notons
au passage que le Parti Socialiste, et celles et ceux (des noms ?) qui
lui
feront alors allégeance, quand il reviendra au pouvoir, pourra éviter
de faire
cette réforme avec laquelle il est bien sûr d’accord, à quelques
détails prêts.
Pour
ce qui est du pouvoir d’achat, la crise tient désormais lieu d’alibi…
il va
continuer à se dégrader, le fossé des inégalités à se creuser. A noter
qu’il y
a toujours eu une « crise » ou un « retour de
conjoncture », aussi bien avec la Droite qu’avec la Gauche pour
justifier
la baisse du pouvoir d’achat.
Quant
aux emplois, là, c’est la mondialisation qui tient lieu d’alibi… les
emplois
vont diminuer, l’exclusion s’étendre, la désindustrialisation se
poursuivre.
Nous
sommes aujourd’hui en fin de cycle du
capital qui n’est plus capable d’assurer la reproduction du lien
social,…
le système se délite, entre en décadence.
Face
à ça, politiquement, rien,… des discours, des proclamations, des
promesses en
vue des prochaines échéance des salaires, des menaces de mobilisations
sans
lendemain,…
L’avenir
n’est donc absolument pas assumé par les salariés, les exclus, les
victimes du
capital qui se reposent, par excès ou par défaut, sur les vieilles
lunes
syndicales et politiques : manifestations, élections, pétitions,
délégations dans les préfectures,…
Le
risque est l’explosion sociale, qui
sera de toute manière écrasée,… dans le sang s’il le faut. Le système
marchand
a toujours su se donner les moyens de sa politique en fonction des
circonstances et des rapports de force. Quant à la grève
générale, c’est un concept un peu mythique, magique, dont on
ne sait pas trop comment il peut se lancer (la preuve !), ce qu’il peut
permettre, et ce sur quoi il pourrait déboucher. La grève
générale est peut-être nécessaire, mais certainement pas du
tout suffisante.
De
plus, la situation n’est pas du tout explosive ou insurrectionnelle,…
les
suicides de salariés, d’agriculteurs, d’enseignants, sont d’ailleurs
des signes
significatifs de l’impasse dans laquelle nous sommes. Le suicide est le
dernier
stade de la capitulation.
QUELLES PERSPECTIVES ?
Elles
ne sont bien sûr inscrites nulle part. Pourtant, la décadence du
système
marchand ne produit pas que des désespérés et des candidats au suicide.
Comme
dans tout système en déliquescence, des initiatives sont prises pour
créer et
suppléer à la faillite du rapport social dominant. De nouvelles
pratiques,
solidarités voient le jour, certaines originales, d’autres plus
anciennes et
remise au goût du jour. L’esprit de la mutualité, de la coopération
prend une
nouvelle dimension
Bien
sûr, les institutions, les politiciens méprisent ces initiatives, ou
s’y
intéressent si ça peut aider à leur carrière, mais sur le fond, ils
n’en ont
rien à faire. Pourtant, c’est au sein de ces structures, de ces
initiatives que
se crée le rapport social de demain, celui
qui pourra se substituer au rapport marchand fondé sur l’égoïsme,
l’exploitation, le profit et l’exclusion.
C’est
un mouvement de fond, essentiel, pour certain existentiel, un moyen de
vivre
autrement, de produire autrement, de consommer autrement.
Mouvement
marginal, minoritaire, dispersé, pas coordonné diront les pessimistes !
Oui, comme tout mouvement à sa naissance. Son originalité c’est qu’il se fonde sur une pratique très concrète,
qu’il crée du social, contrairement aux discours fumeux et toujours
mensongers et démagogiques des politiciens qui veulent, bien sûr, notre
bonheur.
Son
originalité c’est aussi et surtout qu’il implique tout un chacun dans
sa vie,
son quotidien, ses relations à l’autre, qu’il crée de la solidarité et
de la
responsabilité, contrairement aux pratiques politiques officielles qui
confisquent les pouvoirs et les met entre les mains de démagogues et
profiteurs.
L’avenir
n’est pas dans les promesses des politiciens et des élus… ce ne sont
que les
gestionnaires d’un système qui nous conduit à la catastrophe,… on le
vérifie
tous les jours.
L’avenir
n’est pas non plus dans une insurrection qui sera écrasée par les
mercenaires
militaires et policiers des états garants de la pérennité du système
marchand.
L’avenir
est dans les initiatives multiples et multiformes qui contournent et
finiront
par affaiblir ce système en décomposition. Tout ne se fera pas
spontanément.
La destruction de rapport sociaux
dominant doit-être compensée par la mise en place de nouveaux rapports
sociaux,…
là est toute la question…que personne ne se pose actuellement.
mai 2010 Patrick
MIGNARD