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Les difficultés des Etats européens en général, et de la Grèce en particulier ne viennent pas d’une catastrophe naturelle qui aurait anéanti le potentiel économique du continent. Elles viennent essentiellement de décisions politiques qui ont fabriqué une Europe fondée non pas sur les intérêts vitaux des peuples mais sur les intérêts des marchés financiers. En effet, depuis des années, pour se financer, les États sont dans l’obligation de recourir aux marchés financiers, ce qui les endette à des taux de plus en plus élevés. De plus, l’organisation économique de l’Europe ne s’est pas faite sur les intérêts locaux des peuples qui la composent, mais sur une répartition des activités en fonction des intérêts que le capital pouvait en tirer.
Le malaise général des peuples européens à l’égard de l’Europe actuelle vient de cette organisation qui nous conduit à la catastrophe. La Grèce est le premier maillon de cette chaîne conçue en dépit de l’intérêt général.
Hormis des financiers cyniques avec la complicité de leurs soutiens politiques et les inconscients, personne ne peut cautionner les mesures imposées au peuple Grec. En ce sens SYRIZA, le parti grec au pouvoir, élu sur des propositions claires anti austérité a eu raison de refuser l’oukase européen, et d’organiser un référendum… au grand dam des « démocrates » dirigeants hypocrites européens.
Cela dit, la réalité politique étant ce qu’elle est, la position de SYRIZA se heurte aux exigences de ses partenaires qui fonctionnent sur des règles et critères étrangers aux siens… d’où la situation actuelle : le premier ministre grec Alexis Tsipras, quoique décidé à défendre les intérêts de son peuple est contraint d’entrer en négociation avec ses partenaires européens. Notons que ceux-ci sont, évidemment, en position de force car le gouvernement grec agit, et ne peut agir, que dans le cadre des règles de l’Europe actuelle. Les propositions inacceptables des eurocrates ne peuvent être rejetées en bloc, du moins officiellement, d’où cette situation en demi teinte.
On peut certes, formellement accuser Alexis Tsipras de « lâcher du lest », voire de « capituler »… mais a-t-il véritablement le choix ? Bien sûr que non ! En l’absence de toute autre stratégie que celle imposée par le système dominant européen, un État particulier est obligé de passer par les contraintes imposées par lui.
On mesure ici – et la Grèce devrait constituer un avertissement pour l’avenir – les conséquences d’une absence de stratégie politique et économique alternative. En effet, agir simplement dans le cadre du système établi, respecter ses règles, c’est se condamner aux inégalités, à l’austérité, à ne jamais régler les problèmes vitaux des populations… la Grèce est en train d’en faire la triste expérience : céder ou s’exclure avec, dans les deux cas, toutes les conséquences économiques, sociales et politiques que cela engendrera.
On ne peut pas, ne pas essayer d’imaginer ce que pourrait faire PODEMOS en Espagne, ou le FRONT DE GAUCHE en France dans la même situation. Au-delà des grandes déclarations de principe et en l’absence d’une stratégie de changement,… ils ne feraient pas mieux que SYRIZA.
Les forces progressistes en Europe sont désormais devant un dilemme: ou jouer le jeu stérile de la politique classique, et finir par céder à l’Europe du Capital et des Banques, ou élaborer une stratégie de changement alternatif permettant de se libérer de la dictature de la Finance. La logique internationale du capital n’a rien à voir avec l’intérêt des peuples Il faut repenser l’organisation économique et le lien social sur d’autres bases,… chose que sont aujourd’hui incapables d’imaginer les partis politiques.
Poursuivre sur la voie actuelle c’est la porte ouverte à toutes les aventures, surtout les pires, celles prônées par les organisations nationalistes et néo-fascistes qui peu à peu s’installent dans le paysage politique européen.
Juillet 2015 Patrick MIGNARD