Chavez, la tête de Turc vénézuelienneHugo Chavez partage avec son antithèse Bush junior le privilège d’être le chef d’Etat le plus vilipendé par la presse « progressiste », entendre celle qui fut de gauche et milite aujourd’hui pour un libéralisme discrètement tempéré de mesures sociales.
Au point qu’après avoir en
vain tenté d’en faire le seul « dictateur » démocrate de tous les
temps élu et réélu à la régulière en dépit d’une opposition rompue à tous les
coups bas comme à toutes les combines, cette même presse –Libération en tête-
le désigne aujourd’hui sans précaution comme antisémite, anathème exclusif
entre tous, non pas à cause de mesures évidemment condamnables à l’encontre de
la « communauté » juive vénézuelienne, mais pour quelques propos
peut-être imprudemment rédigés, à coup sûr volontairement mal interprétés.
Car Chavez n’a fait que
reprendre à son compte la vieille symbolique du Christ allié des miséreux* en
but à la haine –on ne disait pas encore de classe- des pharisiens, des nantis.
Qu’ils fussent juifs est
secondaire, à moins de considérer que Jésus était lui-même juif issu d’un dieu
juif, et à partir de cela toute la Passion cesse d’avoir une portée universelle
pour n’être qu’une anecdote politique inséparable de son contexte historique.
Et puis Chavez n’est-il
pas, nul n’est parfait, l’ami de Fidel Castro, un vrai faux dictateur et un
faux vrai militaire celui-là ? et Castro n’est-il pas juif d’origine, pour
ceux que ça intéresserait ?
L’antisémitisme, le vrai,
est, comme toutes les formes de racismes, un concept des plus graves dont la
compréhension a tout à perdre d’être galvaudée à tout propos, au point que pour
qui voudrait noyer son chien, on conseillerait plutôt de l’accuser
d’antisémitisme que d’avoir la rage !
* quoique soutenant
Chavez, il y a pas mal de gauchistes ignorants, pour faire simple, de la filiation
intellectuelle Jésus-Marx, et inconscients de leur propre morale chrétienne (le
bon pauvre vs le méchant riche, le brave immigré vs le fourbe exploiteur
autochtone, le faible toujours paré de toutes les vertus), pour s’en étonner.
Les mots qui tuent
D’un emploi plus souple
qu’antisémitisme, l’autre insulte-clé de l'intelligentsia libérale à l’adresse de qui
ne pense pas comme ses maîtres est « populiste ».
On aura noté que tous les
gouvernements de gauche élus en Amérique du Sud sont qualifiés de populistes, même
ceux du très modéré Kirchner ou du finalement plutôt libéral « Lula »,
à l’exception pour l’instant de celui du Chili où Michelle Bachelet a encore
une chance de faire la preuve qu’elle est une véritable social-démocrate gracieusement
soumise aux oukases du capital et pas une « populiste » qui
montrerait une quelconque considération pour les intérêts de la « populace ».
Et alors, le
soutien ?
Après que des dockers furibards
eurent mis de l’ambiance au Parlement de Strasbourg en le saccageant quelque
peu, les députés européens ont repoussé avec horreur la proposition de
directive qui prétendait déréglementer le travail portuaire au seul bénéfice,
on s’en doute, des employeurs.
En dépit de ce succès, ça
ne se bouscule pas chez les révolutionnaires de salon pour soutenir les 13 dockers,
casseurs de flics et de bâtiment institutionnel, qui ont pourtant été condamnés
à l'arrache comme de quelconques émeutiers de banlieue.
Bizarre, non ?
Le fait que les éléments
les plus durs soient proches de l’extrême droite flamande y joue peut-être quelque
rôle ?
CPE/CNE : 2 ans de
bagne
Grâce au bon docteur
Villepin, les jeunes de moins de vingt-six ans vont pouvoir bénéficier, toutes
entreprises confondues, d’un mirobolant contrat d’esclave valable vingt-quatre mois avant d’espérer rejoindre la caste des citoyens (relativement) libres en
CDI ou, plus probablement, et sans explications ni indemnités autres que
conventionnelles, le réservoir d’esclaves qu’on appelle chômedu.
Pour l’instant, on ne les
entend guère protester ; ils ont raison, car pour la fermer et ramper aux
ordres pendant deux piges, il vaut mieux s’entraîner le plus tôt possible comme le conseillent les anciens appelés de la Défense nationale.
La vie des grands fauves
N’allez pas croire que l'existence des animateurs de l’indice CAC 40, qui a encore grimpé de 23,4% l’an passé
-juste un peu plus que vos salaires-, soit une partie de plaisir !
N’être jamais assez riche même
si on est bien incapable de dépenser sa fortune est une constante torture
morale pour les boursouflés du Medef dont Parisette, leur présidente simplette
mais bonne fille, se fait l’écho encore cette semaine lors de leur assemblée
générale annuelle, en rappelant « qu’une vie sans capacité d’entreprendre
est une vie sans espoir ».
Ne rions pas trop toutefois d'un aphorisme benêt qui eût fait le bonheur d'un connaisseur comme Flaubert, qui prendra valeur d’avertissement comme de profession
de foi dès qu’on remplacera « entreprendre » par
« exploiter ».
Le Clément sot (supplique
à MAM)
Madame la ministre, on dira
ce qu’on voudra du Tigre, sauf qu’il fut un imbécile, aussi urge-t-il de débaptiser
cette patache rouillée qui, au prétexte d’une économie de quelques millions
d’euros quand le désastre du Lyonnais nous en coûte des dizaines de milliards,
ridiculise le pays par un voyage burlesque autorisant d’arrogantes petites
nations comme l’Egypte et l’Inde a lui réclamer des comptes tout en mettant de
leur côté les rieurs et les jaloux du monde entier.
Bon sang, que ne
pouvions-nous le désamianter totalement à domicile dans les meilleures
conditions de sécurité ?
Vous avez été, je pense, mal
conseillée, Madame la ministre, par les mêmes ubuesques technocrates juppéistes
qui revendent pour un franc symbolique des affaires hautement rentables et
achètent à prix d’or des canassons fourbus, aussi je vous conjure pendant qu’il
est encore temps de rappeler à Saint-Nazaire le Clément sot afin de l’y
découper dignement, proprement et à moindre frais.
Votre dévoué,
Mathias Delfe